samedi 8 décembre 2007

Première dame de France

Dans l’édition de jeudi de l’hebdomadaire Paris-Match, Rachida Dati, ministre de la République fait la Couverture dans une robe Haute Couture.
Photographiée au Park Hyatt, un palace de la Place Vendôme, non loin de son ministère, Mademoiselle Dati est loin de l’austérité qui sied à un poste régalien du gouvernement.
Mais avec Nicolas, Rachida apprend vite. L’ostentation, le luxe et l’apparat ne semblent pas la gêner. Depuis la virée nautique du néo président sur le yacht de Vincent Bolloré, nous sommes entrés dans l’ère de la « Nouvelle Vogue » politique.
Notre vie politique dérive vers le luxe, elle se pipolise de plus en plus et, si j’osais le jeu de mot, elle se « royalise » avec son souverain tout puissant, omnipotent et disposant d’une cour à ses pieds. Mais le souverain est aujourd’hui orphelin d’une reine. Les Français sont incorrigibles. Ils élisent non seulement un président mais aussi un couple. Déçu par le rapide mais prévisible divorce de Cécilia et Nicolas, les medias et leurs lecteurs ne peuvent pas vivre sans l’idée d’une première dame de France.
Les voyages en « couple » de Sarkozy et Dati en Chine ou au Maroc semblent accréditer la thèse d’un rapprochement plus que politique entre les deux personnages de ce conte de fée bien scénarisé par nos « spin doctors » de l’Elysée.
Sarkozy se rêvait en Kennedy avec sa Jackie flamboyante et glamour. Dans son casting, Nicolas a perdu Cécilia à peine avant la fin de la première bobine. Pour que le film qu’il s’est fait puisse continuer, il lui faut vite une remplaçante. Les scénaristes d’Hollywood étant en grève, ses conseillers font jouer le rôle à une Rachida qui ne demandait que ça.
Mais attention petit Nicolas, en 2012, la « femme » du président pourrait être candidate. Le modèle américain n’est jamais très loin.



PS 1 : Depuis qu’Alain Genestar a été mis à la porte de la direction de la rédaction de Paris Match pour avoir blessé l’orgueil du futur président, la soupe est servie chaude par l’hebdomadaire du Groupe Lagardère. La photo des pages 68 et 69 est sans aucun doute l’archétype de la page de publicité. La ministre au travail dans une mise en scène, un éclairage et un maquillage dignes des annonces L’Oréal. Sans doute que Rachida, au niveau des relations entre le magazine et L’Elysées, le vaut bien.

PS 2 : En même temps qu’Elizabeth Chavelet cire les bottes de Rachida Dati, le magazine nous propose de lire l’intégralité de la lettre d’Ingrid Betancourt. Enfin du journalisme. Enfin une vraie femme politique.



Il y a 10 ans
Lundi 8 décembre 1997
Film gore*.

Al, le tueur au pot d’échappement (Synopsis)
Dans un Kyoto du 21ème siècle, rôde un tueur sans merci qui asphyxie, de jour comme de nuit, enfants et grandes personnes. Entre les palais, les temples et les collines divines avoisinantes, Al, le tueur au pot d’échappement a déjà fait des centaines de victimes. Armé d’un vieux pot non catalytique qui pue le diesel, il assomme de pauvres gens, comme vous et moi, puis les séquestre quelques heures dans une décharge secrète en leur faisant avaler le dioxyde de carbone mortel.
Mais Super Dominique est là pour sauver le monde. Elle veille au grain et va au charbon. Elle chausse ses bottes de sept lieues en plastique au cas où la planète se réchaufferait brusquement et inonde la ville des sept samouraïs puis elle s’envole au dessus des jardins japonais pollués à la recherche d’Al, le tueur au pot d’échappement.
Après moult bagarres, meurtres atroces et insultes vénéneuses, Super Dominique finira par terrasser Al, le tueur au pot d’échappement, en lui faisant avaler une soupe de potiron bio.
Dans des râles épouvantables, Al, le tueur au pot d’échappement, se décomposera dans sa cachette secrète en donnant, dans un ultime vomissement, le nom de son commanditaire: Bill.
Sur le mot FIN, on voit Super Dominique, les cheveux ébouriffés, raconter à quelques barbus habillés de pulls tricotés main, son aventure. Le soleil peut enfin se coucher en paix sur le Larzac. La planète est sauvée.


* Les américains ont inventé un genre cinématographique qu’ils ont appelé « gore ». Ce qui veut dire sang coagulé. Ce label gore est apposé sur des films d’horreur qui mêle l’obscène au dégueulasse, le sanguinolent à la vulgarité, le premier degré au dernier degré. Et il y a des adeptes.

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