lundi 10 décembre 2007

Pas bon pour le moral.

Une publicité qui passe en ce moment sur les ondes radio nous propose de fêter les 25 ans de la Compagnie Créole. Souvenez-vous! Ce groupe de zouk antillais qui chantait "C'est bon pour le moral". Pas ma tasse de thé … au rhum.
En tout cas, la visite officielle à Paris de Muammar Kadhafi, dictateur patenté, nous met vraiment le moral dans les pompes.
Enfin, Rama Yade a parlé dans Le Parisien de ce matin. Elle a tenu son rôle tout en faisant, je crois, parler son cœur. « Notre pays n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits ». Malgré tout, les tapis rouges vont être déroulés et pas seulement à l’aéroport. « La France n’est pas qu’une balance commerciale ». Une façon de rappeler à son président les promesses de campagne où la « real politique » était fustigée à longueur de discours, où les compromissions commerciales avec les pays ne respectant pas les droits de l’homme n’étaient pas à inscrire dans sa façon de faire.
Bref, en six mois tout peut changer. Surtout quand, selon moi, Sarkozy voulant se faire briller et peut-être même tenter l’ultime réconciliation avec Cécilia, a joué le coup de poker des infirmières bulgares avec Kadhafi.
La partie s’est bien terminée pour les prisonnières mais à quel prix ?
Quel a été le montant du tapis que Sarko a dû mettre sur la table pour voir les cartes du colonel ?
Trop, beaucoup trop. Un tapis non négociable contrairement à ceux des souks. Un tapis de compromissions et de contrats bidon.
Mais le plus dur à avaler dans cette histoire sordide c’est qu’aujourd’hui, Sarkozy à toujours toutes les cartes en main. Le pouvoir dans la main droite et le contre-pouvoir dans la main gauche. Claude Guéant d’un côté et Rama Yade de l’autre. Plus besoin d’opposition. L’opposition ? Quelle opposition ? A force de côtoyer des hommes de fer, notre président se rêve –t-il un destin Poutinien ?




Il y a 10 ans
Mercredi, 10 décembre 1997.
Mini mire.

Ça fait plus d’une semaine que le personnel de France 3 est en grève. Et depuis une semaine c’est avec une profonde émotion que je retrouve la mire, ce joli dessin avec ses traits, ses cases en noir et blanc et en couleurs. Une mire synonyme de souvenir d’enfance.
A l’époque où il n’y avait que deux puis trois chaînes, les premières télévisions couleurs tombaient plus souvent en panne. Défauts techniques ou plus grande consistance des programmes? Qui sait?
Toujours est-il que chaque panne était pour nous, les mômes, l’occasion de voir notre Père Noël de tous les jours, le réparateur télé. Le nôtre n’avait ni hotte ni rennes mais une camionnette, une caisse à outils, une casquette et une gauloise au coin des lèvres. C’était notre messie, celui qui allait pouvoir nous permettre de ne pas rater la Piste aux Etoiles, que l’on pouvait regarder tard parce qu’il n’y avait pas d’école le lendemain.
L’œil exercé, le réparateur inspectait l’arrière du poste, territoire secret qu’il était interdit d’approcher et de toucher. Il trifouillait, grommelait, changeait un ou deux bidules bizarres et ... au bout d’un temps plus ou moins long (comme dirait Fernand Raynaud), la mire réapparaissait. La mire était le signe que tout allait bien, que Roger Lanzac allait retrouver ses habits de lumière et que Zorro chevaucherait à nouveau Tornado. Mais avant de partir le maître des diodes et des lampes réglait la fameuse mire qui n’était pas forcément, à cette période, signe de grève. Tel le pisteur indien qui pouvait reconnaître les animaux par leurs traces et leurs excréments, le réparateur décodait cette mire avec une aisance stupéfiante. Les traits et les cases n’avaient pas de secret pour lui. L’ultime réglage effectué il pouvait repartir fier et souriant comme devait l’être Champollion après avoir compris les conneries des égyptiens gravées sur la pierre.
Un jour quand même, n’arrivant pas à résoudre l’énigme cathodique il décida en dernier recours de frapper un grand coup sur le poste et ... miracle la mire chérie réapparut.
De toute façon, quelle que soit la méthode, il avait intérêt à le réparer notre poste de télévision, sinon je larguais mon copain de classe qui, en fait, était son fils.

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