mardi 25 mars 2008

Fin du bal.

Les lampions s’éteignent, quelques confettis dans la mise en pli. Madame Placard a la gueule de guingois dans sa petite guinguette. La scène s’est vidée. Depuis 365 jours, j’en avais mis des
"artistes" sur le devant de mon estrade. La palme revenant à Nicolas Sarkozy qui a fait 91 représentations. Mieux le Big bang composé de Royal, Fillon, le Parti Socialiste, Strauss-Kahn, Kerviel, Rama Yade, Boutin, Poutine, Noah, Laguiller, Kouchner, Laporte, Kadhafi, Juppé, Hollande, Guaino, Guéant, Forgeard, le Medef, Guy Môquet, Cécilia, Bayrou, Darcos, Dati, De Gaulle, Chirac, Castro, Ben Laden et Carla.
Trop peut-être, ou pas assez encore si l’on se fie à la couverture media obtenu par le petit Nicolas en un an.
En tout cas, moins, beaucoup moins qu’Ingrid Betancourt ou Aung San Suu Kyi, Benazir Bhutto, le Dalaï Lama
Je pose le crayon. Je n’ai plus de fourmis dans les doigts.
Cet exercice quotidien fut une formidable expérience.
Mais la terre ne s’arrêtera pas de tourner.
Et si après une dizaine de révolution autour du soleil je revenais dans cette salle de bal, voir cette pièce infinie de la comédie humaine ?
Rendez-vous dans dix ans.



Il y a 10 ans
Mercredi, 25 mars 1998.
Poing final.

De A comme avortement à Z comme Zéroual petit bréviaire offert en prime par Madame Placard et à réciter chaque matin sous sa douche.
A comme avortement: autorisé par la loi ce qui n’est pas le cas des milices anti-avortement, souvent amnistiées, qui saccagent les hôpitaux.
B comme Balladur: qui n’est pas l’avenir de la droite loin s’en faut.
C comme connards: voir F.
D comme dissolution: la bourde politique de Chirac a au moins permis à la presse quotidienne nationale de mieux se vendre en 1997.
E comme exclusion: voir G et M.
F comme FN: voir C.
G comme gauche: qui devra penser aux plus démunis avant de se lancer à corps perdu dans l’Euro.
H comme H2O: la pénurie d’eau sur la planète pourrait être à l’origine de guerre au siècle prochain.
I comme Israël: qui s’il ne prend pas la route de la vérité et de la paix risque de tout refaire péter.
J comme Jean-Paul II et comme Juifs: le premier n’a pas fini d’entendre parler des seconds après sa demi-confession de l’autre jour;
K comme Kosovo: et le peu d’empressement que met encore l’Europe à régler ce type de conflits qui sont des bombes à retardement.
L comme Liberté: le bien le plus précieux pour nourrir nos esprits sauf quand certains le traduisent trop aisément en ultralibéralisme.
M comme misère: qui touche 6 millions de français. Sans compter que le projet de loi sur l’exclusion a pris un an de retard.
N comme noir: comme l’aigle de Barbara qui s’est, elle aussi, envolée nous laissant orphelin de sa bonté..
O comme optimiste: qu’il faut s’évertuer à être malgré toutes les horreurs que j’ai pu vous raconter.
P comme Police Municipale: attention aux milices privées qui sentent Vichy à plein nez dans les municipalités frontistes.
Q comme quarante: Le CAC 40 ne s’est jamais porté aussi bien et le chômage n’a jamais été aussi haut. Ce mystère de la Bourse, pour moi, reste entier.
R comme Routard: dont le guide fête ses 25 ans aujourd’hui. Bravo et merci.
S comme Spencer: participons à la lutte contre les mines antipersonnel même si Ladi Di ne passera plus jamais sous le Pont de l’Alma.
T comme télévision: à part Arte et parfois France 3 elle prend vraiment la ménagère de moins de 50 ans pour une courge.
V comme vitesse: le temps s’en va comme dit la chanson, mais trop vite.
W comme Web: miroir aux alouettes de la connaissance absolue.
X comme l’inconnu du même nom: qui sait de quoi demain sera fait.
Y comme Yasser: pourra-t-il tenir son peuple qui gronde de plus en plus après chaque provocation de Netanyahou?
Z comme Zéroual: qui continue à nous vendre son pétrole, se foutant pas mal des enfants, des femmes et des hommes massacrés chaque jour dans son pays. A ce personnage peu recommandable je n’hésite pas à mettre dans le nez mon poing final.

lundi 24 mars 2008

Miss Placard. La relève.

C’est Pâques, le jour des œufs que l’on cache dans le jardin. Le jour de la cloche qui sonne la fin de ma messe quotidienne. Pour conclure je vous propose un petit conte imaginé par ma fille.
C’est ce qu’on appelle la relève.
Pour que les 365 jours qui viennent soient aussi beaux qu’un rêve.

Le chat merveilleux

Il était une fois, une petite fille aux cheveux bouclés couleur d’or qui s’appelait Mathilde. Elle se posait régulièrement la question :
« - Il me manque quelque chose, mais quoi ? »

Ses parents n’étaient point riches. Mathilde n’avait qu’un ours en peluche et un cartable tout neuf qu’elle avait eu pour Noël.
Le jour où elle trouva ce qu’elle cherchait, c’était en faisant un rêve ! Elle ne parlait que de ça à ses parents ! Mais ils lui répondaient seulement :
« Ce n’est qu’un rêve ma chérie ... »
Cette chose dont elle avait rêvée, c’était un animal merveilleux. Plus précisément, il s’agissait d’un chat. Celui-ci parlait, jouait, dansait, rigolait !....

Et puis un jour, cette petite fille grandit et devint une belle jeune fille. Elle décida de partir à la recherche de ce dont elle rêvait depuis si longtemps : LE CHAT MERVEILLEUX !

Elle partit seule à sa recherche, marcha, marcha pendant des jours et des jours jusqu’à atteindre un ravin où elle aperçut un animal couché par terre. C’était un chat qui s’était blessé à la patte. Elle se pencha sur lui, et le soigna. Le chat lui dit :
«Bonjour, jeune fille ! Je te remercie énormément de m’avoir soigné. Quel est ton nom ?
- Je m’appelle Mathilde, lui répondit-elle. Et toi le chat, quel est ton nom ?
- Mon nom est Nicolas le Chat. Tiens, prends cette bague en cadeau de remerciement pour m’avoir soigné.
- Merci pour la bague. Qu’a-t-elle de particulier ? »
Nicolas le Chat lui expliqua quelle était la particularité de cette bague et comment s’en servir. Il s’agissait en fait d’une bague d’invisibilité.
« Pour t’en servir, il faut que tu dises dans ta tête « invisible », et tu deviendras toi-même invisible. »

Mathilde pris la bague, traversa sans crainte le ravin sur un tronc d’arbre car elle était accompagnée de son nouvel ami Nicolas.
Arrivée de l’autre côté du ravin, elle vit 3 chemins et décida de prendre celui de droite car quand elle lisait des histoires, les héros de l’histoire prenaient soit le chemin de gauche soit celui du milieu qui les menaient souvent chez des monstres !
Manque de chance, au bout du chemin, elle se trouva face à face avec un OGRE !!! Celui-ci l’obligea à devenir son esclave et à filer et tisser d’énormes quantités de laine pour lui fabriquer des habits à sa taille. Sinon, il lui arriverait malheur.
Mathilde, morte de peur, s’exécuta immédiatement sous les ordres du monstre. Le soir venu, Nicolas le Chat qui s’était caché sous sa jupe, lui chuchota :
« Enfuyons-nous maintenant, pendant que l’ogre dort, car je sais qu’il nous mangera quand même. »
La jeune fille désobéit à l’ogre, et partit avec Nicolas.

Le lendemain matin, les deux amis arrivèrent dans un pays inconnu. Mathilde regarda autour d’elle, et vit un monde de chats. Ils se comportaient et parlaient comme des humains, mais avaient la taille normale d’un chat.
Seul Le Roi des Chats, appelé Mistègne, était de grande taille : il était aussi grand qu’un homme. Il n’était guère sympathique, de couleur gris, avait de grands yeux verts sortant des orbites, très gros, des dents jaunes et pointues.

Lorsqu’il vit Mathilde, il l’obligea à se battre contre lui, celui-ci détestant les humains.
Il organisa le combat dans son arène le soir même, pour animer le village. Mais les villageois chats, avaient peur pour la jeune fille et souhaitaient voir le roi perdre la bataille.
Mais Mistègne réussit à vaincre Mathilde, blessée au genou. Il l’enferma dans une cave sombre, avec une grille pour voir la lumière du jour.
Pendant tout ce temps, Nicolas le Chat, avait assisté au combat dans les tribunes aux côtés de Chipette, une jeune chatte qu’il connaissait car il habitait dans ce village jusqu’au jour où il avait décidé de s’enfuir. C’est ainsi qu’il se retrouva blessé au bord du ravin où Mathilde le découvrit...

Nicolas alla retrouver Mathilde emprisonnée, et lui donna le conseil d’utiliser sa bague d’invisibilité. Elle lui répondit : « Oui, c’est vrai, j’avais oublié qu’elle était sur mon annulaire ». Il se débrouilla pour aller parler à Mistègne et lui demander de faire un nouveau combat contre Mathilde. Le roi accepta la proposition sans problème, étant sûr de gagner une nouvelle fois.

Le lendemain soir, tous les chats revinrent dans les tribunes pour assister au combat. Grâce à l’utilisation de la bague Mathilde parvint à devenir invisible au moment où le roi voulut l’attaquer.
Mathilde se mit contre un mur, le chat lui fonça dessus, mais au dernier moment, la bague la rendit invisible et le chat se fracassa sur le mur et tomba assommé.

Le public applaudit de joie la jeune fille. Le village redevint libre et gai jusqu’à l’éternité.
Les chats du village offrirent des cadeaux à Mathilde pour la remercier d’avoir éliminé le méchant roi Mistègne.
Avant de repartir, Mathilde dit à son compagnon :
« Je viens de réaliser que l’animal merveilleux que je cherchais c’était TOI ! Es-tu d’accord pour vivre avec moi ? »
Nicolas regarda Mathilde d’un air stupéfait et accepta sa proposition car il appréciait son courage et sa gentillesse. A la seule condition qu’elle soit d’accord pour que Chipette, l’amoureuse de Nicolas, vienne vivre avec eux. Mathilde fut d’accord et ils partirent tous les trois chez les parents de la jeune fille.

Ils rentrèrent ensemble chez Mathilde où ses parents l’attendaient impatiemment. Ils vécurent ensemble heureux et Chipette et Nicolas eurent 6 petits chatons noirs et blancs.

FIN



Il y a 10 ans
Mardi, 24 mars 1998.
Extinction de moi.

Le fumet du plat qui a mijoté à feux parfois doux et parfois vifs pendant 365 jours m’arrive maintenant aux narines. Il va être grand temps d’inviter ce soir quelques amis pour vider la marmite de mes élucubrations à s’en faire péter la sous-ventrière. Nous rirons quelques bouteilles de blanc et boirons nos paroles pas toujours sensées jusqu’à ce que le soleil se lève derrière les montagnes.
Mettre un terme à ce tour du monde, sans se déballonner en chemin, dans un paysage pur et proche des étoiles est une fin parfaite à mon goût.
J’espère que vous avez effectué un agréable voyage sur les lignes de Madame Placard et que vous n’avez pas eu à trop lire entre celles-ci.
Pour le service après vente, je vous laisse demain un petit rab car vous n’êtes pas sans savoir qu’en moyenne une année comporte un petit quart de jour supplémentaire pour tomber juste le 29 février des années bissextiles.
Demain donc dernier rendez-vous avant de nouvelles aventures moins quotidiennes mais j’espère aussi palpitantes.
Je vous laisse
Prenez soin de vous et à la prochaine.

dimanche 23 mars 2008

Mamie Placard.

Avec l’arrivée du printemps, se termine l’intéressante série des communiqués signés Madame Placard. Je le regrette bien sûr... Mais c’est ainsi.
Comment sera la vie dans dix ans ? Quelle sera la nature des événements majeurs ?
N’anticipons pas. S’il ne faut pas vivre avec le passé, il ne faut pas être trop pessimiste sur l’avenir. Bref, goûtons l’instant présent. Savourons là, maintenant les petits bonheurs et faisons le maximum pour être heureux. Sachons regarder le verre à moitié plein. Sans rien perdre de notre vigilance, de notre regard sur le monde.
L’arrivée du Printemps, l’arrêt des billets d’humeur de Madame Placard coïncident avec la fin heureuse de l’histoire de Moussa et Jacqueline*. Notre Assemblée Générale du 28 mars 2008 nous a réuni autour d’eux, très simplement mais joyeusement ; Moussa a un travail pour huit mois au centre de vacances de la Fosse Eyrand. Et il apprend à lire le français. Il est rayonnant de joie.
L’association ayant atteint ses buts a donc été dissoute. Mais nous saurons rester présents et prêts à mettre sur pied une nouvelle association avec de nouveaux objectifs si des problèmes surgissent. En souhaitant évidemment que cela n’ait jamais lieu.
Nous avons une pensée reconnaissante pour tous les adhérents et sympathisants.

Pour tes pages pertinentes et originales, autant dans la forme que dans le fond (où je te reconnais bien), je te dis un grand merci.
Bravo.
Tendres baisers.
Ta maman.

* http://moussakante.canalblog.com/




Il y a 10 ans
Lundi, 23 mars 1998.
Déjà!

Bis repetita ... Fidèles lectrices et fidèles lecteurs, je me permets aujourd’hui encore de vous faire part d’un courrier que l’une ou l’un d’entre vous ma fait parvenir ce matin. En voici le contenu, auquel, bien sûr, je n’ai, selon la formule consacrée, enlevé aucune virgule.

« Très chère Madame Placard,

Je dois avouer que votre compagnie pendant cette année complète m’a fait le plus grand bien. C’est fou comme vous êtes arrivée à écrire tout haut ce que je n’osais dire tout bas et pourtant mes amies trouvent que j’ai la langue bien pendue.
Je ne vais pas vous dire que j’étais d’accord avec tout, ça ferait un peu lèche-cul dans le tableau. Mais bon, au global c’était vraiment agréable. J’ai juste une remarque qui n’est pas un détail comme l’a dit quelqu’un que je ne peux vraiment pas saquer.
Je veux parler du Front National, de Jean-Marie Le Pen, de Bruno Mégret et des autres. Vous ne les portez pas dans votre cœur, et je vous suis parfaitement. Mais pourquoi ne pas réclamer l’interdiction pure et simple de ce parti qui se place en permanence à la frontière de la démocratie, un pied dans la légalité et l’autre dans la merde. Il y trente ans fleurissait sur le pavé parisien le slogan « Il est interdit d’interdir ». Je crois que notre république doit se préserver de ce genre de parti qui sent la mort, le refus de l’autre et l’enfermement des hommes et des esprits.
Voilà chère Madame Placard, ce que j’avais sur le cœur et que je tenais à vous dire avant votre départ vers de nouveaux horizons.
Bonne chance pour la suite.

Amicalement. »


Votre voisine de gauche.

samedi 22 mars 2008

Placard Junior.

A venir


Il y a 10 ans
Dimanche, 22 mars 1998.
Ce n’est pas trop tôt.

Fidèles lectrices et fidèles lecteurs, je me permets aujourd’hui de vous faire part d’un courrier que l’une ou l’un d’entre vous m’a fait parvenir pas plus tard qu’hier. En voici le contenu, auquel, bien sûr, je n’ai enlevé aucune virgule.

« Pas très chère Madame Placard,

Ce n’est pas trop tôt. J’ai appris que vous allez arrêter vos chroniques mercredi prochain, le 25 mars exactement et c’est tant mieux. Parce que vos leçons de morale à trois balles, j’en avais assez. C’est tellement facile de critiquer dans son coin.
Premier truc qui me paraît important: faudrait peut-être voir à agir concrètement au lieu de gémir. Vous ne pouvez pas à la fois critiquer les responsables qui restent le cul sur leur chaise en faisant croire qu’il maitrise la réalité du terrain, et faire de même derrière votre calepin ou votre ordinateur.
Deuxième truc: vous avez vos bêtes noires, ça je peux le comprendre, j’ai moi-même les miennes. Mais à force de taper sur les mêmes crânes, vous ne voyez pas que d’autres têtes à claques mettent en péril l’avenir de notre société. Vous ne nous avez pas beaucoup parlé de l’éducation par exemple. Ne faut-il pas mieux s’emporter et combattre les aberrations de notre système éducatif plutôt que de flinguer à tout bout de champ un vieux pape qui ne tient presque plus debout?
Troisième truc enfin, la vie n’est pas toujours aussi tragique que vous la décrivez. Il se passe aussi de belles choses sur notre belle terre. Même s’il est toujours plus facile de parler des trains qui arrivent en retard que des quartiers de banlieue où il n’y a ni plus ni moins de violence que dans un village de la Creuse ou de Meurthe et Moselle, vous auriez pu nous donner à lire de plus fréquentes rasades de joies quotidiennes. N’est-ce pas d’ailleurs l’exercice le plus difficile que celui de dépeindre le bonheur?

Bon, je vous laisse et passez tout de même de bonnes vacances après le 25 mars.
Un conseil « d’amie », n’allez pas à Vitrolles faire bronzette, la couche d’ozone qui tient lieu de bouclier protecteur à certains crânes d’élus laisse singulièrement passer certains rayons ultra-noirs et ultra-dangereux. »


Votre voisine de droite.

vendredi 21 mars 2008

Monsieur Placard.

Le compte à rebours est entamé. Plus que quatre jours avant la fin du cycle annuel de ces chroniques. Quatre comme les membres de la garde rapprochée de Madame Placard. Autant d’occasion de laisser la plume à ceux de ma famille.

Merci ma chérie de me donner l’occasion de finir en charmante compagnie et j’espère en beauté tes 365 jours de chroniques. Je voudrais d’abord de te féliciter pour ta ténacité et les heures passées devant tes blocs-notes et l’écran de cet ordinateur que tu squattais le soir.
Ma contribution tu pouvais t’en douter aura pour sujet le sport qui occupe souvent (et c’est parfois un de tes reproches) mon temps et mon esprit.
Le titre de cette chronique du 21 mars est « Muscadet et pieds carrés ».
Tu n’es pas sans savoir que cette semaine un petit club amateur de la banlieue de Nantes a éliminé l’Olympique de Marseille lors des huitièmes de finale de la Coupe de France.
Carquefou évolue en CFA 2 ce qui en jargon footballistique signifie Championnat de France Amateur deuxième division. Marseille et ses stars évolue quand à lui cinq échelons au dessus, dans l’élite de notre football, la Ligue 1. Les petits hommes verts et blancs de Loire-Atlantique qui sont 14ème de leur championnat ont battu le 4ème de première division. Sur l’herbe couleur espoir de La Beaujoire, le stade du FC Nantes, les « petits » qui pendant la semaine ont tous un job ont fait la nique aux pros qui roulent en Ferrari et qui émargent à 400 000 euros par mois pour les mieux payés. Les héros de cette semaine sont tout sauf « bling-bling ». Ils sont agent immobilier, climatiseur-chauffagiste, barman, conseiller commercial, étudiant en sport, éducateur sportif, employé de banque, agent technico-commercial, agent commercial, comptable, étudiant technico-commercial et sans profession (pour le buteur Papa N’Doye). Du buteur, parlons-en. Le Carquefolien a réussi là où le phocéen Djibril Cissé a échoué. Quand on sait que le salaire mensuel du Marseillais aux pieds carrés suffirait à payer l’ensemble des joueurs et du staff technique de Carquefou pendant un an, on se doit de mettre en cause les sommes folles mises en jeu dans ce monde complètement fou.
Qu’importe, cette semaine, le sport et ses vertus ont retrouvé la Une des journaux et c’est tant mieux. Puissent d’autres Carquefou dans d’autres sports nous faire vibrer dans l’année qui vient.



Il y a 10 ans
Samedi, 21 mars 1998.
Le printemps de la résistance.

Si je me souviens bien, je vous parlais de mémoire en milieu de semaine. C’était bien ça, non? Corrigez-moi tout de suite car j’ai un petit peu tendance en ce moment à perdre la boule et à prendre des vessies pour des lanternes.
J’y suis en tout cas bien aidée par ces cinq ex-membres de l’UDF (au fait, ont-ils été vraiment viré?) qui veulent nous faire croire qu’il n’y a pas plus angéliques qu’eux et que le Front National, ils n’en n’ont jamais entendu parler.
Finie la rigolade Messieurs Baur, Blanc, Harang, Millon et Soisson, nous allons entrer en résistance à vos méthodes et à vos pensées. Trente ans après le début des mouvements qui allaient donner naissance à mai 68, c’est le moment ou jamais.
S’il y a des endormis nous saurons les réveiller.
S’il y a des pervertis nous saurons leur expliquer.
S’il y a des déboussolés nous saurons leur montrer le bon chemin.
Messieurs Baur, Blanc, Harang, Millon, Soisson et vos amis frontistes et fascistes qui vous tiennent maintenant par les couilles, nous n’allons pas vous laisser faire et nous laisser faire. La sixième « République » de la haine et mépris n’est pas encore née!

jeudi 20 mars 2008

Et maintenant on fait quoi?

C’est pas l’tout comme aurait dit mon père, mais maintenant on fait quoi ?
Le PS a délavé le bleu de l’UMP. Sarkozy se cache et fait briller sa Carla. La France et Paris ont le rose aux joues. A quoi va servir le gain de cette bataille des municipales si dès maintenant on s’entredéchire à la direction du Parti Socialiste ?
Royal sort ses griffes, Hollande se refait la santé après avoir passé 2007 au sanatorium, Delanoë donne rendez-vous dans cinq ans, Aubry ressort le maillot et veut jouer le match. Chacun se pousse du col pour faire partie du casting alors que l’on n’a pas la queue du scénario. Aux ténors, aux barons, aux éléphants, aux adhérents, aux militants d’écrire une belle histoire d’amour entre le peuple et son cœur. Une histoire de solidarité constructive, une histoire d’utopie avec les pieds dans la glaise et la tête dans les étoiles d’un monde meilleur. Une histoire, un roman, une vérité mais vite, sans attendre le congrès de fin fin d’année.
Et maintenant on fait quoi ?

Cinq ans déjà que Bush Junior a envahi l’Irak. Comment les Etats-Unis vont-ils sortir du bourbier mésopotamien ? Les trois candidats à Maison Blanche ont tous une position différente. Clinton H. entamerait un retrait des troupes 60 jours après son investiture. Obama B. proclame qu’il mettrait seize mois pour un retrait total. Mc Cain J. voudrait, lui, rester sur le sol irakien.
Et maintenant on fait quoi ?

Il y a cinquante-huit ans la Chine posait son pied rouge sur le sol tibétain. Depuis 1959 le Dalaï-Lama tente de négocier. Côté chinois, le gourdin a remplacé la parole. La non-violence du prix Nobel de la paix aura-t-elle suffisamment de poids pour empêcher la jeunesse tibétaine de brandir autre chose que des pancartes ? Les J.O. de Pékin seront inaugurés le 8 août. La flamme olympique doit passer par l’Himalaya et le Tibet. Y-aura-t-il quelqu’un pour souffler sur la torche ? Boycotter les Jeux, c’est trop tard. Il fallait hausser le ton en 2001 quand le CIO attribua l’organisation des Jeux au pays du déni des droits de l’homme et recordman du monde de la pollution atmosphérique. Laissons leurs rêves aux athlètes qui triment et suent pour cet objectif en espérant que l’armada formatée des sportifs chinois ne vienne pas écraser la compétition. Ce sont les athlètes qui, à leurs risques et périls, viendront nous donner des leçons de civisme et d’humanisme. Romain Mesnil, perchiste et albigeois, est en première ligne. En 2014, le Jeux Olympiques d’hiver auront lieu à Sotchi, ville balnéaire prisée par la mafia de la Russie de Poutine.
Et pour les J.O. de 2016, on fait quoi ?



Il y a 10 ans
Vendredi, 20 mars 1998.
Avis de décès.

C’est avec une très profonde douleur que nous venons d’apprendre la mort de Marianne Démocratie, violée puis assassinée ce jour par cinq malfaisants avec la complicité du Front National.
Les obsèques n’auront pas lieu dans la plus stricte intimité, puisque selon la dernière volonté de la défunte, qui était encore jeune, tous les abstentionnistes et tous ceux qui se sont fait voler leurs voix par ces criminels, peuvent venir lui rendre un dernier hommage et contempler ainsi à regret la beauté de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.


Notice: à la brochette des fossoyeurs cités il y a quatre jours, est venu s’ajouter Charles Millon, en Rhône-Alpes, qui a négocié sa réélection auprès de Bruno Gollnisch.

mercredi 19 mars 2008

Peter Olympique.

Le 29 décembre en rangeant les affaires de 2007 j’avais fait un petit bilan musical. Mon coup de cœur de l’année était allé à Peter Cincotti et son album « East of Angel Town ». Voilà ce que j’écrivais il y a trois mois :
Pianiste, jazzman et bientôt pop star ? De brillantes mélodies, un son qui n’est pas sans rappeler le grand Billy Joël. Bref un album où rien n’est à jeter de la première à la dernière chanson. Mes morceaux préférés :« Goodbye Philadelphia », « Be Careful », « Cinderella beautiful » et « The country life”.
Je n’y retire pas une ligne. Le beau Peter était hier à l’Olympia où Monsieur Placard avait eu la judicieuse idée de m’inviter. Que du bon swing avec la pèche qu’offre le « live ». Le virtuose du piano a chanté tout son album en mettant certaines chansons encore plus en valeur comme « Always watching you ». Sur un solo de piano en fin de concert, on aurait pu croire un instant que Jean-Sébastien Bach avait pris les habits de Stewie Wonder.
Merci Peter et garde la forme.


Il y a 10 ans
Jeudi, 19 mars 1998.
Ça sent le sapin.

« J’vous l’mets comment vot’ cercueil M’sieur Maurice?
Impérial Pullmann pour faire joli à la sortie de Prison?
Et les motifs pour le velours intérieur?
Carreaux Vichy ou rayures Treblinka?
Ce n’est pas que j’vous veux du mal comme on dit, mais quand il s’agit de s’habiller pour l’éternité faudrait voir à pas s’gourrer.
Car à force de vous avoir vu endosser tous les costards, ce n’est pas fastoche de vous faire du sur mesure!
D’ailleurs même ceux à qui vot’ tronche et vos actes ne reviennent pas, ont du mal à se mettre d’accord sur la durée de la concession.
Vingt piges, trente piges, perpet’, allez savoir?
En attendant le verdict qui doit tomber le 27 mars, j’vous fais une fleur.
J’vous installe gratos la quadriphonie dans la boîte.
Avec en continu le cri des enfants enfermés dans les wagons à bestiaux.
Elle n’est pas chouette ma promo?
Et n’ayez crainte, l’installation est garantie à mort.

mardi 18 mars 2008

La Metz est dite.

Quoiqu’en disent certains acteurs de la pièce qui s’est jouée ce week-end sur les estrades électorales des 36000 communes de France, la droite a bien pris une belle fessée cul-nu. De celle, si on est un vrai animal politique, qui vous tanne le cuir pour mieux repartir en conquête dans cinq ans. Les habitués des plateaux télés des dimanches soirs à élection, télécommandés via les SMS des conseillers de l’Elysée, n’ont pas su nous dire autre chose que « l’abstention a faussé le scrutin », « c’était une élection à caractère purement local », « A Paris, le score reste inchangé avec toujours huit arrondissements pour leur camp ».
Symbole de la déroute des troupes Sarkoziennes, la ville de Metz. Bastion depuis 1848 de la droite, elle a vu Jean-Marie Rausch qui y briguait un septième mandat se prendre la porte dans le nez. Son adversaire socialiste, Dominique Gros a l’habitude de se déplacer à vélo dans sa ville. Et ça aussi ça tanne le cul.

Il y a 10 ans
Mercredi, 18 mars 1998.
La mémoire qui flanche.

Quelle étrange semaine qui nous sert en hors-d’œuvre des élections régionales qui sont le théâtre de tractations indignes de la République; en plat de « résistance », la fin d’un procès Papon où les avocats des parties civiles semblent chacun passer une audition pour entrer à l’Actor Studio et en dessert un Pape, qui laisse dans notre assiette une demi-portion d’excuse de l’Eglise Catholique à l’attention des Juifs.
J’ai comme l’impression que notre mémoire collective est en train d’avoir des absences et que nos consciences souffrent d’une forme de maladie d’Alzheimer. Par moment, le retour vers le passé est une mode et un hobby auquel chacun s’adonne avec délectation (recherches généalogiques, émissions de télés ...). Et à d’autres moments, le fait de devoir regarder en face la réalité de l’histoire nous fait peur au point de, non seulement nous voiler les yeux, mais aussi de nous empêcher de parler.
Que ceux qui ne vont pas voter pour faire barrage au Front National révisent leurs livres d’histoire et apprennent par cœur les chapitres consacrés aux années 1930 à 1940 pour comprendre comment est née la montée des mouvements fascistes en Europe qui s’appuyaient sur la récession économique pour faire passer leurs thèses xénophobes.
Que ceux qui, sous prétexte d’en avoir assez du procès Papon qui dure depuis plusieurs mois, seraient prêts à laisser au vieillard le bénéfice du doute et le laisser paisiblement mourir chez lui, s’abstiennent, réfléchissent et se souviennent. Qu’ils se souviennent que ce « valeureux » résistant n’a pas su quitter son précieux poste pendant qu’il en était encore temps et a ainsi prêté main forte à l’envoi de centaines de juifs dans les camps de la mort.
Enfin, que le Vatican prenne exemple sur nos évêques de France qui ont su retrouver la mémoire pour demander pardon au peuple juif pour le péché de complicité et de non-assistance à peuple en danger pendant la seconde guerre mondiale. Car, quand Jean-Paul II met de l’eau dans le vin de messe de Pie XII et qu’il absout les silences coupables de son « ancêtre » pendant cette même guerre, il ne fait du bien ni à son église en particulier, ni à l’histoire des peuples en général.

lundi 17 mars 2008

Bling.


Un seul mot un seul.
Celui du bruit de la chute de Sarkozy qui orne la Une de Libération d’aujourd’hui.
Bien vu.
Pas mieux.


Il y a 10 ans

Mardi, 17 mars 1998.
Marée noire.

Vous vous souvenez tous du naufrage de l’Amoco Cadiz tout près des côtes de la Bretagne nord et de la marée noire qui s’en suivit. Un deuil régional qui voila de noir des dizaines et des dizaines de kilomètres de rochers et de plages. La flore et la faune détruites par plus de 200 000 tonnes de pétrole brut.
C’était il y a vingt ans jour pour jour.
Aujourd’hui, pas en Bretagne mais dans d’autres régions éloignées des côtes, une marée noire d’un nouveau genre a pollué les urnes dimanche dernier. Une pollution qui n’est pas loin de s’étendre pour pervertir vilainement quelques esprits d’hommes politiques carriéristes et inconscients. Ces élus de droite ont peur pour leurs fesses mais pas pour la démocratie qu’ils mettent en péril par leurs tractations et leurs accords qui sentent l’essence frelatée.
Comme par exemple Jacques Blanc (un monsieur pas très propre) qui, tout le monde le dit, a trempé ses mains dans le cambouis FN, avant même le vote de dimanche.
D’autres comme Soisson en Bourgogne, Baur en Picardie ou Harang dans la région centre, n’ont pas peur de rougir en déroulant le tapis noir aux frontistes emmenés par un Mégret qui leur fait croire qu’il a versé un peu d’eau dans sa ciguë sécuritaire et de préférence nationale. Un breuvage que ces soiffards (de pouvoir) vont s’empresser de boire cul-sec de peur de ne plus pouvoir poser leurs petits derrières fragiles sur leur fauteuil de président de région. Ces hommes politiques qui sont sûrement plus « politiques » qu’hommes méritent un bon coup de pied où je pense.
Ils sont en train de poser un linceul de merde sur la République comme il y a vingt ans le super tanker avait détruit la nature.
Mais grâce au courage et à la ténacité des Bretons, les paysages ont fini par retrouver leur beauté.
La souillure politique que constitue l’alliance avec le FN n’est-elle pas indélébile?
Que ces minus sont petits et que ces bassesses risquent à force d’être accumulées, de ne pas faire grandir l’image de la démocratie dans le cœur des abstentionnistes.

dimanche 16 mars 2008

Votez Ch'tis.

Je n’ai pas beaucoup de temps d’écriture ce soir alors je vais faire court mais bon (enfin j’espère).
Cet après midi nous sommes allés en famille voir « Bienvenue chez les Ch’tis », le film événement de Dany Boon. Une queue monstrueuse jamais vue dans mon petit cinéma de lointaine banlieue. Un pur moment de rire, de bonheur et d’émotion. Kad Mérad est un très, très grand acteur. Le Bourvil des années 2000.
En ce jour d’élections municipales et cantonales, mettez un bulletin Ch’ti dans l’urne. Bientôt les dix millions de voix en attendant les quinze. C’est amplement mérité.

Il y a 10 ans

Lundi, 16 mars 1998.
Balladur et mergitur.

Le régent du XVème arrondissement a bel et bien perdu son pari de ne pas laisser la région Ile-de-France à la gauche.
Plouf.
Il ne deviendra donc pas une figure de proue alternative à Chirac pour la droite, et c’est tant mieux.
La bouée de sauvetage que voulait breveter l’ancien premier ministre n’a même pas été capable de réussir le tour de l’île Saint-Louis.
Et dire qu’il avait bien pris soin de ne pas croiser Jean Tibéri pendant la campagne électorale. Je me demande bien quel fond aurait-il touché s’il avait pris le bus, le métro ou les bateaux-mouches avec l’infréquentable « bazar » de l’Hôtel de Ville.
Chirac voit donc la route se dégager, d’autant plus que Léotard s’est pris une correction dans sa région. Mais attention la route est longue surtout quand elle passe par le nouveau Front de l’est.
Car la France désormais, est coupée en deux comme au temps de l’occupation, mais plutôt dans le sens de la hauteur. En traçant une ligne qui relie la Picardie à la Provence, on observe, à l’est une population qui vote plus pour le Front National que la moyenne et à l’ouest de cette ligne une population qui vote beaucoup moins pour le FN que la moyenne.
Laquelle de ces deux France commencent à être salement occupée?
Je vous laisse juge.


P.S. qui n’a rien à voir avec le P.S. mais plutôt avec la devise de la ville de Paris:

Trophée Jules Verne (voir 2 février). Dommage pour mes copines Tracy, Adrienne, Helena, les deux Emma, Frédérique, Samantha, Sharon, Hannah, Miranda et Mikaela. Elles ont démâté en vue du Cap Horn alors qu’elles n’avaient qu’un seul jour de retard sur le tableau de marche du record détenu par Olivier de Kersauzon. A la prochaine les filles et gardez le moral!

samedi 15 mars 2008

Bro gozh ma zadou.

O Breizh, ma Bro, me 'gar ma Bro.
Tra ma vo mor 'vel mur 'n he zro.
Ra vezo digabestr ma Bro !

O Bretagne, mon pays, que j'aime mon pays
Tant que la mer sera comme un mur autour d'elle.
Sois libre, mon pays!

Gwlad! Gwlad! pleidiol wyf i'm gwlad
Tra môr yn fur, i'r bur hoff bau,
O bydded i'r hen iaith barhau.


Cette après-midi ce chant qui est à la fois l’hymne gallois et l’hymne breton, est sorti du cœur et des cordes vocales de 75000 gallois dans le Millenium Stadium de Cardiff. Des minutes à vous donner le frisson.
Prise au jeu du rugby depuis quelques décennies et pas seulement depuis la Chabalmania de la Coupe du monde de l’automne dernier, j’ai été ravie de voir les diables rouges, comme on appelle les joueurs de cette Principauté, battre les Français et conquérir le dixième Grand Chelem de leur histoire.
Dans les années 70, quand mon père éduquait mes neurones à l’alchimie du ballon ovale, on pouvait voir plus souvent qu’à l’habitude les Gallois mettre des trempes aux Français. En ce temps là les costauds avait des rouflaquettes et des cheveux longs. JJ Williams (ailier vif), JPR Williams (arrière de passion et docteur de profession), Phil Bennet (le N°10 qui courrait presque sur la pointe des pieds), Graham Price (pilier rouquin et indestructible) et surtout Gareth Edwards (magicien du jeu) sont des noms et des personnages qui peupleront à jamais mes rêves ovales.
Alors pour eux et pour les vaillants guerriers de cet après-midi chantons « Hen Wlad Fy Nhadau » et buvons ensemble.



Il y a 10 ans
Dimanche, 15 mars 1998.
Compte à rebours.

La fusée Placard décollera le 26 mars pour une autre planète. Le décompte peut commencer pour les ultimes chroniques.
A moins dix, en attendant le quart, il y avait aujourd’hui les élections régionales et cantonales.
Est-ce que les discours des uns et des autres à l’écoute des premières estimations de résultats allaient changer?
Non, car à 20 heures (moins trois minutes sur France 2 où Billalian a joué au vilain petit canard du PAF en avançant sa pendule pour faire la nique à TF1) les différents invités politiques sur les plateaux de télé ne pensaient qu’à dire à qui ne voulaient déjà plus les entendre, qu’ils avaient gagné quand ils avaient perdu et Lycée d’Versailles.
L’ennui, ce soir, c’est que la démocratie s’est pris un uppercut dans le tarin. Avec plus de 40% d’abstentions elle perd son sang. Les citoyennes et les citoyens ont perdu le goût de la vie publique. J’espère sincèrement que les femmes et les hommes qui aspirent à nous gouverner sauront comprendre le message et surtout faire ce qu’il faut, ensemble, pour que le FN débarrasse le plancher.
En attendant ce jour béni, moi je vais me coucher. Les résultats définitifs ne sont pas encore disponibles.

vendredi 14 mars 2008

jeudi 13 mars 2008

mercredi 12 mars 2008

Coup de vieille.

Bercy, Jeudi 12 novembre 1987, place N°03314.
Bercy, Samedi 8 juillet 1989, place N°01998
Ce soir, dans la même salle parisienne, se produit The Cure, le groupe mythique de la new-age emmené par un Robert Smith à la coiffure toujours aussi pétard et au lipstick rouge aussi débordant que son ventre de presque quinquagénaire.
Dur coup de vieille pour Madame Placard qui planait sévère lors des concerts de son groupe fétiche des années 80.
Je ne suis pas ce soir dans la fosse à m’en mettre plein les oreilles. Comme une envie de garder ses souvenirs plutôt que de voir le concert de trop. J’ai déjà eu un choc en revoyant Siouxie, une proche de Robert, à Taratata il y a quelques semaines.
Et si Robert Smith, né un 21 avril comme moi, chantait ce soir « Girls don’t cry » ?

Suite du testament
Ligne 2 : Faire baisser le prix de vente des CD et des DVD.



Il y a 10 ans
Jeudi, 12 mars 1998.
Pas de photo.

Hier encore onze personnes de deux familles ont été massacrées à coups de hache en Algérie dans la région sanglante de Blida.
Très peu de chose dans la presse d’aujourd’hui
Est-ce parce que les journaux ne disposaient pas d’une photo choc comme celle de ces deux femmes effondrées par le chagrin et qui fit la Une il n’y pas si longtemps?
Est-ce parce que la roue de l’infortune de l’actualité s’est arrêtée cette semaine sur le Kosovo où la répression sanglante de Slobodan Milosevic a déjà fait près de cent morts?
Toujours est-il qu’on apprend aujourd’hui dans Libération que Liamine Zéroual, le président algérien, est allé subir une série de tests médicaux en Suisse. L’âge des artères de celui qui ne fait rien pour que cessent les massacres a-t-il plus d’importance que le sang des enfants qui coule presque chaque jour en Algérie?
Monsieur Serge July aurait-il décidé de passer son brevet de secouriste?

mardi 11 mars 2008

Penser au testament.

C’est dans deux semaines pile que Madame Placard va quitter les fils concentriques de la www. La toile mondiale n’aura plus le microscopique poil à gratter de ce blog à supporter. C’est comme si un grain de sable manquait sur la plage de Lourtuais à Erquy. Qui s’en souciera ?
Aujourd’hui la France est le pays le plus actif en création de blog. Il y en aurait deux millions de véritablement actifs à ce jour. Un de perdu, dix de retrouvés comme dit l’adage.
Avant de lâcher le clavier, il faut que je couche ... sur ce papier virtuel quelques lignes testamentaires.

Ligne 1 : Penser à changer le Parti Socialiste en Parti de la Solidarité. Mêmes initiales pour un message clair et une ligne de conduite lisible par tous ceux qui rêvent d’un monde moins sauvage où le travail est justement récompensé et où l’autre n’est pas un étranger.

A suivre ...



Il y a 10 ans
Mercredi, 11 mars 1998.
Exhumation.

Fallait-il le faire? Exhumer des années après un chanteur pour un requiem post mortem qui, si ça se trouve ne flatte même pas son égo, car là où il est il a d’autres chats à fouetter. Qu’en pensent ses enfants?
Notre furieuse manie, moi la première, de vivre avec un œil perpétuellement rivé sur le rétro, va, un jour, nous jouer des tours.
Ce qui est fait est fait et rien ne sert de retourner les cercueils en tout sens pour tenter d’y dénicher un ultime secret.
Laissons cette bête de scène reposer en paix. Sa vie privée ne regarde que lui. Ses écarts, ses excès, ses colères, ses manies, on s’en fout. Ceux qui l’ont aimé, l’ont aimé pour ses chansons et son talent. Basta.
Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres puisqu’au moment où l’on « célèbre » le vingtième anniversaire de la mort de Claude François, des croque-morts ont exhumé, pour les besoins d’un procès qui dure depuis neuf ans, le corps d’Yves Montand qui reposait paisiblement au Père Lachaise.
Aurore Drossart est née il y a un petit peu plus de vingt ans. Elle clame haut et fort qu’elle est la fille d’Yves Montand, d’où le test ADN qui va être effectué sur la dépouille du chanteur.
En se regardant dans la glace ce matin, s’est-elle dit qu’elle était « Belle, belle, belle comme le jour »?

lundi 10 mars 2008

$ 6 000 000 000 000.

Celles et ceux qui n’ont pas fait maths première langue peuvent passer leur chemin. L’escalade des chiffres qui vont suivre vous vous faire perdre la tête, le sens de l’orientation et le sens des valeurs.
Le chiffre ci-dessus représente le coût véritable de la guerre en Iraq.
La moitié pour les Etats-Unis et l’autre pour le reste du monde.
Ça fait cher le Caddie®.
Ce chiffre ne sort pas du chapeau de n’importe quel va-t-en-paix. C’est le prix Nobel d’Economie de 2005, Joseph Stiglitz, qui a effectué ces estimations qui donnent le vertige.
16 milliards par mois pour le budget de la défense US (Iraq + Afghanistan).
25 milliards par an pour les américains à cause de l’augmentation du prix du pétrole.
1000 milliards d’intérêts que devront payer les américains avant 2017 pour le remboursement des emprunts liés à la guerre.
Chaque foyer américain paye 138 dollars par mois pour les frais courants de cette guerre caprice de George W Bush.
...
Brrr. Tout ces zéros vous donneront encore plus le frisson quand je vous aurais dit qu’avec mille milliards de dollars, il est possible de financer 8 millions de logements, 15 millions de professeurs ou encore 43 millions de parcours universitaires ou des soins pour 530 millions d’enfants par an.
Je vous laisse faire la multiplication par 6.
Moi je vais me coucher, ma calculette vient de rendre l’âme.


PS : Pour en savoir plus il vous en coûtera seulement 20 dollars. Le livre de Joseph Stiglitz et Linda Bilmes est publié par Allen Lane.


Il y a 10 ans
Mardi, 10 mars 1998.
Licenciement macro-économique.

La moutarde me monte au nez et je suis polie. Pierre Dauzier, Corrézien et ami de qui vous savez, vient d’être remercié par Jean-Marie Messier, PDG de la toute puissante Compagnie Générale de Eaux. Pierre Dauzier était PDG d’Havas et comme « Killer Messier » voulait absorber cet immense groupe pour satisfaire à ses envies de démiurge de la communication, il lui a tout simplement demandé de prendre la porte. Le « seigneur des tuyaux » n’avait plus qu’à régler le « petit » problème du montant de l’indemnité du corrézien récalcitrant.
Que les chômeurs et les travailleurs en situation précaire ne lisent pas la suite, ils risqueraient de devenir fous.
Car la mégalomanie de J2M ne s’est pas embarrassée pour un modique chèque de 27 millions de francs (on a même parlé de 40 millions à une époque), sachant qu’il en avait déjà fait un de 21 millions pour bouter Christian Brégou hors de la CEP, filiale d’Havas.
Près de 50 millions pour virer deux bosses, sans compter leurs états-majors indésirables, c’est monstrueux. Quand on pense aux centaines d’employés des différentes sociétés du groupe Havas, virés comme des malpropres, après d’incessantes restructurations, regroupements, éclatements, fusions ...
50 millions c’est 658 années de travail pour un smicard.
Sachant que Pierre Dauzier ne devait pas avoir des problèmes de fin de mois, il y a de quoi être terrorisée devant l’horreur économique et ses dérives.

dimanche 9 mars 2008

On a gagné.

Seul le PSG ce week-end aura la tête du looser. Mon fils a le moral dans les Reebok depuis la défaite de son club préféré hier à Rennes. Ne lui parlez pas des municipales et des cantonales, il s’en contrefiche pourvu que Pauleta retrouve le chemin des filets et évite à l’équipe de la capitale de descendre en deuxième division.
Ce soir, sur les plateaux télés, les états-majors politiques se seront tous faits des têtes de winner. A droite, même si certaines grosses villes tombent, on vous dira que ce scrutin est purement local et que le vote sanction c’est de la foutaise. A gauche, si les conquêtes sont faibles, on se félicitera du sursaut et de certains coups d’éclats.
Au Modem on regardera du côté de Pau et du pourcentage de Marielle de Sarnez à Paris. Au Front National on l’œil de verre posé sur les bureaux de vote d’Hénin-Beaumont.
Le bal des faux culs commence dans vingt minutes.
Je n’ai pas envie de voir ça.


Il y a 10 ans
Lundi, 9 mars 1998.
Coran alternatif.

Mes problèmes de fuites dominicales sont insignifiants à côté du calvaire enduré au quotidien par les femmes afghanes. Considérées comme des pestiférées par les Talibans, nouveaux maîtres des lieux, elles doivent rester chez elles car elles n’ont pas le droit d’exercer un métier et, quand elles peuvent sortir, elles doivent être couvertes de la tête aux pieds.
J’ai appris hier soir que les femmes afghanes n’avaient maintenant plus les mêmes droits aux soins que les hommes. Les barbus se réservant les meilleurs hôpitaux.
Mais qui sont ces illuminés qui doivent avoir appris à lire le Coran avec les lunettes de Goebbels dans une école d’Afrique du Sud dans les années 70?
Comment se fait-il que les pays frontaliers et certaines grandes puissances, au premier rang desquelles on retrouve comme par hasard les Etats-Unis, ne dénoncent pas cet apartheid?
Pourquoi les plus grandes sommités du monde musulman ne s’indignent-elles pas publiquement pour éviter que pousse ailleurs ce chiendent de fanatisme et d’intolérance?
Dans le Coran rien n’est écrit qui va dans le sens de cette haine de l’autre qui est une femme.
Ce combat méprisable des Talibans ne m’inspire rien de bon. Dans les bibliothèques de ces obscurantistes patentés, il ne serait pas surprenant de voir « Mein Kampf » rangé à côté du nouveau « Mein Coran ».

samedi 8 mars 2008

Infâme jour de femmes..

Il parait que ce 8 mars est pour nous. Pourquoi et pour quoi faire ? Trois cent soixante cinq levers de soleil pour les couillus et un seul pour les fendues en cette année bissextile. La femme doit être une espèce en voie de disparition comme la couche d’ozone ou la francophonie.Je ne ferai cette année pas mieux que le texte écrit il y a dix ans (voir plus bas).Aujourd’hui, Margareth Thatcher a été admise à l’hôpital de Saint Thomas à Londres. Elle en est sortie vivante.Au fin fond de la forêt colombienne Ingrid Betancourt est toujours prisonnière.Il y a vraiment des journées de la femme qui ne servent à rien.


Il y a 10 ans
Dimanche, 8 mars 1998.
Ma journée pour un homme.

Est-ce vraiment une bonne idée que cette journée de la femme qui veut faire de nous les reines d’un jour, des reines fainéantes à qui les hommes, pseudo-rois de notre société doivent tout pendant vingt-quatre heures pour mieux oublier cette politesse au prochain lever du soleil?Une journée féminisée ressemble, pour ce que j’en ai vu tout à l’heure, au cours de l’émission de sport Stade 2, à un défilé de bonne conscience et de belles nénettes bien dans leur peau de sportives de haut niveau. Quel dommage que Pierre Sled, le commentateur permanent de ce rendez-vous de machos (qui trouvent là une excuse pour ne pas donner le bain aux enfants), n’ait pas laissé sa place pour une fois à Céline Giraud, qui assure quand il faut les flashes d’infos sport vers 20H30 sur France 3.Cette journée tient au cœur des hommes aussi bien que le petit macaron autocollant de la croix rouge sur le revers de votre manteau à la sortie des cimetières à la Toussaint.Aujourd’hui, je me fous un peu de tous ces tralalas. Ce dont j’ai besoin dans l’instant c’est d’un homme, un vrai, un tatoué ayant son diplôme de plombier pour réparer ma machine à laver le linge qui perd ses eaux pour accoucher d’emmerdes domestiques en plein dimanche après-midi.Pour peu que tous les plombiers de la terre se soient donné le tuyau et qu’ils dorlotent leurs moitiés en leur racontant des histoires d’eau, je sens que je vais finir cette foutue journée dans le rôle de Cosette épongeant le lino de la cuisine et en essayant de comprendre quelque chose à ce mode d’emploi sûrement écrit par un mec.Rassurez-moi, « plombière », ce n’est pas une insulte?

vendredi 7 mars 2008

Enfoirés!

Trop bon, trop con ce Coluche.
Non seulement il créé les Restos du cœur qui, en se diversifiant ont donné à manger à ceux qui ont faim, mais ont aussi donné un toit, du travail, une écoute, une assistance ... Bref tout ce que l’on est en droit d’attendre d’une démocratie normalement constituée qui sait que le mode de vie d’aujourd’hui est une terrible génitrice de laissés pour compte.
Et en plus il invite dans son sillage et celui de Jean-Jacques Goldman depuis presque vingt ans, des dizaines d’artistes, affectueusement surnommés « les Enfoirés » à venir pousser la chansonnette lors d’un spectacle plutôt rafraichissant comparé aux heures de téléréalité bidonnées qui polluent nos antennes.
L’hiver 85, les restos avaient distribué 8.5 millions de repas, il y a deux ans le total était de 75 millions. Les associations ont de plus en plus de mal à récupérer les surplus alimentaires alors que cet accès a été autorisée par le Parlement européen en 1986.
Toutefois, selon Wikipedia, « la question de l’accès aux stocks européens n’est pas encore définitive, des groupes représentant des sociétés agro-alimentaires et distributeurs ayant tenté de faire pression avec l’Organisation mondiale du commerce, pour que cette redistribution soit plus encadrée et limitée, voire supprimée du règlement européen et prise en charge par les budgets sociaux nationaux et collectivités locales ».
Comme quoi des enfoirés il y en a vraiment partout.


Il y a 10 ans
Samedi, 7 mars 1998.
Le renard, la génisse et la marguerite.

Tout s’uniformise à une vitesse folle. Les discours politiques, les paysages urbains, les émissions de télé et je n’ose parler du contenu de nos assiettes.
Parlons-en quand même, je sais que ça va encore m’énerver, mais tant pis.
A l’heure où le guide Michelin vient de décerner trois étoiles au restaurant « Le jardin des sens » à Montpellier, des chercheurs de l’INRA annoncent la naissance d’une génisse clonée.
Le plus drôle dans cette histoire, outre le fait que le professeur de l’INRA s’appelle Monsieur Renard et qu’il a donné un nom de fleur à sa « bête », c’est que l’honneur du gros livre rouge de la gastronomie française ne revienne pas à un seul cuisinier mais à deux frères ... jumeaux!
Quel pied de nez, à défaut d’être de veau à ceux qui pensent que la photocopieuse à bouffe mise au point par ces chercheurs qui se prennent pour Dieu le père, pourrait devenir la panacée.
Quel plaisir aurai-je demain à me régaler d’un ris de veau aux morilles, si je sais qu’il est né en circuit fermé. Autant se coller une photocopie couleur dans le fond de l’assiette en pleurant devant tous ces grands restaurants bientôt rachetés par Rank Xerox.

jeudi 6 mars 2008

Retour au sol.

Hier les cimes ventées vous rafraîchissaient les idées, plus vite que la lecture du Canard Enchaîné. Après avoir passé quelques jours hors du temps à la montagne, il fallait bien redescendre sur terre. Là où tout n’est plus aussi blanc.
Madame Placard n’a semble-t-il pas été la seule à respirer un air moins pur. Celui qui stagne au fond des vallées et trou du cul des sondages. Sarkozy n’en finit pas de dégringoler la pente. Tout schuss le Nico. Avec 38% d’opinion favorable le champion élyséen devrait pouvoir concurrencer Bode Miller aux prochain JO d’hiver. Un déficit 28 points en huit mois c’est une belle vitesse de croisière. Et pendant que Sarkozy serre les fesses sur une piste verglacée, Fillon en bon alpiniste a stabilisé son camp de base autour des 45% d’opinion favorable. Notre tandem n’est pas près de vaincre l’Everest du pouvoir d’achat.
Edmund Hillary et son sherpa Tensing Norgay ne se quittaient jamais.


Il y a 10 ans
Vendredi, 6 mars 1998.
Du nouveau?

Saura-t-on un jour qui a tué il y a un mois le préfet de Corse, Claude Erignac? La lecture des journaux qui, depuis le meurtre, ont disséqué les moeurs particulières des autochtones de ce continent à la fois si proche et si éloigné de nos côtes, fait frémir. On y retrouve pêle-mêle, des tonnes de triche à l’impôt, des escroqueries aux subventions européennes, de vrais-faux chômeurs, et de faux-vrais agriculteurs, des magistrats menacés et des forces de l’ordre qui ne savent jamais sur quel pied danser, tant les décisions politiques prises dans la capitale soufflent le froid et le chaud tel un mistral aussi prévisible qu’une girouette.
Mais attention à la loupe grossissante des médias qui risque de nous faire mettre tous les Corses dans le même panier à olives. Mais il n’y a pas de fumée sans feu, surtout dans le maquis.
Pour faire cesser cette dérive sur le continent Napoléonien, il faudra une bonne dose de courage au remplaçant d’Erignac, dont un petit malin de Perpignan a cru bon d’annoncer la mort en faisant paraître une notice nécrologique rédigée en Catalan. Le nouveau préfet devra être solidement épaulé par le ministre de l’intérieur et celui de la justice et surtout par les leaders politiques locaux qui ont trop longtemps laisser « pisser » comme on dit vulgairement.
En un mois, il a été impossible d’enterrer plus de deux siècles de mauvaises habitudes. Malgré la volonté des femmes corses et le énième plan de sauvetage de l’île, saura-t-on un jour qui a tué le préfet Claude Erignac?

mercredi 5 mars 2008

Dru dans l'pentu.

Cinq cent vingt mètres de dénivelé positif, ça nous paraissait énorme. Une grimpette en raquette guillerette sous un soleil chouette mais une bise coquinette. Arrivées au Col du Joly, Chez Gaston (en fait tenu par Grégoire, son fils) on a été contentes de se reposer les guiboles et se taper un petit demi de bière.
On y a retrouvé la smala des « poudreux » (ceux qui font du hors piste, pas les accros à la sniffette). En fin de repas, le père Grégoire nous a sorti son magnum de prune de Souillac, et là, pas question de dire non. Tu dis non à Grégoire et tu peux faire trois tours dans ta culotte sans toucher l’élastique comme on disait dans la cour de récré.
A l’heure du digestif, c’est Nicolas qui a pointé le bout de son nez. Nicolas Mermoud est un spécialiste des courses extrêmes en montagne. Troisième en 2007 de l’Ultra Trail du Mont-Blanc, une course qui fait le tour du massif en 163 km avec 9100 mètres de dénivelé positif et autant en négatif, vu qu’ils partent de Chamonix pour y revenir. Le garçon a mis 22 heures 30 minutes et 21 secondes. Un truc de dingo. Certaines femmes effectuent ce parcours. La meilleure d’entre elles a mis à peu près deux heures de plus que Nicolas.
Cet effort physique et mental intense occasionne parfois quelques hallucinations. Nicolas nous a raconté que, pour lui, les arbres prenaient forme humaine.
Une deuxième prune au fond du gosier et nous voilà reparties pour une descente d’un autre style. Je ne sais pas à quoi ont ressemblé les sapins entre le Joly et le Signal. J’avais les pieds et l’estomac en feu. Pas encore vraiment montagnarde Madame Placard.

Il y a 10 ans.
Jeudi, 5 mars 1998.
Bon sang mais c’est bien sûr!

Aujourd’hui, quatre-vingtième et dernier jour d’audience du procès Papon, avant les plaidoiries. Le verdict devant tomber pile poil le 25 mars à l’heure où je fermerai la page de ce tour du monde en 365 jours et quart. Jean-Pierre Bloch, dernier témoin du procès était à la barre pour nous parler du passé de résistant de Maurice Papon. Qu’a-t-on appris de nouveau? Que, contrairement à ce que certains avaient pu raconter, Papon a fait de la résistance comme Jean-Paul II a tourné dans des films pornos. Contrairement aux conclusions du jury d’honneur de 1980 (dont Mr Bloch faisait parti), il n’y a pas de preuve concrète du passé de résistant du désormais fameux chef de gare girondin.
J’ai plutôt tendance à croire Jean-Pierre Bloch, qui se contredit dix-huit ans après, mais qui avoue que les délibérations de ce jury d’honneur n’étaient pas aussi unanimes que l’on avait voulu nous faire croire à l’époque.
Un homme au passé antinazi irréprochable qui dit: « Pour moi, Maurice Papon n’a pas été résistant ... J’ai eu en main les listes du BCRA* où figuraient les noms des sympathisants de la France libre, préfets, secrétaires généraux ou magistrats, qui pourraient nous aider à la Libération. Je n’y ai jamais trouvé le nom de Maurice Papon ».
Dont acte Monsieur le Juge.

*BCRA: Services de renseignements gaullistes.

mardi 4 mars 2008

Lézard.


Tombe la neige. Et rester dans son chalet comme dans une boule. Regarder les flocons virevolter et s’épaissir.
Buller, lézarder au coin du feu et finir son livre. Enfin, essayer de le finir. Pas si facile de rester concentrée dans ce monde du silence.

Il y a 10 ans
Mercredi, 4 mars 1998.
Station d’épuration de droite.

A dix jours des élections régionales, j’ai, je l’avoue, du mal à mettre le turbo et à m’y intéresser. La fatigue sans doute, le sentiment que ce nouveau scrutin est une copie au carbone du précédent, sûrement. Je suis sûre que, quelque part, les élections régionales sont d’une grande utilité pour notre vie quotidienne, mais quand j’entends les leaders des deux camps se crêper le chignon à la mode de chez nous pour la énième fois, ça me gave.
Partout, et en particulier dans la fameuse région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur), le débat vole en rase-mottes. Il faut qu’on m’explique pourquoi, quand il s’agit de la vie locale, on nous ressort les grandes théories dogmatiques des joutes oratoires nationales. Ce qui intéresse les citoyens c’est leur bien-être au quotidien: un emploi, de bons services publiques, des infrastructures routières et ferroviaires de qualité, des impôts mais pas trop, la sécurité assurée, une eau potable et à bon prix, des arbres et des oiseaux qui font cui-cui. Que demande le peuple?
Mais rien n’est simple dès qu’il s’agit de politique. Alors on voit nos gugusses se chercher les poux dans la tonsure pour s’approprier qui, un trottoir, qui, une école, qui, une portion de route, qui, une salle des fêtes, qui, des stages de formation, qui, une station d’épuration. Comme si le bien-être de chacun devait avoir, au niveau local, une couleur partisane.
Je comprends pourquoi près de la moitié des électeurs, selon les derniers sondages, préféreront la « grasse-mat », le gigot haricots et la sieste crapuleuse plutôt que jouer aux indiens dans l’isoloir qui sert de tipi dans la salle de classe la plus proche du domicile.
Je crache par terre et je jure mes grands dieux que je sacrifierai l’une des excuses ci-dessus pour mettre mon bulletin dans l’urne en espérant que ces «clochemerles» minables cessent un jour.

lundi 3 mars 2008

Crache ta life.

Deuxième jour. Ne pas mollir. Les jambes sont un peu dures. Pas de chance avec la météo. En haut des télécabines, le temps de chausser les raquettes, le linceul blanchâtre du brouillard nous enveloppe. Pas de boussole mais une amie qui connaît le quartier. Ce n’est pas fléché comme à la Concorde. La ouate brouillasseuse peut facilement vous faire perdre le nord surtout quand vous devez prendre plein ouest. Et plein ouest ça grimpe raide. Le long des piquets des pistes rouges ou bleues. Un piquet après l’autre. De toute façon on n’y voit pas plus loin. Dure la grimpette, les guiboles de Madame Placard ne sont pas assez rodées. Ses poumons non plus. Elle crache sa life comme on pourrait le dire dans ces cités où les escaliers sont obligatoires lors des incessantes pannes d’ascenseur. Là haut, un pylône de tire fesse se dresse dans la brume. Point de repère ? « Attends, on n’est pas loin, je crois que c’est par là ».
12H45, les ventres gargouillent. Pour rejoindre la bande de skieurs et le restaurant d’altitude il faut aller … D’ailleurs oui, par où faut-il aller ? Perdues ? On n’est pas les seuls. Un groupe d’anglais désorienté, une femme arrivée de nulle part et qui va on ne sait où, des skieurs qui croient savoir mais qui se trompent. Ça y est, notre guide a retrouvé le sens de l’orientation. On n’était pas loin, un peu comme dans les Bronzés font du ski. Arrivée chez Gaston, au chaud pour un déjeuner anti-régime. La patronne qui est une amie de notre guide nous offre une tournée de Génépi. Réchauffées pour entamer la descente. Au bout de deux heures, les plantes de pied crient « Alerte ». Ça chauffe tellement que je crois pouvoir éclairer Manhattan avec mes deux arpions.
Et si on reprenait un Génépi ?
« Quand te reverrai-je pays merveilleux.
Tout ceux qui s’aiment vivent à deux. »


Il y a 10 ans.
Mardi, 3 mars 1998.
Baiser volé.

Vous vous souvenez du premier baiser? Je parle du vrai, celui sur la bouche avec, accessoirement, la langue. Le vrai baiser de cinéma qui fait rêver.
Moi, oui, parfaitement bien. C’était dans les dunes d’une plage célèbre de Bretagne, chantée par Etienne Daho. C’était donc très loin de la cour du Collège Giroud-de-Villette à Clamecy dans la Nièvre.
Un collège dont le proviseur, Georges Durand, a viré, pour une journée, deux élèves de troisième qui s’étaient bécotés à la récré.
Un homme qui n’aime ni les mises en bouche, ni les préliminaires est-il vraiment un homme? Soit, il est « coinços », soit sa bourgeoise ne lui fait plus de câlins si bien qu’il se venge en privant de plaisirs simples quelques adolescents amoureux?
Faudra-t-il, selon ce censeur, revenir au bon vieux temps des écoles des filles et des écoles des garçons, avec blouses roses et grises, cheveux courts ou nattes obligatoires? Si Georges Durand est ou a été prof de sciences naturelles, je lui souhaite bien du plaisir pour expliquer à ses turbulents élèves des trucs débiles sur les choux et les roses.
Un sondage publié sur cette histoire dans Aujourd’hui donne à réfléchir. Si 81% de la population est contre la sévérité du proviseur pour ce baiser volé, il y a quand même 17 % de culs serrés pour trouver l’attitude du protal normale. Tiens, tiens! Un pourcentage qui me rappelle étrangement celui des votants Front National. Quand on sait l’intégrisme religieux de certains d’entre eux, il n’y a pas de quoi être surprise.
Enfin si le mot gamelle n’a pour ces gens-là que le sens d’une lourde chute, c’est tout ce que je leur souhaite pour les prochaines élections. Pour ceux qui donnent à gamelle un sens plus gouleyant, je propose de braver les interdits dictés par ses esprits aussi immobiles que leur langue morte.
A ce propos commence ce soir sur Arte une série qui, chaque mercredi jusqu’à l’an 2000, nous présentera en dix minutes, les cent photos du siècle. J’ose espérer que la fameuse photo du baiser de la Place de l’Hôtel de Ville de Doisneau figurera au palmarès. Une bonne occasion pour Georges Durand de réviser ses classiques.

dimanche 2 mars 2008

Carte cimes.

Début de vacances 100% air pur. Promenade en raquettes dans le domaine des Contamines-Montjoie. Une bonne guide qui maîtrise les circuits, une amie anglaise ramassée sur le bord de la route et hop direction le cirque de la Balme. Ciel bleu, cimes enneigées mais chemin pierreux par endroits. Trois heures trente aller-retour ça suffit pour se dérouiller les articulations et se durcir les cuisses. La légende locale veut qu’Hannibal soit passé par là sur le chemin de Rome. Il ne devait pas avoir de raquettes le pauvre.
Que la montagne est belle, mais je crois que ça a déjà été écrit.


Il y a 10 ans
Lundi, 2 mars 1998.
J moins sang.

C’était l’histoire d’une femme. D’une femme à bout. A bout de nerf et qui, avec un nerf de boeuf, écrabouilla la tête d’un mari pas marrant.
D’un mari supporter et insupportable. Supporter de sa télé, de sa bière, de Thierry Roland et de ses charentaises.

C’est l’histoire d’une charentaise pleine de sang au pied d’une télévision allumée peu avant 16H30, le 10 juin 1998. Une charentaise, toute seule, pour assister au coup d’envoi de la Coupe du Monde de Football au Stade de France. Près de la charentaise, une tête sans casquette et sans yeux qui ne verra même pas le début du commencement des prémices du premier match.

samedi 1 mars 2008

WOAW!


Madame Placard est souvent un tantinet nostalgique. Un virtus qui vient avec l’âge et qui vous gangrène l’esprit au point de plus voir tourner la terre au présent.
Aujourd’hui, pas question d’être ronchon en serinant à des oreilles juvéniles la sempiternelle phrase « C’était mieux avant ».
De mon temps, comme on dit, nos oreilles n’avaient pas forcément droit à un traitement de faveur. Ce temps était celui du début des années 70 où la musique qui passait à la télé passait aussi par Guy Lux et son Ring Parade. Pas question d’y entendre Gainsbourg, Dutronc ou Brassens. Les micros étaient « branchés » sur des play-bac d’artistes incommensurables comme Ringo, Stone et Charden, Frédéric François, Michel Sardou, Johnny Halliday, Martin Circus, Les Rubettes, Annie Cordy, Sylvie Vartan, Sheila et Claude François.
Cloclo, le petit blondinet survolté qui allait et revenait entouré de danseuses dans des tenues sexy qui auraient pu être sponsorisées par l’Audimat su celui-ci avait existé. Des oreilles fort mal élevées alors que de l’autre côté de la Manche ou de l’Atlantique ne nous arrivaient pas les sons des Beatles, des Stones, de Creadence, des Who ou de Bob Dylan.
Cloclo, Guy Lux et le magazine Podium nous ont légèrement perverti les écoutilles. En témoignent les dizaines de 45 tours qui sont encore dans mon grenier. Pour célébrer les trente ans de la mort de celui qui chantait comme Chaban-Delmas parlait, un numéro spécial « collector » de Podium est mis en vente dans les kiosques. Avec sa couverture tujours aussi criarde symbolisée par la petite pin-up tahitienne qui s’écriait « WOAW » à toutes les pages.
Mes enfants, réjouissez-vous de pouvoir faire parvenir à vos tympans des sons d’une autre qualité venant des gorges de Mika, d’Olivia Ruiz, Daphné, Peter Cincotti ou Thomas Dutronc (le fils de …) pour n’en citer que quelques unes.
La pop c’était vraiment mieux aujourd’hui.


Il y a 10 ans
Dimanche, 1er mars 1998.
Hot-Dog.

Je crois que les propriétaires de toutous, de clébards, de cabots et de chieurs de crottes de tous poils ont définitivement péter les plombs.
Qu’entends-je dans un taxi aujourd’hui? Que des petits futés qui ont flairé le gogo ont mis sur le marché un CD avec des enregistrements de canidés aboyeurs et rigolards pour redonner le moral aux « médors » dépressifs. Car il faut savoir que de plus en plus de chiens souffrent de ce mal si humain et si contemporain, le stress.
Des conditions de vie misérable et surtout des maîtres ou des maîtresses autoritaires à l’extrême conduisent tout droit ces gentils compagnons vers la SPA des boyaux de la tête, autrement dit quelques vétos spécialisés dans la psychanalyse sauce Canigou.
Après la vache folle, le chien fou envahirait donc nos canapés à défaut de nos assiettes (sauf, si l’on en croit la légende, dans quelques restaurants asiatiques parisiens).
Il paraît même qu’il existe des vidéos spéciales pour chiens-chiens à leurs pépères et mémères. Quand il y a déjà des gens pour acheter des cassettes muettes avec des images de feux de cheminée, d’aquarium ou de paysages de montagne, on ne doit pas être surpris.
Si ça se trouve quelques vicelards mercantiles inventeront le porno hot-dog pour réchauffer quelques femelles frigides et quelques mâles impuissants.
Sexologue pour la gent canine, voilà un emploi auquel Martine Aubry n’a sûrement pas pensé.