vendredi 1 juin 2007

La Madame Placard la plus idiote du quartier.

A force de se regarder le nombril depuis les débuts de la campagne électorale, de penser franco-français et de chercher la paille dans l’œil du voisin, je me suis réveillée ce matin avec une boule de honte au ventre.
Depuis soixante et quelques chroniques trop peu de pensées pour ce qui se passe loin de nos frontières, loin de mes œillères.
Le Darfour, je m’en fous comme d’ailleurs les américains, chinois et soviétiques qui laissent chaque jour mourir des milliers de femmes et d’enfants.
Le Liban où la Syrie continue de tirer les ficelles et où des milices extrémistes font régner la terreur.
Le prolongement de l’assignation à résidence d’Aung San Suu Kyi, avocate birmane et prix Nobel de la Paix en 1991.
La presse bâillonnée en Algérie.
Vertiges.
Promis, dans les prochains jours j’ouvre mes fenêtres et regarde l’horizon.






Il y a 10 ans
Dimanche, 1er juin 1997
C’est un jardin extraordinaire...

Vous connaissez l’histoire du jardinier qui, un mois après le printemps décida de labourer tout son jardin, pourtant fleuri des plus belles couleurs de l’arc en ciel, pour qu’il soit encore plus beau. Il les aimait ces couleurs puisque c’était lui qui les avaient choisies. Mais ces fleurs, si belles soient-elles ne supportaient plus l’assistant du jardinier. Ce dernier ne leur parlait pas comme à des fleurs mais comme à de vulgaires végétaux parmi d’autres. Dans sa bouche point de poésie mais des mots savants comme stigmate, anthère, réceptacle, périanthe, androcée ou gammes chromatiques.
Le grand jardinier se décida donc, un 21 avril, à repartir de zéro. Il n’avait pas beaucoup plu ces derniers temps, la terre était revêche mais notre jardinier en chef était optimiste, prêt pour ce grand toilettage de printemps. Le jardinier en second allait tout de même lui donner un coup de main puisque c’était lui qui, depuis deux ans maîtrisait l’organisation du labourage et l’entretien des outils.
Cinq semaines après avoir remué la terre plus ou moins noblement puis semé de soi-disant nouvelles graines, le jardinier en chef attendit l’éclosion des premières fleurs. Nous étions le dimanche 25 mai il était presque 20 heures... Tout à coup sortit de terre une jolie fleur toute simple et toute rose qui s’appelait ...la rose. Le jardinier en chef ne comprenait pas comment ceci avait pu se passer puisqu’il avait banni de la planète des fleurs cette variété qui lui rappelait trop de mauvais souvenirs.
Le lendemain le jardinier en second fut contraint de lui rendre son tablier. Il engagea à la hâte deux nouveaux « experts » pour redresser la situation et faire pousser les fleurs de son choix. Las, le dimanche suivant, à la même heure, surgit de terre le plus extraordinaire champ de roses que l’on avait vu depuis longtemps dans la contrée. Un jardinier discret et modeste aux cheveux blancs et frisés apparut près de la barrière du jardin. Il tenait dans sa main verte une jolie fleur à qui il parlait gentiment. Et comme personne ne lui trouva de nom, il décida tout simplement de l’appeler « Espoir ».


Post-scriptum: dans ce jardin extraordinaire rôde malheureusement l’ennemi viscéral du jardinier, la mauvaise herbe. Un chiendent qui s’accommode du désarroi des autres plantes et qui est prêt à tous les coups de force pour imposer son règne de chaos. Alors bonne chance, bon courage et ne nous décevez pas monsieur le nouveau jardinier. Et si nous comptons sur vous, vous pouvez bien sûr compter sur nous.

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