samedi 30 juin 2007

R.A.S. 2

Le petit écran ne deviendra jamais grand. La télé ne se grandit pas à nous proposer sans cesse les mêmes contenus.
Secret Story ce soir sur TF1 est un remake du Loft de M6 (tiens j’ai réussi à placer quatre mots anglais dans une même phrase. Les chaines n’auraient donc pas la fantaisie de trouver des titres en langue française ?
Intervilles remplit la grille des lundis soirs sur France 3. Les vachettes ne sont pas mortes.
Koh Lanta qui doit bien en être à sa 7ème saison donne sa couleur lagon à TF1 le vendredi soir.
Nathalie Simon anime la Carte aux trésors le mercredi soir sur France 3.
Fort Boyard fait toujours courir le nain Passe-partout le samedi soir sur France 2.
Sans oublier toutes ces séries qui passent et repassent jusqu’à la nausée. Magnum, Urgences, Derrick ...
Et PPDA qui semble vissé ad vitam sur son siège de présentateur du 20Heures.
R.A.S.




Il y a 10 ans
Lundi, 30 juin 1997
Il pleut sur Vilvorde, Hongkong et dans ma rue.

Tout fout le camp pourrait-on dire vite fait bien fait, sans trop réfléchir en s’indignant à peu de frais.
Vilvorde va fermer, c’est sûr, il va y avoir des pots cassés, des travailleurs sur le carreau. Mais qu’en aurait-il été si le dossier avait été suivi par un premier ministre de droite? Pas mieux et peut-être même pire. S’il y a un responsable, ce n’est pas l’hôte actuel de Matignon mais bien le dirigeant de la Régie qui s’est planté sévèrement. On ne construit pas des usines ultramodernes pour les mettre en pièces quelques années plus tard. Si Lionel Jospin n’avait pas défilé avec les travailleurs de Vilvorde la gauche lui en aurait fait le reproche. S’il n’avait pas rouvert un dossier fermé à double tour par la droite, la gauche lui en aurait fait le reproche. S’il n’avait pas déclaré entre les deux tours: « En tant qu’actionnaires de Renault, les représentants de l’état feront en sorte que d’autres mesures soient envisagées. »; la gauche lui en aurait fait le reproche. Derrière ce « d’autres », pouvaient se cacher tous les espoirs mais aussi toutes les peines. Sans pourtant se déjuger, contrairement à ce qu’affirme Monsieur Seguin, Jospin s’est pris les pieds dans le tapis. Comment bien gérer une entreprise semi-étatisée, là est la question? Il n’y a pas des Christian Blanc à tous les coins de rues. Demain en Belgique il n’y aura peut-être plus de voitures Renault aux carrefours. Les belges ont la rancune tenace.
A 18 heures tapantes et sous la pluie, Hongkong est revenu dans le giron chinois après 156 ans d’administration britannique. Tout fout le camp « isn’t it Mister Chris Patten? ». Les services à thé british vont laisser la place aux services à thé pékinois. Rien de plus normal en ces temps où le mot colonisation sent plutôt le renfermé et les conneries à retardement (voir l’Algérie et l’Afrique noire). Mais demain, quand Hongkong s’éveillera, le droit de manifester aura embarqué avec le « Britania » dans les malles de l’ancien gouverneur. Parmi les 6 200 000 habitants de ce paradis du business, il en est un qui va continuer à se battre: Han Dong Fang, qui avait tenté de créer un syndicat lors du « Printemps de Pékin » et des événements de Tienanmen en 1989. Interné puis exilé il veut rester à Hongkong pour continuer sa lutte. Ne serait-ce que pour montrer à notre V.R.P. de Président que les ailes d’un mirage ne vaudront jamais celles d’une colombe.
Fin juin, il neige dans les Pyrénées, il n’y a plus de saison.
« La faute à Jospin et aux Chinois n’est-ce pas Madame Placard?
- Je n’en sais rien, moi, tout ce que je sais c’est que ce temps me file le bourdon. Au fait, où est-ce que j’ai pu ranger mon parapluie? ».

vendredi 29 juin 2007

Devedjian est un con.

Au fait, ai-je le droit de traiter ce « môssieur » de somptueux abruti ?
Faut-il s’abaisser à prononcer la même insulte que celle qu’il à proférer à l’encontre d’Anne-Marie Comparini. Cette dame, proche de Bayrou, s’est fait traiter de salope par le député des Hauts de Seine.
Donc, Devedjian est un con.
Allez, ça fait du bien de se lâcher. Ce n’est pas très glorieux comme attitude mais bon... Un bref instant je me serais cru à un carrefour où des automobilistes carapatés dans leurs carapaces de métal se conspuent copieusement. La recette est toujours la même : une grosse pincée de « Bouge-toi connasse ». Un retour de service façon « Il est où le gros con ? » et les « grosses putes », « connard », « salopes » et « mal baisé » fusent au ras du bitume. Le tout accompagné par un chœur de klaxon aussi harmonieux qu’une pièce de musique contemporaine de Pierre Boulez.
Hier donc, Patrick Devedjian dont les initiales sont loin de celles du Parti Démocrate, s’est « exprimé » devant une caméra de TLM (Télé locale lyonnaise). Une insulte proférée sans qu’il puisse ignorer la caméra à moins d’un mètre de lui (voir le lien sur Daylimotion).
A-t-il insulté la femme ou la femme politique ?
A-t-il exprimé sa frustration de se voir pour l’instant privé de ministère, lui qui briguait le poste de Garde des Sceaux ... obtenu par ... une femme, Rachida Dati.
Pourra-t-il en continuant ainsi gagner la direction e l’UMP ? En attendant c’est Raffarin qui se frotte les mains.
Cet « incident sémantique » sans suite selon les uns, ce franchissement indécent de ligne jaune selon les autres, va-t-il mettre un terme à ce machisme politique ancestral ? Et si Sarkozy a fait l’effort de la parité, ce n’est pas demain la veille que l’Assemblée Nationale pourra se nommer « Palais Bourbonne ». Nous nous situons autour de la 60ème place mondiale dans le classement du pourcentage de femme élues députées.
De quoi pousser un bon vieux gros « Putain de merde ».
Excusez-moi pour cet écart je devais rêvasser dans ma voiture.
Tiens, je crois qu’un gros c... me klaxonne pour que je décolle.
Si la situation s’envenime, j’ai le plein de munitions.


http://www.dailymotion.com/video/x2ehe1_comparini




Il y a 10 ans
Dimanche, 29 juin 1997
Cannibale de match.

Le plat du jour le plus cher de la restauration pugilistique rapide a été servi cette nuit à Las Vegas. A table, sur un ring de boxe, deux morphales dont l’appétit était sensé se limiter à la conquête d’une ceinture de champion du monde des poids lourds. L’arbitre avait à peine annoncé le menu que deux minutes après le début des hostilités, l’un des deux affamés se jeta sur son adversaire. Il le fit avec une voracité que l’on prête plutôt à ces nouveaux pittbulls clonés doberman qui nous viennent d’Afrique du Sud. Est-ce parce qu’il avait jugé le service un peu lent? Est-ce parce que les amuse-bouche offerts par la maison avaient un goût incompatible avec celui de son protège-dents? Toujours est-il que l’insatisfait, à l’estomac dans les talons et à la cervelle aux objets perdus, mangea par deux fois un bout d’oreille de son adversaire. On connaissait les pieds paquets, la joue de boeuf et la queue de cheval, mais pas encore l’oreille de brute. A Las Vegas la bêtise humaine a une nouvelle fois repoussé ses frontières. L’honneur du sport et les conquêtes gastronomiques en sont pour leurs comptes. Je vous rappelle que ce « repas » devait rapporter à ce gladiateur anthropophage la somme de cent soixante dix millions de francs. Cet énergumène bon maintenant pour la foire du trône s’appelle Mike Tyson.
A lui de payer l’addition.
La boxe ne serait-elle pas en train de devenir un ignoble art?

jeudi 28 juin 2007

Le feu aux fesses.

Selon une étude publiée ces jours-ci et dont on fait grand bruit sur les radios, les Grecs seraient premier au classement des pays dont les habitants font le plus l’amour. Les Français seraient neuvièmes mais derrière les Italiens.
Selon la météo des jours derniers, la pluie et le froid ont installés leurs tentes sur l’hexagone tandis que les incendies de forêts se multiplient en Grèce. Le pays d’Eros est touché par une canicule sans précédent.
De la à y voir un rapport ...
Il faudrait vraiment avoir les idées mal placées.






Il y a 10 ans.
Samedi, 28 juin 1997
Syndicat caca.

Je sais, c’est un peu puéril comme titre, mais de temps en temps ça fait du bien de se lâcher.. Parlez-en au rédacteur en chef du Midi-Libre, et vous verrez si sa rancoeur ne mérite pas cette injure de cours de récré. Depuis plus d’un an, tout le journal travaille à la réalisation d’une nouvelle formule. Une évolution voire même une révolution vitale pour l’avenir du titre. A l’heure pile du changement, le syndicat du livre s’arrête de bosser mettant ainsi presque à la poubelle un an de travail.
Cette semaine encore, à l’imprimerie de Saint-Ouen où sont imprimés le Parisien et L’ÉQUIPE, six rotativistes ont déchiré leurs cartes syndicales de la CGT pour s’inscrire à FO. Selon la CGT du livre l’équilibre de la représentativité était ainsi rompu. Il fallait donc immédiatement embaucher six rotativistes CGT pour compenser. Et puis quoi encore? La direction a refusé donc il n’y a pas eu de journaux imprimés. Si ces travailleurs du dimanche qui ne font même pas trente neuf heures par semaine et sont payés comme des nababs, s’amusent tous les jours à déchirer leurs cartes il n’y aura bientôt plus un seul journal dans les kiosques. Les radios et les télés s’en donneraient à coeur joie.
La liberté syndicale mal utilisée me file des boutons. Un jour peut-être ce livre sera acheté par un éditeur et il faudra l’imprimer. Me demandera-t-on de supprimer ces quelques lignes ou de les réécrire pour m’attirer la bienveillance d’un syndicat omnipotent?

mercredi 27 juin 2007

R.A.S.

Toujours des morts en Irak.
Des Libanais qui vivent dans la peur.
Des coréens du Nord qui fond semblant.
Des américains et des Chinois qui polluent.
Des Israéliens et des Palestiniens qui se parlent mais ne s’entendent pas.
L’état français qui ne fait rien pour les nappes phréatiques bourrées de nitrates en Bretagne.
Des Cubains toujours sous le joug d’un irréductible et immortel dictateur.
Des Tchétchènes dont on ne parle plus de peur de froisser.
Des Iraniennes qui ne verront pas le film d’animation Persepolis qui vient de sortir en France.
Des rayons de soleil aussi rares que les rayons à La Samaritaine rue de Rivoli.
Bref, comme dab.
R.A.S.






Il y a 10 ans
Vendredi, 27 juin 1997
On ne sait jamais.

Ce qu’il y a de bien avec les médias, c’est qu’un événement dont on se bat l’œil avec une queue de sardine, peut tout de suite prendre une ampleur insensée. Tenez par exemple, un accident qui s’est passé à 36000 kilomètres de chez nous fait les gorges chaudes des journalistes du monde entier.
Ce n’était pas une sortie de route d’un camion transportant des moutons en Nouvelle-Zélande mais la collision entre la navette spatiale Mir et un autre engin venu la ravitailler. Je ne connais pas le code de l’espace des engins géostationnaires mais il doit bien y avoir du refus de priorité dans l’air. Bang, cling et patatras, dans le choc, la carlingue de Mir se perce. Et un astronaute russe perd son tube de dentifrice. Branle-bas de combat à Baïkonour, plan Orsec de l’espace. Il faut dire que là-haut il y a un américain et qu’un amerloque ça se brosse les ratiches toutes les deux heures. C’est là que les médias interviennent pour vous expliquer comment un astronaute dans une telle situation va pouvoir gérer cette galère. Imaginez que c’est vous qui êtes là haut en slip et en apesanteur, sans Tonigencyl, dans une navette qui fuit comme dans un vulgaire problème de certificat d’études. Quelle sera votre réaction psychologique? Et bien rassurez-vous, il existe des médecins sur cette planète capables de résoudre votre problème. Je crois même que si vous avez perdu votre déodorant ou votre tampon hygiénique, on pourra vous aider.
En tout cas, avant de vous envoler pour n’importe quelle destination, n’oubliez pas les conseils de ces psychologues de l’extrême. Ah, heureusement que les médias sont là, c’est vrai, on ne sait jamais...

mardi 26 juin 2007

Pauvre de nous.

Pas de coup de pouce au SMIC mais un bon coup de pied aux fesses de Sarkozy.
L’augmentation sera donc « légale » soit quelques 2%.
Pour vivre, un smicard aura donc en net 1005.37 euros.
Selon les statistiques nationales ils et elles sont 2.5 millions dans ce cas.
Que l’on ne vienne pas me dire que cela est décent. Comment vivre et souvent faire vivre son foyer avec cette somme. Les prix des denrées alimentaires ont, dans la réalité, énormément augmenté, contrairement aux calculs officiels qui lissent l’inflation.
Et que ceux qui estiment qu’un petit plus aurait porté un gros préjudice aux entreprises se taisent.
Je les mets au défi de vivre trente jours dans la peau d’un smicard qui, même le premier du mois, doit combler son passif du mois précédent.



Il y a 10 ans
Jeudi, 26 juin 1997
La mer est rouge comme un bonnet.

Si tous ceux qui, au moins une fois dans leur vie, ont vu un reportage à la télé de Jacques-Yves Cousteau, ne jetaient pas tout et n’importe quoi dans la mer, celle-ci serait sûrement plus belle.
Allez bonne nuit les poissons et ne pleurez pas trop, je préfère me baigner dans l’eau salée.

lundi 25 juin 2007

Raccourci.

Sarko, trop vite, trop haut, trop fort ... trop beau.
Nous sommes gouverné par un hyperactif, il faut s’y faire. Tout doit se régler dans l’heure au risque de faire grincer des dents et parfois prendre des risques avec la vie des gens (voir sa façon de prendre en main le dossier Betancourt).
Et quand ça ne va pas assez vite on prend les raccourcis. On coupe le fromage comme on disait dans la cour de récré.
D’où l’idée du traité « simplifié » européen dont l’objectif est de remettre l’Europe en marche depuis son arrêt en gare du « Non au référendum » le 29 mai 2005. Sur l’horloge de la station, un méchant 54.67%.
Avec son raccourci Sarko espère relancer la locomotive.
Pour se faire va-t-il faire voter « son » parlement au lieu de soumettre la question au « bon » peuple, pour aller encore plus vite ?





Il y a 10 ans
Mercredi, 25 juin 1997
Y’a tromperie sur la marchandise.

Alain Madelin vient d’être élu à la tête de feu le parti républicain, nouvellement baptisé par ses soins « Démocratie Libérale ».
Ou ce monsieur connaît mal la valeur des mots, ou il est (ce qui doit être le cas), un piètre Houdini de la politique; Son escamotage vite fait bien fait du parti républicain sent les grosses ficelles et les tours de magie de fin de banquet. Il se trompe sur deux choses qui risquent de lui revenir en pleine poire façon boomerang. Alors gare à ton joli nez, Alain. Démocratie est un mot à utiliser avec circonspection. Quand les militants de base ne sont pas autorisés à participer au vote de façon démocratique, ça s’appelle une oligarchie et à terme une dictature. Ca doit lui rappeler sa jeunesse de militant d’extrême droite.
Libéral, comme se plaisent à le traduire certains membres du RPR, veut dire liberté. Je n’en suis pas convaincue. Alors s’il y a une part de vrai dans cette interprétation, elle ne me semble pas partagée par cet hussard sûr de soi. Madelin, en bon égocentrique, n’a pas permis à Mr de Robien de disposer du temps nécessaire pour mener à bien une campagne dite contradictoire. Ces manières peu recommandables que l’on fustige à juste titre quand il s’agit du FN, semblent tout à coup dénuées de gravité quand elles vous permettent de mettre la main sur un parti laissé en jachère par son président déserteur. J’ai nommé François Léotard dont on cherche encore, dans une carrière politique déjà trop longue, le fait d’armes étincelant.

NB: un petit message à l’attention de Denis Tillinac, président d’honneur de l’association des amis de Chirac: insistez pour qu’au RPR, la démocratie soit réellement en état de marche à tous les étages. C’est sans doute la première marche à suivre pour une reconquête honorable du coeur des français.

dimanche 24 juin 2007

Il s’il ne s’était rien passé.

Un jour comme un autre. Un dimanche paisible. Pas de pluie comme annoncé. Pas de grosse chaleur non plus. Une journée sans télé et sans journaux. Histoire de laisser le temps passer, regarder l’herbe pousser sans regretter de ne pas sortir la tondeuse. S’amuser à voir les chats s’étirer et dormir. Etre oisive, être oiseau, picorer au déjeuner, faire griller un poisson et tenter puis réussir la sieste. Faire des crêpes au beurre et au sucre. Se lécher les doigts. Passer le temps et passer le jour comme si, autour, en France et dans le monde il ne s’était rien passé.




Il y a 10 ans
Mardi, 24 juin 1997
Ferme ta boîte à camembert.

Sur ma lancée anti-US primaire, je tiens à vous faire part d’une nouvelle lubie des têtes pensantes du nouveau monde. Les fromages au lait cru de notre bon vieux terroir, les plateaux de fromages gargantuesques dont la seule évocation donne envie de déboucher illico une bouteille de Gevrey-Chambertin, seraient bannis du territoire de Bilou, le cow-boy d’opérette. Ces spécialistes américains sont sûrement nés avec quelque chose de manquant au niveau des papilles. Le chromosome du goût doit être absent des gènes de ces autocrates anti-clacos. Si on les écoute, tous les fromages du monde devraient être pasteurisés. Adieu les roqueforts, livarot, reblochon, cantal, époisses ou saint-marcellin. Il m’est intolérable de penser que cela puisse arriver un jour. Il est déjà difficile de commencer un repas digne de ce nom chez l’oncle Sam; alors si maintenant il n’est pas possible de le terminer dans les règles de l’art, je préfère renoncer à un hypothétique voyage outre-Atlantique. Le camembert pasteurisé arrosé de vin californien ce n’est pas mon truc.
Allez Bilou, ferme ta boîte à camembert et demande plutôt à tes industriels de moins polluer la planète. L’herbe de nos prairies a besoin de bon air. Sinon un de ces quatre j’irai te faire la bonne blague du collégien qui consiste à coller un fromage plus que fait sous le matelas du petit con de service.

samedi 23 juin 2007

Fumée rose.

Pas de pape ni de papesse à l’horizon. La petite cheminée au dessus du l’hôtel où s’est réuni le conseil national du Parti Socialiste, n’a pas laissé passer la fumée rose du conclave.
Il n’était pas question de désigner le futur candidat du parti pour la prochaine élection présidentielle. D’accord, si ce choix peut attendre … un peu mais pas trop, les questions demeurent nombreuses. Quel programme, quelle organisation de veille « sanitaire » pour parer aux mesures du Président Sarkozy ? Quelle politique de communication, quelle voix, quelle parole ?
Dans la cacophonie des derniers jours, Madame Placard à du mal à entendre une parole sensée. Entre les divorces de couples et de courants, les règlements de comptes, les renoncements ou plutôt les reniements, il y a de quoi fermer les fenêtres et oublier la politique.
En creusant un peu plus, j’apprends avec stupeur qu’au moment du vote interne au bureau politique, il n’y avait ni Royal, ni Fabius, ni Strauss-Kahn, c'est-à-dire aucun des candidats à l’investiture de novembre 2006.
Hollande à obtenu gain de cause et ouvrira les travaux de ravalement en août lors des universités d’été. A défaut de fumée on a du fumeux.
Mais si certains absents lors du vote veulent créer un nouveau parti, qu’ils le disent tout de suite, on passera des vacances plus paisibles.





Il y a 10 ans
Lundi, 23 juin 1997
Fuck you*!

L’arrogance a aujourd’hui une nouvelle patrie, les Etats-Unis; et le ridicule s’est fait un prénom, Bill.
Le sommet des pays les plus riches a accouché de la photo la plus conne.
Clinton et sa femme avaient réussi à convaincre deux couples, en mal de publicité ou privés de Disneyland, de poser déguisés en cow-boy. Encore heureux que Chirac et Kohl ne se soient pas prêtés à ce jeu d’une naïveté confondante. C’est bien simple, Bilou, le cow-boy fier de ses genoux avait l’air plus idiot que son ancêtre Reagan, qui, lui, avait eu le mérite de jouer vraiment ce rôle au cinéma. Je ne suis pas pour le port de l’uniforme costard gris-cravate triste, mais il y a tout de même des limites à ne pas dépasser.
Comment le reste du monde va-t-il pouvoir longtemps supporter cette suffisance d’un pays qui veut faire de sa gestion économique un exemple et qui:
1- Laisse sur le carreau un nombre incalculable de démunis.
2- N’assure pas à chacun l’égalité devant la scolarité, les soins...
3- Pollue la terre et l’atmosphère deux fois plus que l’Europe.
4- Favorise l’emploi précaire
...
et qui refuse bien sûr de recevoir une quelconque leçon de civisme planétaire.
Que ces américains d’aujourd’hui bouffis de prétention, de Mc Do graisseux et de milk-shakes double crème ne nous fassent pas oublier certains illustres habitants de ce pays. Des Bob Dylan, Bruce Springsteen, JF Kennedy, Andy Warhol, Jack Kerouac, Steven Spielberg ... qui resteront, je crois, pour notre génération, des phares venus de l’ouest et non des « garçons vachers » d’un Far-West de carton-pâte.

*US stay home!

vendredi 22 juin 2007

Contre-emploi.

Marchons-nous en ce moment sur la tête ou à l’envers du monde ?
En Angleterre, en Allemagne ou aux Pays-Bas, les françaises et les français obtiennent de super résultats en tennis... sur gazon. Quand on se souvient du fiasco à Roland-Garros sur terre battue* il y a de quoi être surprise isn’t it ?
Y’a plus d’saison Madame Placard. Entendu vingt fois, cent fois. Et bien oui, pas de giboulées de mars et pas de printemps en terrasse.
A Nancy et Metz c’est la grogne. Depuis le passage du TGV-Est c’est de plus en plus difficile d’obtenir une place dans le train. Résultat : avec le TGV, vous arrivez moins vite à Paris.
Plus Royaliste que la reine. Ségo tue Royal. Hier la candidate a avoué n’avoir jamais cru aux 35 heures et au SMIC à 1500€. C’était pourtant dans le programme du PS défendue par elle-même. J’ai rêvé sans doute...
Le diesel qui va plus vite que l’essence. Aux 24 Heures du Mans les Audi et les Peugeot à moteur diesel sont arrivées devant les Pescarolo à moteur essence. A quand une Ferrari au colza ?
Michael Youn, le trublion stripteaseur du PAF, vient faire son Coluche, façon « Tchao Pantin » en interprétant un rôle dramatique dans le film «Héros ». Les premières critiques entendues et lues par ci par là ne sont pas fameuses. Allez Michael montre-nous encore tes fesses !


* Voir Chronique « Mental eau » du lundi 4 juin




Il y a 10 ans
Dimanche, 22 juin 1997
Reçu 7 sur 7.

Est-ce un message indirectement adressé au Front National et à son « Lider Minimo »? La dernière ou l’avant-dernière édition de 7/7 animée par Anne Sinclair était un joli bouquet de citoyenneté et d’intelligence féminine. Catherine Trautmann en fut l’invité, symbole de la lutte contre ces nouvelles chemises brunes, qui sont une menace pour la mode et son prêt à porter, mais qui risquent surtout de faire une mode de ce prêt à penser démagogique et antidémocratique, séduisant déjà quelques RPR et UDF mal remis de leur trou d’air électoral.
Puissent ces deux femmes réussir dans leurs prochaines missions ou émissions. Que la culture ne soit pas seulement celle d’une élite ou d’un ministre et que le journalisme ne devienne pas un métier dont l’objet serait de servir la soupe dans des cuillères en argent aux grands de ce monde.

jeudi 21 juin 2007

Zik et puces.

Ce soir, musique à tous les coins de rue. Du live pas toujours très audible. Des pros et des amateurs. Tous les genres seront au programme. J’ai même lu dans Libé qu’une chanteuse nipponne viendra chanter dans le XVème arrondissement de Paris des tubes japonais d’après guerre et du Barbara. Ça va nous rincer les conduits auditifs.
Bref ce soir c’est vive la musique pour de vrai, pas celle numérisée à coup de langage binaire informatique et compressée en mp3 sur des i-pod. Cette musique que les kids piratent parce que c’est vraiment trop cher pour eux de s’acheter un CD. A 15 ou 20€ le bout c’est too much. Les majors qui pleurnichent sur leurs piètres résultats et du coup ne produisent plus que des « succès garantis », devraient plutôt se bouger la couenne et se remuer les méninges. En offrant plus et mieux à ceux qui font l’effort d’acheter. Comme ce Miro dont je vous parlais le 2 juin et qui propose pour 13€ un CD de 11 titre et une face « B » de 11 titres également téléchargeables gratuitement sur internet.
Aujourd’hui j’ai rebranché ma bonne vieille platine disque Technics SL-1900. J’ai sorti les vinyles à la grande surprise des enfants qui ont réappris le mot « disque ». Un petit Kas Product pour commencer, le disque vert des Queen où il y a d’autres morceaux que « We are the champions » et pour finir un petit bijou, le Housemartins « London 0 Hull 4 ».
Du son sans puces c’est tout de même le pied.


Il y a 10 ans
Samedi, 21 juin 1997
C’est l’été

L’orage gronde
Il pleut comme vache qui pisse
C’est le jour le plus long
Le jour de la musique
Restons au chaud
Avec un pull-over
Lovée dans un canapé
Le son plus fort qu’à l’accoutumée
Pour écouter
Manhattan Transfer interpréter
« Chanson d’amour »Fermer les guillemets.

mercredi 20 juin 2007

Casting d’enfer.

La superproduction « Sarkozy & Co » a fait fort pour le nouveau gouvernement, le « Fillon II », comme on dit dans le jargon cinématographique.
Il a réussi le casting parfait pour sa saga gouvernementale qui est sensée nous tenir en haleine plus longtemps que les feuilletons de l’été des grandes chaines. Le film Ocean 13 qui sort aujourd’hui dans la plus pure tradition hollywoodienne fait pâle figure. Et pourtant au générique on y retrouve Brad Pitt, George Clooney, Matt Damon, Any Garcia, Elen Barkin et Al Pacino.
Mais là, Mister Sarko a fait encore plus fort. Il a mis tous les ingrédients. Trop peut-être. Des femmes en veux-tu en voilà au risque de faire cohabiter dans la même loge une Christine Boutin et une Fadela Amara, l’égérie de « Ni Pute ni soumise ». Un nouveau transfuge du PS, Jean-Marie Bockel, comme au bon vieux temps des Majors de Los Angeles où la Paramount pouvait piquer à prix d’or une star de la Metro-Goldwyn-Mayer.
Les minorités super visibles avec Rama Yade, aussi belle qu’une méchante dans un James Bond. Il y a aussi le jeune premier au générique en la personne de Laurent Wauquiez, 32 ans et déjà porte parole du gouvernement. Vous voulez un comique, qu’à cela ne tienne, André Santini, l’ex UDF, est prêt à tenir le rôle. Le roi de la boutade parlementaire va officier à la Fonction Publique. Il nous fallait un grand méchant, je pense que Sarko le tient avec Hervé Novelli, secrétaire d’état aux entreprises et au commerce extérieur. Cet ultra libéral va faire parler la poudre dans le western de la vie des entreprises. Et pour finir, l’improbable, le faux méchant, la grande gueule du sport et des écrans pubs, non pas Guy Roux mais Bernard Laporte, actuel entraineur du XV de France de rugby et demain (21 octobre) secrétaire d’état chargé de la jeunesse et des sports. Le roi du jambon Madrange et des gueulantes dans les vestiaires. Avec Roseline Bachelot, quel tandem !
Ah, j’allais oublier. Un des rôles principaux tenu pendant un mois par Alain Juppé a dû être redistribué dans l’urgence pour cause de défaite au législatives. Maintenant c’est Borloo qui va devoir se mettre au vélo. En Bourvil dans la « Grande vadrouille » il pourrait être pas mal.
Et si le seul vrai bon choix était celui de Nathalie Kosciusko-Morizet en charge de l’écologie.
L’avenir nous le dira.
En attendant, bon film.





Il y a 10 ans
Vendredi, 20 juin 1997
Big brother is washing you.

« Enfer de damned » comme dit ce bon vieux détective Jack Palmer. La publicité pour les lessives est encore devenue folle. Coluche est mort mais ce n’est pas une raison, mesdames et messieurs les publicitaires pour vous en donner à coeur joie dans la connerie créative. Le chat n’est plus là mais les souris sentent toujours aussi mauvais. S’il n’y avait pas eu les singes d’Omo pour nous faire « crapoto-rigoler » on pourrait dire que les idées des créatifs n’ont pas évolué d’un pouce (sale).
Dernier exemple du degré zéro du « creusage de cervelle », le gugusse d’Ariel. Ce monsieur en blouse blanche, qui, tel l’ange gardien de la propreté, se permet d’entrer chez les gens sans leur demander leur permission. On le voit apparaître dans des scènes de la vie quotidienne d’une mère et de son fils mais eux, ne le voient pas.
A la descente du car scolaire, le gugusse d’Ariel est là quand un jeune homme se fait charrier par ses potes car ses fringues ne sont pas assez délavées. Après la classe l’ado rentre chez lui engueulant gentiment sa mère pour la trop grande propreté de sa tenue. Le gugusse est planqué derrière la porte pour nous expliquer qu’Ariel est bien sûr la meilleure des lessives. Elles sont vraiment connes ces mères d’utiliser des lessives qui lavent trop bien alors que les mômes ne rêvent que de frusques « destroy ». Dites-moi Monsieur le gugusse d’Ariel, pourquoi ne nous faites-nous pas une bonne vieille lessive qui délave à mort dès le premier tour de tambour. Avec ça vous pouvez sacrément rajeunir votre coeur de cible comme on dit dans le jargon.
Au fait Monsieur Ariel, est-ce que vous vous êtes essuyé les pieds avant d’entrer? Y’a intérêt parce que sinon j’appelle Monsieur Propre pour vous casser la gueule.

mardi 19 juin 2007

L’écume des jours.

C’était il y a soixante ans. Un livre sortait en librairie. Pas de succès. Mais quel livre ! Moi, je l’ai lu en 1976 ou 1977 soit trente ans après sa sortie. L’écriture, l’histoire, la poésie, les trouvailles. C’est presque devenu un hymne, un manifeste d’une génération. L’histoire de Chloé et de Colin. Les tiges d’un amour impossible qui s’entrelacent puis se déchirent.
Pour le pianocktail, Jean Sol Parte, le jazz et mes jeunes années, relisez dès aujourd’hui « L’écume des jours ».
Je l’ai posé sur la table de nuit de mon fils.
On va bien voir ...





Il y a 10 ans
Jeudi, 19 juin 1997
Voyage au centre du critère.

Ce n’est pas encore l’heure de bouffer les pissenlits par la racine, mais si ça continue à ce rythme, le temps des rutabagas qui fleurissaient dans les cabas de 39-45 va nous faire un petit come-back, beaucoup moins comique que celui de Line Renaud en string à Bercy.
A Amsterdam pour le sommet européen (un comble dans le plat pays), les idées généreuses des socialistes ont vécu.
Un sommet achevé la petite mort dans l’âme et la lame du couteau aiguisé par la Bundesbank plantée dans le cœur de ceux qui croyaient encore à un Front Populaire new-age. Malgré les jolies phrases et les promesses de donner au traité de Maastricht, je sens bien qu’en bonne ménagère, le porte-monnaie de Jospin ne s’est pas garni d’un demi-point de déficit supplémentaire. Un bol d’air qui aurait permis à notre économie de respirer et surtout de donner très vite du travail à ceux qui en ont le plus besoin. Lionel Jospin expérimente déjà la dure réalité des sommets qui, à mon goût, n’ont pas l’altitude humaniste nécessaire. Surtout chez les anglais qui font chier tout le monde depuis longtemps et qui refusent de faire l’Euro en même temps que les autres. Si tous ces chefs d’états et de gouvernements choisis par le peuple préfèrent parler gros sous avec des banquiers teutons, alors il est temps, chers compagnons, d’entrer en résistance. L’Europe oui, mais pas à un prix fixé par les marchés financiers.
Entre un taux de 3% et la volonté du peuple on verra bien qui finira le premier six pieds sous terre.

lundi 18 juin 2007

Feu l'amour.

Intérieur jour. Un bureau encombré. Un homme déambule, une feuille à la main. Il lit à voix basse un discours politique. Parfois il se rassoit et corrige à la main une phrase puis reprend sa marche en cercle. Une femme tenant elle aussi une feuille à la main entre dans la pièce. Elle claque la porte du pied. Vlan :
Elle : Je tiens à remercier tout particulièrement les élec...
Lui : ...trices et les électeurs de Corrèze ...
Elle : ... de France et d’outre-mer...
Lui : ... d’ici et d’ailleurs...
Elle : ...là où tu devrais déjà être...
Lui : ... être ou ne pas être premier secrétaire, là est la question...
Elle : ... celle que tout le monde se pose ...
Lui : ... mais qui a la réponse ?...
Elle : ... les sympathisants qui m’ont portée à la candidature...
Lui : ... le bureau politique...
Elle : ... il n’y a plus de bureau, plus de congrès, plus de motion, mais qu’une seule force, qu’une seule voix...
Lui : ... oui, je sais, la tienne ...
Elle : ... et plus qu’une seule voie pour toi. La porte...
Lui : ... laquelle ?...
Elle : ... celle de service...
Lui : ... Ah, tu attends quelqu’un ?...
Elle : ... oui, la France...
Lui : ... dis donc, ça fait du monde...
Elle : ... épargne-moi tes plaisanteries...
Il repose la feuille qu’il lisait sur le bureau. De la fenêtre on aperçoit la rue avec une voiture garée en double file. Une jolie blonde s’impatiente.
Lui : ... au fait j’ai laissé les clés de la rue Solférino dans l’entrée...
Elle : ... et les enfants ...
Lui (déjà dans l’escalier) : ... c’est toi la reine de la famille. C’était dans ton programme je crois...
Elle s’approche du bureau où il avait reposé la feuille de son discours. Elle la prend, la retourne dans tous les sens. Il n’y a rien d’écrit dessus. Toutes les feuilles sont blanches. Tous les dossiers sur le bureau sont vides. Elle se penche par la fenêtre. L’homme embrasse la blonde, monte du côté passager et laisse tomber une rose par la portière.
Gros plan sur les pétales qui roulent dans le caniveau.
Fin.




Il y a 10 ans
Mercredi, 18 juin 1997
Pleurer au musée.
« Qu'est-ce qu'elle nous fait Madame Placard? » vous dites-vous après la lecture du titre. Un petit coup de spleen graphique ou une révélation bouleversante à marquer d’une tache blanche dans l’histoire de l’art, façon Bernadette Soubirous pour l’histoire de la spéléologie.
Je vous rassure tout de suite je ne me suis pas évanouie à Beaubourg devant un monochrome de Klein, ni au Louvre aux pieds de la Venus sans bras.
C’est le Musée Olympique de Lausanne qui m’a tiré les larmes des yeux.
La liste est longue des bonheurs lacrymaux qui peuplent ses étages. En voici quelques uns.
Effleurer de la main la torche olympique portée par Muhammed Ali à Atlanta.
Toucher des yeux les chaussures portées par Carl Lewis, le plus grand athlète du siècle.
Revivre les victoires d’Hassiba Boulmerka.
Revoir Colette Besson pleurer sur un podium à Mexico.
Et Jesse Owens gagnant quatre médailles à Berlin en 1936: historique pied de nez au nazisme.
J’en passe et des meilleurs.
Les esthètes des arts majeurs trouveront sans doute l’appellation Musée galvaudée quand il s’agit d’exposer des godasses ou des skis comme dans n’importe quel magasin de sport.
N’empêche, si l’expression parfaite d’un athlète dans son geste, dans sa course et dans ses victoires et défaites me bouleverse, je n’y peux rien.
Le sport n’est certainement pas un art, mais son Musée n’a pas volé son nom.

dimanche 17 juin 2007

Deuxième service.

Ce soir, on rempile pour un deuxième tour des législatives. Overdose. Trop-plein. A la manière d’un banquet familial qui n’en finit pas. Une seule envie, un bouillon de légumes et un film de De Funès. Pour ne plus penser à ce mal de ventre que l’on va traîner pendant cinq ans.
Le taux d’abstention est au même niveau que dimanche dernier. On connaît la fin du film.
A 10H00 ce soir, un Alka et au lit.




Il y a 10 ans
Mardi, 17 juin 1997
« Les hommes peuvent-ils avoir des droits sans avoir des devoirs? »

Parmi les douze sujets de philo proposés hier aux candidats du BAC, il en a un particulièrement savoureux sur lequel je ne disserterai pas mais qui me donne envie d’imaginer l’élève Tiberi devant sa feuille, blanche comme l’oie de l’innocence.
Après quatre heures d’intenses cogitations, les doigts engourdis par la crainte d’écrire une bêtise il réussit à calligraphier trois lettres à peine lisibles qu’un Champollion de la correction prit pour un « Oui ».
Posant ses lunettes sur sa table le correcteur égyptologue se massa longuement le front avant d’apposer en rouge et en bas de la page son plus joli zéro.

samedi 16 juin 2007

L'heure du T.

Ladies and gentlemen accrochez-vous. Je vous emmène au States, au pays du sport business, au pays magique du basket-ball. En NBA (National Basket Association), contrée lointaine qui fait rêver nos kids comme nos grands-parents pouvaient rêver à Pondichéry ou Syracuse.
Selon mon fils, les meilleurs joueurs du monde évoluent dans ce championnat. Je ne sais pas s’il a complètement raison.
En tout cas le championnat NBA s’est clôturé la nuit dernière. Les vainqueurs sont les Spurs de San Antonio (Les éperons de Saint Antoine si vous préférez). Cette équipe texane compte dans ses rangs depuis près de cinq ans un jeune prodige français, Tony Parker. Prononcez TiPi, ça le fait trop.
Ce TiPi est un phénomène. Il vient de conquérir, à 25 ans, son troisième trophée de champion NBA et, cerise sur le gâteau, il a été élu MVP, prononcez MViPi, ce qui veut dire Most Valuable Player – Meilleur joueur.
TiPi et ses potes Duncan (le grand qui ne sourit jamais) et Ginobili (l’Argentin qui ne tangue jamais) ont balayé l’équipe de Cleveland 4 victoire à zéro.
Non contant de faire la Une des gazettes sportives, notre TiPi national va faire celle des magazines pipeules puisqu’il va convoler en justes noces avec une star du petit écran américain, l’actrice Eva Longoria. Pour les blondes et les autres qui n’auraient encore jamais entendu parler de cette dernière, je leur conseille le visionnage de la série TV « Desperate Housewives ». La pulpeuse Eva y joue le rôle d’une nymphomane qui préfère les jardiniers dans son lit que sur la pelouse.
Si Parker avait joué au foot il serait sans doute le plus adulé des champions français. Mais il a choisi un sport qui ne fait pas lever les foules dans notre hexagone. Pour se consoler il va devenir dans un an le sportif français le mieux payé.
De quoi ce payer un bon thé à l’heure du T.


PS. Mon mari me souffle que les américains ne sont pas les meilleurs joueurs du monde. Les Argentins sont champions olympiques en titre et les dernier champions du monde sont les Espagnols.




Il y a 10 ans
Lundi, 16 juin 1997
Mack the knife, ça veut dire quoi?

Ella Fitzgerald est morte il y a tout juste un an.
Quelle voix sacré bon sang.
Certains puristes placent Billy Holliday au dessus du lot.
Je n’y connais pas grand chose en jazz, j’ai simplement l’impression
qu’Ella avait cette capacité d’exprimer plusieurs sentiments à travers ses chansons. Qu’elle était plus « joueuse » et plus désinvolte que Billy.
En tout cas avoir une cassette d’Ella Fitzgerald à portée d’autoradio n’est pas répréhensible, même si, comme moi, vous ne savez toujours pas depuis le temps que vous l’écoutez, ce que veut bien vouloir dire: « Mack the knife »?

vendredi 15 juin 2007

Quai des orfèvres du "38"

Pour nous faire toutes rentrer dans du « 38 » fillettes, les magazines de mode se livrent comme chaque année une bataille sans merci, une guerre qui fait les Unes de printemps mais pas celle des J.T. C’est de guerre des « peaux-lisses » qu’il s’agit. De guerre « sein-te », de ces guerres de religion dont le culte commun est celui de la minceur.
Une crise de régime bigrement plus saignante que ces petites élections présidentio-législatives. C’est à qui aura trouvé le régime ultime, « The Ultimate Diet », parce qu’en angliche ça sonne tout de suite plus sérieux. Les magazines et sites féminins nous gavent de régimes à toutes les sauces.
Régime sans sauce, pour commencer, sans sel, sans sucre, sans suite tant ces astreintes vous minent le moral. Régime légumes, qui ne signifie pas rester prostrée devant sa télé. Régime agrume, valse des fruits pour vous mesdames. Le tout ananas pour les nanas. Le tout fraise pour femmes enceintes. Le tout melon pour femmes imbues d’elles mêmes. Le tout orange pour les filles du Modem. Le régime crétois, le crétin et le crottin pour les filles du Berry. Le régime sans graisse, sans os, sans peau. Régime sans fesse, sans peau de fesse mais qui coûte la peau du cou. Régime slim, régime fast, régime sans jean, régime leggins. Régime moitié, demi (sans bière) ou quart (sans quatre). Régime sans sel, sans ailes, sans cuisse, sans sot-l’y-laisse. Et le régime Lassalle. Prendre une circonscription, la 4ème des Pyrénées-Atlantiques, plongez-y un député avé l’accent, faites mijoter avec une usine nippone en voie de délocalisation. Mixer. Allonger d’eau tiède et buvez. Mais rien d’autre pour réussir en fanfare une grève de la fin du libéralisme.
La dernière mode des pipoles, c’est la purge, le nettoyage des conduits. Se rincer les boyaux à coup de décoctions à la con. Payer des gourous intestinaux, des yogis du sphincter, pour éliminer soi disant les tensions intérieures.
On est trop conne, on achète, on lit, on teste et on peste car pour nous ça ne marche jamais si ce n’est pendant une petite semaine.
Si c’est pour finir avec un mal de crâne pas possible, des boutons partout sur le visage, non merci. Je préfère une bonne tranche d’andouille sur du pain grillé avec un verre de Cheverny rouge, quitte à ne rentrer que dans du taille « 40 ».





Il y a 10 ans
Dimanche, 15 juin 1997
Les concons flingueurs.

Après un petit tennis matinal salvateur même si j'ai perdu, j'ai décidé de faire le point deux semaines exactement après la secousse sismique qui a lézardé l'édifice RPR-UDF jugé indestructible il y a à peine deux mois.
Les militants qui n'ont pas voix au chapitre doivent en vouloir à l'architecte pour ne pas avoir pensé à l'impensable. En effet au cours d'un débat entendu à la radio, certains dirigeants de droite avouaient qu'au sein de leurs organisations, la démocratie n'était pas monnaie courante. Un comble n'est-ce pas pour qui vénère le suffrage universel. Vraisemblablement exaspérés par des querelles de personnes paradant en haut de la pyramide, les convaincus de base n'ont pas trouvé l'énergie pour se battre comme en 1995. Il faut dire que le magma de droite est peuplé de micro partis avec à leur tête des leaders qui se prennent pour des maxi-chefs. On y trouve pêle-mêle les chiraco-centristes, les balladuro-séguinistes, les giscardo-ultra libéraux, Les pasquo-extrémistes, les léotardo-attardés, les barro-barristes (peu nombreux) ... et Hervé de Charrette, tout seul. Chacun de ces courants est persuadé de disposer de la science infuse. Ca fait du monde pour un seul siège. Et comme il n'y en a "parrain" pour racheter l'autre, ça flingue à tout va dans les coulisses. C'est fou, d'après le Canard Enchaîné, comment ces gens soi-disant bien élevés peuvent s'insulter à longueur d'année. De quoi décourager les militants les plus endurcis. Dans cette foire d'empoigne permanente, les pistoleros du mot et de la polémique ont dégoûté une bonne partie de l'électorat. Ce qui profite à qui l'on sait..;
Un homme averti en vaut deux, dit l'adage, espérons pour la démocratie, que la connerie des dirigeants de droite soit plutôt divisible à l'avenir plutôt que d’être le plus grand commun dénominateur de leurs divisions internes.

jeudi 14 juin 2007

La maison du Seigneur

Le 10 avril je vous mettais en garde contre le risque de voir revenir dans les sphères du pouvoir, non seulement les idées d’un catholicisme extrême mais aussi les gens qui vont avec (projet d’un procès en béatification du professeur Lejeune).
Dernièrement les « enfermés » de l’église de Niafles, se sentant soutenu par le Pape ont tenté de faire plier Monseigneur Maillard. Mais celui-ci n’a pas cédé (voir chronique du 7 juin agrémentée d’une précision d’Yves, habitant de Niafles).
Hier en lisant Charlie Hebdo, j’apprends que Christine Boutin (mais est-ce une surprise ?) vient de nommer un certain Paul Bolufer au poste de directeur de cabinet. Je vous rappelle que « Sœur Christine » a été nommé par Sarkozy Ministre du Logement et de la Ville.
Ce monsieur Bolufer est un catholique intégriste farouchement anti IVG et anti-homos. Voilà, en tout cas, un ardent disciple du Seigneur qui a trouvé de quoi se loger.
Bolufer a fréquenté assidument les allées et contre-allées du pouvoir depuis 1979, année où il a rejoint Jacques Chirac à la Mairie de Paris. Proche des thèses d’un certain Jean Ousset, pro-pétainiste et Maurrassien, Bolufer est aussi, selon Charlie Hebdo, l’un des fondateurs du mouvement « Laissez-les vivre » du professeur Lejeune.
Mardi 10 avril, jeudi 14 mai la boucle est bouclée mais le cercle semble s’agrandir. Je vous rappelle que l’une des filles du professeur Lejeune s’appelle Clara Gaymard, femme d’Hervé Gaymard, ex ministre des gouvernements Juppé et Raffarin.
Et selon certaines sources sur le net faisant référence à la revue Golias, l’Opus Dei compterait parmi les siens la fille et le gendre du professeur Lejeune.
A quand la fin du terrorisme religieux, sous toute ses formes, sous toutes ses armes, qu’elles soient à balles réelles où à mots couverts ?
Et que dit Simone Veil, toujours bien silencieuse depuis qu’elle a apporté son soutien au petit Nicolas ? Dans les années 70, quand la grande Simone faisait, contre vents et marées, voter sa loi sur l’IVG, il y avait un certain Jean-Paul Bolufer en première ligne pour insulter et vouer aux gémonies la ministre de la santé de l’époque.




Il y a 10 ans
Samedi, 14 juin 1997
Pauvres de nous.

Il y a sur cette planète un milliard trois cents millions de personnes qui survivent avec cinq francs par jour. Oui vous avez bien lu, cinq francs par jour. Soit le prix de cinq cigarettes, d'un quotidien régional, d'une baguette plus un malabar. Un vie suspendue à une pièce de métal qui peut tomber de votre poche sans que cela ne vous fasse ni chaud ni froid. Les nantis qui habitent cette planète semblent s’accommoder de cette catastrophe humaine pas naturelle du tout. Le quart monde du quart monde, ces pauvres parmi les pauvres pourraient tous manger à leur faim rien qu'avec les milliards échangés entre les places boursières du monde entier en un quart d'heure. Où allez-vous mener le monde, messieurs les ultra-libéraux?

mercredi 13 juin 2007

Mister T.

Rien à voir avec le héros tout en muscles et tout en colliers et pendentifs du feuilleton « L’agence tous risques ». Non ce Mister T. (c’est un surnom affectueux que je lui donne) est un jeune chanteur de 19 ans, un black qui chante le funk, le groove et les plus belles mélodies comme personne.
Mister T s’appelle Tigane, il est l’un des deux finalistes de la Nouvelle Star, l’émission télé qui a mis à la sauce du 21ème siècle et des nouveaux media les fameux radio-crochets chers à Jean Nohain.
Mais là pas de Mireille Mathieu à l’horizon. Ouf.
Face à Tigane, un doux-dingue, mi-punk, mi crooner qui apporte son grain de folie à une émission de variété en prime time. Julien, c’est son nom, est capable de chanter du Dalida de façon totalement déjantée mais sans être ridicule, loin de là. Il a fait la Une d’un tas de magazine et tient même le haut du classement des hommes les plus sexys du moment paru dans ELLE la semaine dernière.
Ce soir, selon les codes de la télé réalité il faut choisir l’un des deux. Donc en éliminer un.
Pour vous avoir déjà parlé de Tigane le 4 avril, pour sa joie de chanter et son timbre assez rare en France, je vote Mister T.
Quand on est midinette on ne se refait pas.


PS : rendez-vous demain pour le verdict des téléspectateurs qui votent via des SMS pour que M6 s’en mette plein les poches.





Il y a 10 ans
Vendredi, 13 juin 1997
Porte-bonheur.

Treize à table. Une superstition née de nos leçons de catéchisme trop vite avalées, comme dans un self-service de la spiritualité. Un Pater, un Ave, la bénédiction et l'addition s'il vous plaît.
D'ailleurs, comment faisaient-ils pour s'entendre, Jésus et ses apôtres, alignés d'un seul et même côté, à cette table longue comme un jour sans multiplication des pains.
Ce midi, un déjeuner à quatre fut suffisant pour s'entendre et rire de tout et de rien. A table avec trois amies porteuses de bonheur qui ne tournent jamais leur langue treize fois dans leur bouche pour dire une bêtise. Pas de trace non plus de Judas dans notre assemblée si ce n'est celle qui sans prévenir, a fini la bouteille de rosé.
La paix soit avec vous et que dieu bénisse les échelles, les chats noirs et les bouches d'égout.

mardi 12 juin 2007

L'ermite.

Saint François sur les pas de Saint Antoine. La mystique Bayrou est en marche. Seul et contre tous. Unique. Ailleurs. Au dessus ou à côté comme on veut. Mais en aucun cas avec. Avec personne d’autre que lui-même, avec ses certitudes, ses croyances et sa persuasion d’être à terme l’alternative avec un grand A à Nicolas Sarkozy.
Comme le premier des ermites, le père François va se murer pendant cinq an dans une Assemblée où son dernier compagnon d’infortune, le célèbre Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques ayant poussé l’hymne occitan dans l’hémicycle et ayant mené une grève de la faim dans le but d’éviter la délocalisation d’une usine japonaise installée dans sa circonscription.
En ballotage pas très favorable, le dernier disciple de Saint François va peut-être, dimanche vers 20H00 voir son maître sandales aux pieds, dans sa robe de bure, partir dans le désert vers une grotte incertaine sans se retourner.
C’est beau comme du Pasolini.
Mais sans autres forces que celles des 6 820 914 voix du 1er tour des Présidentielles, voix qui pèsent si peu dans ce Palais Bourbon, ira –t-il au bout de son chemin de croix ?
De toute façon il n’a pas d’autre choix.
Toute alliance serait rédhibitoire.
François Bayrou pourra méditer cette saillie poétique de Paul Eluard qui écrivait « La Terre est bleue comme une orange ».
L’Assemblée Nationale, sera bien bleue, et même très bleue. Mais d’orange, comme la couleur de la campagne de Saint-François, point de trace, point de tache, si ce n’est un minuscule point, là haut, comme une direction, celle de l’étoile du berger, la nuit, dans un ciel d’été.
C’est en tout cas à ça dont il va se raccrocher.
Alors courage l’ermite.






Il y a 10 ans
Jeudi, 12 juin 1997
Une chanson pour convaincre un tambour.

Taratata est une émission de télé qui a le profil type de celle qui va disparaître des écrans parce qu'elle est trop bien faite. Imaginez des chanteurs bien choisis qui chantent en direct accompagnés par de vrais musiciens. Le tout filmé par un amoureux des notes et de ceux qui les font naître. Présentée qui plus est par Alexandra Kazan qui cultive à merveille cet art de l'effacement pour mieux mettre en valeur l'artiste. Quelle leçon pour ces ogres égocentriques de notre petite lucarne. Ayant déjà été déplacée trente six fois de créneau horaire Taratata doit vivre ses dernières heures. Quel programmateur (trice) « couillu(e) » aura l'audace de placer cette émission à 20H50. N'est-ce pas une des missions du service public pour lequel je paye une redevance de sept cents francs, de privilégier la qualité à la niaiserie? L’authenticité et la sincérité seront toujours plus fortes que l'audimat. Quelle arme plus belle qu'un duo Mauranne-Céline Dion chantant Brel pour convaincre ces esprits tambour.
Des tambours qui pourtant font taratata...

lundi 11 juin 2007

Le chien bleu.

C’est un chien bleu,
Implaca-bleu
Inéxora-bleu
Qui me fiche une trouille bleue.

C’est un chien bleu,
Incassa-bleu
Inoxida-bleu
Qui me fiche une trouille bleue

C’est un chien bleu,
Comme cette Assemblée
Un chien à son pépère
Docile et obéissant
Qui ramènera le nonosse
Là où on le lui ordonnera
C’est un chien bleu,
Qui me fiche une trouille bleue.

C’est un chien bleu
Inaltéra-bleu
Inviola-bleu
Qui me fiche une trouille bleue.




Il y a 10 ans
Mercredi, 11 juin 1997
Crimes et châtiments.

Je l'avoue, je n'ai pas lu l'oeuvre de Tolstoï. Faute avouée étant à moitié pardonnée, je peux donc redoubler de franchise en vous disant que la littérature russe et moi ça fait deux. Ne vous perdez pas en calcul oiseux sur mon QI (Quotient d'Ignorance), vous risquez d'attraper la migraine. Quatre est le chiffre du jour et le nombre de crimes et châtiments de ce mercredi.
1- Le crime de la petite Camille de Nîmes dont la mère a oublié de payer dix tickets de cantine à vingt-trois francs. Les gendarmes sont venus la chercher dans son école. Emmenée comme une criminelle devant toute sa classe. Où va-t-on si des règlements aussi stupides existent vraiment et si l'on trouve quelques képis sans coeur pour les faire appliquer.
2- Le juge est coupable et l'escroc innocent. Le crime de rechercher la vérité ne paye pas. Le juge Halphen qui avait perquisitionné chez les Tibéri aurait commis une erreur de procédure. Il est vrai que faire son travail de juge n'est déjà pas facile quand on chasse ce type de gibier, mais le faire sans l'appui de la police judiciaire relève de l'exploit. N'est-ce pas Monsieur Foll? Après toutes les protections de ses amis hier au pouvoir (souvenons-nous de l'épisode de l'hélicoptère himalayen), c'est maintenant une justice trop tatillonne sur les procédures qui va "innocenter" celui et celle qui méritaient punition. Demain un juge d'instruction qui ne s'essuie pas les pieds avant d'entrer chez un truand doit-il être condamné à perpétuité.
3- Il a fait perdre, avec son ami Chirac, les élections à la droite il y a à peine dix jours. Il est déjà à poil sur la route de Bordeaux avec le goudron et les plumes. Il est gentil le Juppé de tout prendre sur lui comme un oiseau mazouté. Martyr d'un RPR convoité sans attendre par les vautours et les faux amis qui ont retourné leurs vestes en moins de temps qu'il ne faut à un supertanker pour détruire les côtes bretonnes. Mérite-t-il un tel châtiment?
4- Jacques Villeneuve, pilote de Formule 1, a osé critiquer la toute puissante Fédération Internationale de l'Automobile. Il a mis en doute les réformes engagées qui risquent de rendre les courses encore plus ennuyeuses qu'elles ne le sont. Alors ces messieurs bien pensants, lui ont filé un blâme. Demain verra-t-on l'Académie Française interdire l'utilisation du mot "enculé"? Le conformisme ça fait chier.

dimanche 10 juin 2007

23.

Madame Placard – Numérologue. Ça aurait de la gueule sur une jolie plaque en cuivre façon notaire ou médecin. Je vais y penser pour arrondir mes fins de mois.
23, c’est d’abord l’âge de Juliette Quinten, la plus jeune candidate à la députation qui se présente dans la 3ème circonscription des Yvelines. C'est-à-dire chez moi.
Bien sûr elle n’a aucune chance devant un Christian Blanc ou le maire du Chesnay à la fois dissident UMP et pro Sarkozy.
23 c’est l’âge moyen entre les deux finalistes du tournoi masculin de Roland Garros. Nadal, 21 ans et Federer 25 ans. C’est encore Nadal qui a gagné. Le Suisse au talent immense a vraiment l’air de ne pas VOULOIR se donner tous les moyens de gagner. Il a trop peu osé dans ce match où, selon les statisticiens, il a seulement gagné 23 points sur ses deuxièmes balles.
23, c’est sans doute le pourcentage que réalisera le parti socialiste en nombre de voix au 1er tour de ces législatives. C’est dire si la déculottée s’annonce aussi sévère que celle subie par Federer sur le court Philippe Chatrier cet après midi.
23 c’est le nombre de siège qu’obtiendront les centristes sous tutelle UMP.
Et si la réunion des députés du PCF, du MODEM, des VERTS atteint 23 sièges alors là je vous paye l’apéro pendant 23 jours.
23, c’est enfin le nombre de points marqués par les dieux du Stade Français* de rugby pour venir à bout des Auvergnats de l’ASM dans les ultimes secondes d’un match ahurissant et gagner le titre de champion de France (dixit Monsieur Placard qui y était).
Voilà, c’est somme toute assez simple la numérologie.




* Mesdames, ne faites pas les innocentes, vous avez sûrement entendu parler de ces champions qui posent de façon très suggestive dans des calendriers, ma foi, assez érotiques.


PS : J’ai revu avec plaisir Gustavo Kuerten à la remise des trophées aux finalistes de Roland Garros. Gustavo est ce joueur brésilien qui avait enchanté les yeux et les cœurs en gagnant le premier de ses titres Porte d’Auteuil en 1997. (voir chronique du 8 juin 1997)




Il y a 10 ans
Mardi, 10 juin 1997
Quoi de neuf docteur?

Si je suis malade, je vais voir mon docteur, logique, non?
Si celui-ci le juge utile il peut m’hospitaliser. C’est plus ennuyeux mais c’est encore logique.
Enfin si je vais à l’hôpital, c’est pour me soigner et par conséquence pour guérir.
Après avoir enfoncé autant de portes ouvertes, vous vous demandez bien ce que je vais pouvoir trouver d’étonnant pour conclure cette suite désespérément logique?
Un chiffre, un seul, va peut-être refroidir vos ardeurs de guérison: chaque année, 800 000 personnes contractent une infection lors de leur passage à l’hôpital. Ce type d’infection spécifique à l’univers hospitalier s’appelle infection nosocomiale. Si vous êtes un petit veinard, vous avez 6,7% de chance de choper la mauvaise bestiole, soit une chance sur quinze.
Comme je ne suis pas du genre à me laisser emmerder par un staphylocoque, j’ai dit à mon toubib: « Si je ne vais pas à l’hôpital je n’ai aucune chance d’attraper une infection nosocomiale, donc zéro probabilité de tomber malade si bien que je n’aurais même pas besoin de venir vous consulter et de vous raconter mes déboires intestinaux qui ne regardent que moi, d’ailleurs. »
Oui mais si une bonne copine tombe malade et se retrouve à l’hôpital. Et bien tant pis pour elle, je la reverrai après son traitement anti-bestiole, qu’elle fera d’ailleurs dans un autre hôpital, où elle s’acoquinera avec un nouveau staphylocoque teigneux et ainsi de suite jusqu’à sa sortie à l’air libre, dans les gaz d’échappement de la Porte des Lilas, en fait, pas si nocifs que cela.
Comme quoi pour tomber malade mieux vaut être bien portant au départ.

samedi 9 juin 2007

Soupe populaire.

Speedy Sarko a mis les bouchées doubles pour animer les cinq semaines qui ont séparé le deuxième tour des présidentielles et le premier tour des législatives.
On l’a vu au four et au moulin, laissant à peine les fourneaux à son second, le transparent Fillon, aussi savoureux qu’une blette à peine blanchie.
Le chef vise les trois étoiles au Michelin d’entrée, le strike au bowling de Bourbon.
Cuisine franco française dans la pure tradition en début de repas avec les cérémonies du bois de Boulogne, la lettre de Guy Môquet, la référence aux icones du peuple de gauche. Et bien sûr la nomination de Kouchner au Quai d’Orsay.
Pour le plat de ... résistance, une louche plus qu’une touche de cuisine bourgeoise accompagné de son grand cru classé de la fiscalité.
En trou « normand » le cuistot de l’Elysée nous a servi un petit alcool colombien mais celui-ci nous est resté en travers de la gorge. Sa propension à publiciser ses actes en faveur de la libération d’Ingrid Betancourt me fait peur. A-t-il la prétention de vouloir en quelques jours résoudre les salades colombiennes entre gouvernement, milices armées et FARC ?
Et pour terminer le dessert exotique façon G8 où le nouveau mitron des grandes puissances a tout fait pour se faire remarquer. Dommage que le parfum d’écologie ne puisse pas rester longtemps dans l’assiette compte tenu du refus américain d’accepter de suivre une recette chiffrée.
Roi de la soupe populaire, Sarko le cuistot a rempli la panse du bon peuple.
A quand les aigreurs d’estomac pour les plus défavorisés ?
En tout cas, rendez-vous lundi pour une méga gueule de bois.





Il y a 10 ans
Lundi, 9 juin 1997
Bon anniversaire Madame Barbara.

Dans ma petite auto, j’ai coupé la radio quand Pierre Bouteiller a annoncé que c’était aujourd’hui votre anniversaire. J’ai tout de suite mis dans le lecteur de cassette une Memorex usagée à force d’avoir été écoutée, de vos concerts de Pantin en 1981. Ca grésille un peu beaucoup mais l’émotion reste comme le disait une publicité. Cette journée sera la vôtre puisque j’ai fait le vœu de ne pas, pour une fois, écouter les infos à la radio. Votre voix et vos chansons sont trop rares.
Dans ma petite auto je me suis souvenue qu’un soir, après avoir assisté à l’un de vos concerts au Casino de Paris, je m’étais jurée de vous écrire pour vous remercier de ces bonheurs à fleur de peau et chair de poule que sont vos chansons. J’ai écrit un petit texte qui n’est jamais sorti de chez moi, par timidité ou par respect, je ne sais pas. Ce soir je l’ai retrouvé, alors je vous le donne, comme on offre à une madone un petit morceau de soi dans les églises du Mexique ou d’Italie.

Tu fais des ronds
Dans la nuit noire
Taches d’horizon
Pleines d’espoir.

Taches de rires
Taches de cris
De colibri
Très haut perché.

Tu fais des bonds
Des bonds en rond
sur les notes de
L’accordéon.

Tu fais des ronds
En bottes de chat
A l’envers
Puis à l’endroit.

Barbara nuit, Barbara soir
Belle comme un Modigliani
Trace un cercle, un nid d’amis
Pour ne pas perdre haleine
Et le fil de ses histoires
Sur ce morceau de scène
Du Casino de Paris

Près de ce piano noir, phare et refuge de nos espoirs, tu bouges, tu chantes, tu souffres, tu t’amuses et moi je pleure de joie, tout bas.

Merci Barbara.

vendredi 8 juin 2007

Inondations.

Ce soir à minuit se termine la campagne officielle pour le premier tour des législatives.
Dimanche il faut se rendre aux urnes. Avec des semelles de plombs plutôt que des ailes aux pieds.
Pour sauver ce qui peut être encore sauver. Comme ces habitants d’Estreux près de Valenciennes qui ont subi hier de graves inondations avec des torrents d’eau pouvant atteindre deux mètres dans les habitations.
Une marée bleue va submerger l’assemblée dimanche, les socialistes vont voir le niveau monter jusqu’au hanches voir jusqu’aux épaules. Les communistes seront à la dérive et le FN perdu corps et âmes dans la tempête. Le Modem, arrivera-t-il à accrocher une branche salvatrice en attendant les secours ?
Sarkozy, chaque jour en campagne depuis son élection, a ouvert toutes les vannes, celle de l’ouverture avec Kouchner, celle de la mémoire avec Guy Môquet, celle des cadeaux fiscaux aux plus favorisés ...
Et comme DSK lui a filé les clés du barrage au soir du second tour en torpillant ses camarades de jeu, le bilan s’annonce sévère.
Alors ramons jusqu’à dimanche, écopons un maximum.
Pour la reconstruction du radeau, il ne faudra pas attendre le prochain congrès.
Sinon c’est la méduse qui va se marrer.




Il y a 10 ans
Dimanche, 8 juin 1997
Out.

La quinzaine (de quatorze jours) de Roland-Garros a été peuplée de surprises dont la plupart sont plutôt beaux mecs. Ces nouveaux play-boys du circuit ont zigouillé sans se poser de question les têtes de série les unes après les autres. Comme si le Bois de Boulogne tout proche avait pris des allures d’Amazonie hantée par des Jivaros portant raquettes. Ces inconnus d’hier nous ont au moins appris deux choses: la première est qu’une bataille n’est jamais gagnée d’avance; la seconde c’est que si vous ajoutez plaisir et spontanéité à votre jeu, vous ne regretterez jamais rien.
On se souviendra d’Arazi, de Rafter et de Dewulf dont je ferais bien un Boys Band pour mon quatre-heures et surtout de Gustavo Kuerten, brésilien bigarré finaliste surprise et surtout Jivaros en chef de ces nouveaux mousquetaires.
Pour que la morale à l’envers de ce tournoi masculin soit respectée, il serait de bon ton que cet invité de dernière minute aille au bout de son rêve en battant Bruguera, déjà deux fois vainqueur.
De ce Roland-Garros là, Jean de la Fontaine aurait sûrement tiré une morale pas piquée des vers (de terre battue bien sûr). Une phrase choc qui aurait mêlé à demi-mot la déroute politique de Jacques Chirac et l’hécatombe des favoris du tournoi.
Je n’ai et n’aurai jamais le talent de notre moraliste national, mais si vous vous sentez de taille, envoyez vos conclusions au Président, placé aujourd’hui dans l’inconfortable position du dernier de cordage d’une droite que le peuple, spectateur et arbitre à la fois a jugé « out».


Post-scriptum de 19H30: génial! Kuerten a gagné. Ça a dû faire tout drôle à Christian Bimes le Président à la manque de la Fédération Française de Tennis, qui avait préféré critiquer la tenue carioca du jeune brésilien au lieu de glorifier son tennis époustouflant. Quand un Président commence à marcher à côté de ses pompes c’est le commencement de la fin. Je ne citerai personne ...

jeudi 7 juin 2007

Espiritu sancti.

Tous les chemins ... de l’église ... mènent à Niafles. Dans cette bourgade de Mayenne, un prêtre traditionaliste est mort. Son successeur, désigné par ses soins, un jeune prêtre de la Fraternité Saint-Pierre a continué de célébrer la messe en latin. Mais il y a peu, l’évêque de Laval, Monseigneur Maillard a décidé de suspendre ce type de célébration au nom d’un plus grand œcuménisme et une plus grande fraternité entre les communautés chrétiennes. Bonne foi.
La messe serait dite si le nouveau pape, Benoit le 16ème, n’avait décidé depuis un certain temps de faire revenir les intégristes dans le bercail de la sainte église.
Mgr Maillard est malheureusement bien parti pour réviser son latin et accepter de ces célébrations de messe dos aux croyants.
En ce moment, les purs et durs occupent l’église de Niafles dont ils ont dû bloquer la porte avec des « Missalis » reliés pleine peau.
Et si pour les dérider on leur livrait quelques caisses d’un rhum cubain qu’ils devraient trouver fort à leur goût puisqu’il s’appelle « Paraiso » et qu’il est fabriqué à la distillerie « Espiritu Sancti ».


PS : le 4 avril, je vous avais parlé de Tigane un tout jeune chanteur participant à l’émission « La Nouvelle Star ». Deux mois après il est en demi-finale, donc près du but. Il a un groove incroyable et mon cœur de midinette continue de le trouver hyper craquant.





Il y a 10 ans
Samedi, 7 juin 1997
Promis, demain je parle des hommes.

Il y a cent ans, parait-il, une femme remportait le premier Championnat de France de tennis sur terre battue, qui allait plus tard devenir les Internationaux de France de Roland-Garros.
Je n’ose imaginer avec quelle raquette et dans quelle tenue, cette « inauguratrice » de palmarès jouait son tennis. Enfin, il faut bien un début à tout.
La finale qui a opposé Martina Hingis, la plus jeune n°1 mondiale, à Iva Majoli, Croate et méga outsider, nous a donné à voir un tennis qui aurait sûrement traumatisé les participantes du tournoi de 1897.
J’avais un faible pour Majoli car elle n’avait pas la cote des pronostiqueurs et aussi pour avoir eu le plus beau geste du tournoi, quand elle s’allongea sur le court aux côtés de sa copine et adversaire d’un jour Ruxandra Dragomir, dans une communion parfaite de fair-play, après un match exténuant.
Majoli a gagné, son sourire a battu celui pourtant fort naturel de Hingis. Viva Iva la jolie croate et rendez-vous l’année prochaine.
Pour clore en beauté ces belles journées de tennis je voudrais rendre hommage un instant à l’un des aspects qui font le charme du tennis féminin: les jambes.
Depuis que le port de la jupette est autorisé par le règlement, beaucoup de jolies jambes ont tricoté sur ce court central de la Porte d’Auteuil.
Permettez-moi d’en retenir deux ... paires.
D’abord les jambes d’Evonne Goolagong qui gagna le tournoi en 1971. Cette envoûtante australienne d’origine aborigène donna au tennis une élégance aux antipodes du jeu d’Aranxta Sanchez-Vicario, plus proche du BTP que de la Haute-Couture.
Enfin, il y a la chorégraphie des jambes de Steffi Graf, dont on pourrait se délecter des heures entières sans s’intéresser au match, comme on tombe sous le charme d’un numéro de Cyd Charisse dans une comédie musicale même si son scénario est aussi maigre que le jeu de volée d’une Amanda Coetzer.

mercredi 6 juin 2007

Dekoikonkose ?

De la vague bleue sur laquelle espèrent surfer plus de 400 députés pro-Sarkozy.

Des futures nominations « récompense » ? Allez, je lance les paris : Raffarin à la tête de l’UMP ; Accoyer au perchoir et Copé à la présidence du groupe UMP à l’Assemblée.

De la tronche du mécano qui, le lundi 18 juin, va voir arriver la guimbarde PS dans son garage. A la casse ou échange standard ?

Du G8 qui s’ouvre aujourd’hui où l’Europe malgré les effets d’annonce de Sarko et le départ de Blair, n’existe pas face à Bush et Poutine qui nous rejouent un polar à la John Le Carré.

Des réquisitoires du procès de l’Erika. Une peine de 375 000 euros requise contre Total. Quand on lit aujourd’hui que Lewis Libby, ancien directeur de cabinet de Dick Cheney (ex vice président US) a écopé de deux ans et demi de prison et 250 000 dollars d’amende pour avoir menti à la justice.

Des embouteillages au péage de l’Everest. 514 alpinistes ont gravi le graal des sommets pendant le printemps. Pour mes prochaines vacances, je choisirai une destination moins encombrée.

Du concert des « Who » ce soir à Bercy. Avec les survivants Pete Townshend et Roger Daltrey ; Keith Moon le batteur fou et John Entwistle, le bassiste zen doivent être en train d’emmerder les anges. Ce vieux Pete est sourdingue et le vieux beau Roger a pris quelques kilos mais ils sont encore là pour nettoyer nos oreilles à coup de riffs et de décibels. The « oldmen » are allrignt.

Du débarquement de Normandie ? Pour cela il suffit de lire ce qui suit.





Il y a 10 ans
Vendredi, 6 juin 1997
J’irai revoir la Normandie.

Je ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir montré les plages du débarquement quand j’avais dix ou onze ans. Je n’ai sûrement pas tout compris à cette époque et encore aujourd’hui certains événements me dépassent. Mais j’ai pris conscience d’une chose, que la barbarie humaine existait, que des hommes pouvaient tuer d’autres hommes et pas « pour de faux » comme on disait entre mômes quand on jouait à la guerre.
Mais la guerre, la vraie, qui peupla les cimetières américains de croix blanches et les cimetières allemands de croix noires. Des paysages de silence qui me bouleversent encore rien qu’en écrivant ces mots. Je suis désolé mais un cimetière aussi bien tondu soit-il n’est jamais beau. Surtout quand des gamins de vingt ans venus du fin fond des Etats-Unis (ou du Canada, d’Angleterre ou d’Australie) pour nous sauver en faisant la guerre « pour de vrai », y sont enterrés pour l’éternité.
Dans cinq ou six ans j’y emmènerai mon fils et ma fille pour que ceux qui sont morts il y a cinquante trois ans ne soient pas morts pour rien. Pour que l’oubli ne soit pas enterré à jamais du côté d’Omaha Beach. Pour que ces images restent gravées dans sa mémoire et, plus tard, dans la mémoire de leurs enfants, qui feront je l’espère, ce pèlerinage normand.

Post-scriptum: « Le jour le plus long » repasse pour la énième fois dimanche à la télé. Ce n’est pas grave, même si je le connais par cœur, je le regarderai encore.

mardi 5 juin 2007

La guerre des 14 610 jours.

Il y a quarante ans débutait une guerre éclair, la guerre des six jours. Elle opposait les Israéliens à L’Egypte, la Jordanie et la Syrie.
Le premier jour, Israël par une attaque « préventive » détruisit en grande partie l’aviation arabe. Au soir du sixième jour Israël conquit les territoires du Golan, la bande de Gaza, le Sinaï, la Cisjordanie, sans compter une partie de Jérusalem-Est.

Plus personne ne semble vouloir se parler ou écouter l’autre.
Depuis Camp David en 1978 et Oslo en 1995, les colombes sont parties se nicher ailleurs.

Au soir du 14610ème jour Dieu est toujours sur le rebord du monde à se demander si un matin, il pourra se réveiller sans entendre le canon tonner et les enfants pleurer.




Il y a 10 ans
Jeudi, 5 juin 1997
Postes clés contre porte-clés.

Ma deuxième journée des femmes commence par une curieuse coïncidence comme on dit. La fusée qui a décollé de Kourou hier et qui porte le doux prénom féminin d’Ariane, n’a jamais été aussi précisément mise sur orbite (dixit les ingénieurs de l’Aérospatiale). Heureux présage pour Lionel Jospin qui a fait annoncer son gouvernement quand j’étais hier dans ma petite voiture à 19H40 pile. Il a donc trouvé la trajectoire idéale dans le droit fil d’Ariane de sa pensée de la campagne électorale. Six femmes ministres sur quatorze nommés, soit 43%, c’est vraiment un acte de foi clairement exprimé. Sachant que deux postes clés « Emploi et Solidarité » et « Garde des Sceaux » sont occupés par Martine Aubry et Elizabeth Guigou il n’y a pas de faute de goût.
Souvenez-vous chères consœurs de la mascarade des jupettes du premier gouvernement formé par l’actuel banni du RPR. De jolis porte-clés ni plus ni moins. Et pourquoi pas ministres de la photocopieuse, tant qu’il y était.
Aujourd’hui, je ne sais pas, mais je trouve que l’air est plus respirable.
Je n’oublie pas dans mes vœux d’encouragement, Catherine Trautmann, ministre officiel de la culture et de la communication, porte-parole du gouvernement et ministre officieux de la lutte contre le FN.
Ainsi que Dominique-Verte-Voynet, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement. Marie-George Buffet (communiste ayant décidé de mettre les mains dans le cambouis c.f. hier), ministre de la Jeunesse et Sport. Ségolène Royal, jolie maman, ministre déléguée à l’enseignement scolaire. Marylise Lebranchu, la bretonne, secrétaire d’Etat aux PME, au Commerce et à l’Artisanat. Et Michèle Demessine (communiste courageuse également), secrétaire d’Etat au Tourisme.
Allez les mecs c’est le moment de se remuer la couenne.

lundi 4 juin 2007

Mental eau.

Deuxième semaine du tournoi de tennis de Roland Garros. Réapparition du soleil sur la terre battue d’Auteuil et disparition des Français. Depuis hier c’est terminé. Drapeau en berne et moral dans les chaussettes.
C’est mon mari qui me souffle l’idée de la chronique. Disons qu’il a eu un peu plus de temps pour regarder quelques rencontres à la télévision. Et son constat est sévère. Nos « champions » et « championnes » ont du jus de chique dans les veines, de la verveine, du pisse-mémé diraient certains. Mettons de côté Monfils le dingo qui a offert une belle résistance à l’Argentin Nalbandian mais à qui il a manqué un peu de neurones et de moelle en fin de quatrième set dans le tie-break pour oser plus que son advesaire et aller chercher la victoire. Félicitations également à Olivier Patience qui fut à deux points de battre le Serbe Djokovic qui s’est qualifié aujourd’hui pour les quarts.
Mais à part ça, que reste-t-il des 21 garçons et des 15 filles qui avaient démarré le tournoi dimanche dernier?
Personne. Aucun survivant dans les décombres. Mais alors comment font les autres ? Voir un Gasquet capituler au deuxième tour contre un modeste belge qui avait perdu 11 matches en tournoi depuis le début de l’année c’est une faute professionnelle. Laisser filer le match après avoir perdu le premier set au jeu décisif c’est de la désertion aurait dit le Général. Un mental aussi friable qu’une gavotte, une absence totale de rébellion, de lutte contre la souffrance. Voir un Hewitt se dépouiller, une Sharapova pourtant N°2 mondiale aller puiser la gagne dans une hargne à toute épreuve même quand son tennis n’est pas là pour arracher un troisième set contre Snyder, la Suissesse, 9 jeux à 7, c’est le tennis sur terre battue. Voir un Nadal qui ne baisse pas de régime du premier point du premier match au dernier point du dernier ça nous laisse entrevoir le fossé qui sépare ceux qui ont du feu dans les veines, ceux dont le bras ne tremble pas, de ceux qui s’étiolent au fil de leurs contrariétés. Comme hier Marion Bartoli pourtant assez cogneuse jusque là mais qui, contre la belle Jankovic a cédé en l’espace d’un quart d’heure.
Amélie Mauresmo que j’encensais le 27 mai est partie comme elle est venue. Sur la pointe des pieds, sans gnac et sans esprit de conquête et surtout sans laisser de souvenir marquant, sans avoir montrer l’envie de se dépasser, de se faire mal pour nous faire du bien. Opérée de l’appendicite en mars elle était soit disant à court de forme et avait des problèmes aux adducteurs. Mais il y a peu Paula Radcliffe, championne du monde de marathon a couru une longue distance un mois après son accouchement.
Les tournois de Roland Garros se gagnent comme des corridas. Avec du sang et de la sueur. Aucun dilettante n’a jamais soulevé le trophée du moins pas depuis Ilie Nastase qui était moins « déconneur » que l’on ne pouvait le croire.
Alors les Français se disent peut-être qu’ils sont chez eux et qu’ils reviendront l’année prochaine, que tout cela peut attendre, que cela n’est pas grave. Mais si c’est grave. Pour revoir un Français soulever la Coupe des Mousquetaires je ne souhaite pas attendre la retraite, le plaid et la tisane.





Il y a 10 ans
Mercredi, 4 juin 1997
Ma journée des femmes.

Rire
Claude Chirac: fille parricide refoulée ou très mauvaise publicitaire, ou peut-être les deux à la fois. Son plan de communication « Dissolution » fut pire que tout; à moins que ce ne soit le produit « Chirac » qui ne soit pas vendeur?

Rage
Annette Peulvast: candidate socialiste à Mantes-la-jolie, agressée physiquement et insultée par Jean-Marie Le Pen vendredi dernier en pleine rue pendant la campagne électorale. Comment ce gros plein de merde ose-t-il s’attaquer à plus faible que lui alors qu’il n’a même pas eu le courage, pour ne pas dire autre chose, de se présenter face à des électeurs dans une circonscription? Affaire à suivre.

Emotion
Iva Majoli et Ruxandra Dragomir: la Croate et la Roumaine allongées, hier, côte à côte sur le court Suzanne Lenglen après leur match de tennis marathon, unies par la beauté du sport. Une belle leçon d’élégance qui pourrait, mais je rêve un peu, faire comprendre à tous les compétiteurs de la planète, que la victoire et la défaite ne sont que des péripéties.

Surprise
Yvette Benayoun-Nakache: perdante dimanche soir et gagnante lundi matin lors du 2ème tour dans la 4ème circonscription de Haute-Garonne. Elle pleure, le soir, dans les bras de Jospin puis décide de faire recompter les bulletins. L’erreur est rectifiée le lendemain. La suite ne dit pas si elle est, cette fois, aller se marrer dans les bras du nouveau Premier Ministre.

Volonté
Marie-Georges Buffet: Député communiste de Seine-Saint-Denis élue dimanche et peut-être ministre demain. A moins que ces fainéants de travailleuses et travailleurs du Parti aient décidé de ne pas se mouiller. Comme dit l’adage populaire: « La critique est facile mais l’art est difficile »

Courage
Louisa Hanoune et Khalida Messaoudi: deux des Trois-cent vingt-deux femmes qui se présentent aux élections législatives en Algérie. Deux femmes qui s’engagent pour abolir ce Code de la famille discriminatoire à l’égard des femmes. Même si la première est proche du FIS et la seconde farouchement opposée à tout dialogue avec celui-ci, elles ont toutes les deux (avec toutes les autres) un courage énorme. Quand on sait qu’un attentat a encore fait vingt morts et cent cinquante blessés le week-end dernier à Alger. Une leçon que ferait bien de méditer notre
fier-à-bras du Front National. Je suis prête à parier qu’il ferait dans son froc, le gugusse de Saint-Cloud, en allant mener campagne dans la rue et sur les marchés algérois.

Horreur
Louisa Lardjoune: 19 ans, tuée le 1er juillet 1994 lors d’une séance d’exorcisme par Mohamed Kerzazi, Iman à la Mosquée de Roubaix. Le procès commence aujourd’hui à Douai. Sans commentaire.

dimanche 3 juin 2007

Fête de moi.

Je sais, ce n’est pas du bon français. Une manière à la Jamel Debbouze de me souhaiter la fête des mères. Un truc pas banal instauré par le Maréchal Pétain en 1941.
Aujourd’hui c’est peu notre 1er mai à nous les mamans. Pieds sous la table, tout est prêt. Les petits plats dans les grands, une terrasse, du soleil, un barbecue, du Bordeaux Clairet, et peut-être une sieste à l’ombre d’un parasol.
Bonne fête aussi à ma maman Placard.




Il y a 10 ans
Mardi, 3 juin 1997
Vacances.

Mardi 11 février 1992.
8 heures du matin, la plage est déserte, il faut courir un peu maintenant sinon vers midi il fera trop chaud. Tout à l’heure un bon livre au bord de la piscine. Un Chester Himes par exemple. Puis après sieste, hobby-cat et tennis en fin de journée. La mer est belle, les îles sont proches. C’est les vacances. Mon mari dort encore...

Aujourd’hui.
Dans la baie une canonnière tire sur la ville. Dix morts et au moins une vingtaine de blessés selon la Croix-Rouge. Ce n’est plus les vacances. Mon mari ne dort plus, il vient de me lire la nouvelle dans le journal.

Au fait j’avais oublié de vous dire que les deux scènes se passaient au même endroit...en Sierra Leone.

samedi 2 juin 2007

Daphné et Miro.

Aujourd’hui, petit passage à la FNAC avec les kids. Temps de flâner, de laisser son regard s’égarer sur les pochettes de CD, d’écouter sans stress des artistes inconnus.
Et deux instants de magie.
Daphné une compositrice interprète, à la voix oscillant entre Barbara et Kate Bush. C’est dire le trip. Des mélodies proches des anges. Des arrangements sublimes où les cordes ne sont pas seulement vocales.
Son album s’intitule « Carmin » comme un petit morceau de cœur arraché par une ensorceleuse.
Miro, petit énergumène, nous emmène dans son monde d’aventuriers et de rêveries.
Une voix pas banale et des mots pas ordinaires. Il y aurait du Louis Chedid énervé en lui, un Bénabar chantant du Capdevielle électrisé sur les rives de la Tamise du temps d’Elvis Costello. Miro vous emmène dans une caravane moins banale que celle de Raphael.
Et pour moins de 15€, vous emportez l’album « Le vainqueur jaloux » avec en bonus gratos à télécharger sur internet onze titres supplémentaires.
En voilà un qui a compris que pour résoudre la crise du disque il fallait être inventif.




Il y a 10 ans
Lundi, 2 juin 1997
Et qu’ça change!

Que les communistes mettent enfin les mains dans le cambouis.
Qu’à droite comme à gauche on se mette dès aujourd’hui d’accord sur la façon de compter les chômeurs, ça évitera bien des discussions dans le vide.
Que la justice aille plus vite et plus justement même si ça fait un peu tautologie.
Que l’Education Nationale nous fabrique des esprits critiques.
Que l’art et le sport aient le même coefficient que les maths.
Que disparaissent les vieux dinosaures de la politique et du monde des affaires.
Que les femmes politiques arrêtent de parler des femmes.
Que l’Assemblée redevienne une fierté nationale, avec des bancs garnis et travailleurs.
Que les écuries d’Augias qui sentent les dessous de table, les enrichissements personnels et les contrats de complaisance soient très vite nettoyées à la Javel d’une justice déconnectée de l’Etat.
Que les journalistes à la télé aient des couilles.
Que les stages de six mois dans des associations de quartier en banlieue soient obligatoires à l’ENA, à Polytechnique et aux Mines.
Que la Cours des Comptes ait un vrai pouvoir de sanction et qu’elle ne serve pas seulement à compter les pages de ses volumineux rapports dont tous les fautifs gaspilleurs se moquent.
Que la loi sur la défense des exclus de la société, améliorée et bonifiée, soit la première loi votée par le nouveau Parlement (cf. la suspension du vote pour cause de dissolution le 21 avril). Comme le symbole d’un nouveau départ qui bannit, des têtes et des textes, le mépris de l’homme.
Qu’à droite comme à gauche on sache reconnaître les qualités de ses adversaires.
Que Michel Debré n’ait plus une loi qui porte son nom. C’est trop d’honneur.
Que la grosseur des pommes, la couleur des fleurs et le goût du fromage ne soient pas décidés à Bruxelles.
Et enfin, qu’après avoir balayé devant notre porte, la France avec tous ses partenaires européens bâtisse une politique étrangère commune qui se détermine vigoureusement et sans délai sur des problèmes gravissimes qui rongent certains pays de notre planète. A commencer par l’Algérie (qui va voter après demain dans un climat d’insécurité total), puis le nouveau Congo du nouveau dictateur Kabila qui oublie les milliers de réfugiés mourants, le Pakistan et ses fous d’Allah, sans oublier les quelques pays « amis » producteurs de drogue, la Russie et sa mafia et, pour ne pas finir, la Chine où les dollars ne font pas de prison ...

vendredi 1 juin 2007

La Madame Placard la plus idiote du quartier.

A force de se regarder le nombril depuis les débuts de la campagne électorale, de penser franco-français et de chercher la paille dans l’œil du voisin, je me suis réveillée ce matin avec une boule de honte au ventre.
Depuis soixante et quelques chroniques trop peu de pensées pour ce qui se passe loin de nos frontières, loin de mes œillères.
Le Darfour, je m’en fous comme d’ailleurs les américains, chinois et soviétiques qui laissent chaque jour mourir des milliers de femmes et d’enfants.
Le Liban où la Syrie continue de tirer les ficelles et où des milices extrémistes font régner la terreur.
Le prolongement de l’assignation à résidence d’Aung San Suu Kyi, avocate birmane et prix Nobel de la Paix en 1991.
La presse bâillonnée en Algérie.
Vertiges.
Promis, dans les prochains jours j’ouvre mes fenêtres et regarde l’horizon.






Il y a 10 ans
Dimanche, 1er juin 1997
C’est un jardin extraordinaire...

Vous connaissez l’histoire du jardinier qui, un mois après le printemps décida de labourer tout son jardin, pourtant fleuri des plus belles couleurs de l’arc en ciel, pour qu’il soit encore plus beau. Il les aimait ces couleurs puisque c’était lui qui les avaient choisies. Mais ces fleurs, si belles soient-elles ne supportaient plus l’assistant du jardinier. Ce dernier ne leur parlait pas comme à des fleurs mais comme à de vulgaires végétaux parmi d’autres. Dans sa bouche point de poésie mais des mots savants comme stigmate, anthère, réceptacle, périanthe, androcée ou gammes chromatiques.
Le grand jardinier se décida donc, un 21 avril, à repartir de zéro. Il n’avait pas beaucoup plu ces derniers temps, la terre était revêche mais notre jardinier en chef était optimiste, prêt pour ce grand toilettage de printemps. Le jardinier en second allait tout de même lui donner un coup de main puisque c’était lui qui, depuis deux ans maîtrisait l’organisation du labourage et l’entretien des outils.
Cinq semaines après avoir remué la terre plus ou moins noblement puis semé de soi-disant nouvelles graines, le jardinier en chef attendit l’éclosion des premières fleurs. Nous étions le dimanche 25 mai il était presque 20 heures... Tout à coup sortit de terre une jolie fleur toute simple et toute rose qui s’appelait ...la rose. Le jardinier en chef ne comprenait pas comment ceci avait pu se passer puisqu’il avait banni de la planète des fleurs cette variété qui lui rappelait trop de mauvais souvenirs.
Le lendemain le jardinier en second fut contraint de lui rendre son tablier. Il engagea à la hâte deux nouveaux « experts » pour redresser la situation et faire pousser les fleurs de son choix. Las, le dimanche suivant, à la même heure, surgit de terre le plus extraordinaire champ de roses que l’on avait vu depuis longtemps dans la contrée. Un jardinier discret et modeste aux cheveux blancs et frisés apparut près de la barrière du jardin. Il tenait dans sa main verte une jolie fleur à qui il parlait gentiment. Et comme personne ne lui trouva de nom, il décida tout simplement de l’appeler « Espoir ».


Post-scriptum: dans ce jardin extraordinaire rôde malheureusement l’ennemi viscéral du jardinier, la mauvaise herbe. Un chiendent qui s’accommode du désarroi des autres plantes et qui est prêt à tous les coups de force pour imposer son règne de chaos. Alors bonne chance, bon courage et ne nous décevez pas monsieur le nouveau jardinier. Et si nous comptons sur vous, vous pouvez bien sûr compter sur nous.