dimanche 28 mars 2010

dimanche 21 mars 2010

Chelem quand même !

Le printemps pointe le bout de ses jonquilles.
En milieu de semaine, les clubs de football de Lyon et Bordeaux se sont qualifiés pour les quarts de finale de la Ligue des Champions et joueront au prochain tour l’un contre l’autre. Hier soir, l’équipe de France de rugby a battu l’Angleterre et ainsi remporté le 9ème Grand Chelem de son histoire.
Ce soir, la France est rose sauf en Alsace après le second tour des élections régionales.
Un presque sans faute.
Ne boudons pas notre plaisir tant les discours de nos dirigeants au soir du premier tour nous laissaient pantois. Demain, la « compréhension du message » revendiquée à l’instant par les tauliers de l’UMP ne sera plus qu’un vague souvenir.
Une nouvelle saison commence après un hiver plutôt rude.
Gardons ce sourire de victoire jusqu’à dimanche prochain.

dimanche 14 mars 2010

Quel programme pour ce soir?

Le premier tour des élections régionales a lieu aujourd’hui. Hier soir TF1 a programmé à 20.45 l’émission « Ushuaia Nature » consacrée à l’Islande. Deux députés socialistes, Julien Dray et Jean-Jacques Queyranne ont estimé que cette diffusion pourrait favoriser les listes écologiques.
La veille des élections européennes la diffusion du film « Home » de Yann-Arthus Bertrand avait soit disant subitement éveillé les consciences écologistes de nos citoyens.
Alors que le programme de Nicolas Hulot se borne à comparer la vie sur le sol islandais à la vie sur Mars, on se demande où nos élus socialistes peuvent y voir des petits hommes verts.
A ce rythme là, aucune programmation de film, de feuilleton voire d’émission musicale ne pourrait exister.
Avec « Le grand bleu » les antis De Villepin pourraient monter au créneau. « Le cave se rebiffe » et les Sarthois proche de François Fillon se verraient pousser des ailes. « Je règle mon pas sur le pas de mon père » serait alors jugé profitable à Marine Le Pen, « Le nom de la rose » trop ostensiblement socialo serait interdit d’antenne, « Les tontons flingueurs » ferait l’apologie des quadras du PS énervés par le front des plus âgés comme Aubry –DSK – Fabius. « L’affiche rouge » en prime time et le NPA passerait alors le premier tour, tout comme « Le cuirassé Potemkine » redonnerait des couleurs au PC. « Le petit Nicolas » serait jugé à la fois comme une apologie ou un affront au président actuel et « La banquière » une ode déplacée au libéralisme qui se fiche de la crise et affiche ses profits et ses primes de résultats sans vergogne.
Amusez vous à trouver quelques titres à double lecture, vous verrez que l’exercice est infini.
Quoi qu’il arrive aux sorties des urnes du premier tour, nos élites sauront nous expliquer qu’elles ont toutes gagné. Un peu comme lors de ces dimanches après-midi quand Jacques Martin donnaient les mêmes notes à ces pitchounes de « L’Ecole des fans » afin que chacun rentre joyeux chez soi.
Alors ce soir, après les programmes des trois premières chaines, je voterai peut-être pour « Le jour d’après », un film catastrophe qui fait du monde une immense banquise. La diffusion des « Enfants du Paradis » semble aujourd’hui impossible tant le spectacle politique rebute les électeurs et que les utopies semblent mortes.



PS : Une pensée pour Jean Ferrat le chanteur des anonymes et des justes, grande gueule que la censure des années 60 et 70 tenta bien de fermer. Le poète est mort hier dans son Ardèche d’adoption. Alors que la France vote (de moins en moins), alors que le PC est un parti moribond loin des scores affichés lorsque le militant Ferrat chantait « Potemkine », alors que le débat nauséabond sur l’identité nationale, lancé par Sarkozy et Besson a pollué la campagne électorale, les discours et les relations entre les Français, je vous propose de relire ce texte de Ferrat qui ferait un bien bel hymne à ce pays qui mérite mieux que ses dirigeants actuels et qui, surtout, mérite de nouveaux rêves.

« De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson
Ma France

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France »

Paroles et Musique: Jean Ferrat 1969

dimanche 7 mars 2010

Plus une seconde à perdre.

Pour aller tâter le cul des vaches au salon de l’agriculture qui ferme ce soir.
Pour marquer un but de la main dans les arrêts de jeu contre l’Espagne.
Pour arrêter de construire des maisons en zone inondable.
Pour ne pas acheter le livre de Claude Allègre.
Pour se faire des bisous dans le cou.
Pour appeler ses copines et raconter des conneries.
Pour se faire un ris de veau aux morilles.
Pour relire un livre de Borges ou un polar de Fred Vargas.
Pour réécouter le disque de Biolay qui a eu deux victoires de la musique hier soir.
Pour ne plus aller en famille voir un match de foot au parc des Princes.
Pour revoir « Working Girl » en DVD

Il est urgent de ne pas attendre.
En effet, selon des calculs effectués par une équipe du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena (Californie) et rendus publics par la NASA le 1er mars, le séisme au Chili aurait déplacé l’axe de rotation terrestre de huit centimètres. La conséquence en serait la diminution de la durée du jour de 1,26 microseconde (une microseconde égale à un millionième de seconde).

Et comme le temps est précieux, il n’y a plus une seconde à perdre pour acheter une Rolex, puisque selon Séguéla, c’est le signe ultime de réussite dans ta vie quand tu as cinquante ans.

PS 1: plus une seconde à perdre pour souhaiter une belle fête à Mamy Placard.
PS 2 : Plus une seconde à perdre demain, puisque les prochaines 24 heures, soit 86.4 milliards de microsecondes (moins les fameux 1.26 millionièmes), sont dédiées à la femme.

dimanche 28 février 2010

Tout l'univers.

Quand j’étais petit je lisais « Tout l’univers » et on y voyait l’intérieur des gros avions de ligne. C’était comme des maisons qui volent avec des étages et des escaliers en colimaçon. Je devais me dire que c’était beau et bien plus grand qu’une maison. Sur les dessins on voyait aussi des hôtesses de l’air en jupe bleue qui s’occupaient des enfants. Elles étaient belles et souriaient bien. Mon papa disait qu’elles étaient toutes pareilles et c’est pour ça qu’on les choisissait et c’est pour ça que ma sœur voulait faire hôtesse de l’air. Mais moi je ne trouvais pas que ma sœur leur ressemblait.
Dans « Tout l’univers » il n’y a avait pas marqué le prix que ça coûtait. Papa et maman disaient que c’était très cher et qu’ils n’avaient pas les moyens. Que c’était bon pour les gosses de riches comme mon cousin de Paris qui, lui, devait avoir les moyens puisqu’il était allé dans les pays chaud en avion.
Ils disaient que déjà ils faisaient beaucoup de sacrifices pour que l’on puisse partir en caravane pendant les deux mois de vacances. Ils disaient aussi qu’il y avait plein de choses à voir en France et dans les pays d’à-côté. Que c’était beau et qu’il n’y avait pas besoin de faire des milliers de kilomètres pour se baigner ou voir des paysages.
Et puis un jour j’ai pris un gros avion comme celui de « Tout l’univers ». C’est tout petit un avion quand tu es coincé sur ton siège près du hublot avec ta ceinture de sécurité et que tes deux voisins dorment juste quand tu as envie de pisser.
Les nuages sont-ils plus beaux vus d’en haut que depuis ta chaise pliante dans le camping ?
Et puis un jour j’ai pris un gros avion comme celui de « Tout l’univers ».
J’ai eu un peu peur.
J’aurais bien voulu que ma maman soit hôtesse de l’air.

dimanche 21 février 2010

Des CD.

Le week-end dernier j’achète quatre CD. En soi c’est assez rare si l’on en croit les statistiques du marché de la musique. Mais qu’est-ce que vous voulez, j’ai du mal à me faire à la musique dématérialisée.
L’industrie du disque se meurt dit-on. La musique se partage sur Internet et se paie cher en concert. Entre les deux, la « galette » ne fait plus son beurre.
La musique est décédée ?
Un musicien croisé la semaine dernière à un petit concert privé me disait que les spectacles « live » étaient un cache-misère et que la profession se mourrait lentement de la gratuité.
Voilà pour la partie mauvaise nouvelle.
Pour les petits bonheurs en boitier transparent je vous propose quatre artistes.
Michael Bublé et son album « Crazy Love ». Bon, ce n’est pas bigrement original, on a déjà entendu ce type d’album de reprises récemment avec Harry Connick Junior. Difficile d’égaler les big band qui mettaient en relief les voix d’or de Franck Sinatra ou de Dean Martin. Mais ça se laisse écouter. Le son est ample, la voix est bonne. Du classique quoi. Pour les férus de comédie musicale à l’américaine je conseille le « All I do is dream of you » formidablement arrangé d’après le morceau d’Arthur Freed interprété par Gene Kelly et Debbie Reynolds dans « Singing in the rain ».
Mélody Gardot sur son album « My one and only thrill » nous emmène au-delà du frisson. Ouh la la. Une voix pure, un vibrato émouvant. Une prise de son de dingue. Elle chante à côté de vous. Attention ce n’est pas vraiment la musique et le son du moment. David Guetta habite sur une autre planète. Celle du bruit et des rythmes boum-boum.
Melody effleure le sol, elle vous envahit, vous caresse, vous envoûte. Si vous décidez de l’écouter, faite le silence. Eteignez la machine à laver. Dimanche dernier ce fut l’accord parfait avec une tasse de thé du hammam.
Nolwenn Leroy (Le Cheshire cat et moi). Un moment intimiste avec des hauts et des bas. L’ex-égérie de la Star Ac 2 se livre et se raconte comme dans « Mademoiselle Gamelle ». De belles mélodies avec un usage presque celtique des cordes, des petites musiques qui restent en tête comme celles des manèges et des petites boites où la danseuse en tutu tourne sur les engrenages de la ritournelle. Il y a du Pascal Comelade dans la simplicité de ce CD. Une sorte d’évidence comme une promenade sur la lande le long des sentiers de douanier où l’émeraude de la mer répond aux teintes violacées des bruyères.
Autant le disque de Nolwenn Leroy est minéral autant celui de Benjamin Biolay, « La superbe », est viscéral, animal, charnel. D’une rare puissance musicale. Ça faisait longtemps que je n’avais pas pris un coup comme celui-là. Un direct au plexus lunaire. Un voyage sur un tapis volant richement brodé de mélodies et d’arrangements haute-couture. Une bande originale de vie. Benjamin Biolay vous emmène dans son long métrage (eh oui deux CD pour vous messieurs-dames). Un voyage sur des rivages si près, si loin, au cœur de votre âme, au bord de vos misères, de vos galères, de votre vie de tous les jours. J’ai écouté les deux CD deux fois à fond. Bien sûr, la tonalité du garçon fait penser à Bashung comme dans « Miss Catastrophe » et que les mélodies et certains textes nous rappellent Gainsbourg. Et alors y’a pire comme miroir. J’y ai même trouvé parfois des accents à la Michel Delpech avec « Si tu suis mon regard ». Bien d’autres influences comme ces petites musiques façon « The Cure » dans « Prenons le large » ou des échos à la Marc Lavoine.
Un disque (en fait deux) rare en ces périodes où la musique se résume trop souvent à une phrase idiote dans un mauvais anglais et un rythme binaire et répétitif.
Et s’il fallait emporter sur une île bretonne un seul morceau je copierais alors sur l’I Pod que je n’ai pas encore « Ton héritage », le cinquième morceau du premier disque. Un pur frisson, une pure vérité.

dimanche 14 février 2010

Saint Amour.

Dans la famille des amoureux je demande le père. Pioche. Bonne pioche. Dans la famille des amoureuses je demande la mère. Pioche. Bonne pioche.
Il y a des histoires d’amours qui finissent mal, d’autres qui commencent bien. Certaines qui finissent avant de commencer et d’autres, plus banales qui se passent sans trop d’éclats de voix.
En ce jour très marketing de la Saint Valentin me revient en mémoire l’anecdote piochée en début de semaine dans Le Parisien et qui concerne Brigitte Bardot.
La bombe sexuelle française des années 60 a refait parler d’elle lors de la sortie d’un livre autobiographique de Patrick Balkany, le député maire de Levallois-Perret. Le fanfaron des Hauts de Seine y décrit une liaison avec la star de cinéma. Celle-ci dément. Bien sûr. Le maire s’en fiche il vend du « papier » comme on dit dans le jargon de l’édition. Plus madame Bardot se cabre, plus la réimpression du livre approche. En fait peut m’importe de savoir si « ce gros plouc menteur » comme l’appelle BB a réellement couché avec la star, c’est la petite phrase relevée dans le livre qui éclaire ce 14 février à cœur ouvert. BB aurait dit « Je ne peux pas coucher si je ne suis pas amoureuse ... mais je peux tomber amoureuse trois fois par jour ».
Personne ne dit si ce jour était celui de la Saint Valentin.

dimanche 7 février 2010

Clin d'oeil.

La photo en noir et blanc a perdu il y a peu une de ses plus belles prunelles. Willy Ronis est sorti du champ en septembre dernier. Hors cadre il est maintenant chez les anges du déclencheur manuel, les as de l’argentique.
Parti rejoindre ses confrères Leica en bandoulière.
Là haut dans un square, une femme passe la robe s’envole, un sourire, des jambes fuselées... Cartier-Bresson s’efface, Doisneau était trop loin de l’action, au bistrot avec Jacquot, Kertesz a tout vu mais il a préféré l’arbre à côté et l’ombre du grillage. Ronis a préféré attendre de la voir nue près de sa fenêtre. Izis a capté son bonheur en un clin d’œil.
La photo est dans la boite. Il part rejoindre Robert pour l’apéro. Passe devant les chevaux de bois. S’arrête un instant. Sort son appareil photo et déclenche à nouveau. Sur la photo on entend presque la petite musique et l’enfant qui crie de joie après avoir attrapé le pompon.
La Marie de Paris rend hommage à Izis jusqu’au 29 mai.
Allez-y, l’expo est gratuite comme une bouffée d’air frais.

PS. Une petite chanson pour la route en hommage à tous ses photographes humanistes dont les clichés ornaient jadis les murs de ma chambre d’ado.

T’aimer comme sur les photos

T’embrasser sur le Pont des Arts
Caresser ta joue
Quand minuit sonne trop tard
Et danser sous la pluie

Se promener sur les quais ce soir
Te serrer si fort
Qu’il n’y a plus de regard
Et sourire à la nuit

T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau
T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau

Dernier verre dans un petit bar
Attraper ta main
En noir et blanc se voir
Et laisser le whisky

Robe à fleurs, tango, quat’chevaux
Un air de Bécaud
La musique en sourdine
Mon cœur en tremolos

T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau
T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau.

Un autre homme à la Butte aux Cailles
C’est Paris canaille
Une bagarre et l’amour
Dans ton œil au beurre noir.

Escalier, un deux tours de clé,
Chambre mansardée
Sur la chaise ton chapeau
Et ta peau sur ma peau.

T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau
T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau

Salle de bal, banc d’école, bistrot
Câlin bord de l’eau
En souv’nir ton sourire
A côté de Prévert
Sur l’album de Doisneau

Café crème deux trois gouttes de pluie
Sur un toit d’Paris
Tu m’embrasses, je souris
Dans notre album photo
Un clin d’œil à Doisneau.

T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau
T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau
T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau
T’aimer comme sur les photos
T’aimer comme sur les photos
De Robert Doisneau
T’aimer comme sur les photos

dimanche 31 janvier 2010

Alors heureux ?

Belle question posée vendredi dans le cahier central de Libération. En écho à la ligne éditorial du blog 2010 de Madame Placard.
On y apprend que le Français est heureux à 87% (moins que le Belge qui a la banane à 94% mais plus que les Italiens ou les Roumains qui font monter le sourire à 79%).

Vaste question qui en pose une autre. Comment répondre à un individu qui vient vous sonder par téléphone et qui vous demande : « Diriez-vous qu’en ce moment vous êtes plutôt très heureux, heureux, malheureux ou très malheureux ? »
Vous êtes au bout du fil et si vous répondez « très malheureux » vous allez passer pour un dangereux dépressif, aigri, qui ne voit que le mauvais côté des choses. Alors autant répondre « heureux », même si vous venez de marcher dans une crotte de chien ou que votre belle-mère vous a forcé la main pour regarder « La fête de la chanson française » animé par Daniela Lumbroso.

Troublante question qui me ferait croire que cette notion de bonheur est quantifiable. Il me semble que certains économistes ont déjà tenté de mettre en éprouvette ce sentiment aussi palpable qu’un nuage en forme de Miss France. Existera-t-il bientôt des UEB (Unité Equivalent Bonheur) échangeable sur une place financière virtuelle ?

Et puis ce n’est pas le tout, on en fait quoi de ces UEB ? On les garde au chaud, dans un bas de laine ? On les échange contre un sourire béat, une farandole mal improvisée ou une blague des Grosses Têtes ?

Les sondeurs n’ont sûrement pas dû appeler Dominique de Villepin cette semaine. Alors heureux Dom ? Vous lui posez la question jeudi vers l’heure de l’apéro il vous dit « oui » trois fois « oui ». Il vient d’être relaxé dans l’affaire Clearstream et met à peu près trois secondes entre chaque mot de son discours de sortie de tribunal. C’est dire s’il est serein le garçon. Il en profite, se délecte, jubile intérieurement. Bref il est heu-reux comme le disait si bien Fernand Raynaud.
Mais le lendemain vers 8h30 quand, sur Europe1, le procureur de la République de Paris, Mr Marin, fait appel de la décision, il est beaucoup moins serein le Dominique. Sarkozy vient de lui replanter son aiguille vaudou dans le dos. Mais ça c’est juste une opinion de béotienne des arcanes de la justice française. Le bon Marin d’eaux troubles est subordonné à Michelle Alliot-Marie, elle-même ministre du Gouvernement Fillon, sous l’autorité de Nicolas Sarkozy. Juste une coïncide malheureuse.

Et si ce n’était qu’une mesquine vengeance pour un anniversaire raté. Le Président fêtait ses 55 ans jeudi dernier. Et une condamnation de l’ancien premier ministre l’aurait rendu si heureux.

En ce qui me concerne aujourd’hui j’ai 18 ans et je suis très heureuse. 18 ans comme une belle majorité emplie de joie par une bande de jobards du handball qui viennent de battre la Croatie en finale des championnats d’Europe. 18 ans après la médaille de bronze glanée lors des JO de Barcelone. 18 mois après le titre olympique de Pékin et le titre mondial de l’an passé. La meilleure équipe du monde. Le plus beau palmarès du sport collectif français, bien loin devant les footballeurs et leurs salaires qui ne font pas toujours le bonheur.


PS un peu rabat-joie : En fin d’article on apprend que le sondage a été commandé par Coca Cola et réalisé par CSA. La semaine passé déjà on apprenait qu’en Haïti, le Coca avait sauvé un jeune homme enfoui sous les décombres du séisme. Cette semaine, avec les bulles américaines on rote de joie.

dimanche 24 janvier 2010

La course au miracle.

Haïti en morceaux. Apocalypse des corps figés par la catastrophe. L’horreur n’est-elle pas suffisante pour que certains y ajoutent une jalousie déplacée.
Depuis que les américains ont apporté leur soutien logistique, leur matériel, leurs hommes pour sauver des vies, soigner et demain reconstruire, certains esprits chagrins les accusent de néo-colonialisme.
Entre Miami et Port au Prince il y a 1142 km soit deux cents kilomètres de plus qu’entre Lille et Nice. S’il y avait eu une catastrophe naturelle chez les Ch’tis, serions nous en train de vouer aux gémonies nos amis belges venus en voisin au secours de nos compatriotes ? Faudrait-il les accuser d’hégémonie territoriale ?

Heureusement sur le terrain, des femmes et des hommes se battent sans distinction de langue et de religion. Des pompiers français, des infirmières américaines, des sauveteurs grecs, ensemble pour, jusqu’au bout, sauver des vies.
Une course au miracle sans état d’âme de politicien.

Cette semaine, une équipe de secours française, onze jours après le tremblement de terre, a sorti des décombres un jeune homme de 25 ans. Vous pensez bien que le garçon, comme la vieille dame, le bébé ou la fillette ou les 133 autres personnes sauvées se fichaient bien de savoir quelle langue parlait celui ou celle qui lui a tendu la main.
Pour l’anecdote, le miraculé, Wismond Exantus, a déclaré aux personnes sur place qu’il avait survécu en buvant du Coca-Cola.

Comme quoi un miracle n’a pas forcément le goût du vin de messe, fut-il issu de nos cépages.

dimanche 17 janvier 2010

Tous ensemble.

Des semaines comme celle-ci, non merci.
La misère qui s’abat sur la misère en Haïti. Des politiciens qui s’écharpent sur la burqa au lieu de gamberger sur le chômage, les salaires, la précarité et l’anorexie de notre industrie.
Pas de quoi trouver l’inspiration pour une chronique positive de fin de semaine.
Alors je laisse les choses traîner, me disant que le temps fera son œuvre jusqu’à 19 heures 30 ce dimanche. Comme un puzzle indéchiffrable qu’on laisse sur une table, des mots croisés ankylosés près du crayon à papier en attendant la petite étincelle.
Je dois aller chercher ma fille qui a passé la nuit chez une copine. Je prends la voiture, flemme pas très écologique je vous l’accorde. Sur Ouï FM, une reprise de la chanson « Bidonville » de Claude Nougaro par je ne sais qui. Pas grave, la lumière se fait dans mon cerveau aussi embrumé qu’un quai de Tamise en automne.
« Regarde là, ma ville.
Elle s'appelle Bidon,
Bidon, Bidon, Bidonville. »

La première pièce du puzzle.

Hier en fin d’après midi je m’affale sur le canapé, zapette en main. Je reste scotchée sur TF1. Une émission formidable de solidarité et d’émotion qui s’appelle « Tous ensemble » dont le principe est d’aider des gens dans la détresse à reconstruire un chez soi. L’émission vient en aide à Priscilla, Yves et leur fils Elysée âgé de 11 ans, dont la maison à Tournoisis dans le Loiret avait totalement brûlé. La famille vit depuis dans un mobile home sans moyen suffisant pour tout remettre sur pied.
L’investissement de chacun dans le village, la générosité, la bonne volonté vont offrir à cette famille un toit plus neuf qu’un conte de fée.

La deuxième pièce du puzzle.

Entre le Loiret et Port au Prince comme deux mains qui se tendent. Comme un air de bossa sur des ruines. Comme un espoir de reconstruction après la douleur.
Pour que tous tiennent leurs promesses quand l’émotion et les larmes auront séchés.
« Donne-moi ta main, camarade,
Toi qui viens d'un pays
Où les hommes sont beaux.
Donne-moi ta main, camarade.
J'ai cinq doigts, moi aussi.
On peut se croire égaux. »

dimanche 10 janvier 2010

Hit the road Jacques.

Parfois l’histoire bredouille.
Cette semaine, les nouvelles en provenance de Guadeloupe ont eu le goût du plat mal repassé. Comme le diamant sautant sur un vinyle rayé vous ramenant au début du morceau. Elie Domota fait son come back. Rien n’étant a priori réglé dans cette outre-mer, outre-tombe des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.
Un autre retour aux sources plus désinvolte cette fois a fait l’actualité de la semaine. Jacques Dutronc, dandy pop rock des sixties a renfilé son costard de scène dix-sept après avoir foulé les planches pour la dernière fois. Ses chansons caustiques et poétiques ont traversé les âges. Malgré une voix qui n’est pas de garage comme celle de Renaud, il est encore capable d’envoyer du lourd comme on dit dans le jargon. Les cigares, le whisky et les poils de chats n’ont pas tué l’Arsène Lupin de la chanson française.
Allez mon Jacquot fait nous visiter à nouveau le parfum du « petit jardin qui sentait bon le métropolitain », le Paris qui s’éveille, les cactus, les millions de chinois et toi et toi...
Quitte à passer pour une opportuniste (qui retourne rarement son tailleur comme dans ta chanson), je te propose une petite ritournelle à ranger au rayon nostalgie, celui des rêves aux enchères, comme celui de croiser un jour au paradis des voyageurs ton parolier Jacques Lanzmann qui disait « Si tu veux te trouver, commence par te perdre »

Aux enchères

Je vends mes rêves aux enchères
Qui en veut ?
Mise à prix
Un dollar
Un euro
Trois carambars
Un vélo
Un roudoudou
Une image
Un doudou
D’enfant sage

Un, deux, trois adjugé
A la dame amnésique
A l’homme politique
Soporifique.
Au mécanicien
un rêve de mains blanches.
Au banquier
un livre des mains sales
Au rentier
une entrée à l’usine
Et à Martine
un jour de congé.

Je vends mes rêves aux enchères
Qui en veut ?
Mise à prix
Un bisou
Un costume
de marlou
Une camionnette
des pompes funèbres
Un manège
Un caillou
Sacrilège

Au déménageur
Un piano sans bretelle
A la mère Michel
Un chien, et pis c’est tout.
Au commissaire Maigret
Un joli barreau de chaise
A l’avocat véreux
Une dernière cigarette

Je vends mes rêves aux enchères
Qui en veut ?
Mise à prix
Un bisou
Un costume
de marlou
Une camionnette
des pompes funèbres
Un manège
Un caillou
Sacrilège

Et le petit dernier
Encore tout chaud
Sortie de la couette, de l’édredon
Je vous le fait à pas cher
Un sou, trois ronds.

Je vends mes rêves aux enchères
Qui en veut ?
Mise à prix
Un dollar
Un euro
Trois carambars
Un vélo
Un roudoudou
Une image
Un doudou
D’enfant sage

Et le petit dernier
Encore tout chaud
Sortie de la couette, de l’édredon
Je vous le fait à pas cher
Un sou, trois ronds.

Et le petit dernier
Encore tout chaud
Sortie de la couette, de l’édredon
Je vous le fait à pas cher
Un sou, trois ronds.

PS : « Comme un manouche sans guitare »,le disque du fiston Thomas Dutronc est un joli régal pour ceux qui rêvent encore des sixties, de la voix du père et de la guitare de Django Reinhardt.

dimanche 3 janvier 2010

Bonne année, bonne santé et bonne journée.

Anniversaire de Miss Placard.
Quatorze ans depuis ce matin.
Grasse matinée
Un bol de thé.
Lecture du cadeau de Noël de Mamie Placard (la bible du polar par Claude Mesplède).
Un CD dans le home-cinéma. Le dernier Jamie Cullum. Un bonheur attendu avec impatience. Cadeau de ma puce qui grandit trop vite.
Dehors, un coin de ciel bleu.
Le givre se repose sur l’herbe haute et Jamie nous attrape par le coin de l’oreille, vilain garnement à la voix cassée, pour nous emmener au quatre coins de son piano magique.
Swing, pop, douces mélodies et même un peu de « Dance » avec une reprise en douceur de « Don’t stop the music » de Rihanna.
Certains ronchons diront que le petit Anglais n’a rien inventé. Qu’ils restent tapis dans leurs antres à recompter les sillons de leurs 78 et 33 tours. Ce môme en jean déchiré et en basket vous amène tous ses potes dans le salon. Il y a Frankie, Ella, Duke mais aussi Elton John, John et Paul, Billy Joel, XTC et d’autres encore que les érudits musicaux décoderont mieux que moi.
L’album s’appelle « The Pursuit ». Il n’y a rien à jeter mais si vous êtes pressés alors sautez sur la plage 2 « I’m all over it ». Et si vous aimez flâner alors voguez jusqu’à la plage 8 avec « Mixtape » et son final en chœur qui vous restera peut-être gravé en mémoire jusqu’au 31 décembre.
« I think I love you today Jamie »


PS: Un gros bisou à mon fan club du nouvel an. A toutes les copines et les copains avec qui il est si bon de faire la fête trois jours de suite comme chaque année depuis 1998. Bonne année à vous tous. Je vous embrasse. Je vous aime.