samedi 28 juillet 2007

Fumeuse.

Depuis le 1er févier, il est interdit de fumer dans les lieux publics. Les trottoirs devant les sièges des entreprises deviennent d’immenses cendriers dans lesquels les fumeuses et les fumeurs se parquent comme de vulgaire moutons nicotino-dépendant.
Il existe aujourd’hui une sportive qui fait la nique à « l’anti-nicotine way of life » dans lequel nous baignons. Une championne qui se fiche comme de sa première taf de ne pas être du bon côté de la pensée hygiéniste.
Elle s’appelle Diana D’Alessio. Elle est golfeuse professionnelle. En ce moment elle arpente les greens manucurés de l’Evian Masters. Une compétition à l’image aussi clean qu’un verre d’eau et aussi mouvementée qu’un bord de lac Léman par vent nul.
La souriante blonde du New Jersey grille consciencieusement quelques clopes tout en jouant. Et pour l’instant ça ne lui réussi par trop mal puisqu’elle va entamer le dernier jour du tournoi à la cinquième place à trois point de la joueuse leader.
Même si elle avoue ne pas aimer se voir fumer, elle assure que cela la relaxe et qu’en dehors du golf, c’est ce qu’elle préfère.
Pour celles qui veulent arrêter le nouveau médicament à la mode est le Champix (drôle de nom qui fait plutôt penser à un champagne gaulois). La cure vous en coûtera entre 105 et 125€ par mois. Soit environ 25 paquets de cigarettes.




Il y a 10 ans
Lundi, 28 juillet 1997.
Le porc de l’angoisse.

Le lundi, 7 avril je m’étais déjà révoltée contre la pollution permanente et quasi irrévocable des eaux douces des Côtes d’Armor. Les deux causes principales étant, je le répète, la culture intensive des céréales à base d’engrais nitratés et l’élevage sans limite des cochons. Et qui dit milliers de cochons dit milliers de tonnes de lisier à écouler.
On dit que tout est bon dans le cochon. C’est presque vrai, surtout quand les éleveurs respectent les règles. A plusieurs reprises, Jean-Paul Le Hegarat s’était déjà égaré en faisant fi des deux précédentes condamnations dont il avait été l’objet en 1991 et 1994. Cet éleveur de Saint-Bihy près de Quintin va pouvoir nous dire si le cochon a le même goût en prison qu’en plein air. Quatre mois de prison ferme, 400 000 francs d’amende et 25 000 francs de dommages et intérêts pour l’association écologique « Eau et Rivières » qui s’était portée partie civile.
Au lieu des 2890 têtes autorisées, cet éleveur inconscient de sa terre et de sa planète, comptait plus de 3400 bestiaux dans ses bâtiments. La veine de cochon qui lui avait permis jusqu’alors de continuer à polluer sans compter, lui a maintenant échappé.
Si seulement cette condamnation pouvait refroidir les ardeurs de ces éleveurs écologiquement irrespectueux. Qu’ils n’oublient pas, chaque jour, que la terre qu’ils maltraitent est la terre de tous les enfants du monde y compris les leurs.

P.S.1: du côté de l’Irlande, m’a-t-on dit, plus rien n’est bon dans le cochon. La peste porcine a frappé et toutes les bêtes doivent être abattues. C’est sans compter la cupidité d’éleveurs irlandais. Il semble avéré, dixit Le Monde, que les bêtes adultes brûlées serviraient à fabriquer de la farine animale pour l’élevage.
Mais merde, on marche sur la tête ou quoi? L’exemple de la vache folle n’a pas suffi chez les Britanniques. Faudra-t-il qu’il y ait dans deux ou trois ans quelques morts du syndrome du « porc maboule » pour que les pouvoirs européens s’en émeuvent et prennent des décisions aussi coûteuses pour tous que peu dissuasives pour les fautifs? Radions sans tarder ces mauvais avocats de la cause agricole du barreau de nos campagnes, car, quand il est vraiment bon, le cochon, y’a rien de meilleur.

P.S.2: le dicton du jour: « Cochon qui sent des pieds ». En hommage à Pierre Desproges dont je relis avec délectation en ce moment l’Almanach.

vendredi 27 juillet 2007

Vaseux.

L’affaire Clearstream. A la base une affaire vaseuse. Un marécage où des crocodiles de la politique règlent des comptes en se prenant pour des as de l’Intelligence Service.
Dominique de Villepin vient d’être inculpé pour complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol et d'abus de confiance, complicité d'usage de faux. Balancé par Gergorin et trahi par une mémoire d’ordinateur laissée pour morte mais ressuscité par quelques génies du disque dur.
Sur un perron encore très étatique j’ai pu voir l’ex premier ministre expliquer que ses actes, dans cette affaire, n’avaient pour but que de protéger l’état et l’économie du pays.
Des explications aussi vaseuses que celles d’un coureur dopé qui vous explique que les produits étaient en fait destinés à traiter le cancer de sa belle-mère.
Allez, Monsieur Villepin, on vous a reconnu... pas encore coupable. Enlevez-moi ce masque de Fouché de deuxième zone. N’est pas Machiavel qui veut.
Avec la caution de 200 000 euros vous avez le droit à encore un tour sans passer par la case prison.



Il y a 10 ans
Dimanche, 27 juillet 1997.
Y’a pire ailleurs.

Il ne fait pas très beau aujourd’hui, pas de pluie mais un ciel couvert. A celles et ceux qui faisaient la moue autour du barbecue, je leur ai fait la lecture des prévisions météorologiques du Monde:
« Mesdames, messieurs je vous rassure, en ce moment il pleut à Fort de France, Bucarest, Oslo, Stockholm, Chicago, New-York, Bangkok, Bombay, Hanoï, New Dehli, Sydney et Tokyo. En Allemagne et en Pologne c’est pire. Il pleut tellement qu’on pourrait dire que l’air a été remplacé par l’eau.
Alors s’il vous plaît arrêtez de faire la gueule. »
Mais au fait à quoi ça peut bien servir ces prévisions météo internationales en page 14?

jeudi 26 juillet 2007

... au tour de Rasmussen.

Je ne vais en faire des tonnes. Il ne le mérite pas. Le Danois dont je parlais hier été sommé par ses dirigeants de déguerpir. Pas de bol pour le timing puisque j’avais édité la chronique d’hier vers 23 H 00, soit quelques minutes avant que la nouvelle ne tombe sur les sites web.
Le Tour repart. Le cœur n’y est toujours pas mais il tout de même un peu plus léger qu’il y a quelques heures.
Le nouveau maillot jaune est un certain Alberto Contador. Un espagnol qui fut le seul à pouvoir suivre Rasmussen dans les plus dures difficultés du Tour. De là à penser qu’il sera le prochain sur la liste ...




Il y a 10 ans
Samedi, 26 juillet 1997.
Rien de grave.

Comme je vous le disais le mardi, 6 mai, il y des choses plus graves qu’une légère éraflure de peinture sur un pare-chocs. Un accrochage bénin, ce matin avec un automobiliste anglais et irascible m’a fait rater l’heure de l’apéro. Pour ce qui est de la voiture, rien de grave. Globalement cet engin n’est constitué que de tôle, de plastique, de tissus et de liquides. Nous n’allons pas nous émouvoir pour si peu.

mercredi 25 juillet 2007

A qui le Tour?

En l’espace de deux jours, le Tour de France a débusqué deux tricheurs et vu deux équipes quitter le peloton. Il reste quatre jours de course. A qui le tour ?
C’est un bon « début » pour une fin de course mais l’actuel maillot jaune, le Danois Rasmussen mérite-t-il encore de porter cette casaque et de se présenter au départ ? Le coureur de l’équipe Rabobank ne s’est pas présenté à deux convocations pour des tests anti-dopage lors de sa préparation d’avant Tour. Son directeur sportif le savait, l’Union Cycliste Internationale aussi. Pourquoi n’en ont-ils pas informé la direction de l’épreuve reine de la petite du même nom ? Car ils étaient sûrs de se faire refuser la présence du grimpeur maigre comme un os sur la ligne de départ à Londres. Voire même d’essuyer un refus pour l’équipe dans son ensemble.
Alors aujourd’hui, comme l’a dit Eddy Merckx « le cœur n’y est plus ». Plus envie de rêver, de croire à l’effort, de croire aux exploits et aux défaillances sans lendemain.
Plus envie de se dire que le Tour est plus fort que tout et que le cyclisme est, avec la boxe, le sport le plus dur du monde.
Coup de déprime d’une petite fille que son père emmenait pendant des vacances pyrénéennes ou alpestres sur les lignes d’arrivée pour voir les champions sur leurs belles machines.
Alors demain on éteint le poste de radio ou la télé.
C’est ma petite manifestation d’humeur à moi. En attendant de reprendre espoir pour qu’un jour je puisse moi-même emmener mes enfants sur le bord de la route et leur dire : « tu vois, le petit français en jaune qui lève les bras et bien c’est un champion propre ».
Propre comme un ciel sans nuage.



Il y a 10 ans
Vendredi, 25 juillet 1997.
Sérieux killer?

Les deux flics de Miami habillés comme des gravures de mode, n’étaient pas là pour l’ultime traque du tueur de Gianni Versace. Mais la police américaine nous a fait son cinéma.
Enfermé dans une maison flottante, Andrew Cunanan a dû assister en direct à la télé à son encerclement par le FBI. Dans une mise en scène d’une rare indiscrétion, digne des films à gros budget d’Hollywood, les flics et les télés spécialisées américaines s’en sont donné à cœur joie.
Malheureusement, Andrew Cu-gnan-gnan n’a pas eu le cran de voir le dernier épisode jusqu’au bout. Il s’est fait sauter le « caisson » avant le « The End » traditionnel.
La vraie fin de Bonnie & Clyde aurait-elle eu autant d’impact en « live » que dans la version cinoche d’Arthur Penn?
Entre fiction et réalité les américains n’ont décidément pas envie de choisir.

mardi 24 juillet 2007

J'ai un problème

Comme chantait Sylvie Vartan avec son mari de l’époque Johnny Halliday. Sylvie Vartan née en Bulgarie. Johnny Halliday le grand copain fiscal de Sarkozy. Ça y est vous commencez à faire vous-même les connexions. L’affaire des infirmières bulgares et du médecin palestinien enfermé dans les prisons de Khadafi depuis huit ans.
J’ai un problème.
Avec l’attitude du couple Sarkozy qui mêle politique, communication et petit boulot.
J’ai un problème.
Avec le peu de recul des media qui ont tous ouverts leurs journaux d’infos en vantant la participation de Madame Cécilia à la libération finale de ces infirmières injustement condamnées à mort par la justice libyenne pour avoir soi-disant inoculé le virus du Sida à des enfants.
J’ai un problème.
Avec l’arrogance de « l’entrepreneur » Sarkozy qui arrive en fin de chantier et tente grossièrement de récupérer les lauriers de cette libération alors que l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie et la communauté européenne dans son ensemble ont œuvré depuis des années pour obtenir gain de cause auprès du dictateur nord-africain.
J’ai un problème.
Avec ce cocorico de dernière minute qui prend la forme d’un avion d’Air France ayant servi à transporter les ex-prisonniers.
J’ai un problème.
Avec ces négociations qui ont mis trop de temps et qui cache des tonnes de compromissions. On voudra nous faire croire qu’il n’y a pas eu de rançon versée. Mais celle-ci est déguisée sous la forme d’aide "à l'amélioration des infrastructures sanitaires".
J’ai un problème.
Avec le mercantilisme rampant que cache cette négociation. Il faut vite profiter du dynamisme économique de ce pays et Nicolas le VRP ne va pas tarder à faire une petite visite commerciale à Tripoli.
J’ai un problème.
Avec le fait que ces négociations financières et les flux qui vont avec passent par un des fils de Khadafi.
J’ai un problème.
Avec ce coucou de Sarko qui pond ses œufs dans le nid des autres.
Mais je n’ai pas de problème avec la libération des innocents et surtout pas de problème avec ceux qui ont réellement travaillé dans l’ombre pour obtenir cet épilogue heureux mais vraiment tardif, et qui doivent se sentir déposséder des lauriers par un petit joggeur hyperactif sorti des urnes françaises un dimanche 6 mai 2007.



Il y a 10 ans
Jeudi, 24 juillet 1997.
Mémoire en pelote.

Assister à une partie de Grand Chistera sur le bord du fronton procure un immense plaisir mais comporte un danger. Celui de recevoir la pelote en pleine tête. A pleine vitesse dans l’occiput ce petit boulet a de quoi vous faire même oublier que vous avez une mémoire. De quoi aussi vous faire oublier ce que même les vacances n’arrivent pas à vous sortir de la tête.
- Les grincheux de droite qui ont perdu, qui sont perdus et qui disent des bêtises. Comme ce Chamoniard d’opérette de Balladur qui prône une baisse des impôts alors qu’il les a lui-même augmentés pendant son passage à Matignon.
- Les grincheux de gauche qui n’ont pas eu de maroquins.
- Les 3% de Maastricht qui nous emmerdent plutôt qu’autre chose.
- Cet imbécile de Netanyahou qui va bien finir par tout faire péter.
- Ces yankees qui, contrairement à ce qu’ils disent, viennent de nous enfler dans les grandes largeurs dans le conflit qui oppose Boeing-Mc Donnel Douglas à Airbus.
- L’Europe qui, par voie de conséquence, prouve malheureusement et une fois encore, sa triste incompétence.
- Les réfugiés rwandais de l’ex-Zaïre dont tout le monde se fiche à l’heure de l’apéro.
- Cet allemand sacrement solide qui prive notre Virenque national d’une victoire dans le Tour de France.
- Ce soleil qui s’est barré en vacances on ne sait où.
- Sans oublier ces racistes, révisionnistes, démagogues et menteurs qui mériteraient bien de prendre cette pelote qui vole dans la nuit ... en plein Front.

lundi 23 juillet 2007

Dur à cuire.

Il était une fois une série télé venant des Etats-Unis. Jusque là rien que du très conventionnel. Un feuilleton 100% midinette, bien avant Sex in the City ou Desperate Housewives. Cette série s’intitulait Clair de Lune. Au générique, Sybill Shepherd, une jolie plante qui y jouait le rôle d’un ex-mannequin ruinée et propriétaire d’un cabinet de détective privé. Le détective en question était joué par Bruce Willis, qui, à l’époque avait pas mal de cheveux sur le crane. Déjà noceur et bagarreur, David Addison (son rôle dans la série) laissait poindre le fameux John Mc Lane qui allait rendre célèbre et tout puissant notre Bruce international.
Ce soir, je sors de la séance de Die Hard 4, la suite ds aventures toujours aussi folles du fameux flic newyorkais qui est toujours au plus mauvais endroit au plus mauvais moment.
Après avoir été seul contre tous dans une tour piégée par des pseudos terroristes, après avoir sauvé un aéroport d’une catastrophe sans précédent et après avoir traversé New-York en long et en large à la poursuite d’un braqueur poseur de bombe, notre ami le « mâle » par excellence est là pour sauver les Etats-Unis d’une faillite complète.
Toujours aussi indestructible, mais finissant chaque film salement amoché, Bruce a plutôt réussi son come back douze ans après le dernier opus et dix-neuf ans après Piège de Cristal, qui reste pour moi le summum de la série.
Brutal et drôle, le film et l’acteur font la paire.
Bien que grand supporter de Georges Bush, moi je l’aime bien ce dur à cuire.



Il y a 10 ans
Mercredi, 23 juillet 1997.
La miss est dite.

Chaque français a des origines paysannes sauf peut-être quelques « noblaillons » délavés par les âges. Ca doit être pourquoi les concours de beauté s’apparentent à un défilé de bestiaux au Salon de l’Agriculture.
Aux pas cadencés des taureaux couillus à souhait, se substituent les démarches hésitantes de pouliches montées sur talons aiguilles et déguisées d’un maillot de bain une pièce.
Au moins, le taureau, lui, ne risque pas de se fouler une cheville.
Les critères de sélection et d’élection sont identiques qu’il s’agisse de femmes ou de génisses. Mensuration, allure, port de tête et qui sait, rendement laitier? Ces exhibitions ressemblent jusqu’au dégoût à ce que pouvaient être les marchés aux esclaves, sans les charmes de Michèle Mercier dans « Angélique et le Sultan ». Ces mascarades à répétitions doivent à mon avis cesser pour cause d’indécence. On m’a même appris qu’il y avait en France plusieurs « Label Rouge » de Miss sur le marché. Dans la galaxie des trucs inutiles le summum est bien sûr le concours de Miss Univers. L’envie me démange trop de satelliser ces connasses d’organisatrices qui prennent ces pauvres filles pour de la charcuterie préemballée.
Allez jeunes demoiselles, révoltez-vous! N’exhibez plus vos cuisses comme de vulgaires jambons devant l’œil humide de lubricité de quelques juges à la vieillesse « mâle » assumée. Vous y gagnerez tout au plus le droit de poser à la télé telle une cruche avec une couronne ridicule sur la tête en compagnie de Jean-Pierre Foucault. Pour Robert Redford vous pouvez vous rhabiller.
Bref, tout ceci pour vous dire que si vous passez à Espelette au Pays Basque, il vaut mieux s’y arrêter pour la cuisine locale au piment et non pour le fait qu’Agnès Souret, première Miss France en est originaire.

dimanche 22 juillet 2007

Fuite de cerveaux.

Après avoir beaucoup emprunté au vocabulaire et aux concepts de la gauche, Nicolas Sarkozy s’est mis en chasse pour recruter dans le camp d’en face quelques figures.
Bockel, Kouchner, Fadela Amara dans le gouvernement Fillon. DSK au FMI et Lang qui prend bouche avec Sarkozy pour réviser les Institutions sous la houlette de Balladur. Autant de masques qui tombent et de cerveaux qui passent à l’ennemi.
Et c’est tant mieux.
Trop d’intelligence, trop de compromissions, trop de diplomatie, trop de calculs ont tué le Parti Socialiste. Trop d’anciens ministres, trop de premiers de la classe, trop de penseurs ont paralysé l’appareil du parti et congelé avant même qu’ils arrivent à bon port, les spermatozoïdes de l’enthousiasme nés des victoires lors des Régionales et visibles dans le recrutement de nouveaux adhérents en 2006.
Une Ségolène Royal, certes issue du sérail, a tenté de bousculer les habitudes. Mais elle est partie trop tard et sans véritable plan lisible, sans objectif ni programme clair mais avec l’idée du « moyen » pour y parvenir, la fameuse démocratie participative.
Dans n’importe quelle entreprise (dans les deux sens du terme) il faut d’abord se fixer des objectifs, définir le message et ensuite trouver le bon « véhicule », le bon media pour le faire savoir.
La méthode utilisé par Sarkozy et ses éminences grises (Guaino et Guéant) a été celle de tout bon boss en marketing dans une grosse boite.
D’abord une bonne étude de marché pour sonder en profondeur le cœur des français. Pour comprendre, entre autres, que le bon peuple de France n’est pas aussi simple à cerner que ça. Que les ouvriers peuvent être communistes, alter mondialistes mais aussi modérés ou d’extrême droite. Comprendre qu’une mamie qui se fait voler son sac à main à Saint-Denis ça peut faire peur à une autre mamie dans un village paisible de l’Aveyron. Comprendre que les riches ont des problèmes (et oui !), que les entrepreneurs sont lassés d’entreprendre sans retour, etc.
Ensuite quelques bons vieux slogans pour couper l’herbe sous le pied à la concurrence, quitte à enfoncer des portes ouvertes.
Travailler plus pour gagner plus, le service minimum d ans les transports en commun.
Peu importe si ces slogans ne reposent sur pas grand-chose. On va très vite se rendre compte que l’employé qui veut travailler plus n’est pas celui qui décide. On sait déjà que le service minimum ne concerne que 2% des problèmes de retard constaté dans les transports. Mais peu importe, un bon slogan, un bon media et un bon médiateur cela suffit aujourd’hui à faire gagner un combat politique.
Dernier critère également à respecter dans ce mix-marketing. La solidité et le soutien sans faille du parti politique pour son candidat. Ne jamais faillir, ne jamais se renier, respecter sa parole et le dire et le répéter pour que le message s’ancre bien dans la tête de l’électeur.
Le deuxième étage de la fusée du plan de lancement de Nicolas Sarkozy est maintenant en action. Avec deux maîtres mots : ouverture, pour torpiller son adversaire avant les municipales de 2008 et hyper activisme, pour ne pas laisser l’ombre d’un espace dans le « linéaire » de l’action politique.
Alors un seul conseil à ceux qui veulent reprendre les choses en main rue de Solferino : Apprenez à lire dans la pensée des français, retrouvez des messages qui s’appuient sur de véritables aspirations, de véritables douleurs, ne chercher surtout pas à copier votre concurrent (ce qu’il fait il le fait mieux que vous), ne jetez pas à la poubelle l’idée de la démocratie participative, elle est à vous, mais donnez lui du corps et du sens, choisissez vite une tête, un leader et respectez-le (ou la).
Enfin, dernier conseil, virez-moi tous ces cerveaux qui pensent trop et trop à eux.



Il y a 10 ans
Mardi, 22 juillet 1997.
19 ème trou.

Dans une nouvelle série intitulée « Contes et Légendes de Mamie Placard », j’ai demandé à ma maman de vous raconter de belles histoires qui fleurent bon le bois qui craque dans le feu de la cheminée.
« Il était une fois un charmant petit village basque qui répondait au nom chantant d’Arangoïtze, Sur la place centrale, à touche-touche il y avait la mairie qui aidait le mur du fronton de pelote à tenir ou vice-versa. Au bout du fronton, comme une frontière, une table de pierre gargantuesque présidée par deux trônes taillés dans le roc. Puis la terrasse de l’auberge et le trinquet. Sur la droite en regardant la croix Basque sur ce mur orangé où claquent les pelotes, l’école et l’église se tournaient le dos.
Dans ce concentré de village, on pouvait s’amuser à imaginer le déroulement de toute une vie. Le baptême, le certificat d’études, le mariage, les parties à mains nues et puis un mauvais jour, la mort. C’est ainsi, qu’en faisant le tour du village, comme on fait le tour d’une existence, je découvris le cimetière, le lieu le plus envoûtant d’Arcangues (nom français du village). Si je n’avais pas d’aversion pour ce type d’endroit où l’on est amené à passer perpète, je vous dirais qu’il était tout simplement beau. Surplombant un parcours de golf et tondu entre les tombes comme un fairway britannique, ce cimetière, planté de croix comme autant de drapeaux inaccessibles, pourrait donner envie à quelques golfeurs de mourir sur le parcours à la façon d’un Molière jouant ses derniers coups sur scène. A portée de fer 7 de l’église se trouvait un joli green bien gardé par cinq bunkers et une pièce d’eau traîtresse. L’endroit idéal pour se noyer ou mourir ensablé. Comment ne pas penser que le nirvana du « day-clubber » se trouvait là, dans ce cimetière d’Arcangues. Et pour que l’éternité ait une touche de gaieté, les défunts d’Arcangues, avaient, comme compagnon depuis 1970, un gai luron de ténor: Luis Mariano. Je ne sais pas si le chanteur d’opérette taquinait le putter, mais il se dit que dans ce vieux village basque, la nuit, ça swingue derrière l’église. »

samedi 21 juillet 2007

Galette saucisse

Un ordinateur qui se connecte à internet voilà ce qui me manquait pour reprendre ma place microscopique sur la toile.
Le ciel s’obscurcit. La marée sera basse à 18H42. Il me reste donc vingt minutes avant de prendre la grain sur le coin du bec pour écrire enfin en direct cette chronique du jour, fraîche comme les huîtres du marché de ce matin.
Il est une habitude, je dirais même un rite auquel je ne peux échapper quand je retourne aux sources de mon enfance et que j’arpente les travées du marché le samedi en fin de matinée.
C’est donc vers 11H30 quand le petit déjeuner est déjà loin et que le déjeuner se fait attendre que mon estomac gargouille d’envie pour cette spécialité locale que l’on mange un peu pour se réchauffer les mains et surtout pour se réchauffer les sens et le ventre.
C’est le rendez-vous pavlovien de la galette saucisse.
Une galette de blé noir réchauffée, on y roule une saucisse poivrée de façon coquine et habilement grillée, un morceau de papier blanc en paquet cadeau et c’est le nirvana pour deux euros.
Une drogue saine, un goût unique pour un trip Breiz 100% naturel.
L’équilibre entre le sucre lent de la farine de sarrasin et l’apport en énergie de la viande de porc.
Seul danger, vouloir en manger une seconde. Alors c’est l’engrenage. Une halte obligatoire sur la place de l’église sur la terrasse du bistrot de Centre. Un, deux, puis trois verres de muscadet pour refaire le monde avec quelques amis d’enfance.
La galette saucisse déclarée d’utilité publique et remboursée par la Sécu, c’est un début de programme.
PS : si vous connaissez d’autres spécialités locales que l’on mange comme ça sur le pouce un peu avant le déjeuner sur les marchés, faites-le-moi savoir. On pourrait ainsi éditer le premier guide du « Pouce Food ».


Il y a 10 ans
Lundi, 21 juillet 1997.
Lou sieste.

Il est 16H15, lou poste radio branché sur lou France-Inter ondes longues raconte lou Tour de France. Lou pinède bruisse, lou grillons rigolent. Je m’endors sur lou transat. C’est ça lou vacances.



Vendredi 20 juillet 2007

Larguée.

Bis repetita. Déplacement professionnel bouffeur de temps et d’énergie et surtout pas une seconde à moi, en privé, pour me regarder le nombril et le fond du cerveau (exercice demandant énormément de souplesse) afin de tirer quelques lignes sur l’air du temps.
Vivement le week-end pour que je me mette vraiment à bosser.

Ecrite à la suite de la chronique toute aussi rachitique d’hier.
Le 21 juillet toujours en terrasse, en Bretagne, sous un ciel maintenant plus menaçant que changeant.



Il y a 10 ans
Dimanche, 20 juillet 1997.
Il y a vingt ans.

Quelqu’un m’a rappelé que Jacques Prévert était mort en 1997. Ca ne m’a pas attristée, au contraire. Avec trois phrases, trois mots, trois lettres qui doivent à tout casser peser quelques milligrammes d’encre et de papier, ce poète arrive encore et toujours à soulever en moi des tonnes d’émotions.
Depuis que je suis en âge de lire, aucun autre écrivain n’a pu ainsi me surprendre au détour d’une ligne.
Je suis très loin d’avoir lu tout ce qu’il faut pour flamber dans les dîners, c’est vrai, mais un moment de Prévert par jour, juste avant de s’endormir est une homéopathie d’une rare efficacité contre la morosité et l’ordre établi.



Jeudi 19 juillet 2007

A la rue


A la manière d’un Christophe Moreau dans le Tour de France, j’ai été victime d’une bordure. Dans le jargon cycliste, la bordure désigne une cassure qui se créé entre la partie avant et arrière d’un peloton à la faveur d’un vent latéral. Le groupe de tête qui décide alors d’accélérer prend irrémédiablement l’avantage sur la queue du peloton qui est restée le nez en l’air. Et Moreau était dans le mauvais groupe. Et Moreau a sans doute perdu toute chance de gagner le Tour ou à défaut de monter sur le podium. De la même manière, l’emballement de ma journée m’a laissé à la traîne côté chronique.
Bagages à faire, déplacement professionnel, déjeuner puis dîner de travail… 11 heures du soir, rincée, pas le temps d’écrire une ligne, ni même de penser à en écrire une. Et, cerise sur le gâteau, un ordinateur portable qui bégaye son wifi. Voilà, minuit sonne et rien à l’horizon. Rien au bout de la rue.

Cette chronique a été écrite le samedi 21 juillet sur une terrasse de Bretagne sous un ciel changeant mais charmant.


Il y a 10 ans
Samedi, 19 juillet 1997.
Il y a un an.

Je me souviens d’amis partis à Atlanta pour les Jeux Olympiques du centenaire.
Je me souviens de leur mal à se déplacer dans cette ville high-tech. Bien plus que les pauvres parisiens un jour de grève de la RATP.
Je me souviens de la fin du Tour de France et de son Danois jaune qui n’était peut-être pas aussi propre que cela sur les Champs-Elysées.
Je me souviens des judokas qui m’avaient fait pleurer devant mon poste de télé.
Je me souviens de tous ces champions qui avaient non seulement une médaille autour du cou mais aussi un téléphone mobile.
Je me souviens du Boeing de la TWA qui explosa en plein vol au large de New-York deux jours avant l’inauguration des J.O.
Depuis un an, ni le gouvernement américain, ni la TWA, ni Boeing n’ont convaincus les familles des victimes par leurs explications.
Je me souviens de Pierre Salinger qui, depuis, a dit, à ce sujet, beaucoup de conneries.

Je vous prie de bien vouloir accepter toutes mes excuses pour l’utilisation peu imaginative du truc de Georges Pérec « Je me souviens ». Mais après trois cents bornes de route suivies des courses à l’hypermarché et du dîner des mômes, on a la tête un peu vide.





mercredi 18 juillet 2007

Mona Lisa.

La lumière s’allume doucement. La poursuite de la boite de jazz éclaire d’abord le piano. Ses doigts effleurent les touches, c’est Nat King Cole, 88 ans. A droite du piano un homme s’approche du micro en pied, son costume est impeccable, une mèche tombe sur son front, on reconnaît Frank Sinatra, 91 ans. A portée de bras, une chaise haute, dans son costume blanc, une guitare sur le genou, monsieur Henri Salvador, 90 ans aujourd’hui.
Un rire déchire la nuit.
La guitare s’anime, le piano de Nat s’éveille en douceur, « the Voice » saisit le pied du micro.
Le temps s’arrête et la musique commence.
Le trio impossible susurre « Mona Lisa », l’une des plus belles chansons interprétée par Mister Cole.
“Mona Lisa, Mona Lisa, men have named you
You’re so like the lady with the mystic smile
Is it only cause you’re lonely they have blamed you?
For that Mona Lisa strangeness in your smile?”

C’est un rêve. Un beau rêve. Nat et Frank ne sont plus là. Mais s’il vous plait monsieur Salvador, pourriez-vous reprendre cette chanson ? Je suis prête à vous en écrire une version française.

Rendez-vous l'année prochaine.




Il y a 10 ans
Vendredi, 18 juillet 1997.
Boire ou conduire, j'ai la solution.

La Maréchaussée, bienveillante à l'égard de nos vies d'automobilistes a abaissé le taux autorisé d'alcool dans le sang. Ce niveau est maintenant si bas que vous passez auprès de vos amies pour une mal élevée qui refuse systématiquement de remettre sa tournée.
Alors pour vous éviter la honte du ballon qui mène au ballon, faites comme moi. Dans votre petite voiture, sillonnez les routes des grands crus. Comme par exemple celles du Haut Médoc. Traversez sans déguster des villages comme Margaux, Moulis, Pauillac, n'a rien de répréhensible si vous respectez les limitations de vitesse. S'arrêter près des vignes de Beychevelle ou Maucaillou n'est pas écrit en lettres rouges dans le code de la route. Quand vous avez, par le passé, goûté à quelques uns de ces grands crus (pas tous, on n'est pas des Rotschild quand même), la seule évocation du nom vous rappelle un souvenir, un parfum, un plaisir.
C'est donc en parcourant cette région bénie des dieux pendant deux heures, que j'ai pu boire tout mon saoul, sans avoir bourse à délier et ballon à souffler. Et puis à la sortie de Moulis un panneau indique "Château Chasse-Spleen". Tout s'arrête. La route est un poème, les pieds de vignes ses rimes, et les raisins sa ponctuation.
Au risque de me faire insulter par tous les vignerons de France qui me croiront sectaire voici un itinéraire alternatif qui, lui aussi, vous transportera jusqu'à l'ivresse mais sans la nausée.
Prenez la départementale qui va de Marsannay à Beaune en Bourgogne. Vous passerez par Gevrey-Chambertin, Morey-Saint Denis, Chambolle-Musigny, Vougeot, Vosne-Romanée, Nuits Saint-Georges, Pernand-Vergelesse, Aloxe-Corton ... Un inventaire à la Prévert.

mardi 17 juillet 2007

On the road again.

Infatigable Sarkozy. Hier à Toulouse pour avancer sur le dossier EADS en tandem avec Angela Merkel. Aujourd’hui Nicolas s’envoie en l’air dans l’ascension du col du Galibier, aux avant-postes du Tour de France, dans la voiture du directeur de l’épreuve.
Je ne sais pas ce qu’il prend comme céréales au petit déjeuner mais je serais Christian Prudhomme*, j’éviterais de faire pisser le président dans le bocal pour un contrôle antidopage.
Pour tenir la route je ne pense pas que le pseudo sportif de l’Elysée en soit à l’EPO de synthèse, mais ses médecins lui prescrivent sans doute quelques remontants ou bétabloquant, histoire de toujours péter la forme tout en restant zen.
Le régime présidentiel en terme de produits interdits ne peut en aucun cas atteindre celui des Rolling Stones, les papys du rock dont le film « Gimme Shelter » passe ce soir sur Arte. Avec ce que Mick, Keith, Ron et Charlie se sont mis dans le cornet, on frise l’insulte à la médecine. Dommage pour Mister Richards qu’il n’y ait pas de col du Cocotier sur le Tour de France, il aurait sûrement revêti le maillot à pois rouge du meilleur grimpeur.
Mais si un jour Sarkozy décide de copier les méthodes de « survie » des Stones alors on est peut-être pas prêt de changer de président.

NB : après Gimme Shelter, Arte passe le brûlant concert de Hendrix à Monterey. “Sex and drugs and rock’n roll” aurait dit Ian Dury!

* Ancien commentateur du Tour de France sur France Télévision, il en est aujourd’hui le directeur.


RECHERCHE CE NOM (suite de la chronique du 16 juillet)
Ma suggestion du jour pour le nouveau nom du parti socialiste : Ensemble Citoyen.




Il y a 10 ans
Jeudi, 17 juillet 1997.
Point de croix sur une tombe.

Y'a pas dix jours, dans VSD, qui, au demeurant, s’intercale dans la médiocrité entre Voici et Paris Match, paraissait un article sur Gianni Versace. Le couturier chéri des américaines permanentées à la silicone ou siliconées à la permanente y était entouré de sublimes créatures dans une villa m'as-tu-vu de Miami. Le sujet de rêve pour ce magazine à sensation a tourné au cauchemar. Le filon est épuisé, Gianni Versace avec trois balles dans la tête ne fera plus la Une. La faute à un serial killer qui n'aimait peut-être pas la dernière collection du maître. A quelques semaines près, l'échotier de VSD (s'il était vraiment parti sur place), aurait tout aussi bien pu se faire lui aussi brûler la cervelle. Quelques soi-disant journalistes jaloux restés à Paris auraient prétendu que c'était bien la première fois que quelque chose lui passait par la tête. Comme quoi un scoop, ça tient à rien. Juste quelques millimètres. Si le tueur avait eu le goût du titre bien fait il aurait sûrement choisi du neuf millimètres au lieu du quarante. Ainsi, à la manière du bon vieux temps des Séries Noires, on aurait pu lire à la Une: "Parabellum pour un bel homme"

lundi 16 juillet 2007

Recherche de nom

Si Manuel Valls l’a dit alors ... changeons.
Changeons de quoi ? Changeons de nom. Selon le député de l’Essonne, les mots « socialisme » et « social démocratie » font trop penser à l’état providence.
Je vous propose un grand concours pour le nouveau nom du Parti Socialiste. Mais qui dit recherche de nom, dit briefing précis. Quel objectif, quel message, quel ton et surtout quel programme?
En attendant le dernier point on peut déjà fixer une ligne directrice.
Objectif : reconquérir le pouvoir
Message : un parti politique qui met l’homme au cœur de l’action
Ton : Tout sauf hautain, péremptoire et donneur de leçon.
Contrainte : ne pas trouver le nouveau nom du Parti Communiste.
Voici donc quelques mots clés, quelques idées, qui peuvent servir de pistes de travail: humanisme, résistance, droits de l’homme, gauche, fidélité, Europe, Mendès-France, bataille, fraternité, égalité, respect, juste, entraide, vérité, élan, partage, association, terrain, rue, solidarité, souffle, horizon, parole, confiance, 36, coquelicot ...
Faire mijoter à feux doux pendant sept heures comme un bon gigot au safran.
Rendez-vous toute la semaine pour une proposition par jour.

Aujourd’hui, ma suggestion de nouveau nom pour le Parti Socialiste: Pour Tous et Avec Tous.





Il y a 10 ans
Mercredi, 16 juillet 1997.
Dewaere, bonjour les dégâts.


Tête de mule
au sourire d’ange.
Tête de lard
qui veut rien savoir.
Ni vu
ni connu
au lieu d’être
un grand
d’être un dieu.
D’être un Gérard
Depardieu
qui pète le sang
qui pète le feu
au bout
d’une bou-
teille ou deux.
Toi c’est ton
p’tit crâne
que t’as fait pêter
avec un feu,
au lieu de l’faire
exploser
tous les jours
un p’tit peu
comme tout l’monde
et comme ton nom l’indique
avec au bout du comptoir
un ou deux verres à boire.


Ecrit à Paris le 24 mars 1991 vers 10 heures du soir. M6 rediffusait « Un mauvais fils ».
Aujourd’hui ça fait quinze que tu me manques terriblement

dimanche 15 juillet 2007

Deux secondes pour vous dire ...

... avant d’oublier.

A marquer sur l’ardoise de la cuisine :
- Penser à acheter une lampe torche pour y voir clair dans l’affaire Clearstream.
- Est-ce Jack & Nick vont devenir les Starsky et Hutch du toilettage constititionnel ?
- Pourquoi Sarkozy débauche-t-il plus d’hommes que de femmes ? La vénalité et le goût du pouvoir se conjugueraient-il au masculin ?
- S’abonner à Paris-Match pour avoir des nouvelles de Ségolène.
- Ne pas suivre les conseils de ELLE pour être meilleure au lit. Ça donne plutôt envie d’être nonne.



Il y a 10 ans
Mardi, 15 juillet 1997.
Fille de putt.

En cette période estivale quoi de mieux que le Tour de France pour se mettre en selle et aller muscler le palpitant au rythme des randonnées ponctuées d’incessants changements de braquet mais aussi d’un mal au séant (restons polies) plus que décourageant. Le vélo, très peu pour moi. Si c’est pour avoir les jambes de Jeannie Longo, non merci.
Les vacances au bord de la mer vous poussent à jouer les sirènes et à passer le temps en apnée, brassant l’eau et se nettoyant les conduits nasaux à grand renfort d’eau salée. La natation très peu pour moi. Si c’est pour avoir des épaules de déménageuses d’ex-RDA, non merci!
Le terrain de tennis qui me tend les bras à deux pas du bungalow a des atours tentants. Mais le fait de frapper une balle d’un seul côté pendant une quinzaine, risque, à force d’exercices, de modifier à jamais le galbe parfait de mon bras droit. Le tennis très peu pour moi. Si c’est pour avoir les biscottos d’Aranxta Sanchez, non merci!
Alors, pour ne pas avoir à renouveler entièrement ma garde-robe, j’ai décidé de me mettre au golf. Le professeur, mignon comme un coeur au demeurant, fait bien son métier puisqu’il me répète à longueur de leçon que la force pure et l’endurance ne sont pas indispensables pour danser le swing à la perfection. Si ce n’est quelques Marie-Charlotte, Bérangère et autres Gaétanne, le décor est assez agréable. Si ça se trouve c’est en jouant le coup parfait au trou N°5 que Coco Chanel a eu l’idée de baptiser son parfum. Sans oublier le N°19 qui pourrait devoir son nom a une mémorable biture au Club House.

samedi 14 juillet 2007

Ah ça ira, ça ira ...

Notre ami Nico 1er va faire défiler ce midi des tonnes de ferraille et des kilos de chair à canon bien habillée et bien disciplinée.
L’homme qui fit référence à Léon Blum (fondateur de « L’Humanité ») dans ses discours a oublié de revenir un peu plus en arrière et d’honorer les gens du peuple qui prirent la Bastille un 14 juillet et voulurent rapidement pendre les aristocrates à la Lanterne, pavillon mitoyen du château de Versailles.
Dans la mesure où Cécilia et Nicolas souhaitent squatter cette résidence devenue propriété de l’état, pourtant réservée au premier ministre, on comprend mieux l’amnésie « citationesque » du garçon.




Il y a 10 ans
Lundi, 14 juillet 1997.
Arrête ton char.

Les histoires d’amour et les histoires de guerre sont rarement conciliables. D’une part ce sont les femmes qui font et défont l’amour et d’autre part ce sont les hommes qui cassent la paix pour faire la guerre.
Ce jour commémoratif de la démolition d’une prison n’est malheureusement pas suivi du même effet dans ces anniversaires successifs. Imaginez une prison démolie par an depuis 1789, cela ferait quelques taulards de moins.
Depuis que je suis née, le 14 juillet est une journée entièrement dédiée au culte de la ferraille meurtrière et aux képis qui les manœuvrent.
Les feux d’artifices de la veille et du soir sont là pour nous faire oublier cette parade coûteuse pour maniaco-dépressifs en mal de tranchées ou de largage de bonshommes « emparachutés ».
Qui se souvient de 14 juillet le tendre film de René Clair? Qui sait, ce cinéaste au nom si poétique, inspirera peut-être un jour un général en mal d’amour? Un général qui, sans prévenir sa hiérarchie, repeindrait dans la nuit du 13 au 14 tous les chars en les rebaptisant « Leclerc de lune ».

vendredi 13 juillet 2007

Horror movie.

Vendredi 13. Mauvais film. Film d’horreur. Un gendarme tue son adjudant avant de tuer ses deux enfants puis retourner l’arme contre lui et se flinguer sur le pas de sa porte. La scène ne se passe pas dans un village de dégénérés au fin fond du Nebraska. Mais à Malakoff. Fait divers. Fait glaçant. Misère humaine. Exception. Ouverture des journaux d’information. C’est plus vendeur que les bals du 14 juillet.
Minuit, ce soir, Place de la Poste, l’orchestre joue « Les divorcés » de Michel Delpech. Un homme danse avec une femme. Soudain un cri. Une robe à volants s’écroule sur les planches. Un mari trompé brandit un couteau de cuisine ensanglanté. Il pointe la lame sur le cou du chanteur. Lui intime l’ordre d’arrêter. Gros plan sur le cou du crooner qui craint autant pour sa vie que pour ses cordes vocales.
Un pompier de service s’approche sans bruit...
Fiction, réalité. Réalité, fiction.
On apprendra plus tard que le père de l’homme avait tranché la gorge de sa femme. Celle-ci la trompait. Et pendant l’exécution du meurtre, sur le tourne-disque, Michel chantait : « Si c'est fichu entre nous, la vie continue malgré tout ...»




Il y a 10 ans
Dimanche, 13 juillet 1997.
Couillasses mollasses.

Ils ne valent pas cher ces révolutionnaires à deux balles ... dans la tête d’un innocent. Les terroristes basques espagnols preneurs d’otage ont tenté un coup d’une rare couardise. Ils avaient promis d’exécuter Miguel Blanco Garrido, jeune conseiller municipal, si tous les prisonniers basques n’étaient pas regroupés chez eux, au « pays ». Mon espagnol est vraiment trop pauvre et je ne parle pas le basque. Alors je ne sais pas comment on dit couilles molles dans ces langues ibériques, mais ces autonomistes pourtant gâtés par l’état espagnol méritent bien cette insulte suprême pour un macho d’outre-Pyrénées.
Que peut-il se passer dans ces cervelles qui s’évertuent à trouer celle des autres?
Dans une semaine je dois partir à Saint-Jean de Luz pour y prolonger mes vacances. Avant même d’y arriver le pays basque, même du côté français, n’a déjà plus le même goût

jeudi 12 juillet 2007

Les mains du diable

Depuis deux jours j’ai le dos bloqué. Faux mouvements, sport s’en échauffement, pas d’étirement, surcharge pondérale, stress ... les voix des lombaires sont impénétrables.
Alors ce matin, pour percer le mystère et retrouver un semblant de démarche juvénile, direction kiné.
Un magicien mais aussi une brute épaisse. Capable de gestes de torture et de caresses reposantes. Un homme que l’on va voir pour ne plus envie d’aller le voir. Un homme que l’on a envie de tuer tellement il vous fait souffrir mais à qui on baiserait les pieds de vous avoir remis sur les deux vôtres.
Un homme qui vous conseille quelques exercices pour le matin et pour le soir afin d’entretenir ce bien précieux qu’est notre colonne vertébrale. Des conseils que l’on ne va pas suivre bien sûr, faute de temps.
Pour mieux revenir et souffrir en les mains expertes du diable.



Il y a 10 ans
Samedi, 12 juillet 1997.
Premier devoir de vacances.

Aujourd’hui c’est le grand départ vers le sud-ouest pour des vacances qui sont toujours, quoi qu’on ait fait, bien méritées. A cette occasion me revient en mémoire un film publicitaire que m’avait raconté une amie mais qui n’a jamais pu être tourné faute de finances.

Le film est en noir et blanc et des mots en couleur viennent s’inscrire sur l’écran. Pendant tout le film on entend un petit air de musique tahitienne joué au yukulélé.

D'une cabane de chantier un enfant plonge sur de vieux matelas.

On peut lire sur l’écran en lettres bleues: PLONGEZ

Un enfant pose un caillou dans une fronde. Il fait le geste d'un golfeur et envoie la pierre briser une vitre d'un entrepôt désaffecté.

On peut lire sur l’écran en lettres vertes: JOUEZ

Dans la pièce à tout faire "cuisine-salle à manger-salon" d'un HLM, un enfant berce une grand-mère qui dort dans un vieux fauteuil à bascule. L'enfant regarde par la fenêtre, il est au 20ème étage d’un immeuble.

On peut lire sur l’écran en lettres jaunes: DANSEZ

Un garçon de 10 ans fume dans une cage d'escalier abandonnée;

On peut lire sur l’écran en lettres rouges: MANGEZ

Une fillette passe devant un groupe de garçons qui la charrient. Elle leur fait un bras d'honneur.

On peut lire sur l’écran en lettres roses: AIMEZ

Un enfant est assis sur un mini vélo dont la fourche avant sans roue est posée sur un bidon rouillé. Il regarde devant lui passer les voitures sur le périphérique.

On peut lire sur l’écran en lettres blanches: BOUGEZ

L’écran devient noir.

Une voix dit:
"Donnez des vacances à ceux qui n'en voient jamais la couleur."

Sur l’écran viennent s’inscrire les noms et adresses de l’association caritative.

NB: l’idée est de tourner des petits films (10 secondes) de remerciements des enfants qui ont pu partir grâce aux dons des gens. Ces films passeraient à la télé en septembre. Si une télé téméraire et surtout généreuse est partante, tant mieux. L’idée, elle, est gratuite.

mercredi 11 juillet 2007

Two hours at the cinema.

Pour voir « Two days in Paris ». Un petit film comme on grignote une petite salade fraiche en terrasse dans le quartier latin. Le qualificatif de petit n’étant pas péjoratif mais affectueux, câlin, voir même purement jouissif par moment. Julie Delpy signe tout dans ce vagabondage humoristique, romantique et assez grivois: le rôle principal, le scénario, les dialogues, la production le montage, la musique et bien sûr la réalisation.
On s’y amuse et on y rit même plus que dans un film de Woody Allen duquel le personnage de Jack, le petit ami, semble tombé de la pellicule. L’actrice réalisatrice nous emmène dans un univers qui reste bien à elle avec quelques trouvailles de narration sympathiques (les photos, les petits dessins, la voix off ...)
Bref si vous avez aimé Manhattan ou Annie Hall, imaginez la même chose à Paris dans le 20ème avec un bon verre de rouge à la main, l’odeur des marchés et une obsession sexuelle permanente.
Merci Julie.



Il y a 10 ans
Vendredi, 11 juillet 1997.
Sublime, pas forcément sublime.

L'alcool qui monte à la tête nous fait parfois dire les choses de façon exagérée. Un coup dans le nez et hop, on aime à la folie ou on déteste jusqu'à vomir. Il est un monde où le syndrome de l'éloge inflationniste touche toutes les têtes. Celui de la Haute Couture. Ceux qui la font et ceux qui en parlent sont passés maîtres dans l'art de l'exagération. A côté des journalistes de mode, les journalistes sportifs sont des ascètes dans l'utilisation de l'adjectif flatteur. Quelques points de sutures sur ces têtes qui enflent jusqu'à la démesure à chaque collection seraient les biens venus.
A chaque nouvelle saison, ces Vivaldi du point de croix nous réinventent, paraît-il, le genre. D'après les expertes des magazines, des radios ou des JT, c'est la révolution à chaque défilé. Untel « remode » la mode, une autre maison casse les codes tout en respectant l'esprit du créateur, un troisième couturier ose le retour aux sources... Lesquelles? Ca, personne ne le sait. De mémoire de femme on s'habillait déjà chez Jean-Baptiste de Neandertal il y a un paquet d'années. La glose enflée et les compliments anamorphosés par le copinage et la frime sont, mesdames et messieurs du milieu, aussi difficiles à ingurgiter qu'une banana split faite par Hillary Clinton. Un peu de retenue s'il vous plaît. Tout n'est pas si parfait que cela dans ce monde où l'on fabrique ces fringues uniquement pour trois cents pétasses friquées dans le monde pour mieux vendre parfums et accessoires à des millions de pétasses moins friquées.
Petite satisfaction, une journaliste de France 2 a osé critiquer le couturier en chef de chez Dior. En représailles elle n'a pas eu le droit d'assister au défilé de squelettes sapés comme des clochardes. Si ce crime de lèse-majesté pouvait en appeler d'autres ce serait un signe de bonne santé déontologique.
Laissez l'art de la dithyrambe à son usage initial, celui de louer sans mesure les mérites de Dionysos, Dieu de la vigne et du vin.
Vous reprendrez bien un petit blanc.
A la vôtre!

mardi 10 juillet 2007

Touche pas à mon despote

Le Front touche le fond. Le fond des tiroirs qu’il faut aujourd’hui racler histoire d’y retrouver quelques piécettes pour boucher le déficit.
Les finances sont dans le rouge, c’est bien le comble pour un parti anti-communiste.
Car les 4.3% des dernières législatives vont bigrement amputer les finances du parti d’extrême droite. Sous la barre des 5%, les frais de campagne ne sont pas remboursés, soit 8 millions à payer. La subvention liée au nombre de voix obtenues va, en 2008, baisser de 60% pour atteindre un « petit » 1.8 millions d’euros.
Alors branle-bas de combat dans les coulisses du paquebot, le surnom donné au bâtiment abritant le siège du FN à Saint-Cloud.
Licenciements dans les soutes où 40% des employés vont perdre leur job.
Et sur le pont, l’amiral Le Pen et sa lieutenante regardent l’horizon bouché. Certains souhaitent vendre le navire pour se faire un petit pactole de 15 millions. Mais du côté de la Marine, pas question de vendre le « paquebot » France.
Alors voici quelques suggestions :
- S’approcher de Bernadette à qui il doit bien rester quelques pièces jaunes dans son galion. En tant que nouvelle amie de Nicolas, le torpilleur du paquebot, elle pourrait bien donner un coup de main. Ne doit-on pas porter secours en mer à un navire en détresse ?
- Organiser la vente de badge « Touche pas à mon despote » sur le modèle de « Touche pas à mon pote » du début des années 80. Pour un euro vous auriez le droit à une jolie main couleur vert-de-gris tendue vers le ciel ça aurait de la gueule.



Il y a 10 ans
Jeudi, 10 juillet 1997.
Série illimitée.

Monsieur Placard est en train de dîner avec des clients. En tout cas c’est ce qu’il m’a dit. Les enfants sont enfin couchés; J’ouvre une bouteille de Pouilly-Fuissé, y’a pas de raison, comme ça je vais faire l’idiote en grignotant des bêtises et picolant devant la télé. L’été, la télé aux coins carrés tourne en rond. Petits petons sur la table basse, je zappe entre deux héros récurrents. L’un s’appelle Navarro. Roger Hanin, d’ailleurs plus que parfait dans le rôle est en train de devenir Navarro. L’autre c’est Angélique. Ce n’est déjà plus Michèle Mercier c’est Angélique. La qualité d’une série télé est en fait de nous faire oublier l’acteur pour nous laisser subjuguer par le personnage qu’il interprète. Pour toute une génération, Paul-Michael Glaser est Starsky, Diana Rigg est Emma Peel Robert Conrad est James West, Jean-Claude Bouillon est le Valentin des Brigades du Tigre, Georges Descrières est Arsène Lupin et Leonard Nimoy est, pour l’éternité, le Spock de Star-Trek. Les acteurs peuvent vieillir, ils incarneront toujours leurs personnages. Ainsi peut-on imaginer Navarro rempilant à quatre-vingts ans, James West faire le coup de poing appuyé sur une canne ou Starsky en dérapage contrôlé avec sa chaise roulante rouge et blanche baptisée Zebra 3.
Je ne sais pas si c’est par paresse ou par amour du genre ou les deux à la fois, mais je crois qu’ad vitam eternam je pourrais me farcir ces séries intellectuellement limitées pour certains mais qui moi me font l’effet d’un gentil tranquillisant, sans les effets secondaires.
Bonne nuit.
Je vais me coucher.
Monsieur Placard n’est toujours pas rentré ...

lundi 9 juillet 2007

Du riffifi chez Rachida.

Monsieur Michel Dobkine, directeur de cabinet du Garde des Sceaux vient de donner sa démission au bout de six petites semaines d’exercice. Pour convenance familiale a-t-il dit. Mais les couloirs feutrés du ministère de la justice bruissent d’autres explications. La jeune ministre Rachida Dati serait d’une rare autorité. Ne supportant pas ceux qui ne travaillent pas 20 heures sur 24 et qui n’obéissent pas strictement à ses ordres. Dans la foulée, trois autres membres du cabinet ont aussi démissionné.
A ce rythme là, je souhaite bon courage à Patrick Gérard, le remplaçant. L’homme est semble-t-il rompu à la politique et aura j’espère un peu plus de poids et de courage pour résister à la nouvelle dame de fer au sourire beaucoup moins enjôleur qu’il n’y parait.


PS du 13 juillet 2007: la dame aux dents longues de la Place Vendôme n’a décidément pas beaucoup l’occasion de dormir sur ses deux oreilles. Deux de ses frères défraient en ce moment la chronique judiciaire. L’un, Jamal, va comparaitre devant la cour d’appel de Nancy pour trafic de stupéfiant. L’autre, Omar, est placé sous contrôle judiciaire depuis juin 2005 pour trafic de cannabis. Sachant que le premier est récidiviste et que la sœur vient de présenter aux sénateurs son projet de loi visant à punir plus sévèrement les multirécidivistes, ça promet. A mon avis, les deux garçons ont du souci à se faire. Comme valeur d’exemple, la ministre ne cherchait peut-être pas mieux
Comment se fait-il que cet entourage pas très catholique de la conseillère de Sarkozy, n’ait pas été mis en lumière plus tôt pendant la campagne électorale ?




Il ya 10 ans
Mercredi, 9 juillet 1997.
Machin, Truche et Bidule.

De Gaulle, quoi qu’on dise, le vrai dernier gaullien historique, avait surnommé l’OTAN, le « machin ». A cette époque, pourtant, on pouvait comprendre à quoi il servait. Espèce de bouclier intimidant pour les méchants russes pendant la guerre froide, l’OTAN, aujourd’hui suspend son vol au dessus d’une frontière plus que virtuelle. Désormais les grandes puissances de ce se monde s’embrassent sur la bouche à la manière peu ragoûtante d’un Brejnev bécotant à qui mieux mieux dans les années 70. Le sommet de l’OTAN qui a lieu en ce moment à Madrid est là pour entériner l’adhésion d’ex pays du bloc de l’est au « machin » plutôt que de donner aux européens l’occasion de mettre en place une véritable politique de défense. Je suis désolée, mais là, je ne percute pas. A quoi ça sert de faire partie d’un machin qui ne sert à rien. Pendant la guerre qui a embrasé la Yougoslavie, l’OTAN n’a pas dégoupillé. Silence radio, pas de nouvelles du front. Où sont aujourd’hui les « ennemis » du monde démocratique? J’ai ma petite idée, mais il semble que les vertueux américains ont plutôt adopté le régime oeillère et boule Quiès. En Chine, au Pakistan, en Algérie, au Cambodge, en Birmanie, au Congo, en Syrie, en Israël ... la paix des hommes et des femmes est chaque jour mise à mal. Si Jacques Chirac pouvait se battre pour l’élimination de ce « machin » et créer cette force pacifique européenne sans compromission, il pourrait finir le siècle en beauté et revendiquer sans arrière-pensée sa filiation avec le grand Charles.
Le rapport demandé par Chirac à Pierre Truche, président de la Cour de cassation pour la réforme de la Justice est dans nos journaux avant d’être sur son bureau. Il paraît que le vieux sage et sa commission ne recommandent pas la coupure du lien ombilical entre les procureurs et le pouvoir. Elizabeth Guigou, Garde des Sceaux, a intérêt à nous faire accoucher une nouvelle justice sans cordon ombilico-bidouilleur. Sinon les gentil-Béri et autres Présidents de Conseils Généraux de tout bord ne se gêneront plus. En plus, c’est Chirac qui l’a demandé. Alors ne nous privons pas d’une Justice enfin juste.
Décidément je ne comprendrai jamais rien à la Bourse. A l’école on m’avait expliqué que la crise économique de 1929 aux Etats-Unis avait entraîné le krach boursier fatal. Aujourd’hui et depuis plus de deux ou trois ans l’économie ne décolle pas mais le CAC 40 bat chaque jour des records. Je trouve le Palais Brongniart plus mystérieux que les pyramides égyptiennes ou aztèques. Les pythies des temps nouveaux ont le cul assis devant un ordinateur et une ribambelle de téléphones. Dans l’antiquité les liseuses de bonnes ou mauvaises aventures s’exerçaient dans le foie de volaille et leurs prédictions étaient prises très au sérieux. A l’aube du troisième millénaire nos golden boys ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et chopent la grippe quand un sous-secrétaire d’état s’enrhume. Du coup cinq à dix milliards de francs peuvent ou non s’échanger entres les différentes places boursières au moment où vous avalez vite fait votre sandwich de la mi-journée. Quand les entreprises licencient c’est pire, la côte des « malfaitrices » est au plus haut. Quand acheter? Quand vendre? Mais surtout à quoi ça sert? Voici les questions qui me taraudent en cette fin d’après-midi. OTAN, Bourse même combat. Le plus flippant dans l’histoire c’est que la vie et la mort des gens sont assez directement liées à ce machin et à ce bidule. Demain j’éviterai de lire mon horoscope. Il paraît qu’avant de faire dans la boule de cristal Elizabeth Tessier tournait dans des films érotiques. Qui sait de quoi demain sera fait?

dimanche 8 juillet 2007

L'alpiniste, le matador et l’homme de glace.

Sur un carré de pelouse anglaise, un alpiniste funambule en pantalon et veste blanc fit face à un matador au bras d’airain.
Leurs fronts ceints d’un bandeau, comme un hommage au mage suédois, l’homme de glace descendu de ses fjords pour assister à l’ultime combat.
Le froid Viking était devenu souriant, ses cheveux longs et blonds ayant laissés place à une crinière d’argent.
L’alpiniste était suisse comme il se doit. Le matador, espagnol, bien sûr. L’affrontement des deux géants dura plus de 3H30. On crut un moment que l’homme des montagnes allait lâcher prise et que son élégance naturelle empêchait son jeu d’avoir le saignant nécessaire pour faire mordre la poussière au demi dieu des arènes de la balle jaune. On crut également que le matador, après avoir été encorné en début de match allait rendre la muleta et ses habits de lumière en trois petits sets.
Non le combat fut grandiose et les deux gladiateurs, sous un soleil anglais qui les éclaira sans interruption, allèrent jusqu’au bout de leurs forces et de leur talent.
La fin de l’histoire entra dans la légende. Au bord du précipice, sur une voie encore inexplorée, l’alpiniste, mené 15-40 deux fois de suite sur son service en début de cinquième manche, sentit le froid de la lame du matador lui chatouiller les cervicales. Mais dans un ultime coup de rein et de génie, il se sortit du piège et gravit les quatre derniers jeux comme un chamois bondissant. Le sommet était atteint. Une altitude que l’on croyait à jamais réservée à l’homme des glaces, cinq fois vainqueur d’affilée sur le gazon londonien.
Ayant planté son drapeau sur le toit du tennis, l’alpiniste rendit hommage à son vaincu de la plus belle des manières. Il parla un peu du viking qui l’applaudissait dans la loge royale mais devait sûrement penser au magicien gaucher australien qu’il rejoignait dans la légende avec onze titres du Grand Chelem.

On peut seulement regretter que l’homme de glace ne fut pas celui qui remit le trophée à l’alpiniste. Les coutumes anglaises sont pour moi impénétrables. Et pour la énième fois, le Duc de Kent s’approcha du vainqueur pour lui tendre la Coupe.




Il y a 10 ans
Mardi, 8 juillet 1997.
Régime sans ELLE.

A trois jours du départ en vacances, je suis comme tout le monde, je me préoccupe de mes fesses et de mon bidon qui prennent trop de place dans ma silhouette. L’ennui, c’est que pour ne pas avoir l’air d’une courge en maillot il faut au moins s’y prendre en mars pour faire un régime. Dixit tous les magazines féminins qui bourgeonnent de conseils anti-culotte, anti-cheval et anti-boudin avant même le printemps.
Tout cela fonctionne comme les voeux pieux faits un soir de java le 31 décembre et dissipés dans les dernières bulles de champagne du petit matin glacial. En avril on dit qu’on va s’y mettre mais qu’on a le temps. Un mois avant de partir, pense-t-on, ce sera suffisant. Mais plusieurs chausse-trappes viennent perturber ce planning idéal. D’abord il fait un temps pourri en juin et votre estomac est plus friand de cuisine roborative qu’on sauce avec du pain frais que de pamplemousses au compte-gouttes. Ensuite il y a le fait que vous n’arrivez plus à mettre la main sur ce vieux numéro de ELLE Spécial Minceur. Pas de chance le numéro du 7 juillet vous propose en guise de programme de rattrapage un régime à la con qui pourrait s’intituler sobrement: « Comment arrêter de manger pour perdre du poids? ».
Alors, résignée, vous vous dites qu’un ou deux centimètres de plus ou de moins ne vous feront toujours pas des cuisses de grenouille. D’ailleurs que préfèrent les hommes? Les hanches qui ont de la main ou ces squelettes en forme de portemanteau qui servent aux Haut-Couturiers pour faire défiler leurs robes? A force de promouvoir à longueur de couvertures et d’article cet idéal féminico-famélique, les magazines nous font craindre que leur contenu éditorial soit lui aussi tombé sous le joug de cette dictature de la sucrette et des repas de substitution en tout genre. Si les nourritures rédactionnelles sont demain soumises au régime sec, si le verbe des journalistes ne retrouve pas ce côté potelé et charnu qui flatte l’âme des lectrices ordinaires, ces dernières iront plutôt s ’abonner à « Cuisiner Magazine » avec la plantureuse Maïté en couverture.
Le meilleur régime restera, de toute façon, celui de ne jamais se regarder dans la glace avec les yeux des autres.

samedi 7 juillet 2007

Vol 777 pour l'amour.

Interrogez vos amis. Je vous parie que l’un d’entre eux est invité, aujourd’hui, 7 juillet 2007, à un mariage. Pour obtenir le cocktail « wedding » du 07/07/07, vous mélanger deux doses de fièvre amoureuse avec une bonne dose de superstition. Résultats : des embouteillages à l’entrée des mairies. Un taux de participation record sur les listes de mariage, bien au-delà de celui des dernières législatives.
Le plus glamour d’entre tous est bien sûr celui de Tony Parker, le basketteur français et d’Eva Longoria l’actrice américaine de la série « Desperate Housewives ».
En espérant que toutes celles et tous ceux qui se sont dit « oui » aujourd’hui, ne deviennent pas des couples désespérés. Rendez-vous dans sept ans pour voir si la superstition mènent à sept de bonheur, sept ans de malheur ou sept ans de réflexion*.

* A l’occasion si vous pouvez revoir « Sept ans de réflexion » le film de Billy Wilder avec Marilyn Monroe et Tom Ewell, ne vous en privez pas.



Il y a 10 ans
Lundi, 7 juillet 1997.
Seguin et les petits hommes verts ...

... de rage. Si les Martiens avaient pu envoyer une sonde intelligente au congrès extraordinaire du RPR, ils auraient certainement pu ramener des images insensées dont les habitants de leur planète se seraient délectés. Malheureusement la technologie martienne semble en retard sur celle de la terre. Pour les besoins de la démonstration, appelons notre engin spatio-républicain « Jacky », en hommage à « Rocky » le petit robot américain qui vient de faire ses premiers tours de roues sur Mars.
Mars semble, à première vue, très paisible. Les images transmises par la petite bêbête sont zen, du moins jusqu’à ces deux collines rapidement baptisées à la mode marketing US « Twin Peaks ». Le chaos avait plutôt élu domicile ce week-end du côté du Bois de Vincennes. La grande et belle famille gaulliste s’est écharpée à qui mieux mieux. Je t’embrasse, je te poignarde, je te serre la main et te fais une clé de bras, je te tape dans le dos et te balance un joli crochet au foie. Il en a été de ce congrès comme du énième duel entre les mousquetaires du Roi et les gardes du Cardinal. A vous de choisir qui, dans cette pantalonnade était le Roi et qui était le Cardinal. Tout ce que je sais c’est que les fleurets n’étaient pas mouchetés. Et si par hasard ils l’eussent été, je préfère ne pas connaître l’origine des mouches.
Bilan du combat: Chirac invisible, Juppé applaudi, lui le grand manitou de cette dissolution meurtrière; Sarkozy hué, Balladur pas écouté, Pasqua chahuté et Toubon en retrait tel le bedeau soudain pris entre les colères de Pépone et de Don Camillo. Quelle pétaudière! Et au milieu de ce capharnaüm, ce bon Monsieur Seguin, déguisé en pâtre des montagnes chargé de rassembler le troupeau. D’y regrouper à la fois les brebis dociles, les brebis égarées et les brebis galeuses, mais aussi les chiens, les aigles, les vautours et même les dahus. Une tâche pour laquelle je lui souhaite bien du plaisir.
En résumé le RPR est à l’image d’un grand magasin parisien où l’on trouve de tout. Certains candides penseront tout de suite à la Samaritaine. D’autres plus perfides verront plutôt dans ce congrès de la dernière chance le Grand Bazar de l’Hôtel de Ville.

Nos amis martiens dégoûtés à jamais de ces élections à la limite de la démocratie détruisirent à distance leur vaisseau explorateur. Cet intermède scientifico-politique ne pouvait que donner de mauvaises idées à la gent citoyenne de leur planète.






Vendredi 6 juillet 2007
L'herbe bleue
Wimbledon frôle les embouteillages. Il a plu des chats et des chiens* pendant toute la quinzaine de sorte que ce vendredi se jouent encore des quarts de finales hommes et des demies finales femmes.
Un temps de grenouille qui fait l’affaire pour deux de nos « froggies » Marion Bartoli et Richard Gasquet. Chronologiquement, le premier exploit de la journée est à mettre à l’actif de super Marion. La joueuse, originaire de la Haute-Loire, est venue à bout de la N°1 mondiale Justine Hénin sur le score de 1-6, 7-5, 6-1. Elle jouera demain, en finale du plus grand tournoi du monde**, l’Américaine Venus Wiliams.
Un peu plus tard, sur les coups de 21 heures, le biterrois Richard Gasquet, a dompté Andy Roddick, le protégé de Jimmy Connors. Après avoir perdu les deux premiers sets, le jeune français semblait à l’agonie. Mais, au bord du gouffre, l’homme qui se cachait derrière l’enfant prodige c’est enfin réveillé. Et puis Roddick le cogneur est tombé KO. Assommé par les revers fabuleux de son adversaire. Gasquet aura demain l’honneur d’affronter Roger Federer, quadruple vainqueur.
Pour demain advienne que pourra (« come what may » comme on dit ici). L’essentiel c’est qu’il ne pleuve plus. Même si la pluie peut être bleue comme un rêve de gazon français.

* « It’s raining cats and dogs » peut se traduire par « il pleut comme vache qui pisse ».
** Un label purement british.


PS : Un gros cri d’encouragement pour le double messieurs français composé de Llodra et Clément. Ils peuvent peut-être mettre fin, dimanche, à 74 ans de disette.




Il y a 10 ans
Dimanche, 6 juillet 1997.
Vie privée, défense de ne pas entrer.

Savoir avec quelle main Brad Pitt se gratte les couilles, c’est possible. Savoir à quelle heure Emmanuelle Béart va chez son coiffeur, c’est possible. Savoir quelle est la marque de tétine du petit fils de Jacques Chirac, c’est possible. Savoir si Madonna a couché avec Antonio Banderas, qui, lui-même ne crache pas sur une ex madame Stallone, qui, lui préfère les brunes qui n’aiment pas les chiens, qui, eux aiment Brigitte Bardot, c’est possible.
Il existe tout un tas de torche-cul sur papier plus ou moins glacé pour nous renseigner. L’information est ici plutôt un renseignement comme au bon vieux temps de l’espionnage. D’ailleurs les photos floutées renforcent cette idée de violation de secrets intimes. Malheureusement une photo ratée d’une paire de seins appartenant à une propriétaire en vue aura plus de valeur qu’un portfolio de Willy Ronis. Mais détrompez-vous comme je me suis détrompée moi-même, ces « romans » d’espionnage à la petite semaine ne comportent pas une once de danger pour ces agents traqueurs de nichons. La plupart des victimes sont consentantes. En lisant « Le carnaval des hypocrites » d’Albert du Roy, vous apprendrez que ces stars toujours en mal de publicité, fabriquent en toute complicité ces vrai-faux scoops avec les magazines « essuie-séant » en question. Chacun y retrouvant son compte de notoriété et d’argent, même si de temps en temps il y a procès. Mais qui dit procès, dit publicité du jugement dans le magazine incriminé. Tout est dans tout et réciproquement, comme disait Madame Tupperware.
J’espère que dès demain, mes bas instincts de voyeuse myope auront disparu de mes gènes sans gêne. Car vraiment, il y a plus important que de savoir qui de Johnny Halliday ou de Stéphanie de Monaco met des slips kangourou?

jeudi 5 juillet 2007

Où va-t-on?

La nuit dernière, le Comité International Olympique réuni à Guatemala City a désigné la ville de Sotchi (Russie) pour organiser les Jeux d’hiver de 2014. Allez voir sur une mappemonde, cette ville, station balnéaire posée sur la mer noire, ne dispose bien sûr d’aucune infrastructure pour accueillir les J.O. Una vague station de ski à 80km, équipée de deux ou trois remonte-pentes et puis c’est tout. Cela n’a pas empêcher les membres du CIO de confier à la Russie les jeux d’hiver les plus chers jamais organisé. La facture s’élèvera à 12 milliards d’euros. Mais qu’importe si la construction de tous les équipements et de toutes les pistes sera une catastrophe écologique ; qu’importe si cette ville de bains est le lieu de villégiature privilégié de la mafia russe ; qu’importe si la Tchétchénie est à moins de 500km. Jacques Rogge, le président du CIO qui se voulait le rénovateur des Jeux, qui se voulait être celui qui tourne le dos à la démesure et aux pratiques de corruption trop souvent remarquées lors du règne de Juan Antonio Samaranch, est pour l’instant en totale contradiction avec lui-même. Celui qui fut en Belgique un grand champion d’aviron m’avait pourtant donné l’impression de vouloir remettre le sport et les athlètes au cœur des J.O. En l’espace de deux ans, le CIO a choisi Londres pour les Jeux de 2012 et Sotchi pour ceux de 2014. Les Jeux de l’argent et des budgets démesurés. Deux villes qui n’avaient pas obtenus l’assentiment des athlètes. Mais qu’est-ce que l’on n’en a à faire des athlètes ? Je vous le demande. Ils sont là pour courir, sauter, nager mais ce n’est pas le plus important. N’est pas Monsieur Rogge ? Le plus important est de faire plaisir à Monsieur Poutine, à Monsieur Blair comme il y a peu on faisait plaisir aux dirigeants chinois pour les J.O. de 2008.
Le marketing vient donc de battre le sport.
Dans un an à Pékin, les Jeux se dérouleront dans l’une des villes les plus polluées du monde et dans un pays pour le moins très peu démocratique. En 2012, Londres devra dépenser deux fois plus d’argent que ne l’aurait fait Paris. Et dans sept ans, au bord de la mer Noire, à Sotchi, Monsieur Rogge et Monsieur Poutine (comme Joseph Staline lors de son règne) pourront boire un café en terrasse en se disant que décidément le sport et les Jeux, c’est magnifique. Dommage qu’il faille des athlètes au milieu de tout ça.


PS : Il y a quelques mois, l’Union Européenne de Football dirigée par Michel Platini a désigné l’Ukraine et la Pologne pour l’organisation du prochain Euro de football. A lire la presse, cette candidature a largement bénéficiée des largesses d’un oligarque ukrainien, dont les « petits » cadeaux n’auraient pas laissé insensibles les votants. Permettre à de nouveaux pays d’organiser des grands rendez-vous sportifs c’est bien, mais pas à n’importe quel prix.




Il y a 10 ans
Samedi, 5 juillet 1997.
Un petit tour au jardin.

Le calendrier sportif a ceci de chrétien que les grand-messes ont toujours lieu à des dates immuables. Le week-end des finales du tournoi de tennis de Wimbledon coïncide très souvent avec le départ du Tour de France.
Alors pour les fans de tennis et de vélo comme moi (eh oui!), c’est du pain béni. Un pain de messe cornélien puisqu’il est très difficile de le rompre. Comment choisir cette après-midi entre la finale Novotna-Hingis et le prologue de Rouen en hommage à Anquetil? Surtout si ces petites reines du gazon nous offrent un spectacle digne des duels Navratilova-Evert d’antan. Hier Cédric Pioline nous a fait jeûner jusqu’à 21H30. Impossible d’avaler quoique ce soit avant sa balle de match victorieuse contre Stich au 5ème set. Pourvu que dimanche il nous sorte encore contre Sampras un match de haute volée. Qu’il nous fasse aimer ce jardin anglais où seul un français depuis la guerre (Yvon Petra) a pu faire un tour d’honneur.
Peut-être qu’un jour, le Tour de France partira de Wimbledon afin d’éviter que nos cœurs se déchirent en deux morceaux égaux pour suivre ces monuments sportifs de l’été? Déjà en 1980, comment pouvait-on choisir entre Borg-Mc Enroe d’un côté du filet et Hinault-Zoetemelk de l’autre côté de la route?

mercredi 4 juillet 2007

Ras le bonnet.

La casquette c’est fini. Portée droite, à gauche, à l’envers, sur le côté, en avant ou en arrière, c’est out, fini, has been, total pas aware. Au risque de déplaire à mon neveu, si tu veux être hype, tendance, au top de la vibe (prononcez vaïbe comme vibrations en anglais), de la mode, du glamour il te faut un bonnet. Pas une cagoule, un col roulé, une écharpe, non un bonnet.
La jeunesse c’est fini aussi. Vingt piges ou trente balais c’est complètement démodé. Le jeunisme c’est ringard. Vive les vieux, les plus de 65 ans qui veulent encore travailler. Les post retraité qui refuse le rencart ou le repos. Si t’es « in » alors ne t’arrête pas de bosser. Et si tu prends la place d’un plus jeune tu t’en fiches.
Alors si tu as plus de 65 ans et si tu aimes les bonnets, tu es le roi du pétrole.
Et si tu t’appelles Guy Roux, tu deviens carrément une cause nationale.
Ce monsieur qui fut certes un grand entraineur de club en football, était paisiblement en post retraite à la télé pour commenter des matches. Le démon de minuit bien tassé, l’a repris et il s’est mis en tête de coacher à nouveau une équipe. Pas à Auxerre son club de toujours où, soit dit en passant il s’est constitué une fortune qui doit en faire un des contribuables les plus riches de Bourgogne, mais à Lens.
Le hic, c’est que les statuts des entraineurs de football sont en contradiction avec le code du travail. Et aujourd’hui, le vieux grigou de l’Abbé Deschamps n’a pas le droit de reprendre le chemin du banc de touche.
Toute cette histoire n’aurait dû regarder que le microcosme du ballon rond. Que nenni, le cas « Roux » est devenu une affaire d’état. Sarkozy est même venu à sa rescousse pour déplorer le fait que la France perde ses cerveaux après l’âge légal de la retraite. Roselyne Bachelot a rencontré l’Auxerrois. Toute cette affaire a fait la Une des journaux qu’ils soient en papier, à la télé ou à la radio.
Sincèrement, je préférerais que ce bon vieux Guy Roux laisse sa place et l’argent qui va avec à un jeune entraîneur qui pourrait se faire les dents à Lens et qui sait, demain, éviter de devenir lui aussi un vieux schnock à bonnet et à crampons.



Il y a 10 ans
Vendredi, 4 juillet 1997.
Reçu à l’oral.

On est à l’orée des oraux du BAC et hier soir, Lionel Jospin a bien passé l’obstacle. Il y a bien sûr des grincheux (à droite bien sûr, mais aussi à gauche) qui auraient souhaité que tout aille plus vite.
Eh, oh, doux bijou! Ca fait seulement un mois qu’il est au turbin Jospin. Faudrait quand même pas précipiter les choses. Les vieux barons de la politique (eh oui Monsieur Madelin! Vous en faites partie) sont vraiment incorrigibles. Les Français leur demandent du discernement, un discoure vérité, de défendre les intérêts de le France et de ses citoyens plutôt que leur place à la tête des appareils des partis politiques.
Juste après l’annonce des résultats du second tour, ils faisaient tous amende honorable. On ne les y reprendrait plus, ils avaient compris le message sous forme de fessée cul nu. Mais les vieux démons de la politique politicienne rôdent encore par là.
Monsieur Madelin qui fait le fier après avoir enlevé le P.R. à la hussarde, qu’avait-il fait en juillet 1995, en un mois de présence à Bercy? Rien si ce n’est faire et défaire des cartons et écrire sa lettre de démission.
Que ce « hussard sûr de soi » et les autres laissent les ministres faire leur boulot. Quand l’heure de l’examen final aura sonné, on corrigera ensemble les copies, mais pas avant.



Post-Scriptum: c’est aujourd’hui la Fête Nationale aux USA. Au risque de me répéter, il serait de bon ton que Bibill et ses fricotins du gouvernement regardent religieusement « Monsieur Smith au Sénat » de Frank Capra. Un hymne à la générosité, à l’écologie et aux respects des institutions, notions quelque peu oubliées outre-Atlantique en ces temps de mondialisation à visage inhumain.

mardi 3 juillet 2007

Le mur du cent.

Une ligne droite de stade olympique. Mètre après mètre. Jour après jour. Pas de record de vitesse. Plutôt un « exploit » d’endurance, de ténacité et de discipline. Voilà pour les fleurs.
Côté épines, des coups de moins bien. Des jours sans, comme on dit dans le jargon des sportifs qui ratent un rendez-vous. Des coups de fringale à la manière des grimpeurs du Tour de France en haute montagne.
J’espère au moins qu’il y aura eu dans ces 99 précédentes chroniques, quelques bons moments de lecture.
Alors Madame Placard, partante pour les prochains cent mètres ?
On va essayer.
Sur une piste d’athlétisme, cette distance se parcoure en virage. Alors je souhaite seulement ne pas sortir de la piste.




Il y a 10 ans
Jeudi, 3 juillet 1997.
Cinéma en noir et noir.

Robert Mitchum hier et James Stewart aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle une double faute du bon dieu des acteurs. C’est trop dur de faire de beaux discours quand des types bien se font la malle dans les coulisses éternelles du cinoche.
Alors allez voir ou revoir deux des films du classement des Placards d’Or. « La nuit du chasseur » de Charles Laughton avec Robert et « La vie est belle » de Frank Capra avec James Stewart.
Dire qu’hier encore je vous parlais de « Monsieur Smith au Sénat ».
I’m a poor lonesome spectator!
THE END.

lundi 2 juillet 2007

Monsieur Yann.

18H30 ce soir. Mon petit village est aux anges. La foule se presse aux portes de l’école primaire. Sur le terrain d’évolution une scène a été plantée. On entend les musiciens faire la balance. Les enfants ont déjà eu le droit d’entrer. Après tout c’est leur école. Samedi dernier ils ont chanté dans la cour devant leurs parents les chansons apprises dans l’année. Le répertoire est un peu plus « rock and roll » que ce qu’on apprenait à leur âge. Olivia Ruiz, Laurent Voulzy, Emilie Simon, la Grande Sophie, Faudel, Florent Pagny et ... Yannick Noah.
Ce même Yannick Noah qui en cette fin d’après midi un peu frisquette promet de réchauffer les cœurs et les mains des habitants de son village. Et gratos s’il vous plait.
Il est fort, très fort, pour mettre petits et grands de son côté et faire chanter en levant le poing au ciel à tout un village (qui a pourtant voté Sarkozy à 72.5%) la chanson « Aux arbres citoyens ».
- Puisqu'il faut changer les choses
- Aux arbres citoyens !
- Il est grand temps qu'on propose
- Un monde pour demain !
Parents et enfants ont repris tous en chœur les tubes de celui qui dégage une joie de vivre et de partager incroyable. Il a fait venir sur scène quelques enfants pour chanter « Métis » façon Disiz la Peste.
Il a donné le micro à son petit dernier qui a fredonné aussi « Aux arbres citoyens ».
C’était donc LE concert du mois. Bien plus simple et bonne franquette que celui de Barbra Streisand à Bercy où le prix des places allait de 112 à 582 euros. Et encore pour 112 ou 155 euros vous aviez une visibilité plus que réduite. Du grand n’importe quoi. Ce soir Monsieur Yann a été autrement plus grand seigneur. Une heure trois-quarts de chansons avec une bande de musiciens et de choristes qui pétaient le feu.
Merci Monsieur Yann.
Allez, reprenez avec moi :
- Métis, un mélange de couleurs oh oh
- Oh métis, qui vient d'ici et d'ailleurs oh oh
- Je suis métis, un mélange de couleurs oh oh
- Oh métis, qui viens d'ici et d'ailleurs oh oh



Il y a 10 ans
Mercredi, 2 juillet 1997.
Cent pour cent, voire plus.

J’ai une angine. Un 2 juillet c’est un comble. Alors, clouée au lit, je vais en profiter pour clouer au pilori trois médaillés de l’ordre de la connerie humaine. Pour la rubrique n°100 j’ai donc dressé un podium. Aucun dictateur africain n’étant disponible pour la remise des récompenses, je suis encore obligée de tout faire toute seule. Les lauréats sont là, la cérémonie peut commencer.
Première place et médaille d’or à Catherine Mégret. Celle là, selon la formule consacrée, va prendre pour les autres. Pour son mari d’abord (à qui ses parents n’auraient jamais dû offrir la panoplie du petit Goebbels à Noël) et pour Le Pen ensuite. Madame Mégret doit avoir le bas cervelet teinté chemise brune pour dire ce qu’elle dit et surtout ne plus s’en souvenir quand il faut répondre de ses basses pensées devant un tribunal. Malheureux habitants de Vitrolles, qui, non mécontents de disposer d’une marionnette amnésique à la mairie, doivent maintenant se priver de certains films sur l’homosexualité jugés intolérables par certains gestapistes du Conseil Municipal. Combien de temps faudra-t-il, pour faire prendre conscience aux Français, du grave danger que représentent ces idées? Soixante ans après, ce radium idéologique hitlérien laisse encore des traces qui, si l’on n’y prend pas garde, peuvent être encore mortelles, même si les mocassins et les costumes trois-pièces ont remplacé les bottes en cuir et les uniformes vert-de-gris.
Deuxième place et médaille d’argent à Jacques Chirac, grand stratège politique devant l’éternel. Il laissera au moins son nom dans l’histoire de la Vème république pour la plus grosse plantade de tous les temps. Il me serait agréable de pouvoir lire ce que dira le Petit Larousse de cette géniale dissolution dans son édition de 2025.
Troisième place et médaille de bronze à Bill-The Sheriff-Clinton. Auto-proclamés gendarmes du monde et modèle économique, les Etats-Unis nous sortent actuellement par les trous de nez. Premiers à signer des accords avec Kabila, qui en d’autres temps et sous d’autres auspices démocrates, aurait déjà été jugé pour crime contre l’humanité. Ces plus grands pollueurs de l’univers qui versent une larme de silicone pour la mort de Cousteau s’en foutent pas mal de l’état des mers et de l’air. Enfin, premier pays riche de la planète, les Etats-Unis ne représentent plus un modèle de générosité envers les pays les plus pauvres. Ah, si Bill Clinton pouvait revoir Monsieur Smith au Sénat de Frank Capra ...

Voilà, la rubrique n°100 est bouclée. Et comme la connerie humaine, y compris la mienne, n’est pas prête de disparaître, je crois que je peux continuer. A bonnes entendeuses et à bons entendeurs, à demain.

dimanche 1 juillet 2007

Q.C.A.S.

Quelque chose à signaler.
La lutte des classes n’est pas morte. Celle-ci risque même sincèrement de reprendre du poil de la bête.
Une enquête de l’Ecole d’économie de Paris révèle que le fossé se creuse inéluctablement entre les plus riches et les plus pauvres.
Les 90% des foyers les moins riches (31.5 millions d’unités) ont vu leurs revenus augmenter de 4.6% en sept ans. Tandis que les 10% des foyers les plus riches gagnaient 8.7% de plus sur la même période.
L’étude est encore plus fine puisqu’elle ausculte les 1% des foyers les plus riches (soit 350 000 unités). Ceux-ci ont eu des revenus en hausse de 19.4% sur les sept dernières années.
Là où l’on frise l’écœurement c’est quand sont annoncés les chiffres pour les 0.1% et les 0.01% des foyers encore plus riches. La progression est respectivement de 32 et de 42.6%.
Et dire que notre « bon » président a décidé de récompenser encore un peu plus les nantis. La suppression des droits de succession va profiter aux 5% des Français les plus riches. Les déductions d’intérêts d’emprunt immobilier, au prix du mètre carré dans les grandes villes et leurs banlieues, ne va sûrement pas permettre de créer de nouveaux accédants modestes.
Et la défiscalisation des heures sup me direz-vous ? Une usine à gaz selon Thomas Philippon, économiste.
D’ailleurs demandez autour de vous si les patrons de vos amis sont prêts à signer pour vous « offrir » ces fameuses heures sup.
Une usine à gaz disait Monsieur Philippon. Ou bien plutôt un pet foireux ?




Il y a 10 ans
Mardi, 1er juillet 1997.
Si j’aurais su, j’aurais pas venu.

Vasili, Alexander et Michael sont dans une station orbitale. La station est percée, que se passe-t-il?
Les deux russes, tout le monde s’en fout. L’américain est réclamé par les siens. Traumatisés par l’explosion après son décollage de la navette Challenger, les ricains accusent de tous les maux les ruskoffs.
Enfermés dans cette boîte de conserve à la Tinguely les trois gugusses en orbite doivent faire face à des conditions de vie extrêmes. Parlons-en: une moiteur élevée, une semi-obscurité et un oxygène rationné. En fait, ni plus ni moins que trois trekkers gays prisonniers d’un sauna au Pérou pendant une panne de courant. Pas de quoi en faire un plat de nouilles lyophilisées. Quand on chausse les pataugas de l’aventure et que ça tourne mal, faut pas venir pleurer. Alors messieurs les cosmonautes, serrez les miches, sortez les tournevis et rappelez-nous quand vous aurez réparé le machin. D’ici là laissez-nous un peu tranquilles et qu’un morceau de votre Mir en papier alu venu de l’espace ne me tombe pas sur les arpions pendant la bronzette sinon je vous envoie la force d’interposition européenne qui a fait la loi en ex-Yougoslavie. Et là, vous risquez fort de regretter votre voyage dans les étoiles.