vendredi 29 février 2008

Bissextile.


Pas de quart de jour cette année. Un double tour complet du cadran en plus. Un 366ème jour cadeau. Pour travailler plus et gagner pareil.
Pas comme Mr Gautier-Sauvagnac, porteur de valises à billets pour le compte de l’UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie). Le bougre s’est bien débrouillé pour négocier ses indemnités. Un million et demi d’euro en échange d’un bon vieux silence sur quelques décennies de malversations et d’opacité métallico-financière. Rappelez-vous octobre 2007*, l’affaire éclate à la grande surprise de Laurence Parisot patronne du Medef. Aujourd’hui, cette dernière a écourté ses vacances « pour analyser la situation et prendre les décisions qui s'imposeront. » Elle va finir par nous faire croire qu’elle est plus cruche qu’elle n’y parait.
Comme si la taulière n’était pas au courant de ce qui se négocie dans cette affaire.
Pour un jour bonus, c’est un jour bonus, même pour le chômage qui regrimpe avec 13200 sans emploi de plus.

En attendant, pour vous sortir de la morosité intérieure et du crachin extérieur, je vous conseille la lecture de la « Bougie du Sapeur ». Un journal qui ne sort que le 29 février depuis 1980 en hommage au Sapeur Camember, personnage de BD due la fin du XIXème siècle. Crée par le dessinateur Christophe, le garçon était né un 29 février avant de devenir simple trouffion et être le souffre douleur d’un sergent encore plus abruti que lui. Les prémices de l’humour absurde.
Aujourd’hui le N°7 est en kiosque au prix de 4€ avec en prime un « Bougie du Sapeur Madame ». Que demander de plus pour penser à autre chose.



* Voir chronique du 16 octobre dernier.

jeudi 28 février 2008

Au bord de la mort.


Les dernières nouvelles sont mauvaises. Mauvaises comme une hépatite B. Selon Luis Eliado Perez, ex otage des FARC qui vient d’être libéré, l’état de santé d’Ingrid Betancourt est plus que préoccupant.
Y-a-t-il encore une chance de la sauver quand on sait que les FARC ne veulent plus libérer d’otage sans contrepartie.
Sans soins adéquats et surtout sans bonté et miséricorde, Ingrid Betancourt va mourir.
Elle meure demain et les FARC n’auront plus ni bouclier ni cause.
Elle meure demain et nous seront toutes et tous orphelins.
Elle meure demain et elle deviendra un mythe, une sorte de Che Guevara de la démocratie au féminin.
Il faut tout faire pour qu’elle ne meure pas.
La liberté de nos consciences et notre dignité en souffriraient à jamais.



Il y a 10 ans
Samedi, 28 février 1998.
Banque du sperme.

C’est officiel, la preuve, je l’ai entendue à la radio: une maison close va « ouvrir » ses portes en Suisse.
Au pays du gruyère à trous, du chocolat au lait, des comptes numérotés, des coucous d’horlogers, du calme et de la propreté, c’est ce qui s’appelle une révolution.
Le pays neutre s’est branché sur l’alternatif avec une prise de terre « sévèrement burnée » comme aurait dit la marionnette de Bernard Tapie dans les guignols de l’info.
Il y a peu de temps, je faisais référence au One-Two-Two, célèbre lupanar parisien fermé par l’ogresse de la pruderie et des bonnes moeurs, Marthe Richard. Mais les claques de l’enfance de nos parents n’ont plus que le goût d’un vieux Byrrh servi par une grand-mère qui vous veut du mal.
Imaginer que les Suisses ont été ceux qui ont réinventé le baisodrome avec Lulu la Nantaise à l’étage, c’est comme penser qu’un jour, Edouard Balladur légalise le haschich dans les foyers du troisième âge du 16ème arrondissement.
Mais quel type de claque nous ont-ils inventé ces faux lents de l’Helvétie? Un truc aseptisé avec des lits à hygiaphone, des bidets en titane galvanisé et des rideaux en aluminium pour des « mademoiselles » en porte-jarretelles de chez Courrèges? Sans oublier quelques salles informatisées pour l’amour virtuel sur Internet?
Ou bien vont-ils redonner ses lettres de noblesse au velours rouge, aux dentelles et à une taulière âgée mais pas trop pour pouvoir, s’il y a embouteillage au salon, filer un petit coup de main.
Toujours est-il qu’ils l’ont fait! Mais le journaliste n’a pas indiqué l’adresse du bordel à l’antenne, ça ne se fait peut-être pas?
Et si c’était Place de la Bourse ...

mercredi 27 février 2008

J’te fais un prix.

Mesdames Sarkozy (ex et nouvelle), Madame Fillon ou Monsieur Lagarde ne doivent pas souvent aller faire leurs courses au supermarché. Et pourtant, c’est souvent en écoutant et observant nos concitoyens et leur chariots dans les allées des grandes surfaces ou aux caisses que l’on apprend beaucoup. C’est également en se coltinant la corvée des courses que l’on apprend à compter sans calculette l’indice INSEE, le vrai, celui qui donne le pouls de votre porte-monnaie. En ce moment c’est plutôt du bouche à bouche dont a besoin le mien. Il en est à son deuxième arrêt cardiaque devant le prix du poisson et des légumes frais. Je n’en veux pas aux pêcheurs et aux agriculteurs. Le prix d’une salade livrée par le producteur est de 15 à 20 centimes d’euros. Quand il arrive sur les étals il est de 1.20 à 1.70 euros. Les intermédiaires et les distributeurs exagèrent. Mais ça tout le monde le sait. Alors pourquoi faire encore une fois de la communication en envoyant quelques inspecteurs du ministère de l’économie mesurer les prix dans quelques boutiques et faire parade Christine Lagarde au Carrefour de la Porte de Bercy ?
Aller François, tiens je te donne un jeton de caddie® et si tu fais les courses chaque samedi j’te fais un prix.



Il y a 10 ans
Vendredi, 27 février 1998.
Comme tu veux, tu « choises ».

Pas facile de sélectionner avec clairvoyance le sujet du jour. Parce qu’à force de se rapprocher du dernier jour, je trouve qu’une info est trop comme ceci ou pas assez comme cela. Que j’ai déjà parlé du sujet ou au contraire que le sujet ne m’intéresse pas. Bref, certains jours je suis dans la merde. Alors la meilleure façon de s’en sortir est de passer en revue l’actualité du jour et de vous laisser faire votre marché, le cabas à bout de bras et l’œil sur les étiquettes plantées dans les morceaux choisis de ce 27 février 1998.
Un kilo de fesses de luxe avec Robert de Niro dans le rôle du témoin dans une affaire de réseau de call-girls.
Deux quintaux de nibards de Lolo Ferrari qui ne pourra plus utiliser le nom du constructeur à des fins commerciales.
Un balai (à chiottes?) pour « faire le ménage en Corse » selon l’expression de Jean-Pierre Chevènement.
Le bout de lard ... maigre offert par Lionel Jospin avec l’indexation de l’allocation spécifique de solidarité sur l’évolution des prix.
Une tronche de cake de résistant synthétique nommé Papon, qui veut nous faire croire à son héroïsme cinquante cinq ans après avoir joué au chef de gare à Bordeaux.
Un morceau faisandé de chanteur roucoulant nommé Hervé Vilar qui nous fait son énième come-back au Cirque d’Hiver à Paris.
Alors faites vos courses vous-mêmes dans ce bazar du jour et remplissez votre panier avec les nouvelles au meilleur rapport qualité-prix.

mardi 26 février 2008

La pieuvre noire.


Football ou Poutine ? La soirée télé s’annonce sous des auspices diamétralement opposés. Je mets mon mari dans la poche. Ce sera un reportage d’Arte sur le système Poutine. Une mi-temps à vous faire froid dans le dos. Comment l’état russe a légalisé l’élimination des opposants qu’ils soient sur le territoire ou en dehors des frontières.
Un voyage du côté obscur de la force du Kremlin et de son propriétaire. Comment le FSB (ex KGB) fait taire toute opposition, toute voix discordante. Comment les dernières législatives n’étaient qu’une vaste mascarade. Comment l'ex-espion russe Alexandre Litvinenko, victime d'un empoisonnement au polonium à Londres, a été purement et simplement rayé de la planète pour avoir trop parlé et dénoncé ces pratiques d’un âge stalinien que l’on croyait révolu. Les « extrémistes » ont aujourd’hui remplacé les « ennemis du peuple ». Les méthodes sont les mêmes. Anna Politkovskaïa fut l’une des victimes les plus symboliques (voir chronique du 8 octobre).
A la fin de ce reportage de Manon Loizeau on reste frigorifié comme si l’on était en Sibérie, en (mauvaise) compagnie de ce candidat à la députation qui est implique dans l’assassinat de Litvinenko et qui recherche dans son élection une immunité parlementaire bien pratique pour éviter les questions de Scotland Yard.
Qui dirige aujourd’hui la Russie ? Les conglomérats industriels, l’ex KGB, les milices, l’armée, Poutine ? Une machine est en train de s’emballer. Jusqu’où ?

PS : sur une autre chaîne, le Paris Saint Germain s’est qualifié pour le finale de la Coupe de la Ligue. Même mon mari s’en fichait un peu.



Il y a 10 ans
Jeudi, 26 février 1998.
Eh ma poule t’as quoi à la Une aujourd’hui?

- J’en sais rien moi. Tu veux du sensationnel, du sanglant, du joyeux, du glauque ou du spirituel?
- Un peu de tout ce serait pas mal.
- Toi, ce qui te plaît c’est plutôt le genre Clinton qui se fait tailler une pipe et qui en même temps veut balancer des bombes sur des femmes et des enfants irakiens, tout en souhaitant joyeux anniversaire à sa fille et en couvrant une histoire de pots de vin touchés par sa femme!
- Là tu pousses un peu. Mais tu n’es pas loin du jack-pot. Alors qu’est-ce qu’on a à se mettre sous la dent?
- En magasin, j’ai le duel Chirac-Jospin par média interposé. Le premier dans Le Monde et le deuxième sur France 3.
- T’as pas plus couillu comme sujet?
- Ben, y’a aussi le duel Léotard-Le Pen, ce soir sur France 2.
- Ouais, ouais. Mais bon, y’a peu de chance qu’ils se foutent sur la gueule.
- Côté Israël, j’ai Netanyahou qui continue à mettre le bordel dans la région.
- Y’a pas de guerre en vue tout de suite, alors t’oublies.
- Le procès Papon et son passé de résistant c’est p’têt un bon truc, non?
- Papon résistant, tu crois que ça va rameuter les foules. C’est quand même moins bien que Jeanne Calment, strip-teaseuse au One-Two-Two.
- Et la défaite de Kabila ça t’intéresse?
- Ah oui, mais comment ça il a perdu? J’en n’ai même pas entendu parler.
- Le hic c’est que c’est juste la République Démocratique du Congo qui a perdu en demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations de football.
- D’accord, bonne vanne. Tu as autre chose?
- Oui, l’éclipse qui sera visible en Guadeloupe, ce soir vers 19H30, heure de la métropole. C’est chouette, ça pourrait faire une belle photo à la Une et puis ça nous changerait des quinze derniers jours de merde que nous avons vécus avec la guerre en point de mire.
- Allez, t’as raison! Et puis comme tous les autres vont nous bassiner avec la vraie-fausse reprise économique, Papon, le Mossad, Chirac etc, va pour la belle Une façon Tintin et le temple du soleil.
- Tu vois quand tu veux y’a pas que le cynisme dans la vie.
- Vas-y, roule ma poule et ne reste pas trop longtemps dans mon bureau, je pourrais changer d’avis.

lundi 25 février 2008

Et l'Oscar de la meilleure réplique est attribué à ...

... Nicolas Sarkozy pour son rôle de mauvais coucheur dans "Je n'irai plus au Salon de l'Agriculture".
Dans le petit film qui passe sur le site internet du journal Le Parisien, on voit le président dans le rôle du visiteur obligé. Pas vraiment dans son élément. Mais de bonne grâce il fend la foule en souriant à chacun et à personne, habile maquilleur de sentiment. Soudain quelques sifflets il s’approche d’un homme au profil fin, lunettes cerclées, , celui-ci refuse de lui serrer la main : « Ah non touche moi pas... ». Sarkozy perd un peu ses nerfs ; « Alors casse-toi... ». L’homme en rajoute une couche : « Tu me salis... ». Sarkozy tient sa réplique, toute en délicatesse, subtilité et humour : « Casse-toi alors pauvre con ».
Dans le rôle second du ministre, celui de l’Agriculture, on aperçoit Michel Barnier qui vient d’entendre Sarkozy péter un câble et qui vient de voir la caméra. Il sent bien que le film ne fait que commencer.
Quoi qu’on en dise, qu’on aime ou non le personnage, le seul grand acteur du feuilleton du « Salon de l’Agriculture » est et restera Jacques Chirac. Notre John Wayne de la charcuterie, du coup de blanc et du tripotage de cul de vaches.
Sarkozy n’est pas taillé pour ce rôle. D’ailleurs il y a peu de temps, en Bretagne, il avait voulu faire ses cascades lui-même et provoquer le coup de poing avec un marin pêcheur local. Pas crédible dans la peau du redresseur de tort.

PS : la nuit dernière, Marion Cotillard a remporté l’Oscar, le vrai, de la meilleure actrice pour son rôle bouleversant d’Edith Piaf dans « La Môme ». Quarante-huit ans après Simone Signoret. Elle était belle à voir rire et pleurer Marion, devant le gratin Hollywoodien.
Sarkozy va peut-être rappeler son ami Tom Cruise pour quelques séances d’Actor Studio.




Il y a 10 ans
Mercredi, 25 février 1998.
125 fois le SMIG.

Le magazine Challenges vient de faire paraître une liste de salariés prestigieux qui n’ont vraisemblablement pas de problèmes de fin de mois. Parmi ceux-ci, Jean-Marie Messier, patron de la Compagnie Générale des Eaux qui touche, en salaire, 10 millions de francs par an. Ce qui fait 125 fois le SMIG. C’est peut-être insuffisant pour celui qui veut devenir le maître des médias en France mais sûrement trop pour celui qui n’investit guère dans la dépollution des eaux (voir chronique du 7 avril).
Mais le salaire de J2M, comme l’appellent ses amis et ennemis, c’est du pipi de chat à côté de celui de Oprah Winfrey, star de la télé US (voir chronique du 23 janvier) qui aurait gagné 1,5 milliard de francs en 1997. Soit, à elle seule, les gains de dix Spice Girls. Mais la belle Oprah n’arrive pas à la cheville de Larry Yung, fils du vice-président de la Chine qui a empoché en 1996 avant le krach boursier de Hongkong, la somme rondelette de 2,7 milliards de francs, en revendant les actions de sa société.
Moralité: « Question salaire, on est tous le nain de jardin de quelqu’un, même au cinéma ». Puisque Mel Gibson gagne plus que Mister Bean (Rowan Atkinson) qui gagne plus que Depardieu qui lui, dépasse largement Richard Anconina.
Si mes élucubrations quotidiennes pouvaient me rapporter le cent-vint-cinquième des droits d’auteur perçus, chaque année, par Jean d’Ormesson (3 millions de francs), je serais la plus ravie des femmes.

dimanche 24 février 2008

Comme il y a 10 ans.


L’oxygène me manque. L’ultime mois d’écriture se dessine comme un chemin de croix et de ratures. Et si je plantais le bivouac là, à trente jours du sommet, pour profiter du paysage, laisser passer les nuages et les emmerdes quotidiennes.
Il y a 10 ans cette petite crise d’angoisse m’avait étreinte.
J’avais continué vaille que vaille.
Alors à demain.

Il y a 10 ans
Mardi, 24 février 1998.
J-30, je craque.

Dans exactement trente jours, le mercredi 25 mars, jour de l’Annonciation, à huit heures du matin, je mettrai un point final à cette année de gribouillages « humeuristiques ».
Je me souviens encore de l’état d’esprit qui était le mien le jour où j’écrivis ma trentième chronique. J’avais une pêche d’enfer et, la fleur au fusil, j’étais prête à dégainer quelques formules acerbes sur tout ce qui déconnait autour de moi. L’envie de conduire sans trop regarder dans le rétro.
A quelques kilomètres du sommet, j’ai la désagréable sensation de celle qui, presque arrivée au bout d’un travail, a l’envie d’arrêter, de laisser tout en plan. Ça doit être le flip de l’alpiniste à quelques coups de piolet de son Everest.
Se dire qu’un jour précis ça se termine est assez angoissant. Alors peut-être vaut-il mieux ponctuer l’aventure par quelques points de suspension?
Comme je me connais, passés ces ragnagnas existentialistes de scribouillarde du dimanche et des autres jours de la semaine, demain je me retrouverai devant mon petit carnet à spirales, le Pilot Ball 05 noir prêt à écrire. Car depuis hier, avec Kofi je positive, puisque le secrétaire général de l’ONU à réussi à nous ficher la paix.

samedi 23 février 2008

Du rosbif pour les petits.

Dans moins d’une heure le XV de France affronte le XV d’Angleterre dans le cadre du Tournoi des VI Nations. C’est du rugby. C’est la revanche de la ½ finale perdue par les Bleus dans le cadre de la Coupe du Monde de l’an passé. C’est, chaque année, un must de l’actualité sportive, quelque soit l’état de forme des deux camps. Les Anglais qu’on aime détester, les Français qu’on voit souvent meilleurs qu’ils ne sont.
Les nouveaux sélectionneurs ont décidé d’orienté le jeu vers l’attaque et la prise de risque. Presque l’antithèse du tableau noir de l’ex-sélectionneur Laporte devenu, depuis, ministre des sports par la grâce de Sarkozy.
Le rugby selon l’adage commence devant chez les gros, ceux qui ne sont beaux que quatre-vingt minutes malgré leurs oreilles en choux fleur et le pif de travers. Il ne faudrait pas ce soir que notre mêlée recule comme contre l’Irlande. Les fantassins des lignes arrière risqueraient de souffrir faute de munitions.
Ce soir, notre Roger Couderc national a du brancher son vieux Pathé-marconi céleste. Le demi de mêlée des Bleus a dix-neuf ans, le demi d’ouverture en a vingt et un et le troisième ligne centre en a vingt-deux. C’est autour d’eux que va se dessiner le chemin de la victoire ou de la déroute.
Il parait qu’il faut donner de la viande aux enfants pour qu’ils grandissent bien et pètent la forme.
Alors ce soir rosbif pour tout le monde et « Allez les petits ».


Il y a 10 ans
Lundi, 23 février 1998.
Ça va péter.

Pas dans le Golfe, du moins je l’espère à l’heure où j’écris ces quelques lignes. Mais plutôt à la télé, ce soir, où pas moins de quatre films, programmés à la même heure, valent le coup d’être regardés. Quand on pense à la pénurie d’hier soir il y a de quoi rager.
Car pour un dimanche soir on n’était pas verni. Sur TF1 « Les keufs », une comédie gentillette de, et avec, Josiane Balasko dans le rôle d’une femme flic au grand cœur et aux méthodes loufoques. Sympa mais pas tonitruant. Sur France 2, « La grande évasion » avec entre autres Steve Mc Queen et sa moto légendaire. Du bon mais de l’archi-réchauffé. Sur France 3, « Derrick » pour les inconditionnels de Horst Tapper qui donne l’impression de sortir du sanatorium pour tourner chacun des épisodes. Sur Canal+, « Le patchwork de la vie », un film américain dont deux lignes du résumé suffisent à vous dégoûter de brancher votre décodeur: « Finn, jeune étudiante se réfugie chez sa grand-mère qui, avec ses copines, réalise un kilt en patchwork dont les motifs revêtent une signification symbolique ... ». Sur Arte, un documentaire sur la patate. Sans commentaires. Et sur M6, « Zone Interdite » avec pour thème, « les ados hors-la-loi ». De quoi vous filer la pêche pour la semaine à venir.
Ce soir donc, après la disette, la bombance. Sur TF1, « True lies » de James-Titanic-Cameron, un remake réussi, pour une fois d’un film français, « La totale ». Sur France 3, dans le cadre de la Dernière Séance, « La mission du Commandant Lex », un western d’espionnage avec Gary Cooper et en fin de soirée « Les tuniques écarlates » de Cecil B DeMille avec le même Gary Cooper. Merci Monsieur Eddy. Sur Canal+, « Seven », avec le beau Brad Pitt, le polar maléfique qui fit un tabac l’an passé dans les salles. Sur Arte, « Les apprentis », un petit bijou de tendresse sur deux losers drôles et pathétiques interprétés par Guillaume Depardieu et François Cluzet. Sur M6, « Speed », avec le très beau Keanuuuuuuuuuuu Reeves! Vavavoum, l’histoire d’un psychopathe qui menace de faire exploser un bus. Un film qui vous colle à votre fauteuil.
Keanu, Brad ou Gary, ce soir ça va péter dans les chaumières pour choisir la bonne chaîne.
Au pire, il vous reste quatre heures pour vous acheter un magnétoscope.

vendredi 22 février 2008

Six ans.

Ce soir à minuit, Ingrid Betancourt entrera dans sa septième année de captivité. Des milliers de bouteilles ont été jetées à la mer. Des centaines de millions comme dans la chanson de Police « Message in a bottle ». Mais aucune ne semble contenir le message de libération. Sting écrivait « Rescue me before I fall into despair », sauvez moi avant que je ne désespère. Ingrid nous a fait parvenir son message il y a quelques mois. Un texte bouleversant d’espoir et de désespoir. Qui peut aujourd’hui tendre la main jusque dans cette jungle et sa prison de verdure ?
Restent les prières.


Il y a 10 ans
Dimanche, 22 février 1998.
J-1.

Ça y est, c’est la panique générale, le branle-bas de combat à Paris comme dans toutes les capitales mondiales. Il fallait s’y attendre, on est à un jour de l’événement planétaire de la fin du siècle. Tout le monde s’est préparé avec anxiété et surtout envie d’en finir après une si longue attente. Enfin demain on saura. De Washington à Bagdad en passant par Londres ou Moscou, les chefs d’états et de gouvernement préparent leur discours. Chacun veut laisser une trace lumineuse dans la mémoire collective. Les citoyens du monde retiennent leur souffle. Certains restent enfermés chez eux, en famille, d’autres se sont envolés à l’autre bout de la planète, au Groenland ou à Tahiti.
Peur ou soulagement, toujours est-il que nous y sommes: « Attention cinq, quatre, trois, deux, un ... »


P.S. « Votre attention s’il vous plaît. Les services techniques de la Tour Eiffel vous prient de bien vouloir accepter leurs excuses pour avoir affoler inutilement la population du globe. L’affichage électronique du décompte des jours qui nous séparent du 1er janvier 2000 a brusquement disjoncté pour se bloquer sur J-1. Rassurez-vous et rassurez vos proches nous sommes encore à 682 jours de l’échéance. En ce qui concerne la guerre du Golfe N° 2, nous ne disposons pas du compte à rebours du Pentagone.

P.S. n°2
Hardi les filles.
Cela va faire trois semaines que vous vous maquillez aux embruns et vous douchez aux paquets de mer pour faire la nique à Jules Verne. Alors j’espère que vous gardez le moral, près du cap de Bonne Espérance, dans votre course contre le record détenu par Olivier de Kersauzon.
Même si vous accusez un retard d’environ 450 miles, ce n’est pas une raison pour vous décourager. De toute façon, sur terre, les nouvelles ne sont pas « top ». On ne sait pas si Clinton va nous faire le remake de « Desert Storm »? Jean-Marie Le Pen, pour son agression sur Annette Peulvast-Bergeal ne risque que deux ans de privation de droits civiques et trois mois de prison avec sursis. Sans compter Tibéri qui, malgré ses magouilles électorales, voit son mandat confirmé par le Conseil constitutionnel.
Alors souquez ferme les filles et à plus tard!

jeudi 21 février 2008

Pas d'éclipse de la bêtise.

A 4H01 ce matin eut lieu en France une éclipse totale de lune. La terre est passée entre elle et le soleil. Ce la n’a pas empêché Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de Sarkozy, de dire des bêtises plus grosse qu’une pleine lune. Pas d’éclipse de la connerie après avoir, il y a quelques jours, suggéré le parrainage d’un enfant juif mort pendant la guerre par une enfant d’aujourd’hui, elle a estimé, dans une interview à VSD, que les sectes étaient un « non problème » en France. Qu’en pense Sarkozy ? Après la visite de Tom Cruise au ministre de l’intérieur en 2004 où ils avaient causé de tout et même de la scientologie selon l’acteur américain, Madame Mignon s’est sans doute crue obligée d’exprimer ce qu’elle croit être la sensibilité de Nicolas Sarkozy.
Quand on sait que cette même Madame Mignon a écrit le discours de Latran prononcé par saint Sarkozy au Vatican en décembre dernier, on peut se faire du souci pour la laïcité.



Il y a 10 ans
Samedi, 21 février 1998.
Mission impossible.

« Cette mission, Bill, si vous l’acceptez, consiste à éliminer par tous les moyens, Saddam H. dangereux chef d’état qui, selon nos renseignements, produirait des armes chimiques redoutables à l’intérieur même de ses nombreux palais. Bien sûr, si vous ou l’un des membres de votre équipe était capturé ou tué, le département d’état nierait avoir eu connaissance de vos agissements. Cette bande s’autodétruira dans cinq secondes, bonne chance Bill ».
Vous aurez, je pense, reconnu le début de la fameuse série américaine « Mission Impossible ». Mais aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres puisqu’il ne reste à Bill et ses amis que très peu de temps pour tuer le grand méchant dictateur moustachu et irakien.
Je me suis toujours demandé pourquoi la plus grande puissance mondiale n’était jamais parvenue à éliminer Saddam Hussein. Avec les intelligences et les moyens qui existent à la CIA, c’est à peine croyable. Certains pensent que les américains ne veulent pas tuer Saddam pour faire de l’Irak un bouclier protecteur vis à vis de l’Iran. Ces considérations de stratégies mondiales de défense me dépassent.
Aujourd’hui, au générique du feuilleton, vous avez Kofi Annan, dans le rôle de Barney (le black balèze en électronique), Clinton dans celui de Jim Phelps (le chef), Madeleine Allbright dans celui de Cinnamon Carter (la top-model), Tony Blair jouant à la place de Rollin Hand (l’homme qui change de visage comme de chemise) et Chirac dans le rôle du grand costaud Willy Armitage. L’équipe de choc court-elle vers son premier échec? Réponse demain soir en prime-time.

Générique: Tum, tum, tumtumtumtum tumtumtumtum tumtumtumtum tum tum, piloulou piloulou touloum.

P.S. La vie, ce n’est pas du cinéma. C’est pire.

mercredi 20 février 2008

Allez les jeunes.


En ce moment, c’est fou ce que l’on s’occupe de nos petites têtes blondes. Parrainage d’enfants juifs morts pendant la guerre par ci, réforme de l’enseignement à l’école primaire par là.
Certaines initiatives frôlent la connerie, d’autres sont en partie acceptables. Xavier Darcos va présenter sa nouvelle façon de penser l’apprentissage des matières essentielles, au premier rang desquelles, le calcul et l’orthographe. Comme si les professeurs des écoles (les instits) faisaient autres choses pendant les heures de classe.
Bon, va pour les additions et les accords du participe passé, mais sur la morale via l’apprentissage de la Marseillaise que l’on écoute debout, je dis stop. Pourquoi revenir aux blouses grises pour les instituteurs, les blouses bleues pour les garçons et roses pour les filles. Et tant qu’à faire remettez nous le bonnet d’âne au goût du jour. Un bibi avec de grandes oreilles dont le design serait confié à des stylistes branchés, ça aurait de la gueule au coin près du poêle.
Dans le cartable de Xavier, pourtant une bonne initiative, celle de faire bouger un peu plus les enfants via une heure de sport supplémentaire. Le goût de l’effort et des jeux en collectivité, rien de mieux pour s’aérer les neurones. Encore faudra-t-il y mettre les moyens avec des vacataires spécialisés en nombre suffisant, des stades, des piscines et des salles de sport en état de marche et avec des créneaux disponibles.
En attendant pour se muscler les méninges je vous conseille la lecture d’un petit nouveau de la presse à lire sur internet. L’Equipe Junior a vu le jour à 15H00 aujourd’hui. Chaque mercredi et chaque samedi, les enfants pourront apprendre tout en s’amusant sur l’actualité du sport.
Si j’avais eu ce journal gratuit devant les yeux il y a trente cinq ans j’aurais sûrement été meilleure en géographie et dans plein d’autres matières.
Il n’est pas trop tard pour s’y mettre : http://www.lequipejunior.fr/


Il y a 10 ans
Vendredi, 20 février 1998.
L’agresseur.

Rappel des faits: le 30 mai 1997, Jean-Marie Le Pen agresse verbalement et physiquement Annette Peulvast-Bergeal lors de la campagne électorale pour les législatives, à Mantes la Jolie, où le président du Front National était venu soutenir la candidature de sa fille, Marie-Caroline. Examinée par un médecin après l’agression Annette Peulvast-Bergeal souffre de dizaines de griffures à la hauteur de son décolleté et de traces de coups sur les jambes.
Depuis hier Le Pen est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Versailles pour ces violences physiques.
Bien sûr l’agresseur a tout nié en bloc jouant l’agressé, comme d’habitude. Mais les images tournées en direct par toutes les télévisions ne mentent pas. On y voit bien le leader du FN s’approcher tout près de la député socialiste en vociférant à la manière d’un fauve libéré de sa cage.
Sommes-nous revenus au temps des jeux du cirque où l’homme et l’animal s’affrontaient dans l’arène?
Messieurs les juges, soyez sans pitié pour ce vieux lion rugissant ignominies et saletés à longueur de discours. La loi vous permet de le mettre derrière les barreaux pendant trois ans. Ne vous en privez pas.

mardi 19 février 2008

Son dernier match.


Castro raccroche les crampons comme on dit dans le jargon des footeux.
L’homme qui a tyrannisé Cuba pendant près de cinquante ans tire le rideau.
Les photos qui ornent la Une et la page 6 du Monde de ce soir prêtent à rire. On y voit le Lider Maximo, en veste de survêtement siglé Adidas. Un comble pour un anti impérialiste d’arborer le logo d’une des marques les plus symbolique du libéralisme économique mondial.
Même vieux, Castro fait peine à voir.



Il y a 10 ans


Jeudi, 19 février 1998.
Bravo.

La guerre qui peut nous péter au nez plus vite qu’on ne le pense. Renault qui annonce 2700 suppressions d’emploi pour 1998 avec un bénéfice prévu de 4,6 milliards de francs. Le Pen qui risque encore de sortir indemne de son procès qui a débuté aujourd’hui à Versailles. Et Papon qui veut nous faire croire à ses histoires de papy fait de la résistance. Voilà une bonne série de raisons qui inciteraient au pessimisme le plus noir.
Eh bien non! Aujourd’hui je dis bravo aux trois spationautes qui nous reviennent de la station Mir et qui ont atterri hier quelque part au Kazakhstan. Bravo à Léopold Eyharts, le français, et au deux russes Pavel Vinogradov et Anatoli Soloviov. Bravo pour avoir réparé la station qui en avait bien besoin et bravo pour avoir mené à bien les expériences scientifique prévues.
Ça nous semble tellement naturel maintenant d’envoyer des hommes et aussi des femmes dans l’espace que nous n’y faisons même plus attention.
Alors posons-nous quelques minutes sur le bord de la route, levons les yeux au ciel et regardons ces étoiles. Merde, c’est quand même dingue de pouvoir satelliser des êtres humains à des milliers de kilomètres de chez nous.
Je ne sais si vous êtes comme moi, mais ça me file encore le frisson comme lorsque mon père nous autorisa à regarder en direct à la télé, l’alunissage du LEM et les premiers pas de Neil Amstrong sur la lune le 21 juillet 1969.
Bravo messieurs pour nous faire rêver et penser que, quand l’homme s’en donne la peine, il peut faire de grandes et belles choses.

lundi 18 février 2008

L'ami Ricoré.

« Il arrive toujours au bon moment,
Avec son pain et ses croissants.
L’ami du petit déjeuner,
L’ami Ricoré. »

C’était le refrain d’une gentille publicité des années 80.

Ce matin, pas de terrasse ensoleillée, pas de sourire, pas de nappe blanche et pas de bras ouverts sur une douce musique.
Ce matin, drôle de chicorée pour les habitants de certains quartiers de Villiers le Bel. C’est dans cette ville qu’eurent lieu, à partir du 25 novembre 2007, des émeutes suite à la mort de deux adolescents dans un accident impliquant un véhicule de police.
A six heures, plus de mille policiers ont été mobilisés pour arrêter les fauteurs de trouble qui avaient tiré sur les forces de l’ordre.
Un déploiement disproportionné de fusils, boucliers, casques et matraques pour arrêter 35 personnes. Une intervention filmée par une armada de caméras et suivi par des dizaines de journalistes bizarrement prévenus de cette opération.
Depuis qu’il a rencontré Tom Cruise, Sarkozy se prend peut-être pour le réalisateur de Mission Impossible.
Une étrange coïncidence tout de même. En pleine période électorale et en pleine bérézina dans les sondages, l’ancien locataire de la place Beauvau, a repris ces bonnes habitudes. On montre les biscotos quand on n’a rien d’autre à dire. Michelle Alliot-Marie en zélée première fliquette de France a sorti le haut parleur et a dû crié « moteur » quand, à six heures moins une, les flics ont chargé.


Il y a 10 ans
Mercredi, 18 février 1998.
Saindoux, saccharine, chicorée et rutabagas.

Dès potron-minet, des milliers de personnes ont fait la queue devant les revendeurs de matériel électroménager. Au Conforama de Portet sur Garonne à côté de Toulouse, des clients n’ont pas hésité à planter des tentes et y dormir cette nuit pour être les premiers à l’ouverture des portes.
La guerre étant déclaré entre les Etats-Unis et l’Irak, la première denrée après laquelle courent les français est le congélateur. Même s’ils en possèdent déjà un, certains n’hésitent pas à en acheter un deuxième voire même un troisième. Les appartements et les maisons individuelles sont devenus en une matinée d’énormes entrepôts frigorifiques. Il paraît même que dans le Doubs, un homme obligerait toute sa famille à dormir dans la plus petite pièce de son habitation afin de faire de la place à ses congélateurs, garde-manger, saloirs installés partout ailleurs. La légende raconte que l’obsédé en question aurait même décidé de planter dans son salon des carottes et des pommes de terre après avoir déversé deux tonnes de terreau dans son double living. Et cadeau pascal oblige le barjot du congélo aurait séparé la chambre des petits en deux avec d’un côté le poulailler et de l’autre les clapiers.
On frise la panique aussi aux entrepôts de Rungis plus protégés que Fort Knox. Le brocoli devient l’étalon or du panier de la ménagère. Les patates de l’île de Ré remplacent le caviar chez les nantis du XVIème arrondissement.
Que celles et ceux qui trouvent cette histoire conne et abracadabrante se regardent dans la glace avant de se précipiter comme des morts de faim sur les bouteilles d’huile, les paquets de sucre en morceaux, le café et les légumes frais au premier coup de canon de Clinton sur Bagdad.

dimanche 17 février 2008

A deux centimètres près.

L’an passé, à un meeting de la Golden League d’athlétisme à Rome, Salim Sdiri, sauteur en longueur français était atteint par un javelot lancé de l’autre bout du stade par le finlandais Tero Pitkamaki. Les images ont fait le tour de la planète.
C’est seulement ce week-end, à Bordeaux, que l’athlète a retrouvé le chemin des sautoirs et de la compétition lors des championnats de France en salle. Un retour qui faillit ne jamais avoir lieu tant Salim Sdiri restait traumatisé par cet accident rarissime.
La marque des champions n’est-elle pas de surmonter les peurs ?
Aujourd’hui, en bout de piste d’élan, Salim a pris un bel appel et atterri 7.98 mètres plus loin. A deux centimètres de la première place. A deux centimètre de la barre des huit mètres.
Sûrement une petite déception pour le compétiteur mais un ouf de soulagement pour l’homme, meurtri dans sa chair un soir de juillet 2007.
A Rome, il s’en était fallu de deux centimètres pour que le javelot planté dans son flanc droit n’atteigne un organe vital.



Il y a 10 ans
Mardi, 17 février 1998.
C’est à quelle heure la guerre, parce qu’à la demie, j’ai tennis?

Cinquante quatre ans après le 6 juin 1944, on est loin de l’emballant mystère planant au dessus de la date du débarquement. Mystère entretenu comme il se doit par les états-majors.
Mais aujourd’hui, guerre du Golfe (N°1) oblige, les américains ne peuvent plus faire péter un canon sans que la nouvelle soit dans la presse ou à la Une du journal du soir deux jours avant.
Eh non! ma bonne dame, une guerre maintenant, ça ne se déclenche pas comme ça, pour des raisons toutes bêtes de défense de la patrie en danger.
Il faut demander aux hommes de marketing quel est le meilleur créneau horaire pour le meilleur impact auprès de la cible (pour employer cette terminologie guerrière des communicants).
Il faut faire gaffe à tout, et pas seulement au pays auquel on déclare la guerre.
Par exemple, après les J.O. de Nagano, c’est mieux que pendant (c’est vrai que l’on est vachement moins pacifique une fois la dernière descente effectuée). Avant le pèlerinage à La Mecque, c’est mieux que pendant (on ne sait jamais si un kamikaze américain déviant de sa trajectoire prenait une mosquée pour une centrale nucléaire). Il faut aussi faire avec les vacances de chacun et les visites officielle comme celle de Clinton en Afrique. Ça ne fait pas très sérieux de se goberger dans un palace en buvant l’apéro et déclencher en même temps une attaque aérienne.
Il ne faut pas non plus oublier les télés avides de sensationnel qui préfèrent le prime-time (entre 19H00 et 22H00, pour ceux qui ne maîtrisent pas encore le jargon des publicitaires) pour vendre des spots de pub le plus cher possible. Je me demande d’ailleurs quel intérêt peut avoir une marque à communiquer juste avant un journal télévisé quand tout le monde angoisse sur la guerre et se fout des yaourts, du PQ et des téléphones mobiles?
Vous aurez compris que toutes ces contraintes limitent sérieusement votre fenêtre de tir (surtout s’il caille dehors et que vous avez fermé vos volets roulants).
Ce n’est pas le tout mais j’aimerais bien connaître l’heure du début des hostilités parce qu’à la demie, j’ai tennis.

samedi 16 février 2008

Pour rire

Comment réviser ses classiques ? Pour le savoir, lire attentivement le message internet reçu hier via le Syndicat National Unitaire des Instituteurs Professeurs des écoles et PEGC. Merci à mamy Placard.

ENTRETIEN AVEC VICTOR HUGO
Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?
Victor Hugo : Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?
Victor Hugo : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent…Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès.

Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?
Victor Hugo : Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie.

Et la liberté de la presse dans tout çà ?
Victor Hugo (pouffant de rire): Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?

Toutes les réponses de Victor Hugo proviennent de son ouvrage « Napoléon le Petit », le pamphlet républicain contre Napoléon III. Celui qui aurait pensé à quelqu’un d’autre serait vraiment de mauvaise foi.


Il y a 10 ans
Lundi, 16 février 1998.
L’air de rien.

Entre « Les visiteurs 2 » et « Le Titanic », les deux rouleaux compresseurs du box-office il reste un petit nid douillet pour des films qui peuvent vous faire voyager dans le temps ou voyager tout court, sans effets spéciaux.
Avant hier soir première séance avec « Harry dans tous ses états » de Woody Allen. Hier soir, deuxième séance avec le film d’Alain Resnais « On connaît la chanson ». Les enfants étant chez les grands-parents pendant une semaine, il ne faut pas perdre une minute pour tenter l’overdose.
Le premier film aurait pu s’appeler « Woody dans tous ses états » d’Harry Allen, tellement cette fiction ressemble à ce que l’on s’imagine être la vie névrosée du cinéaste juif new-yorkais. Il y a quelques trouvailles sympas qui font que le film est une vraie fiction dont les héros voyagent entre deux mondes, celui du rêve et celui de la réalité. Moins bien que « La rose pourpre du Caire » ou « Conte érotique d’une nuit d’été » mais quand même très jouissif.
Deuxième piquouze et deuxième bonne nouvelle donc, à la sortie du film joyeusement chanté de Resnais. Le film est un bijou de simplicité, de trouvailles et d’humour. Entre le Resnais d’« Hiroshima mon amour » et celui d’« On connaît la chanson », il y a un monde que même Christian Clavier ou James Cameron seraient bien incapables de traverser malgré leurs ordinateurs à faire des films. Ecrit par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, à qui l’on doit les scénarii de « Cuisine et dépendances » et d’« Un air de famille », ce film vous transporte sur un petit nuage nostalgique et rigolo. Le mélange des acteurs fétiches de Resnais et ceux du couple Jaoui-Bacri est détonnant. Mention spéciale à Sabine Azéma pétaradante et Jean-Pierre Bacri qui peut arriver à vous faire rire en disant « passe moi le sel » ou en lisant le bottin avec son air de Droopy mélancolique et buté.
Et comme dit la chanson populaire « Ça s’en va et ça revient, c’est fait de tout petits riens ... ». Pourvu qu’Allen et Resnais nous reviennent avec des films aussi malicieux qui réchauffent nos rires plus durablement que le gag éculé du type du Moyen-âge allumant pour la première fois un poste de télévision.

vendredi 15 février 2008

La Marseillaise et la Shoah.

Décidément Nicolas Sarkozy nous aura tout fait. Et ce n’est pas fini !
Cette fois-ci il enfile la blouse du maitre d’école pour bâtir son petit programme scolaire à lui.
Dès la rentrée prochaine il souhaite que les enfants de CM2 « parraine » un enfant français juif déporté pendant la seconde guerre mondiale. Même Simone Weil, pourtant victime du nazisme et du zèle vichyssois, trouve cette idée absurde. Pourquoi faire peser sur les frêles épaules de nos enfants d’aujourd’hui les horreurs et l’immense douleur d’un peuple ?
Traumatiser les enfants avec la règle du participe passé qui s’accorde quand le complément d’objet est placé avant le verbe suffit à hanter les nuits de nos têtes blondes.
Deuxième couche de Nicolas –Vidal-Lablache Sarkozy, réintroduire la Marseillaise au sein de l’école. La faire écouter et faire se lever les enfants.
Maréchal, nous revoilà.



Il y a 10 ans
Dimanche, 15 février 1998.
Anti-chtouille.

Dimanche 15 février 2018, des millions d’hommes manifestent dans les rues de Paris et des plus grandes villes de province contre l’arrêt de la fabrication de la pilule contre la blennorragie, plus connue sous le nom de « anti-chtouille ».
Une pilule qui avait fait beaucoup parler d’elle, lors de sa mise en vente en 2008. A l’époque, les hommes minoritaires à l’Assemblée Nationale, avaient dû convaincre des jours durant, les femmes qui, voulant se venger de l’abandon de la fabrication de la pilule abortive en 1998, avaient décidé de laisser les hommes et leurs morpions se gratter dans leur coin.
Rancunières et pas très fair-play, les « députées », puisque dorénavant il fallait l’orthographier ainsi, tenaient là, une vengeance à bon prix.
On pouvait entendre dans les travées du Palais Bourbon, qui avaient été déménagées pierre par pierre pour être installées en banlieue comme la plupart des immeubles officiels, des slogans assez verts comme: « Une bite qui brûle c’est moins grave qu’un enfant sur les bras » ou « Trempe ta nouille où tu veux mais assume ta chtouille » ou encore « Si t’as le poireau en chou-fleur, c’est pas nos oignons » ...
Le Stade de France, transformé en volière et arboretum depuis que le C.I.O. n’avait pas choisi la France pour organiser les J.O. de 2008, est le point de départ de cette manifestation. Dans les rues piétonnes, de Saint Denis à Sarcelles, résidence de la Présidente de la République, le cortège hétéroclite et hétérosexuel progresse dignement. Seuls les amis des bestioles, cancrelats, blattes, poux et autres gonocoques qui nidifient dans les slips kangourou et les chasseurs de ces mêmes petites bêtes se chicorent joyeusement en « queue » de cortège comme il se doit.
Fatima Bernard, Présidente de tous les Français, élue pour cinq ans en 2017, accueille la délégation des « poils à gratter » avant d’aller promener ses enfants.
Ayant préalablement appelé les principaux laboratoires pharmaceutiques européens, Fatima Bernard peut annoncer aux hommes en colère que la production de la fameuse « anti-chtouille » va reprendre dans les plus brefs délais.
Les manifestants en sont quittes pour une grosse frayeur. Afin de sceller le pacte, la Présidente, son ministre des Hommes et la délégation des manifestants fument le pétard de la réconciliation, pratique courante depuis la légalisation du cannabis. Tout le monde a d’ailleurs en mémoire le fameux joint de la paix social fumé en 2012 entre les syndicats et le patronat.

Que cette petite fiction ne nous fasse pas oublier que la pilule abortive risque très sérieusement, depuis cette semaine, de voir sa fabrication arrêtée pour des raisons purement mercantiles.

jeudi 14 février 2008

A genoux.

Voilà ce que l’on pouvait lire sur le monde.fr aujourd’hui :
Kevin Rudd, le Premier Ministre australien a présenté ce jour les excuses de son pays aux Aborigènes pour les injustices subies pendant deux siècles.
« Nous nous excusons pour les lois et les différentes politiques adoptées par les gouvernements successifs », a–t-il déclaré. « Des lois qui ont infligé de profondes peines, douleurs et pertes à nos compatriotes australiens. Pour la douleur et les souffrances subies par ces générations volées, leurs descendants et leurs familles, nous disons : pardon! ». Il
a mis un genou à terre devant une Aborigène venue lui apporter un présent, un geste symbolique d'une portée historique pour les Australiens. Des manifestants venu apporter quant à eux leur soutien à cette repentance du gouvernement ont allumé des milliers de bougies qui disaient, en lettres géantes : "Sorry, the first step", (Nous sommes désolés, c'est la première étape").
Entre 1910 et 1970 beaucoup d'enfants Aborigènes furent carrément enlevés à leurs familles afin d'être élevés comme des Blancs. Les excuses du Premier Ministre étaient une promesse de campagne de l'actuel gouvernement travailliste.
Les 470 000 aborigènes représentent aujourd’hui 2% de la population.

Voilà ce que l’on ne pourra pas lire sur lemonde.fr :
Bernard Tapie s’est agenouillé au milieu de stade vélodrome à Marseille pour s’excuser du tort causé au football, pour les centaines de licenciés de Wonder, de La Vie Claire, Testut, Manufrance ... et pour la pitoyable politique de la ville menée sous le gouvernement Bérégovoy.
Charles Pasqua s’est agenouillé Place Beauvau pour s’excuser d’avoir vendu du Ricard, d’avoir créé le SAC, d’avoir vendu du Ricard, d’être tombé malade au moment des municipales de Neuilly en 1983 et d’avoir laissé la voie libre à un certain Nicolas Sarkozy, d’avoir trempé dans des affaires dont la liste est longue comme un jour sans pain. Et surtout s’excuser pour la mort de Malik Oussekine, le 5 décembre 1986.
Nicolas Sarkozy s’est agenouillé à Clichy sous bois en osant rien dire, de peur de faire encore une bêtise.
Jacques Chirac, lui, s’est simplement agenouillé sur une place d’un petit village de Corrèze, en s’excusant d’avoir fait de la politique car il ne savait faire que ça.


Il y a 10 ans
Samedi, 14 février 1998.
Vendredi 13, ça porte bonheur.

S’il y en a un qui a dû marcher du ski gauche dans une crotte de dahu japonais, hier à Nagano, c’est bien Jean-Luc Crétier.
Il est non seulement descendu le plus vite de la montagne, mais il a su attendre le plus calmement que l’on donne enfin le départ de cette course. Depuis samedi dernier, l’épreuve reine des Jeux d’hiver a été reportée une bonne demi-douzaine de fois. Il fallait du cran pour attendre la Saint Glin-Glin dans le gla-gla des cimes nipponnes.
Bravo à Jean-Luc et comme l’écrivait un petit garçon de La Plagne sur un cahier de félicitations: « Jean-Luc tu es fénoménal! ».

mercredi 13 février 2008

Les prisonniers du goulot.

Henri Salvador est mort aujourd’hui.
Une belle vie faite de notes, de swing et de rires.
Un chanteur buissonnier, pas un monstre sacré. Un crooner dilettante, en tout cas c’est ce qu’il laissait transparaitre. Une élégance et un goût du parfait sans effort.
Ce que l’on appelle sans doute un artiste.
Quand j’étais petite l’une des premières chansons que j’ai fredonnée était « Le travail c’est la santé ». Pas une chanson gravée dans le marbre du Panthéon de la musique française, mais une de celle qui vous accompagne tout au long de votre vie sans que vous sachiez vraiment pourquoi ?
Les paroles m’étaient, à l’époque, étrangères mais j’y mettais du cœur si j’en crois mamy Placard. Quitte à verser dans le contre sens ou le non sens. Les « prisonniers du boulot » étant devenus par une sorte de métaphore alcoolico-ouvrière, les « prisonniers du goulot ».
Et je chantais à tue tête une forme d’Internationale de la bibine.
Je pense que cette petite histoire aurait bien fait rire Monsieur Salvador.
Et quel rire...



PS : le 18 juillet 2007 j’avais rêvé un concert improbable avec, sur scène, Nat King Cole, Frank Sinatra et Henri Salvador. Du crooner à la puissance 1000. Je rêvais d’une reprise par Salvador de « Mona Lisa » de Mister Cole.
Le concert aura lieu au « Salt Peanuts » boite de jazz, 111 rue du Paradis.


Il y a 10 ans
Vendredi, 13 février 1998.
Pas de risque inutile.

Vous connaissez l’expression « Je ne suis pas superstitieuse, ça porte malheur », alors aujourd’hui, vendredi 13, je ne me mouillerai pas.

mardi 12 février 2008

Clopinettes.

Les prévisions d’augmentation de nos salaires sont plus proches du zéro que de l’infini. A l’échelle de l’argot de rue, notre pouvoir d’achat risque d’augmenter de bernique, peau de zobe, que dalle voire d’atteindre miraculeusement le niveau de clopinettes.
Rajouter un cran à sa ceinture va devenir le sport national.
En attendant, de l’autre côté du terrain, les membres de l’équipe dirigeante ont rajouté quelques centimètres de peau de crocodile à leur ceintures.
Une enquête publiée dans La Tribune révèle que les patrons des entreprises du CAC 40 ont vu leur rémunération progresser en moyenne de 40% en 2007 pour s’établir à une coquette moyenne de 6 millions d’euros.
Pour info, ça fait un mois de SMIC par jour.
Ça va faire du bruit dans le Landerneau des paumés, des laissés pour compte, des Rmistes, des chômeurs en fin de droit, des CDD, des temps partiels, les smicards et de tous ceux qui triment et transpirent pour des clopinettes.




Il y a 10 ans
Jeudi, 12 février 1998.
On n’est plus là pour se défiler.

Emouvantes et émouvants, ces femmes et ces enfants corses qui avaient pris la tête des défilés pour la paix à Bastia et à Ajaccio. Près de trente mille personnes marchant en silence comme pour défier cette loi du même nom qui cloue les becs et torture les âmes.
La Corse ne sera sans doute jamais une région comme les autres, de la même manière que je n’aimerais pas que la Bretagne ressemble à l’Alsace ou que le Pays Basque se pare des atours de la Savoie. Néanmoins, hier, j’ai eu l’impression qu’elle se rapprochait un peu du reste de la France.
Peut-être parce que devant les hommes il y avait les femmes et les enfants qui feront la Corse de demain.

lundi 11 février 2008

De maire en fils.

Les élections municipales nous réservent souvent de belles histoires. Truculentes et pittoresques car elles concernent des élus de petites bourgades où être maire est un sacerdoce mais aussi un partage avec des habitants qui sont souvent des amis.
La tragi-comédie des municipales de Neuilly-sur-Seine est à ranger dans un tiroir de bas étage où l’on jette avec des pincettes le linge sale et les histoires sordides.
David Martinon, porte-parole de l’Elysée, a été parachuté en octobre dernier candidat officiel de la majorité pour assurer la continuité d’un pouvoir Sarkozyen dans l’une des villes les plus riches de France.
Martinon avait derrière lui trois petits ... cochons. Marie-Cécile Ménard, Arnaud Teullé, et Jean Sarkozy, fils du Président, qui viennent de lancer leur propre liste dimanche en raison de "désaccords majeurs". Il y a peu, ces trois minables mousquetaires de la politique soutenaient haut et fort ce Martinon, prince qu’on sort, adoubé par sa majesté Nicolas 1er.
Mais un vilain sondage qui passait par là indiqua à nos fieffés félons que le Martinon n’avait pas assez la côte auprès des mémères emperlousées de l’avenue du Roule ou du marché Windsor. Un sondage commandé en catimini sans bien sûr prévenir le principal intéressé. Le putsch d’hier réalisé presque en direct par ces trois colistiers a contraint Martinon a jeter l’éponge.
Je ne vais pas pleurer sur son cas, mais ces pratiques monarchiques et ses attitudes de caste me filent la nausée. Les dérives dénoncées par Laurent Joffrin lors de la conférence de presse du 8 janvier à l’Elysée sont 100% justes. Et si demain le fils devenait maire puis ministre, puis ... président


PS : une petite histoire à ne pas lire aux petits avant de s’endormir (sauf si vous voulez en faire de bon vieux politicards sans foi ni loi) :
En 1983, le maire de Neuilly-sur-Seine, Achille Peretti décède. Nicolas Sarkozy doit faire campagne pour Charles Pasqua alors hospitalisé. Y voyant une véritable opportunité pour sa carrière politique, il décide de faire campagne pour lui-même étant quasiment certain d'être élu dans cette ville profondément encrée à droite. Il deviendra maire à l'âge de 28 ans



Il y a 10 ans
Mercredi, 11 février 1998.
Euh ... en neige.

A Nagano où se déroulent les Jeux Olympiques d’hiver, la matière première est surabondante. La neige tombe à gros flocons et empêche le bon déroulement des épreuves.
Un peu comme s’il y avait trop d’herbe sur la pelouse du Stade de France, trop d’eau dans la mer, trop de terre battue à Roland Garros, trop d’air pour les parachutistes ou trop de notes dans une œuvre de Mozart.
Cette neige est, il faut le savoir, ou trop sèche ou trop mouillée, qu’elle vienne du Pacifique ou de la Russie. Moi ça me fait bien marrer d’entendre que la neige peut être trop mouillée. La prochaine fois ils n’ont qu’à les faire sur des billes de polystyrène leurs J.O.
Que les météorologues japonais se fassent hara-kiri, je m’en bats l’œil avec une peau de phoque. Ça se passe tellement loin, de surcroît pendant nos nuits de sommeil, que j’ai l’impression que tout le monde s’en fout.
Le métier le plus difficile en ces temps de caprices neigeux est presque celui de commentateur sportif. Les porte-micros de l’impossible doivent meubler en attendant que les dieux nippons chassent les gros nuages pleins de neige ... mouillée.
Je le sais pour m’être laissée prendre au piège de la retransmission de la descente hommes prévue dans la nuit de samedi dernier à dimanche. L’embarras des speakers pondeurs de « euh ... » faisait peine à entendre. Même Luc Alphand, consultant de luxe, ne pouvait faire mieux que de contempler ce paysage blanchâtre, aussi soporifique qu’un jardin de gravier japonais dans un temple bouddhiste.

dimanche 10 février 2008

Super dimanche.

Si on veut...
Bronchite et extinction de voix.
Les microbes ont bien choisi leur cible. Cet après-midi ma fille chantait en duo « Quand on n’a que l’amour » lors du spectacle de son école de musique. Juste et harmonieux même si elle s’est un peu perdue dans les paroles. Pas grave. Le final à deux voix était très réussi.

Un joli point d’orgue pour cette semaine pas si « super » que ça si on en fait le résumé.
Lundi : des ouvriers délestés de leurs matières premières et bientôt de leurs emplois à Devencey dans le Doubs.
Mardi : des primaires américaines qui n’ont pas levé le voile sur le prochain candidat démocrate. Obama et Clinton, à force de se bouffer le nez, risquent d’ouvrir une voie royale à Mc Cain en fin d’année.
Mercredi : les taxis qui font plier Sarkozy. Le super réformateur qui perd pied à la première rafale, ça promet pour la suite.
Jeudi : Jack Bauer 24ème et dernier épisode de la saison 6. Et semble-t-il pas de saison 7 à l’horizon.
Vendredi : il suffit d’un SMS pour permettre à la majorité de masquer ses insuffisances et de tirer à boulets rouges sur les media plutôt que de prendre à bras le corps les vrais problèmes de notre quotidien.
Samedi : Sarkozy – Mauroy même combat. Après avoir passé quarante-cinq minutes en Moselle Sarkozy serait presque tenté par une forme de nationalisation de notre industrie sidérurgique.
Dimanche : tout finit par des chansons. Et quand c’est ma fille qui est derrière le micro alors la semaine n’est pas aussi « oubliable » que ça.



Il y a 10 ans
Mardi, 10 février 1998.
Une autre idée?

A 16H45 cet après-midi, les députés ont voté à la majorité pour le projet d’incitation aux 35 heures de Martine Aubry.
Une bonne chose de faite pour les socialistes et la pire des erreurs pour l’opposition.
Je n’ai pas fait, ni ne ferai jamais d’étude en macro-économie, alors pour trancher c’est vachement délicat.
Mais j’attends toujours une ou plusieurs contre-propositions de Seguin, Balladur et consorts pour me faire une idée plus précise.
Pour l’instant c’est plutôt:
Absence et Nullité de Propositions et Explications.

samedi 9 février 2008

Super samedi.

Quarante-cinq minutes. C’est le temps montre en main qu’a mis Nicolas Sarkozy pour rendre visite, le 4 février, aux ouvriers de l’usine ArcelorMittal de Gandrange. L’actionnaire indien va délocaliser et sacrifier 600 emplois.
Sarkozy, en bon libéral à papa, affirme vouloir sauver le site et investir de l’argent. Quel argent ?
Les caisses sont vides, après avoir balancé 15 milliards au plus favorisés il ne reste pas grand-chose si on en croit les discours de Fillon et les modalités de financement du plan banlieue dévoilé hier. Un plan « espoir » qui marginalise encore plus ces morceaux de notre territoire parfois considérés comme « terra non grata ». Plus une thune aurait pu dire Fadela Amara, mal à l’aise sous les ors Elyséens pour entendre avant-hier Sarkozy débiter son énième discours folklorique concernant ce sérieux problème. Il parait même que Bernard Tapie était invité en temps qu’ancien et minable ministre de la ville. Honteux.

Pour finir ce samedi sur une note plus enjouée, le XV de France a cueilli avec difficulté un brin de trèfle sur la pelouse du Stade de France. Les courses échevelées des deux côtés étaient belles à regarder. La muraille bleue a endigué les vagues vertes jusqu’à l’ultime seconde.
Joué comme ça, le rugby est le plus beau des sports.



Il y a 10 ans
Lundi, 9 février 1998.
Mani pulite.

Y’en a marre d’entendre encore et encore que « la loi républicaine doit être respectée en Corse », ou que « la Corse fait partie intégrante de la France ».
Le problème c’est que depuis des lustres (sans remonter peut-être aux ors de l’empire Napoléonien), le sud de notre pays et en particulier l’île de beauté est le théâtre d’horreurs meurtrières et mafieuses qui auraient tendance à lui donner le visage du vice plutôt que de la vertu.
Ce n’est pas du racisme anti-méditerranéen primaire que de dire que du Var aux Alpes-Maritimes en passant par la Corse du sud et du nord, les affaires mêlant la politique et le milieu sont plus nombreuses que dans le Finistère, la Creuse, le Doubs ou dans l’Aisne.
Les velléités autonomistes jadis folkloriques ont, d’après les experts, fait place à une « dérive mafieuse ».
Les bandits du maquis font une résistance qui n’honore pas les Corses.
Et pourtant: La mer est paraît-il superbe... La bouffe est succulente... ... Les gens accueillants... Le climat paradisiaque.
Pour mes prochaines vacances dans ce « pays » que je ne connais pas, je vous saurais gré, messieurs les politiciens du coin, de bien vouloir faire le ménage et balayer devant votre porte.
Les italiens ont décidé en leur temps de ce coup de balai nécessaire. Alors pourquoi ne pas faire de même chez vous avant que ces côtes et ces montagnes ne deviennent une Sicile bis à force de vous en laver les mains.

vendredi 8 février 2008

Super vendredi.

Aujourd’hui, les partisans du président de la République n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier le presse en général et le Nouvel Observateur en particulier. L’hebdomadaire a publié un SMS qu’aurait envoyé Sarkozy à son ex-femme pour lui demander de revenir au bercail avant son mariage avec Carla.
Irruption dans la vie privée. Inadmissible. Charognard. Ignominie...
Le coup du SMS on s’en fiche vraiment. Les affaires de cul et de cœur du locataire de l’Elysée aussi. Ce qui est risible dans cette affaire c’est la capacité qu’ont nos gouvernants de casser le jouet médiatique quand celui-ci ne parle plus la langue qu’ils ont envie d’entendre.
Pendant de longues années, les Sarkos, maire, ministre, candidat et président, ont formidablement utilisé les media à leur profit.
Qui ne se souvient pas de la photo de Sarkozy au travail et de son fils au pied de son bureau, imitation du célèbre cliché de JF Kennedy à la maison ovale avec John junior jouant à cache-cache.
Les photos de sa réconciliation avec Cécilia, ses escapades, ses joggings et même ses bourrelets habilement gouachés par la magie de Photoshop dans Paris-Match.
Un président metteur en scène de sa propre vie privée qui souhaite bien sûr aujourd’hui que l’on en parle plus.
Un président qui attendait encore sourire aux lèvres la question sur son prochain mariage lors de la conférence de presse à L’Elysée début janvier. Question qui fut la deuxième posée alors qu’en fin de réunion fut maigrement abordé le problème du pouvoir d’achat.
Où est la morale ? Où est la décence ? Qui peut donner des leçons à qui ?
SMS, des initiales qui pourrait-être celles de Sa Majesté Sarkozy.
Le roi c’est lui. Que le peuple et les media se taisent.




Il y a 10 ans
Dimanche, 8 février 1998.
Presse Quotidienne Régionale et Rigolote.

En marge des tremblements de terre en Afghanistan, de la descente de skis messieurs des J.O. de Nagano annulée cette nuit, de l’assassinat du préfet de Corse et de la victoire du XV de France face aux British, je vous livre une petite info parue dans Ouest-France édition Lorient.
Un représentant de la SACEM (organisme chargé de percevoir les droits sur les œuvres musicales) s’est fait jeter manu militari d’une boîte de nuit de la région. Le patron indélicat et oublieux de ses redevances aux auteurs payait plutôt de mine lorsqu’il botta les fesses du polyvalent des musicos. La fête étant une soirée déguisée, le patron était grimé en ... ours. Ça ne s’invente pas!
L’article ne dit pas si, comble du raffinement carnavalesque, le monsieur aux fesses rougies par l’animal des Carpates était lui-même déguisé en représentant de la Société des auteurs de chansons.

jeudi 7 février 2008

Super jeudi.

Jack Bauer en aura terminé dans deux heures.
Sa journée de dingue s’achèvera vers 22H50.
Jack Bauer est le héros de cette formidable série « 24 heures ». Une fiction basée sur un principe simple : une journée en temps réel d’un agent de la cellule antiterroriste américaine en 24 épisodes.
La saison 6 du héros l’a vu traverser les pires épreuves (et quand je dis pire avec Jack Bauer, c’est toujours en référence à la saison précédente qui était elle-même plus terrible que l’antépénultième etc.
La saison avait commencé sur les chapeaux de roue le 22 novembre 2007. J’en avais fait l’écho dans la chronique du même jour. Jack, de retour de deux ans de prison en Chine, avait dû se sauver d’un sacrifice organisé par son gouvernement en arrachant la carotide d’un terroriste avec les dents.
Ce soir il bouclera une journée d’enfer qui l’a vu tuer un collègue pour sauver un terroriste repenti, poursuivre des poseurs de bombes nucléaires sans pouvoir empêcher ceux-ci d’en faire exploser une en plein Los Angeles, torturer son propre frère (qui le méritait !), pourchasser son père complice des pires crapules, sauver son ancienne amie sans pouvoir la garder auprès de lui...
Ce soir on saura.
En attendant on sait déjà que la grève (légitime) des scénaristes hollywoodiens nous prive quasiment de la saison 7.
Allez Jack, encore un effort. Et heureusement que tu n’as pas pris une RTT ce jour-là sinon le monde aurait été mal barré.


Il y a 10 ans
Samedi, 7 février 1998.
Spécialités corses.

Dans la série « couillasses mollasses » façon ETA, les terroristes corses n’ont pas fait dans le slip en dentelles hier soir en assassinant leur préfet, Claude Erignac.
Bien sûr, rien n’est encore prouvé dans cette affaire quant à la culpabilité de tel ou tel groupuscule, plus mafieux d’ailleurs qu’autonomistes.
Claude Erignac à été abattu à Ajaccio, près d’un restaurant arborant sur son pignon la phrase mortelle « Spécialités Corses ». Quinze balles gratuites dans le buffet, façon Galeries Barbares, on ne peut pas dire que ces meurtriers se foutent de la gueule du client.
Ces énergumènes qui peuvent faire rire les lecteurs de BD à trois francs-six sous, avec leurs cagoules et leurs mitraillettes en sont à leur huitième meurtre d’élus ou de haut-fonctionnaires.
Moi, ils ne m’ont jamais fait rire avec leur combat d’arrière-garde mais pas sans arrière-pensées. Il faut savoir que l’identité corse est le cadet de leurs soucis puisqu’elle ne leur sert qu’à couvrir leurs activités de rackets et de trafics en tous genres.
J’ose espérer que l’indignation qui devrait être en chacun des Corses aujourd’hui, pourra permettre de démasquer ces cagoulards meurtriers, ces maquisards de la honte.
Mesdames et messieurs les Corses, faites exploser cette omerta en mille morceaux et livrez à la justice de la République ces assassins qui donnent à votre île une image de paradis artificiel.

mercredi 6 février 2008

Super Mercredi.

Pas vraiment.
Pas du tout.
Mais vraiment pas du tout.
Un super mercredi mon c...
Dans ma petite voiture, trajet habituel vers le boulot. Pas rigolo. Routine et radio.
L’autoroute est bloquée. Pas d’infos. Pas de signalisation sur les panneaux pourtant faits pour ça.
Les chauffeurs de taxis bloquent l’accès à la capitale et aux grandes villes de province.
Pourquoi ?
Pour rien. Pour manifester contre une idée issue du rapport Attali sensé proposer des pistes pour relancer la croissance.
L’idée de libéraliser le marché des taxis.
Juste une idée.
Même pas un projet discuté en conseil des ministres.
Même pas un texte de loi qui serait passé par l’Assemblée ou le Sénat.
Non, un merdier général rien que pour quelques lignes écrite dans un rapport bidon dont les propositions ne verront jamais le jour.
Il ne faut jamais généraliser mais ce matin les taxis étaient tous des gros cons.



Il y a 10 ans
Vendredi, 6 février 1998.
En rade.

Un moins un égale zéro. Que cette comptine de table de soustraction est douce à l’oreille.
Jean-Marie Le Chevallier, pour avoir tricher sur ses comptes de campagne, vient de voir son élection de député de la 1ère circonscription du Var invalidée par le Conseil constitutionnel.
Tout compte fait, plus aucun député FN à l’Assemblée Nationale, ça fait du bien aux neurones.
Mais bien décidé à ne pas en rester là, Le Chevallier qui s’estime sans peur et surtout sans reproche, va peut-être mettre sa femme sur le trottoir à électeurs pour le remplacer dans ses fonctions. Un tour de passe-passe électoral estampillé Mégret à Vitrolles et qui semble faire des émules à la vitesse du mistral au galop.
A moins que Le Pen en décide autrement et s’auto-investisse candidat. J’en doute, tant celui qui bombe le torse dans les meetings semble avoir peur de se prendre un missile en plein bide, dans cette rade toulonnaise de tous les dangers.

mardi 5 février 2008

Super tuesday.

Les élections américaines s’invitent à notre table. La Une du Parisien est aujourd’hui consacrée à un sondage sur la préférence de nos concitoyens pour tel ou tel candidat démocrate.
Bizarre, pas de mention des candidats républicains et de leur leader du moment John Mc Cain. Choisir entre Obama et Clinton serait l’unique alternative. Et choisir comment ? Déjà que pour nos propres élections le choix se fait sans grande connaissance des promesses et encore moins des programmes, comment s’ériger en électeur américain ?
J’imagine mal USA Today, le plus répandu des quotidiens US faire un sondage en mai dernier sur les opinions des américains pour Royal ou pour Sarkozy.
Selon le journal d’Ile de France, les Français voteraient Obama. Je reste perplexe. Dans un pays qui a élu Sarkozy avec une large majorité, « voter » pour un démocrate black dont le deuxième prénom est Hussein est assez surréaliste. Enfin, demain on y verra peut-être un peu plus clair dans ces primaires de l’autre côté de l’Atlantique où la moitié de la population est appelée à se rendre aux urnes.
Je me garderais bien de choisir à leur place.


Il y a 10 ans
Jeudi, 5 février 1998.
Deux pubs sinon rien.

La publicité ne fait décidément pas que des heureux, surtout parmi les simples d’esprit. Après les pubs de la SNCF qui font gémir les nordistes, c’est maintenant à la Volkswagen Golf de subir les foudres de l’épiscopat français.
Une véritable cène de garage puisque l’association Croyance et Libertés a demandé le retrait des affiches utilisant le repas du Christ, de ses onze potes et de Judas, estimant que l’utilisation d’images pieuses à des fins mercantiles n’était pas tolérable.
Il me semble pourtant que Don Patillo et les joyeux « burés » fromagers de Chaussée aux moines, pour ne citer qu’eux n’ont pas eu le droit à l’ex-communication qui pend au nez de la nouvelle voiture allemande.
Une guerre sainte (estampillée « de la Golf ») qui pourrait remplacer à merveille les élucubrations de Bill voulant jouer à la bataille navale avec Saddam.

lundi 4 février 2008

Super lundi.

Une super semaine commence. Ça vous la coupe ? « Où voit-elle su « super » cette madame Placard ? » se demande sûrement ma voisine. « En dehors du super à 1.395 euros à la pompe je ne vois vraiment pas ! ».
Pourquoi user du superlatif ?
Parce que cette semaine marque le moment clé dans la course à l’investiture des présidentielles américaines. Le « Super Tuesday » c’est demain et plus de la moitié des électeurs vont se rendre aux urnes. On y regardera de plus près demain et après-demain. Un troisième « Bush » pour une nouvelle guerre, non merci.
Un super lundi ... de merde pour commencer la semaine se sont dit les ouvriers de l’usine BRS à Devencey dans le Doubs. Le patron de la boite qui fabrique des pièces pour le secteur automobile, voulait quitter les lieux en emportant les matières premières en Slovaquie. Le tout sans payer les ouvriers pour leur mois de janvier. On peut aimer Bacon, le peintre, adorer le bacon au breakfast, mais pas le Mike Bacon, chef d’entreprise. L’angliche a plutôt fait dans les jeux brouillés. La délocalisation, petite verrue de la mondialisation de l’économie, fait toujours des dégâts. Il est pour l’instant retenu par ses employés.
Les ouvriers d’ArcelorMittal à Gandrange en Moselle (voir chronique du 26 janvier 2008) n’ont pas séquestré Nicolas Sarkozy venu leur rendre visite. Ce dernier ayant joué les petits cow-boys face au méchant indien Lakshmi Mittal lors de son déplacement à New Delhi, devait se fendre d’un déplacement dans l’est. C’est moins fun que le Ritz et les jardins de Versailles avec Carla.
Sarko a presque sorti la caisse en bois et le discours à la Blum pour promettre aux employés de ne pas les laisser tomber et d’investir sur le site. Des mots qui auraient pu sortir de la bouche d’un Charles Fiterman ou d’une Arlette encore verte. Sarko a dilué son libéralisme dans un discours qui frise le populisme. J’ai du mal à m’y retrouver mais si je me mets à la place d’une bonne vieille électrice de droite, j’y perds mon latin de messe et de cuisine.




Il y a 10 ans
Mercredi, 4 février 1998.
Les gens du nord.

La publicité qui passe à la radio pour vanter les mérites du TGV Paris-Lille fait grincer des dents dans le nord de la France.
On y dit qu’il est plus sûr et plus rapide de prendre le train plutôt que de risquer les embouteillages, le brouillard et la pluie sur la route.
Ce n’est pas faux. Et quoi de plus normal que de vanter les mérites d’un transport propre, sûr et confortable?
Les gens du Nord devraient être ravis, au contraire, que la SNCF incite ainsi au voyage, pour découvrir leur belle région.
S’ils ont vraiment dans le cœur ce soleil qui ne brille pas dehors, qu’ils cessent leurs grincements intempestifs.
Enrico Macias a fait plus pour le tourisme du Nord-Pas de Calais que bien des mauvaises campagnes de publicité.
Vive le train et laïlaïlaïlalaïlaï laïlaïlaïlalaïlaï ...

dimanche 3 février 2008

Au hasard.

Dimanche au calme. Un peu naze en fait. Le fiston qui rechute de sa grippe. La cheminée qui crépite. Pas envie de sortir et pourtant le ciel est bleu. Pas envie de lire les journaux ou d’allumer la radio. Seulement un petit match de rugby entre 16 et 18 heures. Mon mari adore.
Puis vient le moment de clore une semaine de chronique. Je clique sur internet et vais sur le site du journal Le Monde. Au hasard de la navigation :
- Le patron de la Société Générale demain devant les tribunaux. Pas pour l’affaire Kerviel à 5 milliards. Non pour le procès du Sentier II. Cent trente huit accusés dans un trafic de chèque et une affaire de blanchiment d’argent entre la France et Israël. En jeu des dizaines de millions d’euros. Une paille, n’est-ce pas Jérôme ?
- Rébellion au Tchad. La France a le cul entre deux chaises. Sauver ses ressortissants et aider ou non Idriss Déby. Après l’affaire de l’Arche de Noé, l’influence de la France dans cette partie de l’Afrique où le Soudan n’est pas blanc-blanc, perd de sa force. Sauve qui peut ou enlisement ?
- Sarko. Mariage heureux mais France pluvieuse. Les sondages tombent en rafale. Celui de l’institut LH2 confirme celui de TNS Sofres. Badaboum, moins 13% pour le président bling-bling. Les poches des contribuables sonnent, elles, plutôt creux. Liaison de cause à effet ?

Allez, bonsoir et bonne semaine.



Il y a 10 ans
Mardi, 3 février 1998.
Maire porteuse.

En passant par la case naissance de Vitrolles, vous pouvez toucher 5000 francs au nouveau Monopoly Pétainiste du maire par alliance, Bruno Mégret.
Un joli bébé blond a fait le bonheur de ses parents et aussi des élus de cette ville qui veut sans doute devenir la première cité aryenne de France.
J’étais dégoûtée et peinée de voir ce couple mitraillé par les photographes. Les deux cobayes et leur rejeton avaient des allures d’arguments électoraux qui sentaient le racisme à plein nez. Car c’est bien de racisme qu’il s’agit puisque cette prime ne sera pas accordée à Rachid ou Saliha.Jacques Higelin disait dans une de ses chansons: « Alertez les bébés ». C’est le moment de prévenir nos enfants. Il faut veiller au mauvais grain, même si l’on n’habite pas au bord de la mer.

samedi 2 février 2008

Béat bas.

Nicolas Sarkozy a épousé ce matin Carla Bruni et inversement. La cérémonie s’est déroulée à l’Elysée dans la plus stricte intimité. Les noces ont été célébrées par le maire du 8ème arrondissement.
Les proches du président nous disent qu’ils sont ravis pour lui puisqu’il est heureux. Ce dont les Français se fichent éperdument. Le moral collectif des habitants du pays n’a jamais été aussi bas selon la dernière enquête de TNS Sofres.
Nicolas Sarkozy chute dans les sondages, le pouvoir d’achat s’effrite, l’avenir se colorie en gris foncé.
Les cotillons vont rester dans les poches.



Il y a 10 ans
Lundi, 2 février 1998.
Bon vent les filles.

Onze nanas ont pris la mer hier de Hamble en Angleterre pour tenter de battre le record du tour du monde à la voile détenu par Olivier de Kersauzon (voir 19 mai 1997).
Six Anglaises, une Australienne, une Suédoise, une Néo-Zélandaise, une Finlandaise et une Française partent à l’assaut du Trophée Jules Verne sur le bateau qui avait permis à Peter Blake de battre le record en 1994.
Pas peureuses les filles, car devoir passer par le cap de Bonne Espérance, le cap Leeuwin et le cap Horn n’est pas donné à tout le monde.
J’espère que contrairement à l’idée reçue qui veut que des filles ensemble, pendant très longtemps finissent par s’écharper comme des marchandes de poissons, Tracy, Adrienne, Helena, les deux Emma, Frédérique, Samantha, Sharon, Hannah, Miranda et Mikaela sauront, à l’unisson, faire avancer ce catamaran de 28 mètres, le plus vite possible.
Rendez-vous donc avant le mardi 14 avril entre le phare de Créac’h sur l’île d’Ouessant et le phare du Lizard en Cornouailles, pour fêter au féminin un record historique.

vendredi 1 février 2008

A demain.

De quoi sont faites les « executive women », les super bosseuses, les patronnes ? De quel bois, de quel métal, de quel alliage improbable ?
Ce soir je ne mets plus un pied devant l’autre. J’ai le moral en bas des chaussettes. La semaine de Madame Placard a été épuisante. Déplacements, réunions interminables, projet de déménagement du siège de l’entreprise, rumeurs, états d’esprit mesquin, radio moquette...
Il est 19H30. Une soupe, une bouillotte et au lit avec les derniers épisodes de la série 24 heures.
A demain.



Il y a 10 ans
Dimanche, 1er février 1998.
Les printemps de Boris.

Soixante-sept ans c’est l’âge du premier personnage de la Russie. Ce n’est pas être mal élevée que de dire qu’il fait plus.
Mais bon, on ne va pas faire la fine gueule quand Boris fait décoller de la Cité des Etoiles une jolie bougie d’anniversaire avec un astronaute français à l’intérieur.
C’est mieux que Bill Clinton qui voudrait, contre le gré du « Vodkaman » du Kremlin, lui offrir un joli feu d’artifice en direct de Bagdad.
Un peu en avance sur le trentième anniversaire du printemps de Prague, d’ailleurs.
Allez, et Na Storovié quand même, Cher Boris.