samedi 9 juin 2007

Soupe populaire.

Speedy Sarko a mis les bouchées doubles pour animer les cinq semaines qui ont séparé le deuxième tour des présidentielles et le premier tour des législatives.
On l’a vu au four et au moulin, laissant à peine les fourneaux à son second, le transparent Fillon, aussi savoureux qu’une blette à peine blanchie.
Le chef vise les trois étoiles au Michelin d’entrée, le strike au bowling de Bourbon.
Cuisine franco française dans la pure tradition en début de repas avec les cérémonies du bois de Boulogne, la lettre de Guy Môquet, la référence aux icones du peuple de gauche. Et bien sûr la nomination de Kouchner au Quai d’Orsay.
Pour le plat de ... résistance, une louche plus qu’une touche de cuisine bourgeoise accompagné de son grand cru classé de la fiscalité.
En trou « normand » le cuistot de l’Elysée nous a servi un petit alcool colombien mais celui-ci nous est resté en travers de la gorge. Sa propension à publiciser ses actes en faveur de la libération d’Ingrid Betancourt me fait peur. A-t-il la prétention de vouloir en quelques jours résoudre les salades colombiennes entre gouvernement, milices armées et FARC ?
Et pour terminer le dessert exotique façon G8 où le nouveau mitron des grandes puissances a tout fait pour se faire remarquer. Dommage que le parfum d’écologie ne puisse pas rester longtemps dans l’assiette compte tenu du refus américain d’accepter de suivre une recette chiffrée.
Roi de la soupe populaire, Sarko le cuistot a rempli la panse du bon peuple.
A quand les aigreurs d’estomac pour les plus défavorisés ?
En tout cas, rendez-vous lundi pour une méga gueule de bois.





Il y a 10 ans
Lundi, 9 juin 1997
Bon anniversaire Madame Barbara.

Dans ma petite auto, j’ai coupé la radio quand Pierre Bouteiller a annoncé que c’était aujourd’hui votre anniversaire. J’ai tout de suite mis dans le lecteur de cassette une Memorex usagée à force d’avoir été écoutée, de vos concerts de Pantin en 1981. Ca grésille un peu beaucoup mais l’émotion reste comme le disait une publicité. Cette journée sera la vôtre puisque j’ai fait le vœu de ne pas, pour une fois, écouter les infos à la radio. Votre voix et vos chansons sont trop rares.
Dans ma petite auto je me suis souvenue qu’un soir, après avoir assisté à l’un de vos concerts au Casino de Paris, je m’étais jurée de vous écrire pour vous remercier de ces bonheurs à fleur de peau et chair de poule que sont vos chansons. J’ai écrit un petit texte qui n’est jamais sorti de chez moi, par timidité ou par respect, je ne sais pas. Ce soir je l’ai retrouvé, alors je vous le donne, comme on offre à une madone un petit morceau de soi dans les églises du Mexique ou d’Italie.

Tu fais des ronds
Dans la nuit noire
Taches d’horizon
Pleines d’espoir.

Taches de rires
Taches de cris
De colibri
Très haut perché.

Tu fais des bonds
Des bonds en rond
sur les notes de
L’accordéon.

Tu fais des ronds
En bottes de chat
A l’envers
Puis à l’endroit.

Barbara nuit, Barbara soir
Belle comme un Modigliani
Trace un cercle, un nid d’amis
Pour ne pas perdre haleine
Et le fil de ses histoires
Sur ce morceau de scène
Du Casino de Paris

Près de ce piano noir, phare et refuge de nos espoirs, tu bouges, tu chantes, tu souffres, tu t’amuses et moi je pleure de joie, tout bas.

Merci Barbara.

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