mardi 10 juillet 2007

Touche pas à mon despote

Le Front touche le fond. Le fond des tiroirs qu’il faut aujourd’hui racler histoire d’y retrouver quelques piécettes pour boucher le déficit.
Les finances sont dans le rouge, c’est bien le comble pour un parti anti-communiste.
Car les 4.3% des dernières législatives vont bigrement amputer les finances du parti d’extrême droite. Sous la barre des 5%, les frais de campagne ne sont pas remboursés, soit 8 millions à payer. La subvention liée au nombre de voix obtenues va, en 2008, baisser de 60% pour atteindre un « petit » 1.8 millions d’euros.
Alors branle-bas de combat dans les coulisses du paquebot, le surnom donné au bâtiment abritant le siège du FN à Saint-Cloud.
Licenciements dans les soutes où 40% des employés vont perdre leur job.
Et sur le pont, l’amiral Le Pen et sa lieutenante regardent l’horizon bouché. Certains souhaitent vendre le navire pour se faire un petit pactole de 15 millions. Mais du côté de la Marine, pas question de vendre le « paquebot » France.
Alors voici quelques suggestions :
- S’approcher de Bernadette à qui il doit bien rester quelques pièces jaunes dans son galion. En tant que nouvelle amie de Nicolas, le torpilleur du paquebot, elle pourrait bien donner un coup de main. Ne doit-on pas porter secours en mer à un navire en détresse ?
- Organiser la vente de badge « Touche pas à mon despote » sur le modèle de « Touche pas à mon pote » du début des années 80. Pour un euro vous auriez le droit à une jolie main couleur vert-de-gris tendue vers le ciel ça aurait de la gueule.



Il y a 10 ans
Jeudi, 10 juillet 1997.
Série illimitée.

Monsieur Placard est en train de dîner avec des clients. En tout cas c’est ce qu’il m’a dit. Les enfants sont enfin couchés; J’ouvre une bouteille de Pouilly-Fuissé, y’a pas de raison, comme ça je vais faire l’idiote en grignotant des bêtises et picolant devant la télé. L’été, la télé aux coins carrés tourne en rond. Petits petons sur la table basse, je zappe entre deux héros récurrents. L’un s’appelle Navarro. Roger Hanin, d’ailleurs plus que parfait dans le rôle est en train de devenir Navarro. L’autre c’est Angélique. Ce n’est déjà plus Michèle Mercier c’est Angélique. La qualité d’une série télé est en fait de nous faire oublier l’acteur pour nous laisser subjuguer par le personnage qu’il interprète. Pour toute une génération, Paul-Michael Glaser est Starsky, Diana Rigg est Emma Peel Robert Conrad est James West, Jean-Claude Bouillon est le Valentin des Brigades du Tigre, Georges Descrières est Arsène Lupin et Leonard Nimoy est, pour l’éternité, le Spock de Star-Trek. Les acteurs peuvent vieillir, ils incarneront toujours leurs personnages. Ainsi peut-on imaginer Navarro rempilant à quatre-vingts ans, James West faire le coup de poing appuyé sur une canne ou Starsky en dérapage contrôlé avec sa chaise roulante rouge et blanche baptisée Zebra 3.
Je ne sais pas si c’est par paresse ou par amour du genre ou les deux à la fois, mais je crois qu’ad vitam eternam je pourrais me farcir ces séries intellectuellement limitées pour certains mais qui moi me font l’effet d’un gentil tranquillisant, sans les effets secondaires.
Bonne nuit.
Je vais me coucher.
Monsieur Placard n’est toujours pas rentré ...

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