jeudi 5 juillet 2007

Où va-t-on?

La nuit dernière, le Comité International Olympique réuni à Guatemala City a désigné la ville de Sotchi (Russie) pour organiser les Jeux d’hiver de 2014. Allez voir sur une mappemonde, cette ville, station balnéaire posée sur la mer noire, ne dispose bien sûr d’aucune infrastructure pour accueillir les J.O. Una vague station de ski à 80km, équipée de deux ou trois remonte-pentes et puis c’est tout. Cela n’a pas empêcher les membres du CIO de confier à la Russie les jeux d’hiver les plus chers jamais organisé. La facture s’élèvera à 12 milliards d’euros. Mais qu’importe si la construction de tous les équipements et de toutes les pistes sera une catastrophe écologique ; qu’importe si cette ville de bains est le lieu de villégiature privilégié de la mafia russe ; qu’importe si la Tchétchénie est à moins de 500km. Jacques Rogge, le président du CIO qui se voulait le rénovateur des Jeux, qui se voulait être celui qui tourne le dos à la démesure et aux pratiques de corruption trop souvent remarquées lors du règne de Juan Antonio Samaranch, est pour l’instant en totale contradiction avec lui-même. Celui qui fut en Belgique un grand champion d’aviron m’avait pourtant donné l’impression de vouloir remettre le sport et les athlètes au cœur des J.O. En l’espace de deux ans, le CIO a choisi Londres pour les Jeux de 2012 et Sotchi pour ceux de 2014. Les Jeux de l’argent et des budgets démesurés. Deux villes qui n’avaient pas obtenus l’assentiment des athlètes. Mais qu’est-ce que l’on n’en a à faire des athlètes ? Je vous le demande. Ils sont là pour courir, sauter, nager mais ce n’est pas le plus important. N’est pas Monsieur Rogge ? Le plus important est de faire plaisir à Monsieur Poutine, à Monsieur Blair comme il y a peu on faisait plaisir aux dirigeants chinois pour les J.O. de 2008.
Le marketing vient donc de battre le sport.
Dans un an à Pékin, les Jeux se dérouleront dans l’une des villes les plus polluées du monde et dans un pays pour le moins très peu démocratique. En 2012, Londres devra dépenser deux fois plus d’argent que ne l’aurait fait Paris. Et dans sept ans, au bord de la mer Noire, à Sotchi, Monsieur Rogge et Monsieur Poutine (comme Joseph Staline lors de son règne) pourront boire un café en terrasse en se disant que décidément le sport et les Jeux, c’est magnifique. Dommage qu’il faille des athlètes au milieu de tout ça.


PS : Il y a quelques mois, l’Union Européenne de Football dirigée par Michel Platini a désigné l’Ukraine et la Pologne pour l’organisation du prochain Euro de football. A lire la presse, cette candidature a largement bénéficiée des largesses d’un oligarque ukrainien, dont les « petits » cadeaux n’auraient pas laissé insensibles les votants. Permettre à de nouveaux pays d’organiser des grands rendez-vous sportifs c’est bien, mais pas à n’importe quel prix.




Il y a 10 ans
Samedi, 5 juillet 1997.
Un petit tour au jardin.

Le calendrier sportif a ceci de chrétien que les grand-messes ont toujours lieu à des dates immuables. Le week-end des finales du tournoi de tennis de Wimbledon coïncide très souvent avec le départ du Tour de France.
Alors pour les fans de tennis et de vélo comme moi (eh oui!), c’est du pain béni. Un pain de messe cornélien puisqu’il est très difficile de le rompre. Comment choisir cette après-midi entre la finale Novotna-Hingis et le prologue de Rouen en hommage à Anquetil? Surtout si ces petites reines du gazon nous offrent un spectacle digne des duels Navratilova-Evert d’antan. Hier Cédric Pioline nous a fait jeûner jusqu’à 21H30. Impossible d’avaler quoique ce soit avant sa balle de match victorieuse contre Stich au 5ème set. Pourvu que dimanche il nous sorte encore contre Sampras un match de haute volée. Qu’il nous fasse aimer ce jardin anglais où seul un français depuis la guerre (Yvon Petra) a pu faire un tour d’honneur.
Peut-être qu’un jour, le Tour de France partira de Wimbledon afin d’éviter que nos cœurs se déchirent en deux morceaux égaux pour suivre ces monuments sportifs de l’été? Déjà en 1980, comment pouvait-on choisir entre Borg-Mc Enroe d’un côté du filet et Hinault-Zoetemelk de l’autre côté de la route?

Aucun commentaire: