dimanche 30 décembre 2007

Poser ses valises (7).

J-7 avant les douze coups de minuit qui vont nous faire plonger vers 2008. Avant le décollage, l’heure est à la pause. Ouvrir ses valises et y sortir le linge sale et les photos souvenir, pour mieux la remplir de résolutions bien propres et bien repassées.
Pour chaque jour jusqu’au 31, voici ce que l’on peut trouver dans la petite valoche de Madame Placard.

Linge sale
Y-a-t-il encore de la place dans le bac ? Allez, on se met une pince à linge sur le nez et on y va du bout des doigts.
Un vieux slip d’Hortefeux, les chaussettes de Kadhafi, une liquette de Poutine, un treillis birman, l’alèse de Bolufer, le marcel de Guéant et les mouchoirs de Jintao.

Photo souvenir
Les bulletins scolaires des enfants en juin et en décembre. Très réjouissants après le passage, pour l’une en sixième, et pour l’autre en seconde.

Résolution
Changer de machine à laver ; Je trouve que celle-ci a un peu de mal à essorer les bonnes idées à 800 tours/minute.


Il y a 10 ans
Mardi, 30 décembre 1997.
Ramadan.

Depuis 6 h 34 ce matin, le Ramadan a commencé. La Lune a fait son apparition et le jeûne, du lever au coucher du soleil est obligatoire pour tous les musulmans. Le Coran dit que le Ramadan est une période pendant laquelle toute violence, physique ou verbale, doit être bannie. Je crains que les fous de Dieu à Bentalha, Médéa, Zouabria ou ailleurs, ne continuent leurs tueries d’un autre âge. Il paraît même qu’une fatwa (décret religieux) autorise ces démons à manger pour mieux tuer pendant le carême.
Je prie, j’ai peur et je crains le pire.

samedi 29 décembre 2007

Poser ses valises (6).

J-7 avant les douze coups de minuit qui vont nous faire plonger vers 2008. Avant le décollage, l’heure est à la pause. Ouvrir ses valises et y sortir le linge sale et les photos souvenir, pour mieux la remplir de résolutions bien propres et bien repassées.
Pour chaque jour jusqu’au 31, voici ce que l’on peut trouver dans la petite valoche de Madame Placard.

Linge sale
Ne soyons pas méchante. Parlons musique et bonheur. Donc, que du linge propre dans la platine. D’abord le coup de cœur de l’année avec Peter Cincotti et son album « East of Angel Town ». Pianiste, jazzman et bientôt pop star ? De brillantes mélodies, un son qui n’est pas sans rappeler le grand Billy Joël. Bref un album où rien n'est à jeter de la première à la dernière chanson. Mes morceaux préférés : « Goodbye Philadelphia », « Be Careful », « Cinderella beautiful » et « The country life »

Photo souvenir
Le concert de Mika au Zenith avec mon fils pour son anniversaire. Un coup de jeune et une ambiance de dingue avec des énormes chanteuses venues sur scène chanter « Big girls are beautiful » .

Résolution
Se jeter sur le dernier album de Jamie Cullum, si tant est que le petit génie anglais daigne bien le sortir.



Il y a 10 ans
Lundi, 29 décembre 1997.
Retrouver le rythme.

Les vacances ce n’est pas des vacances. Les mômes vous réveillent à sept heures du matin et vous collent aux jupons comme ce n’est pas permis. Et comme c’est les vacances on se dit qu’on a le temps de chiader des chroniques beaucoup plus intelligentes qu’à l’habitude.
Je ne sais pas si ça a été le cas, je vous laisse juge.
Toujours est-il que ce matin, de retour au boulot, je ne vais pas me creuser le ciboulot jusqu’aux tréfonds pour trouver l’idée lumineuse de fin d’année.
Je vous propose, sans grande originalité, je l’avoue, de refaire un petit flash-back sur l’année écoulée. Procédé éculé s’il en est, mais qui est bigrement commode quand les neurones fonctionnent à la vitesse supersonique d’un escargot de Bourgogne engraissé au beurre persillé.
A chacun ses souvenirs, voici ceux qui hantent encore ma petite mémoire.
Côté drames.
Les massacres en Algérie et au Zaïre qui laissent indifférents Zéroual et Kabila et nous laissent impuissants.
Côté espérance.
Que le procès de Maurice Papon soit aussi exemplaire que possible et qu’un jour l’ancien préfet de Gironde pleure et regrette.
Côté larmes.
La mort de Barbara.
Côté surprises.
La dissolution de Chirac et la victoire de Jospin.
Côté émotion.
L’arrivée victorieuse de Christophe Auguin aux Sables d’Olonne. Quand il embrasse son fils Erwann. Sans oublier les naufragés sauvés des eaux et la disparition dans l’écume de Gerry Roufs.
Côté irritation.
Les chaînes de télé qui se mordent la queue. Les invités qui viennent se montrer dans une émission de variétés pour faire la promo de leurs propres programmes ou séries. A ce rythme là TF1 et France 2 vont bientôt friser l’asphyxie.
Côté danger.
Les vomissements de Le Pen et de ses sbires bombant le torse à Vitrolles, Marignane, Orange et Toulon.
Côté cour.
Changer l’ascenseur ne serait pas du luxe.
Côté jardin.
Si l’an 1998 pouvait, avant l’an 2000, nous fabriquer des chiens qui chient comme des lapins, nos semelles de chaussures passeraient une bien meilleure année.

vendredi 28 décembre 2007

Poser ses valises (5).

J-7 avant les douze coups de minuit qui vont nous faire plonger vers 2008. Avant le décollage, l’heure est à la pause. Ouvrir ses valises et y sortir le linge sale et les photos souvenir, pour mieux la remplir de résolutions bien propres et bien repassées.
Pour chaque jour jusqu’au 31, voici ce que l’on peut trouver dans la petite valoche de Madame Placard.

Linge sale
La guerre des roses. Le parti socialiste en ordre de marche arrière au moment de la présidentielle. Des barons, des jeunes cons, des éléphants proches du cimetière. Un parti à l’appareil usé qui n’a jamais été à 100% derrière la candidate choisie par la base. Un programme pas assez « vrai », pas assez enraciné dans les quelques valeurs fondamentales du peuple de gauche même s’il y eut une forme nouvelle de fonctionnement, primaires et démocratie participative. En face, une seule tête, un seul discours, celui, gagnant, de la démagogie participative. Jaurès et Môquet dans le cartable de Sarko.

Photo souvenir

Deux photos. Celle de l’écran télé à 20 heures et une seconde le 6 mai : N. Sarkozy, sur la gauche, costume sombre chemise blanche et cravate bleue, 53% ; S. Royal, sur la droite veste fine blanche, petit collier ras du cou, 47%.
Celle du vendredi 18 mai prise sur les terrasses de l’Elysée. Le premier gouvernement Fillon. Au premier rang, entre Rachida Dati et Jean-Louis Borloo on peut voir Bernard Kouchner, symbole de l’ouverture Sarkozienne. L’opposition commence à ne plus exister.

Résolution
Tourner sept fois le bulletin dans l’enveloppe pour les prochaines élections municipales en mars. Dans mon petit village la couleur politique ne compte pas vraiment et pourtant j’aurai un pincement au cœur en me disant que l’on en aura encore pour neuf ans.



Il y a 10 ans
Dimanche, 28 décembre 1997.
Maigre.

Entre gros, demi-gros et détail, j’ai choisi détail. Le gros Le Pen s’est fait choper par le tribunal de Nanterre. Le leader du FN s’est fait condamner pour sa deuxième ignominie, quand il qualifia le 5 décembre, en compagnie d’un vieil ami Waffen SS, les chambres à gaz de « détail » de la deuxième guerre mondiale. Voilà pour le gros. Le demi-gros c’est la peine, puisque ça ne lui coûtera que 465 000 francs maximum. Le maigre c’est qu’il pourra continuer à vociférer sur les estrades et dire d’autres énormités sur d’autres sujets car il nous manque un texte de loi capable de lui fermer son clapet à défaut de lui couper la langue.
Au fait, Le Pen a-t-il payé les sommes dues en 1987 lors de sa condamnation pour le premier « détail »?
Bref, cette décision de justice me paraît un tantinet maigrichonne pour un énergumène bafouant à longueur de journée les droits de l’homme.

jeudi 27 décembre 2007

Poser ses valises (4).

J-7 avant les douze coups de minuit qui vont nous faire plonger vers 2008. Avant le décollage, l’heure est à la pause. Ouvrir ses valises et y sortir le linge sale et les photos souvenir, pour mieux la remplir de résolutions bien propres et bien repassées.
Pour chaque jour jusqu’au 31, voici ce que l’on peut trouver dans la petite valoche de Madame Placard.

Linge sale
Encore taché de sang. Celui de Benazir Bhutto assassinée aujourd’hui par de lâches extrémistes. De retour dans son pays, elle se savait en danger mais voulait exister pour qu’existe la démocratie. Aujourd’hui le monde recule.

Photo souvenir
Celle de Benazir Bhutto de retour au Pakistan, radieuse et heureuse avant qu’un attentat suicide ne fasse cent trente neuf morts dans le cortège qui l’accompagnait depuis l’aéroport. Funèbre prélude aux vingt autres victimes d’aujourd’hui.

Résolution
Ne pas oublier Aung San Suu Kyi et le peuple birman.

Il y a 10 ans
Samedi, 27 décembre 1997.
Lulu et Gégé.

Ecrire en douze pieds n’est pas chose facile
Funambule des rimes sans tomber de mon fil
Je vais tenter sans honte de vous compter l’histoire
Qui réunit deux hommes autour d’un verre à boire.

Fin quatre vingt dix sept est un anniversaire
Pour ces deux débatteurs sans qu’ils soient adversaires.
D’un côté mon Lulu, depuis trente ans héros
De l’autre mon Gégé, cent ans comme Cyrano.

Lulu le député, contre vents et marées
Lulu le forcené, visionnaire isolé
Fit voter, avaler, sa loi et sa pilule
A des machos coincés, têtus comme des mules.

Gégé le force-nez, au coeur comme une étoile
Gégé qui parle aux femmes sans jamais faire de mal
Le bretteur de Rostand, Cyrano de Rappeneau
Nous revient en plein coeur avec tous ses bons mots.

Curieuse coïncidence qui fait, après Noël
Se rencontrer deux voix, en écho éternel
A la lutte des femmes pour plus de liberté
Plus d’amour, de bonheur, d’envie et de fierté.




Mes deux hommes de l’année sont, vous les avez reconnus, Lucien Neuwirth et Gérard Depardieu. Le premier fit voter la loi autorisant l’usage de la pilule contraceptive il y déjà trente ans en décembre 1967. Le second, toujours aussi sexy malgré son gabarit, s’est fait plus discret en cette année du centenaire de la pièce « Cyrano de Bergerac ».

mercredi 26 décembre 2007

Poser ses valises (3).

J-7 avant les douze coups de minuit qui vont nous faire plonger vers 2008. Avant le décollage, l’heure est à la pause. Ouvrir ses valises et y sortir le linge sale et les photos souvenir, pour mieux la remplir de résolutions bien propres et bien repassées.
Pour chaque jour jusqu’au 31, voici ce que l’on peut trouver dans la petite valoche de Madame Placard.

Linge sale
Le flop de l’équipe de France de rugby dans SA coupe du monde. La première gamelle face aux Argentins lors du match d’ouverture et l’épisode ridicule de la lecture de la lettre de Guy Môquet aux joueurs. La piteuse demi-finale laissée aux angliches et l’impardonnable fiasco du match pour la troisième place devant des Argentins dix fois plus fiers et plus vaillants. Et si le coach Laporte avait été tout simplement nul ? En attendant, il est secrétaire d’état aux sports.

Photo souvenir
La victoire du XV de France face aux All Black lors de cette même coupe du monde. Un match suivi avec des amis. Des cris de joie et de fureur dans le salon. Je n’ai pas tout compris mais c’était très sympa. Et Frédéric Michalak a du talent en plus d’une belle gueule.

Résolution
Aller voir un match de rugby en vrai avec des copines. Il parait que c’est tendance.




Il y a 10 ans
Vendredi, 26 décembre 1997.
René Vendierendonck, à vos souhaits, Joyeux Noël et Bonne Année.

Pas facile à prononcer le nom du maire UDF de Roubaix, mais il faudrait s’y habituer et le répéter à l’envi comme exercice de diction républicaine. Je sais que le mot citoyen est galvaudé, mais n’empêche que le René a osé un truc, quasiment passé inaperçu. Il a dit merde à François Bayrou, président de Force Démocrate, et ses amis du Parti, pour s’engager auprès de Pierre Mauroy sur la liste socialiste lors des prochaines élections régionales. Sans pour autant renier ses convictions humanistes et chrétiennes, il a décider d’avancer, d’oeuvrer, en un mot de faire avancer le schmilblick dans une région qu’il connaît bien et qui est touchée par le chômage et la gangrène du Front National.
Dégoûté, selon ses termes, par l’attitude de ses « anciens » amis politiques lors des débats successifs sur les emplois-jeunes et le code de la nationalité, il a décidé, en tout bien tout honneur, de tourner casaque.
Cela rejoint à merveille une théorie que j’avais essayée de faire adopter à un chef d’entreprise se présentant, dans mon village, aux élections municipales. En gros, l’idée était de faire union avec les plus capables, qu’ils soient de gauche, de droite, du centre ou apolitiques, pour mener à bien la vie de la commune. Autant vouloir déraciner un baobab à la petite cuiller. Il ne voulut rien entendre, fut battu, mais sur la liste gagnante, assura l’élection de compétents (heureusement) mais aussi d’incompétents ... notoires (malheureusement).
Merci Monsieur René Vendierendonck de nous avoir montré cette bonne étoile en cette période de voeux plus ou moins pieux.
Puissent les états-majors politiques s’inspirer de cette idée qu’au niveau local d’abord, ce sont toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté qui feront avancer les choses.
Puisse Jacques Blanc, dans le Languedoc Roussillon, méditer sur cette attitude courageuse, lui qui s’acoquine déjà avec le FN pour gagner on ne sait quoi et perdre à coup sûr un semblant de vertu républicaine.

mardi 25 décembre 2007

Poser ses valises (2).

J-7 avant les douze coups de minuit qui vont nous faire plonger vers 2008. Avant le décollage, l’heure est à la pause. Ouvrir ses valises et y sortir le linge sale et les photos souvenir, pour mieux la remplir de résolutions bien propres et bien repassées.
Pour chaque jour jusqu’au 31, voici ce que l’on peut trouver dans la petite valoche de Madame Placard.

Linge sale
Les six années de détention d’Ingrid Betancourt qui "fête" aujourd'hui un bien triste 46ème anniversaire. Des jours sans fin pour elle et les siens. Une lettre bouleversante sans que l’on puisse y écrire le post-scriptum d’une prochaine libération. Un (en)jeu politique inextricable. Le pire serait que Carla Bruni en fasse une chanson.

Photo souvenir
Le premier tournoi de double joué à côté de mon fils. Que du bonheur et pour le moment que des victoires.

Résolution
Faire des abdos pour finir plutôt comme Jane Fonda que Jeanne Moreau.




Il y a 10 ans
Jeudi, 25 décembre 1997.
Orange.

Faut-il avoir honte d’offrir des cadeaux (chers) à ses enfants pendant que des centaines de milliers d’autres ne verront même pas le plus petit quartier d’une orange? L’amour se pèse-t-il en francs et se compte-t-il en kilos. Un bateau de pirates à 5OO balles ou 80 kilos d’oranges?
Pour paraphraser un poète, je dirais que le regard de son enfant à Noël est « bleu comme une orange ». Il est incontestable que les publicités à la télé, les copines et les copains d’école donnent à nos petits bouts d’choux des goûts de luxe.
Mais, comme dirait l’autre, Noël n’arrive qu’une fois par an. Nous faisons tous alors des sacrifices et des folies pour la seconde d’éternité qui émerveille leur regard, à sept heures et quart du matin quand, dans la pénombre, près du sapin qui clignote, ils distinguent ces cadeaux apportés par le Père Noël.
Je doute qu’aujourd’hui, le sourire de mes chérubins soit aussi expressif devant un sapin transformé en oranger, même venant d’Irlande.
Rois « Images » des temps modernes, notre étable est un salon chauffé à l’énergie nucléaire, nos sapins synthétiques, et notre âne, notre boeuf et notre agneau ont tous l’encéphalopathie spongiforme. Qu’importe puisque les rires ne sont pas, comme à la télé, préenregistrés.
Demain, quand même, il faut que je pense à mettre dans un gros paquet quelques « vieux » jouets des Noëls précédents pour dessiner d’autres sourires sur le visage d’autres enfants qui ne seront pas obligés de manger leur cadeau à la fin du repas.

lundi 24 décembre 2007

Poser ses valises (1).

J-7 avant les douze coups de minuit qui vont nous faire plonger vers 2008. Avant le décollage, l’heure est à la pause. Ouvrir ses valises et y sortir le linge sale et les photos souvenir, pour mieux la remplir de résolutions bien propres et bien repassées.
Pour chaque jour jusqu’au 31, voici ce que l’on peut trouver dans la petite valoche de Madame Placard.

Linge sale
Les élections de juin 2007. Sarkozy faisait peur, Sarkozy fait peur. Une présidence jet-set, des invités encombrants, des amitiés douteuses, un mépris de banlieues et, entre autre, une façon fort troublante de mettre du religieux dans la République.

Photo souvenir
La Toscane. Le soleil couchant. Une terrasse sur les hauteurs de Montepulciano. Un bar à vin, une bouteille de Nibbiano et des amis formidables.

Résolution
Ne plus regarder TF1. Je sais, ainsi dit ça peut faire Bobo mais ça peut aussi faire du bien.




Il y a 10 ans
Mercredi, 24 décembre 1997.
Je ne vais quand même pas leur faire de cadeaux la veille de Noël.

Pas de joyeux Noël à Netanyahu.
Pas de joyeux Noël à Al Gore.
Pas de joyeux Noël à Le Pen.
Pas de joyeux Noël à Papon.
Pas de joyeux Noël à Milosevic.
Pas de joyeux Noël à Kabila.
Pas de joyeux Noël à Zéroual.
Pas de joyeux Noël à Tapie.
Pas de joyeux Noël à Debré.
Pas de joyeux Noël à Jean-Paul II.
Pas de joyeux Noël à Mégret (Madame et Monsieur).
Pas de joyeux Noël à l’ETA.
Pas de joyeux Noël à Tibéri (Madame et Monsieur).
Pas de joyeux Noël à Bardot.
Pas de joyeux Noël à Gates.
Pas de joyeux Noël à Trichet.
Pas de joyeux Noël à Elkabbach.
Pas de joyeux Noël à Blondel.
Pas de joyeux Noël à Tyson.
et Pas de joyeux Noël au Bon Dieu qui nous a piqué sans prévenir Barbara, James Stewart et Stéphane Grappelli que je prie de bien vouloir m’excuser pour les avoir mis en si fâcheuse et déplaisante compagnie.

dimanche 23 décembre 2007

Donde està Clara Rojas* ?

Mardi dernier, à 19H36, les radios interrompaient brièvement leurs programmes pour annoncer la probable libération de trois otages détenus par les FARC en Colombie. Ingrid Betancourt ne faisait pas partie du groupe. Par contre Clara Rojas, son attachée parlementaire était annoncée comme partante, accompagnée de son fils conçu en captivité et d’une autre femme.
Depuis, rien de neuf. * Où se trouve Clara Rojas ?
Dans le journal Le Monde daté samedi, pas de nouvelles. Pas une ligne. Le Monde porte-t-il encore bien son nom ?
François Fillon voudrait bien exister. Caché à l’ombre du bonzaï président, il s’est fendu d’une déclaration pour le moins troublante. Selon lui, l’état français serait prêt à accueillir les soldats des FARC en échange de la libération des otages et en particulier Ingrid Betancourt.
Quand on sait que la France est revenue sur sa parole en acceptant de livrer à l’Italie, quelques anciens membres des Brigades Rouges, quelle est la valeur de cette déclaration si ce n’est se faire mousser à court terme ?
Monsieur Fillon, si vous voulez revoir Clara et Ingrid, taisez-vous !



Il y a 10 ans
Mardi, 23 décembre 1997.
Ne faites pas de beaux rêves Monsieur Clinton.



Dernier pétale arraché
de la tige
Dernière tige arrachée
des racines
Dernière racine arrachée
de la terre
Dernière terre arrachée
à l’univers.


Poème japonais



Ces quelques lignes pour ne jamais oublier qu’aucun homme ne sera plus fort que la planète. Votre politique de l’environnement n’est pas aussi blanche que votre maison.

Pas de salutations.

Madame Placard.

samedi 22 décembre 2007

Speed dating.

Dans les couloirs des entreprises, à côté des machines à café, à la pause clope au bas de l’immeuble par moins quatre degré, les pronostics vont bon train. A quand la prochaine ? Nicolas – Carla, jusqu’à quand ?
Pour certains, la divine idylle ne durera pas plus loin que la fin des vacances scolaires –zone Paris- en février 2008. Personnellement, je miserais sur la fin juin. J’ai du mal à imaginer Sarko en maillot et Bruni en bikini.
Notre président éconduit par les mères de ses enfants, serait aujourd’hui tombé dans une frénésie de conquêtes. Comme une revanche sur la nature qui l’a fait petit et râblé, il se ferait un point d’honneur à séduire les plus belles et à le faire savoir.
A l’heure des conquêtes express, de la séduction sur le web, des rencontres minutées dans les bars spécialisés pour trouver l’âme sœur, Sarko entre ainsi dans cette nouvelle danse du ventre. Il se met au diapason d’un monde qui le fait rêver. Celui du show-biz clinquant, où tout se fait, tout se montre et tout s’échange.
Speedy Sarko qui va vite partout, même en amour, finira par agacer cette France en fait plutôt traditionnelle. Si ces excès de frivolité ne s’accompagnent pas d’un redressement du pouvoir d’achat, la prochaine « Miss » Sarkozy va cristalliser toutes les rancoeurs.

*Rencontre express





Il y a 10 ans
Lundi, 22 décembre 1997.
Cher Lionel,

Il n’y a pas de raison pour que seul Philippe Seguin, ait le droit à un petit cours de politologie « made in » placardland.
« De l’usage du symbole » pourrait être le thème de notre causerie du jour. Buvons donc un p’tit blanc pour nous mettre en bouche et puis allons-y. 1997 est, je l’imagine, pour toi, une année exceptionnelle, un cru inespéré, un peu comme si après une dégelée phénoménale, deux ans avant, un viticulteur béni des dieux réussissait à sortir le nectar parfait de ses tonneaux. Le bistrotier de la rue de Solferino peut dire merci au bougnat de l’Elysée.
Les carreaux ont changé de nappe le 1er juin et je n’étais pas la première à m’en plaindre.
Car au niveau des femmes tu as tenu parole, ce qui était, dans une certaine mesure, aussi le cas avec Juppé et ses Jupettes. Mais force est de constater que ton équipe a plutôt le niveau première division alors que les nanas d’Alain fleuraient bon l’amateurisme.
Mais comme le propos d’aujourd’hui n’est pas de te cirer les pompes, j’irai droit au but.
Par delà les idées et les projets que tu as défendus et proposés au peuple français, je pense qu’il aurait été bon, sans démagogie, de tenter de réunir ce peuple qui souffre manifestement de bougeotte électorale chronique.
Un coup à tribord, un coup à bâbord est une forme de navigation qui ne déplait pas à nos concitoyens. Faut se souvenir que la campagne de Chirac pour les présidentielles avait ce fumet tentant de la social-démocratie.
C’est pour cela que le premier projet de loi qui aurait dû être rediscuté à l’Assemblée Nationale, devait être celui sur l’exclusion. Torpillé en plein vol le 21 avril par la bourde de Chirac et de ses très mauvais conseillers en communication, cette loi aurait eu le mérite de souder les français sans calcul et sans arrière-pensée.
Certains intellos de gauche trouveront cette idée machiavélique, démagogique ou idiote et me feront mentir en me montrant par A+B que tes sondages de popularité sont au beau fixe depuis six mois, mais tant pis, je n’en démordrai pas.
La loi Debré devait être abrogée, mais pour cela tu avais bien le temps. Juste le temps qu’il faut pour redonner le goût de la politique à des millions d’électeurs qui s’abstiennent.
En ce qui concerne les trente cinq heures on en recausera quand j’en saurai un peu plus sur tes intentions pratiques.
Je sais bien que tu n’es « que » Premier Ministre, et dans la mesure où le Jacquot ne sait plus où il habite, il est tentant de se dire qu’il y a une place à prendre.
Mais attention, Cher Lionel, ne trace pas ton sillon au gré du vent et des oiseaux, aussi utiles soient-ils, qui viennent roucouler à tes oreilles.



Madame Placard


P.S. Comme pour Philippe, pas de fausse facture entre nous. Tout cela est gratuit, ce qui ne t’empêche pas d’envoyer une copie de la lettre à Henri dans les Landes.

vendredi 21 décembre 2007

Le jour le plus court.

Huit heures et seize minutes de soleil. Pas de quoi traîner. En bref donc :
Sarkozy fait chanoine d’honneur de Saint-Jean-de-Latran par le Pape Benoit XVI. Après Disneyland Paris, notre président est allé au Vatican en compagnie de Jean-Marie Bigard. Chercher l’erreur. Dans son discours le nouveau petit capuchonné a rappelé les racines catholiques de notre pays. Il n’y a pas si longtemps, Sarkozy voulait réformer la loi de 1905 sur la laïcité. A force d’adapter son discours et ses idées à son interlocuteur on peut s’attendre au pire.
Bolufer a filé sa démission du poste de directeur de cabinet de Christine Boutin. Bon débarras. L’histoire n’est pas terminée puisque le profiteur ne souhaite pas quitter son appartement.
A partir de demain les jours rallongent, pas aussi vite que les nez de ces grands menteurs.




Il y a 10 ans
Dimanche, 21 décembre 1997.
Ne nous remettez pas ça SVP.

La mode est aux bilans quand arrivent Noël et le jour de l’an. Sous prétexte de faire différent, j’aurais pu éviter cet exercice de style convenu et en aucun cas tourné vers l’avenir, puisque son principe même, consiste à regarder dans le rétro et à se souvenir.
Disons que sans faire du neuf, je vous propose d’éclairer 1998, à la lumière de 1997. Un seul objectif, ne pas refaire ou ne pas subir les mêmes conneries. Car la vie est aussi faite de petits désagréments qui vous gâchent une journée aussi efficacement qu’une averse soudaine en sortant de chez le coiffeur.

Les Spicegirls et les Boys Band.
Les mannequins anorexiques.
Le tunnel de l’Alma.
Jean-Pierre Foucault.
La cantine du boulot.
Les Tamagotchis.
La pub « Mon Chéri ».
Les Voici, Gala, VSD, Ici Paris et autres torchons.
Michael Schumacher.
Le dernier Rohmer.
Mes fautes d’orthographe.
S’endormir au bout de trois pages de lecture.
Le foot à la télé commenté par Thierry Roland.
Le mal de dos.
Le frigo vide.
Le web à toutes les sauces.
Les endives cuites, même avec de la sauce.
Les fauteuils toujours aussi peu confortables des théâtres.
L’inspecteur Derrick.
Les téléphones mobiles au volant.

...

A compléter vous-même.

jeudi 20 décembre 2007

Jeux sans frontières.

C’est ce soir à minuit que les frontières de l’Europe vont s’étendre de Brest (Finistère) à Brest (frontière entre la pologne et la biélorussie). C’est maintenant 24 pays et 400 millions d’habitants qui auront la liberté de circuler dans le nouvel espace Schengen.
Certaines personnes craignent le retour des migrations non maîtrisées. Déjà lors de la signature des premiers accords, des voix s’élevait pour brandir la menace de l’invasion de, populations non voulues.
Vive l’Europe et pourquoi pas relancer l’idée d’un méga Jeux sans frontière comme au bon vieux temps des 70’s avec Guy Lux et Simone Garnier.



Il y a 10 ans
Samedi, 20 décembre 1997.
Règles du jeu.

Ça fait mal au ventre, ça file des maux de tête, ça revient tous les mois et ça a toujours l’air de surprendre nos mecs. Ce sont les règles, les ragnagnas comme on dit. Il paraît que ça nous rend de mauvaise humeur.
Y’a un peu de vrai car, tout compte fait, c’est toujours aux nanas de gérer la contraception du couple.
J’ai appris deux choses cette semaine. La première, que la pilule était en vente libre en France depuis seulement trente ans. La deuxième, que la publicité sur toute forme de contraceptif, excepté le préservatif depuis le SIDA, était interdite dans notre pays d’après une loi de 1920.
Force est de constater que le pays est plus puritain et macho qu’on ne le croit. Ne pas faire de la pub pour une pilule, un stérilet, un spermicide ou un diaphragme alors qu’on nous vante à longueur de prime time les mérites de serviettes périodiques pour des femmes qui ont des règles bleues, c’est scandaleux. Nous ne sommes pas des Stroumpfettes que je sache.
L’amour est un jeu, un jeu de société parfois dangereux surtout pour celles qui n’en connaissent pas les règles. Beaucoup de jeunes filles mais aussi beaucoup de femmes manquent cruellement d’informations et de conseils sur leur vie sexuelle. Toutes ne vont pas régulièrement chez un gynéco, toutes n’osent pas encore aller dans les centres de planning familial.
Nous en sommes encore au Moyen-Âge dans certaines régions ou quartiers.
Faut-il que Lucien Neuwirth qui avait, contre vents et marées, fait voter la loi autorisant la pilule contraceptive, remonte au créneau?
Qu’attendent donc nos fortes femmes du gouvernement Jospin pour faire sauter ce verrou de chasteté et autoriser déjà l’information dans tous les collèges et lycées de France?

Merde, soyons quand même plus progressistes que les Polonais qui viennent d’interdir l’avortement.
Parler de l’acte d’amour c’est aussi parler d’amour. Et ceux qui pensent que parler de ces choses-là c’est inciter à la débauche ne m’intéressent pas. Ils n’ont qu’à aller voir ailleurs si j’y couche.

mercredi 19 décembre 2007

Caste.

Monsieur Bolufer ne devrait pas être un personnage inconnu pour vous puisque le 14 juin 2007 je vous avais fait part de sa nomination au poste de directeur de cabinet de Christine Boutin au Ministère du Logement.
Un monsieur qui se révélait déjà fort peu recommandable. Voilà ce j’écrivait à l’époque : « Ce monsieur Bolufer est un catholique intégriste farouchement anti-IVG et anti-homos. Voilà, en tout cas, un ardent disciple du Seigneur qui a trouvé de quoi se loger. Bolufer a fréquenté assidûment les allées et contre-allées du pouvoir depuis 1979, année où il a rejoint Jacques Chirac à la Mairie de Paris. Proche des thèses d’un certain Jean Ousset, pro pétainiste et Maurrassien, Bolufer est aussi, selon Charlie Hebdo, l’un des fondateurs du mouvement « Laissez-les vivre » du professeur Lejeune. »
C’est assez drôle de relire cette petite phrase sur celui qui avait trouvé à se loger. Je ne pensais pas si bien dire. Le Canard enchaîné révèle dans son édition d’aujourd’hui que Jean-Paul Bolufer occupe depuis 1981, quand il était directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, un appartement municipal de 190 m² dans le quartier de Port-Royal avec vue sur la chapelle du Val de Grâce au prix de 6.30€ le m² au lieu des 20 ou 30e habituellement pratiqués dans le coin. A l’heure où la crise du logement est aiguë, que les SDF meurent de froid sous les ponts, que Don Quichotte et ses amis ne peuvent plus planter de tentes alors qu’un dictateur libyen a eu tous les mètres carrés nécessaires pour dresser la sienne, cette HLUM (habitation à loyer ultra modéré) fait tâche.
D’autant plus que le 16 novembre sur France Culture, le maître des lieux avait osé dire « «Aujourd'hui, se trouvent dans le parc HLM des gens qui ne devraient pas y être, et se trouvent dans la rue, dans des campings, des gens qui devraient y être (...) Je considère que c'est un véritable scandale».
Le plus grave c’est que le principal intéressé et d’autres parlementaires ne s’en offusquent pas. La caste des commis de l’état est bien au dessus de ces contingences bassement matérielles. Martin Hirsch, a contrario, demande à ce monsieur une démission immédiate, un déménagement immédiat et le remboursement des sommes ou leur versement à une association.
Jean-Frédéric Poisson, suppléant de Christine Boutin, priait Martin Hirsch de se mêler de ses affaires tandis que François Goulard, député du Morbihan, trouvait la situation « indéfendable ».
Quand, ce matin, dans Le Parisien, vous avez pu lire le reportage sur la nuit passée par deux journalistes dans la peau de SDF, vous avez des frissons dans le dos.
Et pendant ce temps là, dans le Vème arrondissement, Mr Bolufer avait 190m² pour ses doigts de pieds en éventail.




Il y a 10 ans
Vendredi, 19 décembre 1997.
T.A.B.

Cher Philippe,

« Tu Abanbonnes Balladur ». Je sais bien que je ne suis rien sur l’échiquier politique de notre pays, sinon une voix parmi des millions d’autres (ce qui, en fait, m’autorise Cher Monsieur Seguin, à vous glisser ce petit conseil familier à l’oreille).
« Tu Abanbonnes Balladur ». Après t’être définitivement débarrassé de la mauvaise graine du FN (en actes et non plus en paroles, sans dec!), débarrasse-toi de la mauvaise graisse du R(PR). Ce n’est pas le ventre mou des Balladuriens qui va redonner du tonus musculaire et des abdominaux en tablettes de chocolat à ton Parti. D’ailleurs, en passant, un peu d’abdos fessiers ne te feraient pas de mal.
Pour en revenir à votre Louis XVIII du gaullisme, son show d’hier au Bataclan a dû foutre un sacré barouf au cimetière de Colombey. Son thé dansant pour troisième âge animé par Philippe Bouvard avait l’air, pour le peu que j’en ai vu, nul à chier.
Balladur est grotesque quand il monte sur les tables. Balladur est grotesque quand il prend le métro ou le bus. Balladur est grotesque quand il parle avec les gens de la rue. Balladur est grotesque quand il écrit des livres sur les valeurs de la France et l’avenir du pays. Balladur est grotesque dans une salle de spectacle quand il arrive sur scène comme une star. Pourquoi pas Casimir comme Président de la République et le gloubiboulga en plat national?
Balladur est « gros-balement » grotesque et ridicule. Et quand il était Premier Ministre c’était pire, mais personne n’osait le lui dire. Quelle triste période où on le voyait avancer d’un pas pour mieux reculer de deux. Il plaît peut-être aux mamies du 16ème arrondissement de Paris, mais est-ce que l’on gouverne la France avec et pour les mamies de l’avenue Mozart ou de la Place Victor Hugo? Les quelques jeunes nostalgiques d’une monarchie pépéro-bourgeoise brandissant leurs pancartes T.A.B. (Tous Avec Balla) ne changent rien à l’affaire. La seule chose dont je sais gré à Ballamou c’est d’avoir planqué Tibéri dans un coin. Parce que lui, il fait vraiment désordre dans votre galaxie déjà encombrée par des casseroles grosses comme des soleils.
Un dernier petit conseil gratuit, Cher Philippe, sois toi-même, n’essaye pas de ressembler à quelqu’un d’autre pour rassembler. Y’a une chanson de Souchon qui dit « On n’peut pas aimer tous les gens, on peut pas être gentil tout le temps ».
« Tu Abanbonnes Balladur ». C’était, Cher Philippe, mon petit coup de pouce stratégique du jour. Je te prie de bien vouloir accepter mes excuses pour cet excès de familiarité et pour avoir pris un peu de ton temps.

Madame Placard


P.S. Pour les honoraires, pas de fausse facture entre nous. C’est gratuit.

mardi 18 décembre 2007

Divine idylle?

Love story ou storytelling. Le coup de foudre de la chanteuse et du président est-il le fait de la magie de ses histoires que l’on ne voit que dans les films avec Marylin Monroe ou Julia Roberts ? Ou, au contraire d’une savante mise en scène d’un monsieur qui rêve sa vie et qui la fait écrire par ses conseillers en communication ?
Depuis quelques temps (et la robe en satin de Cécilia le jour de l’investiture), la vie des premières dames de France a pris le reflet des strass, la brillance des couvertures de magazine et la couleur de la jet set (si tant est d’ailleurs qu’elle en ait une). Le temps de Germaine Coty ou tante Yvonne nous parait daté de plus d’un siècle. Anne-Aymone, Danielle ou Bernadette n’ont pas fait grand-chose pour faire de l’Elysée, la boite à la mode. Seule peut-être Claude Pompidou avait mis du glamour dans les hautes sphères de la présidence. Il n’était parait-il pas rare de voir monsieur et madame descendre à Saint Tropez au volant d’une Porsche 911.

A suivre




Il y a 10 ans
Jeudi, 18 décembre 1997.
Une ligne.

Ça suffit pour dire:

Emmanuelli ne mérite aucune grâce fut-ce celle de Chirac.

Seillière, qui parle comme Calvet, élu dictateur du CNPF avec 82% des voix.

Le FN s’est mêlé de vente d’armes aux Tchétchènes en 1996.

Kabila empêche encore la mission d’enquête de l’ONU de faire son travail.

Dassault peut dire merci au VRP Chirac: 30 Mirages vendus aux Emirats.

Le Pen, pour son nouveau « détail » mériterait qu’on lui coupe la langue.

Les militaires français doivent aller témoigner à La Haye au TPI.

La Bourse va mieux que les salaires depuis un an avec 32% de progression.

Papon joue les victimes et les amnésiques jusqu’à l’écœurement.

Il neigeait, j’ai donc lu « La bataille » dans les transports en commun.

J’irai bien voir le beau Pierce Brosnan dans le dernier James Bond.

lundi 17 décembre 2007

Chaussure à son pied.

Il est très fort ce Nico. Pas de répit pour une communication orchestrée de main de maître. La semaine libyenne et son goût de rance est oubliée. Le goût sucré de la nouvelle idylle du président avec l’ex-mannequin et actuelle chanteuse, Carla Bruni, fait passer la pilule. Ça nous fait une belle histoire de noël. Les magazines people vont prendre le relais des magazines d’information.
Mister Sarkozy veut vraiment devenir le JF Kennedy français.
Le président aurait donc trouvé chaussure à son pied, ça doit faire une belle jambe aux salariés de l’usine Jourdan. Le tribunal de commerce de Romans-sur-Isère (Drôme) a placé lundi en liquidation judiciaire le fabriquant de chaussures de luxe, entraînant le licenciement de ses 197 salariés. Cela intervient après le retrait de l'Américain Omniscent, seul repreneur potentiel après le renoncement en novembre dernier du fabricant Repetto.
Joyeux Noël.


Il y a 10 ans
Mercredi, 17 décembre 1997.
Lyayeda, Chéraga et Khémis-Miliana.

Trente et une personnes massacrées la semaine dernière en Algérie.
Zéroual refuse toute commission d’enquête extérieure.
Zéroual refuse d’ouvrir les yeux sur sa propre incompétence.
Trente et un regards qui ne hantent même pas ses cauchemars.

dimanche 16 décembre 2007

Sans compter.

Pas loin des derniers cents mètres si je ne m’abuse. En recomptant les jours, on y est. Deux-cent soixante six jours depuis le 25 mars 2007 et la première chronique intitulée « C’est ma tournée ».
Petit vertige avant d’entamer une dernière ligne droite.
Et s’il n’y avait pas eu Sarkozy qui a été directement ou indirectement le « héros » de soixante-trois chroniques, elle aurait l’air fine Madame Placard à se creuser la tête chaque jour pour trouver des poux dans celle des autres.
Alors pour la seule et unique fois sans doute : « Merci Nicolas ! »



PS : Si Nicolas nous ramène Ingrid Betancourt alors se sera deux fois merci.




Il y a 10 ans.
Mardi, 16 décembre 1997.
Un « R » louche.

Ça swingue dans la chaumière RPR. D’abord Seguin qui veut donner un nouveau tempo au mouvement, en rajeunissant et féminisant les prétendants aux prochaines élections. Ensuite la victoire de deux candidats du parti gaulliste le week-end dernier lors de législatives partielles. Sans compter les baroudeurs RPR, rescapés de la dissolution, qui bataillent ferme dans l’hémicycle contre la loi Chevènement sur l’immigration.
Tout irait donc au mieux dans le meilleur des mondes, au royaume de King Philippe.
Mais grattons un peu, non pas la mandoline pour une roucoulade endormeuse, mais la surface de ce nouveau moral plaqué or.
En retard d’une guerre par rapport aux socialistes, les dix-sept pseudos têtes de listes féminines du mouvement font une jolie photo à la Une de la presse, mais leur proportion par rapport au nombre total de candidats du RPR est ridicule.
Ce qu’oublient d’avouer les cadors du parti de Seguin c’est que François Guillaume, vainqueur dimanche dernier, a dû marcher du pied extrême droit dans la merde pour l’emporter. Ses concessions au candidat FN et ses propos racistes envers les Turcs et les Arabes sont passés sous silence par l’état-major. Un silence, qui après cette partition électorale lugubre et lepéniste, est encore du « Le Pen ».
La bataille autour du dossier de l’immigration est, je le répète, grotesque. Si chacun, à droite comme à gauche, mettait un peu de civisme et de logique dans ses pensées, en oubliant, sur ce sujet, une quelconque échéance électorale, les braises FN sur lesquelles Chevènement et Debré soufflent à qui mieux mieux seraient éteintes depuis belle lurette.
Pour faire dans l’électrochoc rénovateur, Philippe Seguin a décidé de débaptiser le RPR pour l’appeler tout simplement « R » comme Rassemblement. Serait-ce pour mieux avaler l’UDF qui se cherche encore un leader? Ou pour ratisser large à droite de la droite? Je vous laisse juge.
En tout cas, en matière de rassemblement il y en a deux qui n’ont pas perdu le nord. Sarkozy qui fait payer 65F l’entrée de ses réunions publiques et Madelin qui organise un repas à 250F le couvert. Plus cher qu’une place de cinéma et l’équivalent de presque un repas par jour pendant deux mois au Restos du cœur, ces deux gugusses nous prennent vraiment pour des gogos.

samedi 15 décembre 2007

Débuts de roman.

Sur la quatrième de couverture d’un livre, les quelques phrases choisies sont là pour nous donner envie d’acheter. Font-elles toujours bien leur boulot ?

En voici quelques unes qui ont la particularité de n’être que des débuts sans fin.


Mon père m’a souris trois fois.
Quand je suis née, un sourire de fierté.
Quand je suis partie de la maison, un sourire de soulagement.
Quand j’ai tenté de le tuer, un sourire de mépris...


Le cyprès ralentit son oscillation. Les secondes semblent des minutes. Jean-René relit encore et encore un passage de « Narcisse et Goldmund ». La Toscane est-il le meilleur endroit pour se visiter soi-même ?


Trop de hard rock. Overdose d’ACDC, de bière et de mauvais shit. Les matins n’existent plus quand on se lève à l’heure de Derrick. Il fallait faire quelque chose. La première serait d’acheter un disque de Mozart. Concerto pour clarinette. Karl Böhm et son orchestre de Vienne ça doit bien être le même trip qu’Angus Young et ses potes à l’Apollo Theater de Glasgow ?


Tu as laissé le lait monter
Et je me suis brûlée le cœur.
L’oiseau s’est envolé
Et le facteur est mort.


A vous de choisir.




Il y a 10 ans
Lundi, 15 décembre 1997.
Treize à table.

« Aujourd’hui, on n’a plus le droit,
ni d’avoir faim, ni d’avoir froid... »

Putain treize ans, c’est en 1985 que Coluche avait lancé son idée de Restos du cœur. A l’époque, chez nous, pays de la bonne bouffe et des repas pantagruéliques de Noël, des centaines de milliers de personnes étaient obligées de faire les poubelles pour se nourrir et nourrir leurs familles. Depuis rien n’a changé. Il y a de plus en plus de pauvres, de laissés pour compte, d’oubliés. Heureusement il y a les Restos du cœur et leurs soixante et un millions de repas servis de décembre à mars. Paradoxalement, le vœu de tous les bénévoles, connus et inconnus, est que disparaissent au plus vite ces Restos et Relais du cœur. Notre société aurait alors retrouvé un visage humain.
Ne rêvons pas trop et donnons du temps ou de l’argent, puisque l’Etat traîne les pieds pour aider les âmes et les ventres en détresse.

Un numéro de téléphone: 0 803 0 10 000
Une adresse: Les Restaurants du Cœur 41 964 BLOIS
ou 8 rue d’Athènes 75 009 PARIS
Un exemple: 280 francs c’est un repas quotidien pendant deux mois.

« ... Terminé le chacun pour soi
quand je pense à moi je pense à toi. »

vendredi 14 décembre 2007

Maestros.

Vendredi, 14 décembre 2007.
Maestros.

Quand un maître du cinéma rend hommage à un autre maître on ne peut qu’être subjuguée.
Je vous conseille de vous connecter via ce lien à un petit bijou signé Martin Scorsese (Taxi Driver / Raging Bull / Les Affranchis / Aviator ...). Dans ce film publicitaire pour une marque d’alcool catalane, il s’inspire d’un scénario inachevé d’Alfred Hitchcock.
Un hommage parfait dans son casting, son montage, son décor, sa musique. On se croirait dans une version inédite de « L’homme qui en savait trop ».
Et le meilleur est pour la fin.
Mais là, chuuuut !

http://www.scorsesefilmfreixenet.com/video_eng.htm




Il y a 10 ans
Dimanche, 14 décembre 1997.
A cent lieues.

Camp de base 265.
Deux cent soixante cinquième chronique comme je le pense. Le 25 mars de cette année, j’étais à cent lieues de penser que j’atteindrais un jour ce camp de base à cent jours du sommet. J’y suis j’y reste ou dois-je continuer cette marche lente dans un monde où l’oxygène se raréfie?
D’un côté le travail de tous les jours, les enfants, la vie en quelque sorte qui essayent de me détourner, faute de temps et de concentration, de mon sacerdoce de scribouillarde au quotidien.
Tout compte fait, la vue n’est pas trop moche à deux cent soixante cinq chroniques d’altitude. Mais cette altitude rime de plus en plus avec solitude. Mon mari me fait la tronche. Me voir taper sur cet ordinateur portable le met hors de lui. C’est bien simple, je ne lui fais plus relire mes petits textes chaque jour, je sens qu’il pourrait être désagréable.
A demain peut-être...

Camp de base 265.
Fin du message.

jeudi 13 décembre 2007

L'île longue.

Ce soir, sept juges professionnels ont répondu « oui, à la majorité » aux trente-six questions relatives à la culpabilité d’Yvan Colonna. Il est donc condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du préfet Claude Erignac.
Au bout d’une cavale et d’une procédure sans fin, c’est donc presque dix ans après le meurtre en pleine rue du préfet de corse (6 février 1998) que le dernier membre du commando, celui qui, si l’on en croit le verdict, a tenu l’arme, a été enfin jugé et condamné.
Entre dénonciation puis rétractation des complices, le procès laisse des zones d’ombre. Un procès en appel est prévu dans l’année qui vient.
De quoi prolonger encore le supplice pour Madame Erignac et ses enfants. De quoi aviver les rancœurs de la famille Colonna.
Il me parait étrange que les media, lors de ce procès, aient, à de maintes reprises utilisé les mots de « berger de Cargèse » pour nommer Yvan Colonna. Une forme de surnom amical et écologique, loin de l’acte criminel pour lequel il était jugé.
L’aspect politique du meurtre est-il d’ailleurs le bon ? C’est ce que certains indépendantistes « fréquentables » voudraient nous faire croire. J’opterais plutôt pour un pur crime crapuleux, lié aux basses œuvres de bandes organisées dans le racket et le trafic de drogue.
Cette île corse qui ressemble à un poing brandi surmonté d’un doigt accusateur devrait faire sa révolution au lieu de toujours montrer « l’autre », qu’il soit immigré ou français, en bouc émissaire.
Il est grand temps que la population (et non le peuple) corse fasse la révolution citoyenne, celle du droit et du respect de la République.
A partir d’aujourd’hui, pour Madame Erignac, le temps s’écoulera toujours plus lentement sur cette île longue comme un nuage noir.




Il y a 10 ans
Samedi, 13 décembre 1997.
Permis de polluer.

Derrière l’écran de fumette du joint français d’avant-hier, se cachait en fait un écran de fumée hallucinogène mis en place par les américains lors du sommet écolo de Kyoto.
Les Etats-Unis ont, soi-disant fait des concessions en s’obligeant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% alors qu’ils réclamaient le statu quo au début des négociations.
Une victoire qui a le goût de la victoire, la forme de la victoire mais qui n’est pas une victoire. Madame Voynet et les autres vrais défenseurs de notre planète vont avoir de plus en plus de mal à manger bio. En effet, la réduction promise par les américains, plus grands pollueurs de la planète, est fictive. Conformément aux souhaits des gros cons de sénateurs américains et aux lobbies industriels (gros cons eux aussi), les Etats-Unis pourront racheter à des pays pauvres et peu polluants le droit de polluer tout leur saoul.
Un peu comme, il n’y a pas si longtemps, quand un gentilhomme plein aux as pouvait vendre à un pauvre pouilleux de paysan son obligation d’aller à la guerre. Il n’allait pas se faire tuer et envoyait un autre à la boucherie.
Le pire dans cette situation c’est que les pays pauvres auront toujours besoin de la manne des pays riches pour grandir.
Le ver est dans la pomme, tant que les Etats-Unis produiront des richesses à grands coups de gaz polluants.
Droit de salir, droit de souiller, droit de chier partout sous prétexte que vous êtes les plus riches du globe, j’espère Monsieur Bill Clinton que vous pleurez de honte chaque soir en vous regardant dans la glace. D’ailleurs, restez crado, à l’image de vos usines, ne prenez même pas la peine de vous laver les dents. Vous pouvez puer du bec ou refouler de la glotte, je n’ai nullement l’intention de vous embrasser sur la bouche.

mercredi 12 décembre 2007

Leurres.

De l’hôtel Marigny dans le centre de Paris à l’île de Bali en Indonésie, ça leurre à tout va.
Le bédouin libyen aurait signé pour 10 milliards d’euros de contrats. C’est d’ailleurs la seule et unique raison de sa venue selon Sarko et ses boys. Mais après enquête (Le Monde et Libération), la « fabuleuse » addition du VRP de L’Elysée s’est réduite à une peau de chagrin. Les seuls contrats réellement signé seraient ceux concernant la remise en état de 17 Mirages, le tout pour 120 millions d’euros. On peut y ajouter les trois contrats d’Areva concernant la vente d’équipements pour améliorer le réseau électrique libyen : total 300 millions d’euros. Un total acté de 420 millions d’euros, soit 4% de la somme annoncée au départ. A ce compte là, en tant que chef d’entreprise, je le vire ce VRP. De quoi se poser la question de la validité des 20 milliards soi-disant ramenés de Chine.
A Bali, des centaines de scientifiques et des ministres de tous pays, sont venus défendre les intérêts de la planète terre. Y participent le GIEC et Al Gore, récemment Nobel de la Paix pour leur travaux sur l’écologie.
Dans la mesure où les Etats-Unis ne s’engageront jamais sur un objectif chiffré de réduction des gaz à effet de serre, cette rencontre dans l’un des plus beaux sites du monde n’aura servi à rien.
Sinon à nous faire comprendre que les puissants sont toujours à leurre.




Il y a 10 ans
Vendredi, 12 décembre 1997.
T’en as une bonne?

« - C’est l’histoire d’un terroriste pas comme les autres qui a demandé asile politique dans une « ambassade » très particulière à Paris.
Alors tu vois le mec il arrive un matin en face de la Nonciature à Paris; La Nonciature, mon gars, c’est comme qui dirait l’ambassade du Vatican à Paris. Et qui dit ambassade, dit territoire du pays en question, donc le gars il dit au portier une fois rentré: « Maintenant c’est bien simple, je ne sortirai que si c’est le Pape qui le demande ». Comme c’est Sa Sainteté le taulier du bouclard, il est peinard le type. Va-t-en réveiller Jean-Paul pour lui dire qu’un gugusse réclame une lettre signée de sa main pour qu’il se rende à la police. Parce que, ce que je ne t’ai pas dit c’est que le mec est condamné à huit mois de prison. Donc c’est un délinquant en fuite. Alors tu vois Popaul lui signer une décharge? Ça paraît impossible. Sauf que, et c’est là que c’est drôle, le gars qui demande l’asile du Vatican c’est un toubib. Pas celui qui aurait raté une intervention chirurgicale décisive pour la santé d’un Rabbin ou d’un Iman haut placé. Là, on pourrait le comprendre. Mais non. Le docteur s’appelle Xavier Dor, chef de file des militants antiavortements. Du coup, le type se sent protégé puisque c’est le Pape lui-même qui a interdit l’avortement. Alors tu l’imagines le docteur, tout seul, se rongeant les ongles en grignotant des hosties, attendant que la main du pontife ne tremble plus pour lui sauver la mise. Peut-être même qu’il est angoissé à l’idée de voir le GIGN intervenir pour le déloger à coups de bottes dans les fesses, voire même de commettre l’irréparable bavure façon Human Bomb.
Alors il a les jetons le défenseur des fœtus. Pour peu que, pour lui faire une blague, les flics se déguisent en embryons pour venir l’arrêter, ça ferait un sacré Halloween.
Terroriste des hôpitaux, casseur de maternité, Xavier Dor ... ne dort plus.
Elle est pas mal, non, comme histoire?
- Dis-donc, t’en as pas une autre plus marrante, parce que là, franchement, ton truc genre « Mon toubib chez les curés », ce n’est pas à se taper le cul par terre.
- T’es drôle toi, comme si c’était facile de renouveler le genre.
- Je ne sais pas moi, on pourrait imaginer la même chose avec un mec qui a cambriolé une banque et qui demande asile politique à la Suisse ou un dealer qui se réfugie à l’ambassade de Colombie ou encore un vendeur de mines antipersonnel pris en flag qui voudrait se planquer dans l’ambassade des Etats-Unis.
- Je sais que je n’ai pas le talent de Carlos pour raconter les histoires.
- Blague à part, tu sais que son procès s’ouvre aujourd’hui devant les assises de Paris?
- Arrête tes conneries; Au fait il est le seul à la barre ou ses complices ont aussi été pris par la police?
- Y’a tout le monde: Sim, Montagné et surtout Castelli, le véritable cerveau de la bande.
- D’après toi ils vont en prendre pour combien? Perpette?
- Plus, avec toutes les conneries qu’ils ont pu dire en prime-time ce serait mérité.
- Au fait, sans déconner t’en aurais pas une autre, une bonne, une à mourir de rire?

mardi 11 décembre 2007

Profond.

Le jeu du « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » que se livrent Nicolas et Muammar est risible, déprimant et vulgaire. Et devant tant de vulgarité, il me prend l’envie d’en rajouter une couche.
- Je te tiens par les couilles oui !
- Et comment j’te l’ai mis profond avec les infirmières !
- Et si tu ne me prends pas des Rafales, c’est moi qui vais t’en mettre une de rafale !
- Fais pas chier, fais moi d’abord visiter le Parlement, Versailles et le cimetière de De Gaulle et apprès on causera.
- On causera que dalle mon salaud tant que tu n’auras pas signé pour 10 milliards de contrats.
- Mais je vais te les signer de contrats à la noix. Mais pour le paiement c’est dans vingt ans et seulement à partir de la fin du mois.
- La dessus tu fermes ta gueule mais sur les droits de l’homme tu dis ce que tu veux, je m’en tamponne.
- Dis donc en passant tu pourrais pas me décorer d’un petit truc ?
- Et pis quoi encore ?
- Je ne sais pas moi. Chevalier des arts et lettres, c’est que j’ai écrit des bouquins.
- Et mon cul c’est du poulet ?
- D’accord, pour la médaille j’oublie, mais si tu pouvais me faire péter une petite chasse en forêt ce ne serait pas de refus, c’est que j’ai une furieuse envie de me dégourdir la gâchette.
- Qu’est-ce que tu entends par là.
- La même chose que toi gros dégoûtant*

Pardon a toutes les lectrices et à tous les lecteurs pour m’être travestie pendant quelques minutes en « Bigarde » au Stade de France, mais, putain, que ça m’a fait du bien.


*Merci à Coluche




Il y a 10 ans
Jeudi, 11 décembre 1997.
T’en as d’la bonne?

Ce matin, j’ai regardé dans ma boîte aux lettres pour voir si le Circ
(Collectif d’information et de recherche cannabique), m’avait envoyé un petit joint par la Poste. Rien, que des prospectus, même pas un vieux ticket de métro pour commencer le cône qui fait rire bête.
Les députés français ont été plus chanceux que moi, puisqu’ils ont reçu chacun un petit courrier avec lettre et joint « roulé main ». Il paraît que les députés se sont mis ... en pétard (celle-là, je ne pouvais pas la laisser passer). Tollé général sur tous les bancs, qu’ils soient de gauche ou de droite. Personne pour gueuler sur le fait qu’il n’y en avait pas assez. Les représentants du peuple ont avoué qu’ils n’en avaient jamais fumé de leur vie. Sont-ce donc de vrais représentants du peuple sachant que des centaines de milliers de personnes fument des joints en France?
C’est peut-être pour ça qu’on est différent en fin de compte.
Entre parenthèses, dommage pour Dominique Voynet, au boulot à Kyoto, qui a été la seule à avouer en avoir déjà consommé. J’espère qu’elle aura téléphoné à ses potes du Parti pour qu’ils lui mettent au moins le sien de côté. Ça lui fera peut-être oublier les misères que lui ont fait les américains de Kyoto sur les gaz à effet de serre.
Le plus pitoyable a été de voir deux députés « cul-serrés » proclamer haut et fort qu’ils allaient porter plainte. Pour tromperie sur la marchandise? Ça m’étonnerait, mais ce serait plus rigolo. Charles-Amédée de Courson et Christine Boutin seraient obligés de goûter à cette substance pas si toxique que cela en fin de compte. Quand on connaît les ravages du tabac et de l’alcool qui sont, ai-je besoin de le répéter, en vente libre, certains pisse-froid socialistes, UDF ou RPR feraient mieux de la fermer. Ceux qui ont déjà fumé à jeun une Gauloise ou une Camel sans filtre ou bu un calva à sept heures du matin, savent que ça vous tourne la tête aussi efficacement qu’un petit pétard partagé entre amis. S’il faut interdire le cannabis, alors interdisons la cigarette et le cigare (n’est-ce pas Monsieur Santini?). Ça fera non seulement du bien aux poumons de tous mais aussi au trou de la Sécu.
Il paraît qu’en recevant ce gentil courrier de Noël, de Villiers a failli en avaler de travers le crucifix qu’il porte sous son tricot de peau. Pauvre de Villiers, quelle triste vie doit-il avoir; jamais un pet de travers, pas de petits plaisirs illicites, pas de bonnes bitures, pas de pipe sous la table, l’amour à date fixe, sept fois depuis le début de son mariage et obligé d’écouter Carmina Burana tout bas pour ne pas réveiller belle-maman et les enfants.
Certaines religions d’Asie essayent de nous faire comprendre qu’il faut avoir expérimenté le bien et le mal pour se connaître et pouvoir prétendre au rang d’être humain. A ce catéchisme là, de Villiers est bien le dernier de la classe.
Un proverbe chinois dit: « Méfie-toi du moine dont le sourire n’a pas plus d’odeur qu’une fleur en papier. »

lundi 10 décembre 2007

Pas bon pour le moral.

Une publicité qui passe en ce moment sur les ondes radio nous propose de fêter les 25 ans de la Compagnie Créole. Souvenez-vous! Ce groupe de zouk antillais qui chantait "C'est bon pour le moral". Pas ma tasse de thé … au rhum.
En tout cas, la visite officielle à Paris de Muammar Kadhafi, dictateur patenté, nous met vraiment le moral dans les pompes.
Enfin, Rama Yade a parlé dans Le Parisien de ce matin. Elle a tenu son rôle tout en faisant, je crois, parler son cœur. « Notre pays n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits ». Malgré tout, les tapis rouges vont être déroulés et pas seulement à l’aéroport. « La France n’est pas qu’une balance commerciale ». Une façon de rappeler à son président les promesses de campagne où la « real politique » était fustigée à longueur de discours, où les compromissions commerciales avec les pays ne respectant pas les droits de l’homme n’étaient pas à inscrire dans sa façon de faire.
Bref, en six mois tout peut changer. Surtout quand, selon moi, Sarkozy voulant se faire briller et peut-être même tenter l’ultime réconciliation avec Cécilia, a joué le coup de poker des infirmières bulgares avec Kadhafi.
La partie s’est bien terminée pour les prisonnières mais à quel prix ?
Quel a été le montant du tapis que Sarko a dû mettre sur la table pour voir les cartes du colonel ?
Trop, beaucoup trop. Un tapis non négociable contrairement à ceux des souks. Un tapis de compromissions et de contrats bidon.
Mais le plus dur à avaler dans cette histoire sordide c’est qu’aujourd’hui, Sarkozy à toujours toutes les cartes en main. Le pouvoir dans la main droite et le contre-pouvoir dans la main gauche. Claude Guéant d’un côté et Rama Yade de l’autre. Plus besoin d’opposition. L’opposition ? Quelle opposition ? A force de côtoyer des hommes de fer, notre président se rêve –t-il un destin Poutinien ?




Il y a 10 ans
Mercredi, 10 décembre 1997.
Mini mire.

Ça fait plus d’une semaine que le personnel de France 3 est en grève. Et depuis une semaine c’est avec une profonde émotion que je retrouve la mire, ce joli dessin avec ses traits, ses cases en noir et blanc et en couleurs. Une mire synonyme de souvenir d’enfance.
A l’époque où il n’y avait que deux puis trois chaînes, les premières télévisions couleurs tombaient plus souvent en panne. Défauts techniques ou plus grande consistance des programmes? Qui sait?
Toujours est-il que chaque panne était pour nous, les mômes, l’occasion de voir notre Père Noël de tous les jours, le réparateur télé. Le nôtre n’avait ni hotte ni rennes mais une camionnette, une caisse à outils, une casquette et une gauloise au coin des lèvres. C’était notre messie, celui qui allait pouvoir nous permettre de ne pas rater la Piste aux Etoiles, que l’on pouvait regarder tard parce qu’il n’y avait pas d’école le lendemain.
L’œil exercé, le réparateur inspectait l’arrière du poste, territoire secret qu’il était interdit d’approcher et de toucher. Il trifouillait, grommelait, changeait un ou deux bidules bizarres et ... au bout d’un temps plus ou moins long (comme dirait Fernand Raynaud), la mire réapparaissait. La mire était le signe que tout allait bien, que Roger Lanzac allait retrouver ses habits de lumière et que Zorro chevaucherait à nouveau Tornado. Mais avant de partir le maître des diodes et des lampes réglait la fameuse mire qui n’était pas forcément, à cette période, signe de grève. Tel le pisteur indien qui pouvait reconnaître les animaux par leurs traces et leurs excréments, le réparateur décodait cette mire avec une aisance stupéfiante. Les traits et les cases n’avaient pas de secret pour lui. L’ultime réglage effectué il pouvait repartir fier et souriant comme devait l’être Champollion après avoir compris les conneries des égyptiens gravées sur la pierre.
Un jour quand même, n’arrivant pas à résoudre l’énigme cathodique il décida en dernier recours de frapper un grand coup sur le poste et ... miracle la mire chérie réapparut.
De toute façon, quelle que soit la méthode, il avait intérêt à le réparer notre poste de télévision, sinon je larguais mon copain de classe qui, en fait, était son fils.

dimanche 9 décembre 2007

A quoi bon?

A quoi bon s’égosiller puisque le vent de l’indifférence s’engouffre dans nos gorges ?
A quoi bon pleurer puisque nos larmes versées n’éteindront jamais les incendies de l’injustice ?
A quoi bon serrer les poings puisque les messages de révoltes filent entre nos doigts comme du sable ?
A quoi bon écrire puisque le monde politique n’est qu’image ?
A quoi bon puisque le mal est fait ?

A quoi bon essayer de calmer les angoisses pré-ménopausées d’une quadragénaire qui vient de passer une semaine somme toute assez pourrie ?


Il y a 10 ans
Mardi, 9 décembre 1997.
Mémoire pas très vive.

Vous vous souvenez de Big Blue l’ordinateur de chez IBM qui avait réussi à battre Gary Kasparov en mai dernier. Je ne demande pas à Maurice Papon de se souvenir de tout: du prix du kilo de beurre qu’il ne payait pas en 1942, de la couleur des chaussettes du dimanche qu’il mettait pour assister à l’office pétainiste... Je lui demande simplement de se souvenir un par un des hommes et des femmes de 16 à 45 ans qu’il a fait évacuer vers Drancy le 18 juillet 1942. Quand on assassine, même par procuration, il doit vous rester quelque chose dans le cœur.
Il avoue que cette période est, pour lui, brouillée et confuse. Alors qu’il se souvient nettement de ses actes de « bravoure » (qui restent à prouver), il ne peut regarder sa vérité en face. Il a peur d’ôter cette buée sur le miroir.
Ah! S’il était aussi simple que cela de rajouter à la mémoire humaine quelques Méga-octets de mémoire comme on le fait aisément sur les P.C.?
Les souvenirs de Papon resurgiraient du passé aussi limpidement qu’un film de cinéma. Comme « Le train » de Granier-Deferre qui repasse ce soir et où Jean-Louis Trintignant demande à Romy Schneider:
« - Pourquoi dans des camps? Qu’est-ce que vous avez fait? »
Et Romy répond:
« - Rien. »

samedi 8 décembre 2007

Première dame de France

Dans l’édition de jeudi de l’hebdomadaire Paris-Match, Rachida Dati, ministre de la République fait la Couverture dans une robe Haute Couture.
Photographiée au Park Hyatt, un palace de la Place Vendôme, non loin de son ministère, Mademoiselle Dati est loin de l’austérité qui sied à un poste régalien du gouvernement.
Mais avec Nicolas, Rachida apprend vite. L’ostentation, le luxe et l’apparat ne semblent pas la gêner. Depuis la virée nautique du néo président sur le yacht de Vincent Bolloré, nous sommes entrés dans l’ère de la « Nouvelle Vogue » politique.
Notre vie politique dérive vers le luxe, elle se pipolise de plus en plus et, si j’osais le jeu de mot, elle se « royalise » avec son souverain tout puissant, omnipotent et disposant d’une cour à ses pieds. Mais le souverain est aujourd’hui orphelin d’une reine. Les Français sont incorrigibles. Ils élisent non seulement un président mais aussi un couple. Déçu par le rapide mais prévisible divorce de Cécilia et Nicolas, les medias et leurs lecteurs ne peuvent pas vivre sans l’idée d’une première dame de France.
Les voyages en « couple » de Sarkozy et Dati en Chine ou au Maroc semblent accréditer la thèse d’un rapprochement plus que politique entre les deux personnages de ce conte de fée bien scénarisé par nos « spin doctors » de l’Elysée.
Sarkozy se rêvait en Kennedy avec sa Jackie flamboyante et glamour. Dans son casting, Nicolas a perdu Cécilia à peine avant la fin de la première bobine. Pour que le film qu’il s’est fait puisse continuer, il lui faut vite une remplaçante. Les scénaristes d’Hollywood étant en grève, ses conseillers font jouer le rôle à une Rachida qui ne demandait que ça.
Mais attention petit Nicolas, en 2012, la « femme » du président pourrait être candidate. Le modèle américain n’est jamais très loin.



PS 1 : Depuis qu’Alain Genestar a été mis à la porte de la direction de la rédaction de Paris Match pour avoir blessé l’orgueil du futur président, la soupe est servie chaude par l’hebdomadaire du Groupe Lagardère. La photo des pages 68 et 69 est sans aucun doute l’archétype de la page de publicité. La ministre au travail dans une mise en scène, un éclairage et un maquillage dignes des annonces L’Oréal. Sans doute que Rachida, au niveau des relations entre le magazine et L’Elysées, le vaut bien.

PS 2 : En même temps qu’Elizabeth Chavelet cire les bottes de Rachida Dati, le magazine nous propose de lire l’intégralité de la lettre d’Ingrid Betancourt. Enfin du journalisme. Enfin une vraie femme politique.



Il y a 10 ans
Lundi 8 décembre 1997
Film gore*.

Al, le tueur au pot d’échappement (Synopsis)
Dans un Kyoto du 21ème siècle, rôde un tueur sans merci qui asphyxie, de jour comme de nuit, enfants et grandes personnes. Entre les palais, les temples et les collines divines avoisinantes, Al, le tueur au pot d’échappement a déjà fait des centaines de victimes. Armé d’un vieux pot non catalytique qui pue le diesel, il assomme de pauvres gens, comme vous et moi, puis les séquestre quelques heures dans une décharge secrète en leur faisant avaler le dioxyde de carbone mortel.
Mais Super Dominique est là pour sauver le monde. Elle veille au grain et va au charbon. Elle chausse ses bottes de sept lieues en plastique au cas où la planète se réchaufferait brusquement et inonde la ville des sept samouraïs puis elle s’envole au dessus des jardins japonais pollués à la recherche d’Al, le tueur au pot d’échappement.
Après moult bagarres, meurtres atroces et insultes vénéneuses, Super Dominique finira par terrasser Al, le tueur au pot d’échappement, en lui faisant avaler une soupe de potiron bio.
Dans des râles épouvantables, Al, le tueur au pot d’échappement, se décomposera dans sa cachette secrète en donnant, dans un ultime vomissement, le nom de son commanditaire: Bill.
Sur le mot FIN, on voit Super Dominique, les cheveux ébouriffés, raconter à quelques barbus habillés de pulls tricotés main, son aventure. Le soleil peut enfin se coucher en paix sur le Larzac. La planète est sauvée.


* Les américains ont inventé un genre cinématographique qu’ils ont appelé « gore ». Ce qui veut dire sang coagulé. Ce label gore est apposé sur des films d’horreur qui mêle l’obscène au dégueulasse, le sanguinolent à la vulgarité, le premier degré au dernier degré. Et il y a des adeptes.

vendredi 7 décembre 2007

Au pays des Droits de l'Homme..

C’est lundi prochain, jour du 59ème anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’Homme que le dirigeant libyen, le Colonel Kadhafi, va être reçu avec tous les honneurs de la République par Nicolas Sarkozy.
Notre diplomatie a un goût de rance.
D’ailleurs notre diplomate en chef se fait porter pâle. Selon RTL, Bernard Kouchner a prévu à la hâte un dîner à Bruxelles. Et que va faire Rama Yade ? Bien coincée entre Sarko, Rachida et Muammar, que lui dictera son cœur de secrétaire d’état aux Droits de l’Homme et que lui dictera son portefeuille de secrétaire d’état aux affaires étrangères ?
Cette fois les masques tombent vraiment. Le business est un sport où il faut arriver premier qui à fouler au pied les principes fondamentaux de notre démocratie.
A Moscou, à Pékin, notre président VRP a ramené des contrats où a maintenu ceux en place. A Tripoli, il fait libérer les infirmières bulgares mais dans une opacité à côté de laquelle le retour des otages du Liban par Jean-Charles Marchiani, émissaire de Charles Pasqua, est clair comme de l’eau de roche. A Rangoon, où la junte tire sur des journalistes et emprisonne les bonzes, Total garde ses prérogatives. Lundi à Paris, le financier de trente ans de terrorisme va marcher sur des tapis rouges, va nous acheter des armes, des contrats de coopération en matière de nucléaire civil.
Bien sûr, le gentil et propre sur lui David Martinon, le porte-parole de la présidence, annonce que ses accords commerciaux n’ont rien à voir avec la libération des otages. Selon libération.fr, « ces dénégations ont été contredites jeudi par l’ex-représentant à Tripoli de la Commission européenne, Marc Pierini, qui a assuré devant les mêmes députés que les discussions Paris-Tripoli sur le nucléaire et les armes avaient constitué «l’élément décisif» pour la libération des infirmières ».
Honteux, scandaleux, indigne ... Ces adjectifs prononcés par Badinter, Henri-Levy ou Bayrou qualifient la visite de cinq jour d’un chef d’état qui interdit à la Fédération Internationale des Droits de l’Homme l’entrée dans son pays.
Muammar a donc tous les droits même pourquoi pas celui d’inviter ses amis Vladimir, Hu et Nicolas sous sa tente bédouine qu’il a fait installer dans les jardins de l’hôtel Marigny.
A moins de deux kilomètres de là, rue de la Bourse, la police de Sarkozy a délogé, il y a peu, des sans logis qui s’abritaient sous des tentes rouges.
La France pays des Droits de l’Homme ? Au Panthéon, René Cassin doit se retourner dans sa tombe.




Il y a 10 ans
Dimanche, 7 décembre 1997.
Ouailles aye, aye!

Dans la série « où va se nicher le libéralisme? », j’en ai entendu une bien bonne à la radio. L’église anglicane a négocié avec une chaîne de supermarchés, la diffusion de la messe le dimanche matin, craignant la désertion des églises au profit des magasins ouverts pour les achats de Noël.
Imaginez le client non prévenu, qui, en poussant son chariot rayon bouffe pour chiens, entende, venant de derrière une boîte de Canigou, un lugubre De Profundis. Plus loin, des bigotes béates devant des paquets de biscottes. La nef centrale bordée de pyramides de cassoulet. Des promos démoniaques: pourquoi pas une vierge gratuite pour l’achat d’une huile du même nom? Sans oublier l’annonce des bonnes affaires du jour par haut parleur chantée en grégorien. L’effigie du Pape à gratter sur un pack de bière. Perdu, tu vas en enfer; gagné, un bon pour la veillée. Les cabines d’essayages transformées en confessionnaux. Et puis les queues aux caisses pour communier sans oublier de payer. Carte bleue pour le paradis, en somme.
Si le libéralisme va se nicher jusque sous les soutanes, on n’est pas prêt de sonner le tocsin à la bourse de Londres.

jeudi 6 décembre 2007

FARC.

Une femme va mourir. Elle le dit et l’écrit avec ce qu’il lui reste d’âme après six années de captivité. Une vie volée par des guérilleros loin, là-bas, en Colombie, dans une jungle épaisse comme l’enfer. Il faut lire la lettre qu’Ingrid Betancourt a écrite à sa mère. Prendre le temps de peser chaque ligne tant la souffrance et l’abattement y sont prégnants. Une lettre d’une bouleversante dureté tant elle ressemble à un testament.
Elle s’adresse à chaque personne aimée comme si elle était déjà sûre de ne plus avoir la force de tenir encore et encore.
Comment vivre et même survivre un jour de plus quand tout vous est enlevé, les souvenirs, les photos, les livres, les compagnons de captivité.
Elle écrit avec un cœur immense mais qui, si rien n’est fait vite, très vite, va s’évanouir et s’éteindre pour flotter à jamais dans la canopée de cette maudite jungle.
Alors si Sarkozy peut changer le cours des choses, si ses messages envoyés aujourd’hui permettent une libération rapide alors Noël sera un joyeux Noël.
Mais je doute que les forces armées révolutionnaires colombiennes ait envie de déguiser Saint Nicolas d’une grande barbe blanche.




Il y a 10 ans
Samedi, 6 décembre 1997.
S’il vous plaît Père Noël gentil,

Je ne veux rien pour moi, mais si vous pouvez déposer au pied du sapin de Bill le jeu Mako-écolo. Et pour Benyamin un mobile en forme de colombe, comme ça, il s’endormira chaque soir en faisant de beaux rêves. Pour Yasser un déguisement de policier afin qu’il fasse le ménage dans son camp. Pour Jacques un joli boulier. Pas de Monopoly européen pour Lionel mais plutôt un pistolet à tuer le chômage et quelques baigneurs braillards pour Martine et ce sera déjà pas mal.
Merci Père Noël gentil.
Je vous embrasse.

mercredi 5 décembre 2007

OCDE.

Le bonnet d’âne des performances scolaires, mesurée par l’étude Pisa menée par l’OCDE, n’est pas loin d’échoir sur les oreilles françaises.
Le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) révèle que les élèves français de 15 ans arrivent respectivement au 19ème rang pour leurs performances en sciences et au 17ème pour celles en mathématiques et compréhension de l'écrit sur les 30 pays de l'OCDE, les plus développés économiquement. En sciences, la France a rétrogradé de la 10ème place en 2003 à la 19ème aujourd'hui. En mathématiques, elle passe de la 13ème place en 2003 à la 17ème. En lecture, la chute tout aussi importante, de la 14ème à la 17ème.
Le premier de la classe est la Finlande.
La situation est grave puisqu’il y a quatre ans déjà notre classement n’était pas bien reluisant. Depuis, rien n’a été fait pour améliorer la situation.
Un pays qui ne se donne pas les moyens de mettre l’éducation au centre de tout, est un pays qui va mal et qui ira mal. La recherche, la démocratie, le respect, l’envie d’un avenir meilleur se travaillent sur les bancs de l’école. Non pas pour bourrer le crâne de singes savants mais pour apprendre à apprendre et pour aimer apprendre.
Tout n’est pas parfait dans le monde pesant de l’Education Nationale mais ça fait belle lurette que je n’ai pas entendu à droite et encore moins à gauche que le métier d’enseignant est l’un des plus beaux et que le salaire des instituteurs et des professeurs manque singulièrement d’épaisseur.




Il y a 10 ans
Vendredi, 5 décembre 1997.
Qui peut pardonner?

Pas moi.
Dix ans après avoir affirmé que les camps d’exterminations étaient un « détail » dans l’histoire de la seconde guerre mondiale, Le Pen a remis ça aujourd’hui. Il rendait visite à un ami allemand soi-disant écrivain et plus sûrement ancien waffen SS. Lors d’une conférence de presse il a répété l’ignominie.
Il a réaffirmé sa croyance en les thèses négationnistes, qui plus est en Allemagne, pays de naissance du nazisme. Pour celles et ceux qui pouvaient encore croire à une forme de dérapage, il n’y a plus aucun doute sur la nature même du Front National. Son leader étant, par ses affirmations, définitivement à ranger dans la catégorie des fascistes patentés. Le costard trois pièces et les jolies lunettes ayant remplacé le déguisement de pirate mussolinien, un bon nombre de brebis s’étaient malheureusement égarées. Des brebis au poil communiste et des brebis au poil RPR-UDF. Un égarement qui est d’ailleurs d’actualité, si l’on écoute un tant soit peu les déclarations de l’ex-majorité dans l’hémicycle au sujet de la loi Chevènement sur l’immigration. En jetant de l’huile sur les braises d’un débat faussement passionné, Le Pen se positionne comme l’arbitre vert de gris des discussions, même si un seul député frontiste use son pantalon à l’Assemblée.
Si les partis politiques dits « républicains » ne sont pas capables de trouver un consensus sur ce sujet, s’ils n’ont que ces querelles sur l’immigration pour se situer par rapport à leur électorat, c’est très grave.
Messieurs les démocrates, retroussez vos manches et votre salive pour trouver des solutions au chômage et à l’exclusion. Travaillez en ce sens pour qu’un nostalgique de Vichy ne nous fasse rire qu’une fois tous les sept ans, en se présentant aux présidentielles et en ne recueillant qu’une seule et sale voix, la sienne.

mardi 4 décembre 2007

TNT.

Ça ne « boum » plus pareil sur les rives de la Seine au siège de TF1. Les résultats d’audience viennent de passer sous un palier inquiétant. Celui des 30% de part de marché.
Je vous rassure tout de suite, les Français ne se sont pas subitement rendus compte qu’ils regardaient une télé de merde. Les infidèles de la Une sont allés ailleurs, sur les fameuses chaines de la TNT (Télévision numérique terrestre). Pour celles et ceux qui n’accrochent pas aux nouvelles technologies, la TNT et ses 18 chaînes préfigurent notre télévision de demain. Finie la réception en analogique, tout sera numérique. Dans deux ans il faudra même changer nos bons vieux postes.
Cette tendance va se poursuivre. Ceci n’est pas très engageant pour ceux qui rêvent d’une télé dite de qualité. Les chaînes les plus performantes de la TNT sont des clones de TF1 ou de M6. TMC (ex Télé Monte Carlo fait 3.4% de part d’audience dans les foyers disposant de la TNT via un adaptateur) et W9 (petite sœur de M6) fait 3.6%.
Toujours plus de chaines, toujours plus de temps pour perdre son temps à regarder des bêtises.
Ce soir auriez-vous un petit livre à commencer ou à finir ?
Ce serait préférable pour vos neurones.



Il y a 10 ans.
Jeudi, 4 décembre 1997.
Huit poules, trente et un poussins et un coq.

« Petits, petits, petits, allez, allez, par ici, petits, petits, petits... »
Jamais autant de monde n’était venu dans la basse-cour de Manon, du côté du Boulevard Michelet à Marseille. Arrivés d’un peu partout, des messieurs bien habillés voulaient savoir comment elle allait ranger ses poules, ses poussins et son coq dans son poulailler refait à neuf. Elle aurait bien voulu, Manon, qu’on enlevât ces grillages qui empêchaient les jeunes enfants d’assister à ce spectacle en toute liberté.
La télévision avait mis les petites écuelles dans les grandes pour faire savoir qui allait jouer avec qui, dans six mois, non seulement dans la basse-cour de Manon mais aussi dans d’autres basses-cours à Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Lyon, Lens, Saint-Denis et même Paris.
En prélude à ce tirage des poules, eut lieu un combat de coqs venant des quatre coins du monde.
Le match des gallinacés à crête terminé, quelques anciennes volailles triées sur le cuissot procédèrent avec Manon au tirage des œufs numérotés dans les différents paniers.
La nuit tombée, les paniers vidés, les poussins furent gentiment rangés dans leurs bercails respectifs.
Dans 188 jours ces jolis poussins de toutes les couleurs vont devenir de jolis poulets qui vont joyeusement en découdre sur de l’herbe verte.
Au fait, vous voulez peut-être des nouvelles de notre fier coq gaulois?
Eh bien! Il devra faire la loi dans son propre poulailler occupé par quelques poulets danois, saoudiens ou sud-africains.
Manon dort maintenant paisiblement.
La basse-cour chuchote encore.
Les enfants peuvent faire de beaux rêves sans grillage.

lundi 3 décembre 2007

Bonnes et mauvaises nouvelles.

C’est lundi comme chantait Jesse Garon. Envie de bonnes nouvelles pour commencer la semaine d’un pied léger.
Quels ingrédients peut-on jeter dans le grand faitout de l’actualité ?
Les Restos ont toujours du cœur. Heureusement car la France se paupérise. Plus de sept millions de nos compatriotes vivent sous le seuil de pauvreté. Alors Coluche est toujours (devrait-on dire malheureusement) d’actualité. Les 51 000 bénévoles retroussent leurs manches dès aujourd’hui pour la vingt-deuxième fois. Toujours plus de bras pour servir encore plus de repas. Toujours plus de gens au chaud, toujours plus d’aide et de conseils aux démunis.
Poutine a gagné ses élections législatives. Un adjectif possessif utilisé sciemment puisqu’elles n’étaient à personne d’autre. La véritable opposition muselée, tabassée, emprisonnée n’a pas existé aux yeux des Russes qui ont voté à 63% pour un nouveau tsar. Angela Merkel a haussé le ton : "Mesurée à l'aune de nos critères, ce n'était ni une élection libre et équitable, ni une élection démocratique". Tandis que « Nicolaï » Sarkozy félicitait chaleureusement le boss du Kremlin. Chercher l’erreur. Une différence d’appréciation qui tient peut-être à une ballade en 4X4 ?
Au Venezuela, les citoyens ont eu la lucidité de désavoué leur chef d’état. Hugo Chavez avait demandé au peuple par référendum, l’élargissement de ses pouvoirs, la possibilité d’être élu à vie et le droit de museler la presse en cas de crise. Les vénézuéliens ont dit non.
Bon début de semaine à toutes et à tous.



Il y a 10 ans
Mercredi, 3 décembre 1997.
Magnez-vous le popotin.

Sur l’écologie de la planète j’ai l’impression d’avoir tout dit.
Sur les mines antipersonnel aussi.
Sur le procès Papon également.
Alors s’il vous plaît messieurs et mesdames qui êtes au cœur de ces débats vitaux, faites-moi mentir une fois.
Si seulement vous pouviez me traiter de vieille radoteuse acariâtre, ça voudrait dire que tout est réglé.
Avant d’aller vous coucher à Ottawa, Kyoto ou Bordeaux, pensez à faire faire de beaux rêves au monde et à ceux qui l’habitent.

dimanche 2 décembre 2007

Souvenirs en 8mm.

Quand mon père jouait au cinéaste et sortait sa caméra 8mm, c’était jour de fête.
Les technologies d’aujourd’hui nous autorisent à capturer toutes les images à tout instant. La valeur du choix n’existe plus.
Quand il fallait se contenter d’une bobine d’à peine quatre minutes, il était préférable de ne pas se tromper.
Il y a avait aussi les bruits, ceux de la caméra qu’il fallait remonter mécaniquement en tournant le manche et ceux du projecteur. Car je rappelle aux plus jeunes que les films 8mm étaient muets comme pour Chaplin ou D.W. Griffith.
Une fois la bobine terminée, papa la mettait dans une enveloppe jaune spécialement conçue pour le transport vers les laboratoires Kodak.
Un jour, le film développé revenait. Mais pas question de le regarder tout de suite. La sortie du projo c’était la grand-messe. Cérémonial digne d’un mariage princier. L’écran monté sur pied qui avait une odeur si particulière. Le noir absolu, la machine à coller en cas de casse du film (ce qui arrivait souvent). La magie de la bande qui suivait un circuit tout en en virages avant de se placer devant la lumière. Le cliquetis du projecteur, les images qui tressautaient légèrement. Les personnages qui parlaient mais que l’on n’entendait pas.
Le tout devait ne durer qu’une demi-heure mais ça semblait une éternité. La lumière rallumée nous ramenait à la réalité, comme dans une salle de ciné chère à Eddy Mitchell.
A Noël, pour maman et petite sœur, je vais faire numériser ces petits bouts de vie. Il n’y a plus papa pour faire marcher le projecteur.
Alors on mettra le DVD dans le lecteur.
Les odeurs et les bruits en moins mais sûrement de bons souvenirs.




Il y a 10 ans
Mardi, 2 décembre 1997.
Petite fleur.

Une petite fleur sur une chemise
Une petite fleur sur un violon
Une petite fleur sur une tombe.

Stéphane Grappelli s’en est allé, une semaine après Barbara.
Il y avait Vermeer que je pouvais reconnaître à une touche de pinceau.
Il y avait Coluche que je pouvais reconnaître à une touche d’humour.
Il y avait Barbara que je pouvais reconnaître à une touche de voix.
Il y avait Grappelli que je pouvais reconnaître à une touche de corde.

J’espère que Cartier-Bresson et Gotlib ont de bons toubibs.

samedi 1 décembre 2007

Pouvoir de rachat.

Mais où sont-ils donc ?
Pas les premiers bourgeons bien sûr ni les victoires en football du Paris Saint Germain. Mais où sont passés les opposants à Nicolas Sarkozy. Vous vous souvenez de la campagne pour les présidentielles ? Non ? Cela vous parait si loin. Essayer de retrouver la mémoire. Si je vous dis Béarn, tracteur, centre ... Non vraiment rien ? Et si je vous dis Poitou Charentes, bravitude ... Allez, ça commence à vous revenir.
Rappelez-vous François Bayrou et Ségolène Royal, 6.8 millions d’électeurs pour le premier nommé et 9.5 pour la suivante. A eux deux presque 7 millions de voix de plus que l’actuel hôte de L’Elysée.
Où sont-ils ? Qu’ont-ils dit lors des grèves ? Et qu’ont-ils à proposer pour redonner de l’épaisseur à nos maigres portemonnaies ?
Des livres vont sortir. Des partis politiques vont naitre. Mais les 17 et quelques millions de gugusses qui ont mis dans l’urne un bulletin Bayrou ou Royal se sentent un peu orphelin dans un paysage politique où l’hyper activisme sarkozien tend à étouffer les maigres voix de la contestation. Et si en plus celles-ci ont décidé de ne pas s’élever ...

Il y a 10 ans
Lundi, 1er décembre 1997.
Du grain à moudre.

Le Pen, meunier de la xénophobie, dormait paisiblement. Son moulin n’allait pas trop vite dans la mesure où certains agissements des mairies FN de France lui faisaient plutôt une contre-pub. Sans oublier le procès de la semaine passée qui s’est soldé par des réclusions de douze ans de prison pour les trois meurtriers d’un Malien jeté par haine des blacks dans le canal Saint Martin le 13 juillet 1994.
Mais le gouvernement Jospin a décidé de retravailler le projet de loi sur la nationalité puis celui sur l’immigration. Une aubaine pour le Breton de Montretout, qui voit l’eau fraîche revenir à son moulin.
Raccommodé par-ci, amendé par-là, le projet a réveillé la droite RPR-UDF, promise pourtant à un long hiver d’hibernation. Dire qu’il pourrait y avoir un terrain d’entente républicain autour de ce problème! Mais chacun, à gauche comme à droite, préfère en faire un sujet existentialiste. La loi Debré devait être jetée à la poubelle pour être reprise de A à Z, sans haine et sans passion débordante. D’autant que la commission pluripartite (dont Simone Weil fait partie) mise en place pour plancher sur les termes de la loi, propose des terrains d’entente qui pourraient, pour une fois, dépasser le clivage gauche-droite.
Aubaine pour les uns qui n’arrivaient pas à forcer la voix depuis la déroute du 1er juin, calcul politique pour les autres qui préfèrent rassurer la partie la plus contestataire de leur électorat « pluriel ».
Pendant ce temps-là, le meunier clodoaldien, se frotte les mains de voir revenir sur le devant de la scène un thème cher.
L’attribution de la nationalité concerne chaque année 20 à 25000 jeunes. Ce projet de loi qui ravive la flamme nationaliste de certains élus de droite, n’aurait-il pas mérité une lecture plus posée dans un ou deux ans? Le chômage, l’éducation et la lutte contre l’exclusion sont, à mes yeux, des combats plus urgents à mener. Je radote mais tant pis, le vote de la loi sur la défense des plus démunis qui était en discussion à l’Assemblée au moment de la dissolution n’a toujours pas été reprogrammé.
Monsieur Jospin, en l’absence d’un Chef d’Etat digne de ce nom qui préfère balancer quelques vacheries quand il est hors des frontières. allez au « front » pour des batailles qui peuvent non seulement ressouder le peuple, mais qui, si elles sont gagnées, feront disparaître de la scène politique, ce meunier qui n’aurait alors plus de grain à moudre.



Vendredi, 30 novembre 2007.
Fiesta.


Pour réussir une fête :

Menu
- Apéritif gourmant avec Champagne, Cheverny blanc, tuiles au parmesan et crackers aux rillettes de thon et concombre.
- Servir un crumble de Confit de canard au pain d’épices avec pommes sautées et salade
- Arroser de Cahors 1996
- Dresser des assiettes de fromages basques et italiens avec gelée au piment d’Espelette et crème de vinaigre balsamique.
- Arroser d’Irrouléguy
- Mousse au chocolat et fondant à l’orange

N’inviter que de très bons amis

Les faire jouer jusqu’au bout de la nuit en ayant compilé les pires tubes des années 60 à 80 et les génériques des programmes télé.

Prévoir quelques Alka-seltzer, mais le jeu en vaut la chandelle.

Bonne soirée






Il y a 10 ans
Dimanche, 30 novembre 1997.
Rambo contre le gendarme de Saint-Tropez.

Stallone contre De Funès, le bandeau dans les cheveux contre le képi, les forêts du Viêt-Nam contre les plages de naturistes.
C’est quoi encore que cette histoire? Un remake de la guéguerre entre le cinéma américain et le cinéma français?
Non, juste une parabole pour vous faire mon petit cinoche du jour, mais sans décodeur.
Cette semaine quelques têtes pensantes se sont réunies pour savoir si l’Europe avait une raison d’être au niveau d’une politique de défense commune.
On peut en douter quand on voit avec quelle autorité et quelle solidarité les quinze ont réglé les conflits en ex-Yougoslavie ou en Albanie, au Zaïre en Algérie ou en Israël. Dans le conflit ONU-Irak, ce sont encore les cow-boys américains qui ont dégainé les premiers face à Saddam Hussein. Je n’aime pas trop ce rôle du gendarme du monde façon Robocop, que tiennent les Etats-Unis depuis le début du siècle. Mais force est de constater qu’ils nous ont sauvé la peau à la fin de la deuxième guerre mondiale, avec, il ne faut pas l’oublier, les Canadiens, les Australiens, les Britanniques.
Alors que la hache de guerre est enterrée depuis belle lurette entre nous et les Allemands, je me demande pourquoi tous ces beaux messieurs n’arrivent jamais à adopter une ligne de conduite commune et couillue quand il faut défendre des peuples qui souffrent à quelques centaines de kilomètres de chez nous. D’ailleurs les frontières de l’Euro vont bientôt exister; alors, au lieu de se foutre sur la gueule pour savoir de quelle nationalité nous sommes, « perdons » notre temps à faire de l’Europe un pays uni, pas seulement autour d’une monnaie.
Puisque je tombe un peu dans la démagogie, je continue.
Imaginons notre bataillon de gendarmes d’opérette dirigés par le général Derrick, lui-même supervisé par le chef de la septième Compagnie, ça n’a pas l’ombre d’une chance face à un Terminator qui éternue. En effets spéciaux et effets de manche, les américains sont encore meilleurs que nous.
Le dispositif mis en place par Clinton pour faire peur au dictateur irakien relève d’ailleurs plus de la mise en scène à grand spectacle que de la tactique de guerre.
Tant que Jean Lefebvre sera opposé à Sylvester Stallone, nous ne sommes pas prêts de gagner le concours de bras de fer.
Peut-être qu’un jour un Luc Besson de la politique nous réussira le remake parfait de James Bond, pour montrer une bonne fois à l’empire de l’est comme à l’empire de l’ouest, que le shérif n’habite pas forcément Moscou ou Washington.
En attendant, dans les cinémas de Bagdad, Alger, Jérusalem, Kinshasa ou Sarajevo, nos nanars à quat’ sous de politique étrangère doivent bien faire marrer les dictateurs.