Deuxième semaine du tournoi de tennis de Roland Garros. Réapparition du soleil sur la terre battue d’Auteuil et disparition des Français. Depuis hier c’est terminé. Drapeau en berne et moral dans les chaussettes.
C’est mon mari qui me souffle l’idée de la chronique. Disons qu’il a eu un peu plus de temps pour regarder quelques rencontres à la télévision. Et son constat est sévère. Nos « champions » et « championnes » ont du jus de chique dans les veines, de la verveine, du pisse-mémé diraient certains. Mettons de côté Monfils le dingo qui a offert une belle résistance à l’Argentin Nalbandian mais à qui il a manqué un peu de neurones et de moelle en fin de quatrième set dans le tie-break pour oser plus que son advesaire et aller chercher la victoire. Félicitations également à Olivier Patience qui fut à deux points de battre le Serbe Djokovic qui s’est qualifié aujourd’hui pour les quarts.
Mais à part ça, que reste-t-il des 21 garçons et des 15 filles qui avaient démarré le tournoi dimanche dernier?
Personne. Aucun survivant dans les décombres. Mais alors comment font les autres ? Voir un Gasquet capituler au deuxième tour contre un modeste belge qui avait perdu 11 matches en tournoi depuis le début de l’année c’est une faute professionnelle. Laisser filer le match après avoir perdu le premier set au jeu décisif c’est de la désertion aurait dit le Général. Un mental aussi friable qu’une gavotte, une absence totale de rébellion, de lutte contre la souffrance. Voir un Hewitt se dépouiller, une Sharapova pourtant N°2 mondiale aller puiser la gagne dans une hargne à toute épreuve même quand son tennis n’est pas là pour arracher un troisième set contre Snyder, la Suissesse, 9 jeux à 7, c’est le tennis sur terre battue. Voir un Nadal qui ne baisse pas de régime du premier point du premier match au dernier point du dernier ça nous laisse entrevoir le fossé qui sépare ceux qui ont du feu dans les veines, ceux dont le bras ne tremble pas, de ceux qui s’étiolent au fil de leurs contrariétés. Comme hier Marion Bartoli pourtant assez cogneuse jusque là mais qui, contre la belle Jankovic a cédé en l’espace d’un quart d’heure.
Amélie Mauresmo que j’encensais le 27 mai est partie comme elle est venue. Sur la pointe des pieds, sans gnac et sans esprit de conquête et surtout sans laisser de souvenir marquant, sans avoir montrer l’envie de se dépasser, de se faire mal pour nous faire du bien. Opérée de l’appendicite en mars elle était soit disant à court de forme et avait des problèmes aux adducteurs. Mais il y a peu Paula Radcliffe, championne du monde de marathon a couru une longue distance un mois après son accouchement.
Les tournois de Roland Garros se gagnent comme des corridas. Avec du sang et de la sueur. Aucun dilettante n’a jamais soulevé le trophée du moins pas depuis Ilie Nastase qui était moins « déconneur » que l’on ne pouvait le croire.
Alors les Français se disent peut-être qu’ils sont chez eux et qu’ils reviendront l’année prochaine, que tout cela peut attendre, que cela n’est pas grave. Mais si c’est grave. Pour revoir un Français soulever la Coupe des Mousquetaires je ne souhaite pas attendre la retraite, le plaid et la tisane.
Il y a 10 ans
Mercredi, 4 juin 1997
Ma journée des femmes.
Rire
Claude Chirac: fille parricide refoulée ou très mauvaise publicitaire, ou peut-être les deux à la fois. Son plan de communication « Dissolution » fut pire que tout; à moins que ce ne soit le produit « Chirac » qui ne soit pas vendeur?
Rage
Annette Peulvast: candidate socialiste à Mantes-la-jolie, agressée physiquement et insultée par Jean-Marie Le Pen vendredi dernier en pleine rue pendant la campagne électorale. Comment ce gros plein de merde ose-t-il s’attaquer à plus faible que lui alors qu’il n’a même pas eu le courage, pour ne pas dire autre chose, de se présenter face à des électeurs dans une circonscription? Affaire à suivre.
Emotion
Iva Majoli et Ruxandra Dragomir: la Croate et la Roumaine allongées, hier, côte à côte sur le court Suzanne Lenglen après leur match de tennis marathon, unies par la beauté du sport. Une belle leçon d’élégance qui pourrait, mais je rêve un peu, faire comprendre à tous les compétiteurs de la planète, que la victoire et la défaite ne sont que des péripéties.
Surprise
Yvette Benayoun-Nakache: perdante dimanche soir et gagnante lundi matin lors du 2ème tour dans la 4ème circonscription de Haute-Garonne. Elle pleure, le soir, dans les bras de Jospin puis décide de faire recompter les bulletins. L’erreur est rectifiée le lendemain. La suite ne dit pas si elle est, cette fois, aller se marrer dans les bras du nouveau Premier Ministre.
Volonté
Marie-Georges Buffet: Député communiste de Seine-Saint-Denis élue dimanche et peut-être ministre demain. A moins que ces fainéants de travailleuses et travailleurs du Parti aient décidé de ne pas se mouiller. Comme dit l’adage populaire: « La critique est facile mais l’art est difficile »
Courage
Louisa Hanoune et Khalida Messaoudi: deux des Trois-cent vingt-deux femmes qui se présentent aux élections législatives en Algérie. Deux femmes qui s’engagent pour abolir ce Code de la famille discriminatoire à l’égard des femmes. Même si la première est proche du FIS et la seconde farouchement opposée à tout dialogue avec celui-ci, elles ont toutes les deux (avec toutes les autres) un courage énorme. Quand on sait qu’un attentat a encore fait vingt morts et cent cinquante blessés le week-end dernier à Alger. Une leçon que ferait bien de méditer notre
fier-à-bras du Front National. Je suis prête à parier qu’il ferait dans son froc, le gugusse de Saint-Cloud, en allant mener campagne dans la rue et sur les marchés algérois.
Horreur
Louisa Lardjoune: 19 ans, tuée le 1er juillet 1994 lors d’une séance d’exorcisme par Mohamed Kerzazi, Iman à la Mosquée de Roubaix. Le procès commence aujourd’hui à Douai. Sans commentaire.
lundi 4 juin 2007
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