dimanche 30 septembre 2007

Un demi-million de dollars.

Une copine hier m’a annoncé le futur salaire de DSK au FMI. L’ancien candidat des primaires socialistes de novembre dernier en a parcouru du chemin depuis les estrades des meetings de province. A la tête du Fond Monétaire International il sera le fonctionnaire le mieux payé de Washington.
495 000 billets verts dans la pocket chaque année. Avec un contrat de cinq ans il va falloir que Madame Sinclair lui couse des doublures en béton.
Selon Wikipédia, le FMI est une institution internationale regroupant 185 pays, dont le rôle est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi et à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté ».

Faire reculer la pauvreté ...
Elle est pas mal celle-là.



Il y a 10 ans
Mardi, 30 septembre 1997.
J’irai à confesse mais dans cinquante cinq ans.

L’Episcopat français va demander pardon au peuple juif après une vie de silence amidonné par des siècles de haine entre ces deux peuples soi-disant élus de dieu.
Faute avouée est à moitié pardonnée dit la morale. Messieurs les curés, mes sœurs, Messieurs les évêques et « Monsieur » le pape, ce retard honteux n’honore pas l’habit que vous portez et le message de fraternité que vous avez pour mission de propager. Est-ce que les millions de victimes de la Shoah décideront de vous offrir leur demi-pardon? J’en doute.
Certains diront qu’il vaut mieux tard que jamais. Comme les banquiers suisses qui se sont fait tirer les oreilles et le portefeuille pour rendre l’argent volé aux juifs pendant la guerre.
Complices des nazis par cupidité, on peut à la rigueur le comprendre sans l’admettre. Mais complices par haine commune d’un peuple entier, ça jamais.
Il y eut sûrement des exceptions, des prêtres qui sauvèrent des juifs des rafles et de l’extermination future. Mais n’oublions pas qu’il y a quelques années à peine, Paul Touvier, criminel de guerre, fut protégé et caché par des prêtres et des moines.
Il y a de quoi trouver amer ce pardon du bout des lèvres, cette conscience à retardement. Car n’oublions jamais que ce geste est le fait uniquement de l’Eglise Catholique française. Rien, pas un mot de regret n’est venu du Vatican. Cela est d’autant plus troublant quand on sait que le chef de l’Eglise est né en Pologne où les catholiques sont parmi les plus antisémites de la planète et où des centaines de milliers de juifs furent exterminés à Auschwitz dans l’indifférence générale. Je rappelle que Karol Wojtyla avait vingt-quatre ans quand, à quelques dizaines de kilomètres de son lieu de naissance des trains bondés s’arrêtaient au terminus de la mort.
Que dire aussi de ces années de catéchisme antisémite qui ont perverti des générations de consciences. Que dire de ce message de « juif déicide » qui n’est pas encore effacé de la mémoire de certains. Cette plaie se refermera-t-elle un jour?
J’avais quelques trucs sur la conscience depuis ma dernière visite au confessionnal en 1972. Mais là je crois que je vais attendre une petite cinquantaine d’années pour aller m’abîmer les genoux dans cette petite cabane en bois qui sent, à plein nez, le péché de « non assistance à âmes en danger ».

samedi 29 septembre 2007

Pyramide

Journée mondiale contre les mines anti-personnelles. Des pyramides de chaussures vont être élevées pour signifier les atroces mutilations qui touchent surtout femmes et enfants dans des pays en guerre.
Bis repetita. Il y a dix ans déjà je vous l’avais raconté et encore il y a peu en hommage à Lady Diana Spencer, ardente militante pour cette cause.
Voici mon petit film de pub. Puisse-t-il un jour passer à 20H30 sur TF1 pendant que toute la famille sauce son assiette en attendant la météo.

La première scène se passe au pied du clocher d’un charmant petit village français. C’est jour de marché. Nous suivons une jeune femme qui s’arrête chez le marchand des quatre saisons pour y remplir son panier. La jeune femme s’éloigne dans une ruelle déserte qui monte vers le haut du village. Au moment où la caméra quitte la jeune femme, celle-ci saute sur une mine dans un fracas épouvantable.
La deuxième scène a pour décor une clairière. Assis en tailleur les élèves d’une classe écoutent religieusement la maîtresse faire un cours sur la vie des papillons. En une seconde le visage de l’institutrice change, elle est inquiète. Il manque un élève. Elle l’appelle et les autres enfants font porte-voix avec leurs mains. A la lisière de la clairière et des bois l’enfant « buissonnier » est là, il chasse un papillon. Tout le monde est rassuré. Mais soudain, alors qu’il va toucher des doigts l’insecte, l’enfant saute sur une mine.
La troisième scène se passe dans un hypermarché. Un homme remplit son chariot en suivant bien consciencieusement la liste qu’il tient dans ses mains. Il a oublié quelque chose. Il rebrousse chemin et s’arrête devant le rayon des eaux minérales. Il ne reste plus qu’un pack de six bouteilles mais qui est resté au fond du rayon. Il se penche et s’avance accroupi quand, en un éclair, une mine explose sous ses pieds.

L’enfant estropié est maintenant assis sur un banc de pierre, il n’a pas de prothèse. La jeune femme est assise dans un fauteuil roulant. Elle jette un bouquet de fleurs sur un cercueil.
Sur ces images, une voix dit:
« Toutes les vingt minutes les mines antipersonnel font une victime dans le monde. Depuis vingt ans ce sont plus de 200 000 personnes qui ont dû être amputées à cause de ces armes fabriquées en Russie, en Irak, en Chine ou ailleurs qui explosent souvent bien après la fin des conflits. Des hommes mais surtout des femmes et des enfants sont touchés en allant travailler, chercher de l’eau ou tout simplement en voulant jouer. Aujourd’hui encore il y a 110 millions de mines antipersonnel qui sont disséminées dans soixante-quatre pays. Si les dirigeants de ce monde ne font rien c’est l’équivalent de la population française qui, au mieux, ne pourrait marcher que sur une seule jambe. Alors aidez Handicap International à déminer les zones sensibles et à donner à chaque victime une prothèse. »
HANDICAP INTERNATIONAL CCP N° 0000000000.





Il y a 10 ans
Lundi, 29 septembre 1997
Le bonheur est au bord du pré.

Se retrouver par hasard, au cours d’une promenade bucolique, au bord d’un terrain de football et c’est, par bouffées, que les souvenirs d’enfance remontent à la surface. Comme les odeurs d’herbe coupée et d’embrocation du temps où j’allais, avec mon frère, voir mon père jouer le dimanche après-midi. On regardait un petit peu le match en faisant les acrobates sur la main courante. En fait on passait le temps de la rencontre à jouer au foot avec d’autres en attendant que le match se termine pour pouvoir se mettre dans les vrais buts à la place du goal. J’étais la seule fille, et à l’époque ça faisait marrer les garçons.
Le football était dominical et local. Il avait la saveur de l’insouciance et des querelles de clocher. Un peu comme le rugby.
Depuis la télé est passée par là. Mais que ces fins de week-end étaient joyeux quand, en rentrant à la maison, on ne savait même plus qui, des deux équipes, avait gagné.
Hier, la semaine s’est terminée sur une belle note d’optimisme nostalgique.
Que nous prépare le monde et ses horreurs dans les prochains jours, si loin de ce carré de verdure et de bonheur?

vendredi 28 septembre 2007

Ecran noir.

Le pouvoir birman a annoncé hier que les transmissions internet étaient perturbées à cause d’un câble sous-marin endommagé. Tiens tiens, comme par hasard. Au moment où le monde a les yeux braqués sur Rangoon et les meurtres de l’armée.
Mais les signaux arrivent quand même. Il faut encourager ceux qui bravent les interdits et qui alimentent le tuyau de l’information que certains généraux voudraient percer.
Kenji Nagai, un vidéo-reporter japonais de 50 ans est le premier étranger tué depuis le début des violences à Rangoun. Une source hospitalière birmane a indiqué qu'il aurait succombé à des blessures par balles.
Voici quelques liens pour suivre au quotidien la situation bien noire en Birmanie.
http://www.guardian.co.uk/news/video/2007/sep/28/japanese.journalist.shot
http://www.guardian.co.uk/news/video/2007/sep/28/burma.monastery

D’autres écrans ne se ferment pas et proposent à nos yeux d’européens bien tranquilles des images quasi insoutenables. Un médecin irakien a pris la camera pour un reportage commandé par le grand journal anglais The Guardian. En voici la bande annonce.
http://www.guardian.co.uk/news/video/2007/sep/27/iraq

Les écrans de nos ordinateurs ont aujourd’hui la couleur du désespoir.



Il y a 10 ans
Dimanche, 28 septembre 1997
C’est pas le pied.

Nos ennemis les bêtes du Front National sont, ce weekend, partis sur les pelouses de Reuilly faire leurs déjections verbales annuelles. Ce rassemblement de pitbulls monomaniaques est soi-disant un hymne au drapeau tricolore, si j’en crois leurs affiches. Les trois couleurs de cet étendard seraient plutôt, d’après moi, les suivantes. Vert de gris, caca (de pas de l’) oie et noir collabo.
Il y a des coups de pied au croupion de ces Poujado-Hitlériens qui se perdent.

Pendant ce temps, sur la place des droits de l’Homme au Trocadéro, des hommes et de femmes manifestent avec Handicap International pour que cesse cette barbarie des bombes anti personnel. Symbole de cette lutte, une pyramide de chaussures, posées là pour témoigner de ces corps estropiés par ces engins disséminés par millions sur la planète.
Quand on sait que de grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde, sans oublier l’Iran, la Corée du Sud, la Lybie ... refusent de signer l’accord d’Oslo, il y a des coups de pied aux culs de Bill Clinton et des autres qui se perdent.


P.S. Jacques Chirac, qui n’a rien d’autre à faire que de réciter du Pouchkine au Kremlin, ferait mieux de profiter de son voyage officiel pour convaincre Boris Eltsine d’arrêter la fabrication, la vente et l’utilisation de ces mines.

jeudi 27 septembre 2007

To be or not to be European?

La compagnie aérienne British Airways a décidé d’acquérir un certain nombre d’avions pour renouveler sa flotte de longs courriers.
Trente six nouveau appareils dont vingt-quatre Boeing et douze Airbus.
Jusqu’à hier la compagnie britannique volait exclusivement sur des avions américains.
Beau geste donc vis-à-vis de l’avionneur européen qui récupère 33% su marché. Mais ce sont encore les USA qui devancent la vieille Europe de douze longueurs.
Les dirigeants de British Airways dénoncent l’idée d’avoir eu à subir des pressions politiques de la part des états constructeurs.
Si c’est vrai tant mieux.
Mais on voit bien que la vieille et encore perfide Albion a du mal à choisir entre ses voisins d’outre-manche et ceux de l’autre côté de l’Atlantique.
Que l’on se rassure, les anglais fidèles à eux-mêmes ont toutefois décidé que les avions seraient tous équipés de moteurs Rolls-Royce car dixit leur patron : « Ce sont les meilleurs ».
Manquerait plus que toutes ces belles machines volent à gauche.



PS : On entend par-ci par-là des rumeurs d’un rattachement prochain de la France à l’OTAN sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy. La tectonique gaullienne des plaques militaires serait en train de bouger.
To be or not to be american?





Il y a 10 ans
Samedi, 27 septembre 1997
La facture sociale.

Martine Aubry a tranché. Cette femme de tête, numéro deux du gouvernement, a-t-elle un cœur?
La lutte des femmes pour acquérir une certaine forme d’indépendance par le travail en prend un sacré coup derrière la calebasse. Son projet est de réduire de moitié l’AGED et de baisser le plafond des déductions fiscales liées à l’emploi d’une garde d’enfant à domicile (voir vendredi 19 septembre).
Combien de femmes ayant le statut de cadre dans le privé ont goûté à ces aides car elles leur permettaient non seulement de s’épanouir mais aussi de progresser dans leur job. Les horaires de crèches restent complètement inadaptés au rythme de travail de ces femmes qui, si elles se barrent comme des voleuses à six heures pile, ne vont pas faire long feu dans leur entreprise. La situation des femmes habitant Paris ou la banlieue est encore plus problématique quand on connait le temps passé sur le trajet boulot-dodo.
Combien de femmes qui étaient au chômage, ont retrouvé, grâce à ces aides financières un emploi stable, déclaré, ouvrant droit à la protection sociale?
Parmi les deux propositions suivantes quelle est celle que vous préférez Madame le Ministre?
Voir des femmes, qui se trouvaient, certes, dans la moyenne supérieure des revenus, s’arrêter de travailler pour redevenir « cadre au foyer » ou plus vulgairement « bobonne supérieure »?
Ou voir des femmes (souvent immigrées de la deuxième génération) licenciées par les bobonnes citées plus haut et en conséquence rater leur intégration dans notre société?
Certains diront qu’il n’y a pas de petites économies. Mais je continue à penser, comme Martine Aubry, paradoxalement, que des gisements d’emploi se trouvent dans ces jobs de proximité. Son plan ORSEC « emploi jeunes » en est la plus parfaite illustration.
Il serait dramatique que demain, 70000 foyers « nantis » licencient, faute de ressources, 70000 ex-chômeurs.
La lutte des classes a encore de beaux jours devant elle.

mercredi 26 septembre 2007

Blague à tabac.

André Santini, maire d’Issy les Moulineaux, connu pour ses traits d’humour et son amour du cigare plus que pour ses travaux parlementaires vient de voir confirmée sa mise en examen pour "prise illégale d'intérêt", "faux et usage de faux" et "détournement de fonds publics".
Selon l’AFP : « Ces infractions présumées auraient été commises entre 2001 et 2003 à l'occasion de la création avortée en 2004 de la fondation d'art contemporain Hamon, qui devait exposer sur l'Ile-Saint-Germain (Hauts-de-Seine) 192 toiles données par le riche promoteur et mécène Jean Hamon.
La justice s'interroge notamment sur une somme de 750.000 euros versée au mécène via le syndicat mixte de l'Ile-Saint-Germain, créé en 2000 par le conseil général et la ville d'Issy-les-Moulineaux pour gérer cette donation. »
André Santini, pas avare d’une bonne blague, a déclaré qu’il ne quitterait pas son poste au gouvernement. Le plus drôle c’est personne ne sait ce qu’il y fait.





Il y a 10 ans
Vendredi, 26 septembre 1997
Payer la facture.

« The bill » en anglais, comme en américain d’ailleurs, signifie l’addition. C’est bien ce que refuse de payer Clinton qui n’a jamais aussi mal porté son prénom. Cette addition s’élève à neuf milliards de francs et c’est l’ONU qui attend le règlement. Mauvais payeur, le président des Etats-Unis, attend que d’autres mécènes acquittent la facture, à l’image de Ted Turner. Le magnat de CNN, lui, souhaite que son argent soit dépensé pour de grandes causes et pas pour les frais de fonctionnement de cette grande maison. Et surtout pas pour faire marcher ce serpent de mer qu’est la commission de sécurité, où les membres passent leur temps à se compter plutôt qu’à agir.
Puisse Mary Robinson, ex-présidente de l’Irlande, dépenser l’argent de Turner avec circonspection, depuis qu’elle a été nommée Haut Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU.
En tout cas la prochaine fois que vous allez au resto avec Bill, oubliez votre carte bleue. Ca doit être follement drôle de voir un chef d’Etat faire la plonge.

mardi 25 septembre 2007

Bonzes-hommes

Depuis jeudi des milliers de moines bouddhistes manifestent dans les rues de Rangoon, la capitale de la Birmanie. Hier et aujourd’hui le peuple s’est rallié au panache safran de leurs robes. Déterminés et pacifistes, ils osent braver la dictature militaire.
Dans ce pays habitué à mater les rebellions dans un bain de sang (3000 morts en 1988), une femme frêle et belle s’est levée. Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, est assigné à résidence par le régime. Elle a pu croiser devant chez elle le fleuve orange de la démocratie. Il semblerait que depuis aujourd’hui elle ait été à nouveau emprisonnée.
La Chine est le principal protecteur de la junte militaire en place. S’il n’y avait les Jeux Olympiques en perspective (Pékin 2008), le régime chinois aurait selon toute vraisemblance laissé les bouchers en place faire leur office. Mais il y avait aujourd’hui une assemblée générale à l’ONU et le monde avait braqué ses caméras sur le golfe du Bengale.
Est-ce que demain la détermination des manifestants religieux et laïcs aura la même force ?
Et si l’Europe menaçait la Chine d’un boycott olympique. Une mesure plus radicale que les sanctions économiques pour la Birmanie qui reste une plaque tournante du trafic de drogue mondial.





Il y a 10 ans
Jeudi, 25 septembre 1997
Autopsie.

Les deux cents morts ou plus de Benthala à 10 km au sud d’Alger ont-ils fait pleurer le Général Zéroual?
Ce soi-disant militaire aurait-il le trouillomètre à zéro ou se contente-t-il de laisser faire?
Enrayer l’action de ces terroristes, ces marchands de mort, ces coupeurs de gorges moyenâgeux fait-il partie réellement des objectifs de Zéroual?
Je me le demande!
Cette incapacité chronique à éradiquer ces massacres en série est plus que préoccupante. Comment des dizaines de milliers de militaires arrivent toujours après la bataille, alors que leurs casernes sont souvent très proches du lieu des tueries?
J’ai la regrettable impression que derrière le paravent des discours officiels, rien n’est fait. Dans la mesure où ces fous sanguinaires ne l’empêchent pas de vendre son pétrole, Zéroual s’en tamponne comme de sa première mitraillette.
Imaginez quelques instants que ce film d’horreur algérien soit transposé en France. Imaginez Paris et sa banlieue à feu et à sang. Imaginez des morts toujours plus nombreux. Imaginez votre famille, vos amis tués devant vous. Imaginez des nuits d’angoisse folle. Imaginez que vous-même, pouvez être égorgé à un carrefour en allant travailler. Imaginez enfin que les services de police, que l’armée ne fassent rien de concret, Imaginez l’horreur, imaginez le cauchemar...
Certains français reprochent aux citoyens algériens de ne rien faire. Relisez le paragraphe précédent et posez-vous la question. Que ferais-je dans ce cas-là?
Certains algériens de la deuxième génération qui habitent en France mais qui gardent le contact m’ont dit que ces meurtriers sont moins des illuminés d’Allah que d’ex soldats trafiquants de drogue, ayant combattu en Afghanistan, en Turquie ou ailleurs. Que certains d’entre eux ne sont pas algériens. Que les leaders sont connus et qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre des terroristes visant des cibles politiques et des « barbes-ouzes » sans foi, sans loi et avec du sang plein les mains.

lundi 24 septembre 2007

Gagmen.

En juin, la gauche française était la plus bête du monde.
En septembre, la droite du même pays est en passe de la rattraper.
Un été est passé.
Pêle-mêle, Fillon, Lagarde, Kouchner et Morin se sont pris les pieds dans le tapis rouge du grand cirque gouvernemental. Chez Zavatta ça fait sûrement rire les enfants, mais sous le chapiteau de l’économie et des relations internationales ça fait plutôt grincer des dents.
Honneur au premier d’entre eux, François Fillon, qui, lors d’un déplacement en Corse, sort son gros nez rouge et déclare la France en faillite.
Puis Christine Lagarde notre ministre de l’économie et des finances qui nous fait le coup de la peau de banane en brandissant le spectre de la rigueur.
Vient Bernard Kouchner qui, dans la série tarte à la crème diplomatique, menace l’Iran d’une guerre.
Mais le pompon du spectacle, la grande cascade du rire, le Groucho Marx de la bourde, celui qui dépasse et de loin les trois « Barios » précédents, le clown blanc bleu rouge, c’est Hervé Morin, notre burlesque ministre de la défense. Alors que le Maroc s’apprêtait à acheter notre avion de combat Rafale (Groupe Dassault), il a déclaré que son prix était « trop élevé » et que « la trop grande sophistication de l'avion » seraient, selon lui, « un frein à l'exportation ».
Ces têtes trop bien faites devraient retourner à l’école. Mais pas à celle du rire. Je leur décerne leur diplôme avec mention.




Il y a 10 ans
Mercredi, 24 septembre 1997
Boucherie.

Benthala. Périphérie sud d’Alger. Massacre. Plus de 200 personnes exécutées selon des témoins. Femmes, enfants, vieillards, égorgés, brûlés, mutilés.
Cette page blanche n’est-elle pas assez pleine de sang?

dimanche 23 septembre 2007

Page blanche pour LE mime

Marcel Marceau est mort, ça a fait une minute au journal de 13H sur France 2. Pour ensuite cinq minutes sur les chiens tueurs d’enfant.
Vive la poésie.













Il y a 10 ans
Mardi, 23 septembre 1997
Mégretgrad.

Qui furent les professeurs de géographie de Bruno Mégret? En tous cas, soit ils étaient mauvais, soit l’élève Mégret était un âne.
La dernière lubie de celui qui veut être le petit calife du FN à la place du gros calife est de débaptiser la ville de Vitrolles pour lui « redonner des racines bien françaises ». Il veut l’appeler « Lou Roucas », ce qui en provençal veut dire « Le rocher ». C’est le raconteur de blagues du même nom qui va être flatté.
Mais de quoi je me mêle? Ce gnome n’est même pas élu mais il tire les ficelles et les jupons de sa potiche de femme.
Suivez le guide: les voyages au FN-Land (lire la France) commenceraient à Saint Le Pen, se poursuivraient à Gollnischville pour finir à Mégretgrad. C’est fou ce que l’amour du totalitarisme rend aveugle. Dans l’ex-empire de l’Union Soviétique cette fâcheuse manie grattait déjà les dirigeants mégalomanes.
A ce rythme-là, la petite bête noire du FN, risque demain de nous coller une jolie plaque sur la place centrale de Vitrolles. S’il n’a pas peur de se salir les mains et je crois que non, je lui propose de piocher au hasard dans ce sac à merde contenant les noms d’Hitler, Hess ou Goebbels.
Ce soir, la fusée Ariane décolle pour la centième fois. Est-il possible de faire une petite place à cet énergumène et à ses sbires pour une mise sur orbite définitive?

samedi 22 septembre 2007

« It was fucking good ».

Sympa. Mon petit mari m’emmène aujourd’hui sur les chemins de mes vingt ans. Direction les terrains de tennis du Racing. Je n’y ai jamais joué je vous rassure, trop gotha pour moi.
C’est pour y voir rejouer les légendes des 80’s Leconte et Mc Enroe dans un tournoi exhibition sponsorisé par le groupe Lagardère.
Riton a pris du bide et ses coups de raquette peuvent encore être magiques. Mais en face le « jeune » Pioline, qui lui rendait bien cinq ans, a fait plier notre ancien vengeur masqué. Celui qui, revenant de nulle part et porté par Noah, avait, avec Guy Forget, en 1991 remporté la Coupe Davis. Mon plus grand souvenir de sport.
Pour le match suivant, Guy Forget affrontait John Mc Enroe. Le « brat », le sale gosse de New-York n’a rien perdu de sa gestuelle et de son bagout.
Le même service dos au filet, la même préparation écourtée et toujours le coup d’œil. Mais aussi toujours les coups de gueules. L’arbitre a pris, le juge-arbitre aussi. Excédé par des ouvriers en train de donner des coups de marteau il a demandé au responsable de se bouger le cul (« move your ass », pour la traduction). Et lors d’une de ses balles faute, il a même invectivé Guy Forget en argaunt du fait qu’il de ne connaissait pas les « goddam rules », les bons dieux de règle.
Du Mc Enroe comme on l’aime et qui sait aussi plaisanter.
Pour la petite histoire Forget a battu son aîné. Mais sincèrement « It was not fucking important », on s’en foutait un peu.
N’est-ce pas John ?




Il y a 10 ans
Lundi, 22 septembre 1997
Etre et avoir été.

C’est aujourd’hui dans l’Aube, à l’aube de l’automne, que Jacques Chirac repart en tournée hexagonale. Tel l’indien de l’été du même nom, il veut retrouver la piste de cette fameuse fracture sociale. Louable intention que celle de vouloir respirer à nouveau la réalité du terrain et de prendre en pleine gueule les états d’âmes de ses concitoyens.
Mais en qualité de quoi, notre cher Corrézien, va-t-il arpenter les sentiers chômés de notre France profonde?
Porte-flingue d’une opposition en mal de leader et surtout de projets?
Porte-parole repenti d’un Premier Ministre qu’il ne peut pas voir en peinture?
Ou bien Président de tous les français « dissous »?
Ce n’était déjà pas facile d’être Président de la République en 1995, mais en 1997 ce n’est pas de la tarte.
Alors Chirac sur le sentier de la guerre ... de Troyes? L’avenir nous le dira.

P.S. (Post scriptum, pas Parti Socialiste): en suivant mon petit « bonne-femme » de chemin je viens de passer, à 15H00 pétantes la borne indiquant la moitié de la distance parcourue. Youpi! Maintenant c’est simple, il suffit de continuer jusqu’à la rubrique N° 365 1/4.

vendredi 21 septembre 2007

Fugue en rire majeur.

Un peu plein le dos du rugby. Les femmes en seraient soi-disant raides dingues. La force primitive d’un Chabal, le look d’un Michalak suffiraient à nous faire tomber dans le piège de la mode du moment.
Ce soir leur France-Irlande ils peuvent se le regarder entre eux, à boire des bières et fumer des pizzas.
Ce soir je fugue avec une copine. Ce soir c’est théâtre.
Sur les planches, Muriel Robin et Line Renaud dans une pièce écrite par Pierre Palmade et Christophe Duthuron.
Deux femmes se retrouvent sur le bord de la route à faire du stop. L’une quitte sa famille et l’autre sa maison de retraite. Elles ne se connaissent pas.
Un sacré bon moment avec de sacrées bonnes comédiennes qui s’entendent comme mère et fille pour nous faire rire.
Les « Fugueuses » nous emmènent sur des routes où nous n’allons pas croiser un supporter ou un rugbyman.
Que du bonheur.



Il y a 10 ans
Dimanche, 21 septembre 1997
Pourriture pas noble.

Où va se nicher la connerie humaine? Je vous le demande.
Si les cons ont encore volé cette semaine, leur chef d’escadrille est sans nul doute Yves Thréard, rédacteur en chef de France-Soir. Fraîchement arrivé sur le siège encore tiède (comme on dit) de Bernard Morrot, il a cru bon de se distinguer:
1- En publiant une photo de Lady Di prise juste après l’accident, alors que la profession dans son ensemble se l’était interdit.
2- En sous-entendant que cette photo issue d’un site Internet, pouvait être un montage.
3- En justifiant a posteriori son débordement ignoble en feignant de vouloir condamner par cette publication, les pratiques non moins ignobles de certains internautes trafiquants de merde.
Bref, de faire tout sauf du journalisme. Mr Thréard retombe dans les travers de cette presse à sensation qui préfère dire n’importe quoi et surtout ne rien vérifier. Cette inconséquence met non seulement en péril la crédibilité de la presse écrite (bien mal en point ces temps-ci) mais risque également de précipiter France-Soir vers le néant.
Un signe, moi-même, après des années d’abstinence pour indigence, reprenais goût à sa lecture.
C’est Pierre Lazareff qui doit avoir des fourmis dans les jambes.

jeudi 20 septembre 2007

Ecran pub.

Sarkozy est passé ce soir sur TF1 et France 2. Son intervention a duré 55mn. Il a réuni 14.56 millions de téléspectateurs.
Dans aucune autre démocratie un président ne s’invite à la télé.
Cette démarche choque un bon nombre de journalistes en Angleterre, en Allemagne ou aux Etats-Unis.
Dans la mesure où PPDA et Arlette Chabot ont passé les plats au locataire de l’Elysée, cette démarche s’assimile à de la publicité.
Sachant que le coût d’un spot de 30 secondes sur TF1 dans cette tranche horaire est en moyenne de 98000€ et que celui sur France 2 est de 30300€, le caprice présidentiel se monte à quatorze millions et cent treize mille euros.



Il y a 10 ans
Samedi, 20 septembre 1997
Mégalo de consolation.

Se faire pisser sur les chaussures par un chien n’est pas chose agréable. Loin s’en faut. Si nos clébards essayent en France d’apprendre le caniveau, dans l’ex Zaïre il n’en n’est pas de même. Cette nouvelle République (qui n’a rien de démocratique) du Congo, avec à sa tête un ex guérillero-trafiquant, vient encore de se signaler par sa muflerie et son mépris des institutions internationales.
Kabila, qui n’est pas chien mais pire, a décidé de faire mieux et de chier dans les bottes de l’ONU.
La commission d’enquête mise en place par l’Organisation des Nations Unies qui a pour mission de faire la lumière (noire) sur le génocide des réfugiés rwandais n’a pu, une fois de plus, correctement faire son travail. Les sbires de Kabila l’empêchent d’accéder aux zones sensibles où des charniers feraient désordre pour ce tout nouveau « démocrate » sanguinaire.

Je ne sais pas si le milliard de dollars dont Ted Turner vient de faire donation à l’ONU permettra de faire avancer le processus?
A celles qui lisent Gala, je rappelle que Ted Turner n’est pas seulement le mari de Jane Fonda mais aussi le patron de CNN, la chaîne d’information en continu diffusée aux Etats-Unis.
Turner fait ainsi la nique aux milliardaires égoïstes de la planète mais aussi à Bill Clinton qui refuse de payer ses dettes à l’ONU.
Mégalo inspiré, le patron de CNN, souhaite que cet argent aille aux plus déshérités et serve à financer des causes nobles, comme la lutte contre le Sida ou l’aide aux personnes touchées par les mines antipersonnel.
Ces six millards de francs (six cent milliards d’anciens francs, pour mon père qui compte toujours ces sous comme au temps de la IVème République!), ne représentent pour Ted Turner que neuf mois de profit du groupe Time-Warner. Comme quoi il doit y avoir pas mal d’argent qui dort à ne rien foutre si ce n’est fabriquer des intérêts qui enrichissent encore le magot.
Ce noble geste de consolation d’un homme qui s’achète non seulement une conduite exemplaire mais aussi une image rayonnante, touchera-t-il Alexia Mukangano* perdue aux confins de l’ex-Zaïre et du Congo.
Dans cette Amérique friande de héros, le gentil cow-boy s’appelle maintenant Ted. Tandis que le rôle du méchant mercenaire, qui préfère les mines d’or du Zaïre, est tenu par un certain Bill.
C’est Ronald Reagan qui doit trembler de rire.

mercredi 19 septembre 2007

Oreiller.

Les hommes sont collés à leur télé. Football, rugby, basket, Formule 1... Septembre n’est pas le mois de l’amour.
La reprise au boulot est stressante, les hommes rentrent tard et souvent ronchons ou extenués ou les deux.
Septembre n’est pas le mois des discussions.
Le tiers prévisionnel montre le bout de son nez, les hommes sont tendus du porte-monnaie.
Septembre n’est pas le mois des emplettes.
Kouchner nous prévois la guerre, Sarkozy veut refaire la société en quinze jours et Fillon joue à cache-tampon. Les hommes qui nous gouvernent ont perdu le gouvernail.
Septembre est le mois pour se glisser sous la couette et serrer fort son oreiller en attendant de meilleurs rêves en octobre.




Il y a 10 ans
Vendredi, 19 septembre 1997
Licencieuse.

Le gouvernement Jospin a pour projet de réformer les Allocations Familiales et les aides à l’emploi d’une personne à domicile. La réforme fiscale qui accompagne ces mesures est censée faire place à plus d’équité entre les différentes catégories de population.
Merde, une fois, Monsieur le Premier Ministre.
Si chacun cotise, chacun doit pouvoir bénéficier des mêmes prestations. En toute égalité.
Merde deux fois, Monsieur le Premier Ministre.
Si, d’après les chiffres publiés ce jour dans la presse, ce sont les cadres sup qui trinquent et pas forcément les bas salaires qui en profitent, y’a un « bug », pour parler français.
Merde trois fois, Monsieur le Premier Ministre.
D’accord pour la baisse des Allocs. Mais si, dans un premier temps, l’Aged
(qui paye l’URSSAF à notre place dans le cadre de l’emploi d’une personne à domicile pour garder les enfants) est supprimée. Si, dans un deuxième temps, vous baissez le plafond des déductions fiscales, je serai obligée de licencier la nounou que les enfants adorent.
Merde quatre fois, Monsieur le Premier Ministre.
Vous ne pouvez pas demander aux mêmes personnes de faire tous les sacrifices, au premier rang desquels, voter pour vous.
Merde cinq fois, Monsieur le Premier Ministre.
Vous ne pouvez pas nous demander d’être les moteurs de l’économie (les foyers dont les revenus se situent entre 25000 et 35000 francs par mois sont les plus gros consommateurs de biens et de services).
Merde six fois, Monsieur le Premier Ministre.
Vous ne pouvez pas nous demander d’investir d’un côté dans la pierre et ainsi relancer l’activité de l’immobilier en nous étranglant de l’autre.
Merde sept fois, Monsieur le Premier Ministre.
Vous ne pouvez pas demander à une entreprise exsangue d’embaucher. Seules les PME en bonne santé peuvent se le permettre. Il en va de même pour un seul emploi dans un seul foyer. Si notre pouvoir d’achat est amputé de trois à quatre mille francs par mois, c’est:
- l’employé qui va se retrouver au chômage.
- l’état qui devra indemniser cette employée
- le pouvoir d’achat de cette employée qui manquera à l’économie
- le travail au noir qui va retrouver des couleurs
- la quasi obligation pour moi d’arrêter de travailler
- un grand bon en avant pour la condition féminine qui va retrouver, dans la joie et dans la bonne humeur, les travaux ménagers, les couches, les courses, la cuisine et l’arrivée du mimile, fier d’être redevenu indispensable.

J’arrête là pour aujourd’hui. Il paraît que marcher dedans sept fois ça porte bonheur.
A la radio ce matin des gens trouvaient normal que les riches n’aient pas de privilèges. Si créer un emploi est un privilège alors convoquez tout de suite les Etats Généraux et légalisez immédiatement le travail au noir.
Sans faire partie d’une quelconque association extrémiste et/ou catholique, je me permets, aujourd’hui, cette licence, Monsieur Jospin, en parodiant une publicité pour des yaourts: « les mamans qui travaillent ne vous disent pas merci ... elles vous disent merde! ».

mardi 18 septembre 2007

Ado-ration

J’ai le spécimen à la maison. Pas l’ado-bougon qui anone deux réponses dans la journée. Pas l’ado-connecté qui vit vissé à son mobile et à MSN, pas l’ado-rebelle qui déteste les profs et sa sœur. Non j’ai le spécimen ado-ration. Un môme qui n’en est plus un et qui grandit si vite que ses baskets neuves ressemblent vite à des porte-clés. Un ado qui mange, qui bâfre, qui s’enfile le double de tout, calories, protéines (il doit y avoir un ancêtre boucher dans la famille), féculents, légumes, fruits, laitages... Pas de repas déséquilibrés, mais des repas au carré.
Une amie pendant les vacances l’a même surnommé le doberman.
Bon appétit mon fils, mais un de ces quatre matins c’est toi qui ira faire les courses.



Il y a 10 ans
Jeudi, 18 septembre 1997
Chose promise.

Il y a seize ans jour pour jour, le parlement français votait l’abolition de la peine de mort. Le 10 mai 1981, la France avait changé de majorité et le Président Mitterrand avait tenu ses promesses de candidat. La peine de mort fut condamnée ... à mort par Robert Badinter qui, lors de son discours devant les députés, a fait, sans exagérer, avancer l’humanité.

Les lois Debré devaient être abrogées selon le candidat Jospin. Au risque de me répéter, les promesses, surtout quand elles sont chargées de symboles, doivent être tenues.

lundi 17 septembre 2007

Jospin est un con.

Et Kouchner est un incompétent.

Les meilleures feuilles d’un livre à paraître la semaine prochaine et écrit par Lionel Jospin sont sorties en avant-première dans Libération. Joli scoop du journal qui a ainsi grillé la politesse à un autre journal ou magazine qui avait signé l’exclusivité.
L’ancien premier secrétaire du PS et premier ministre de Chirac y déverse sa bile anti-Ségolène. Un règlement de compte de cours d’école qui plonge la gauche dans le néant. Loin de la reconstruction promise. Le « désarchitecte » de l’île de Ré, démolit la candidate et la femme d’état comme l’ont fait il y a peu, dans deux autres livres, Claude Allègre et Marie-Noëlle Lienemann. « L’Impasse », titre choisi par l’aigri aux cheveux blanc est celle dans laquelle il plonge son propre parti. Et si, comme il dit, Ségolène Royal est une « figure seconde de la vie politique », pourquoi n’est-il pas lui-même monté au front, bravant les critiques et les courants ? Quand on a fini troisième en 2002 derrière Chirac et Le Pen, on devrait avoir un peu plus de tenue monsieur Jospin. Celui qui a mis la gauche dans la merde n’est pas celle qu’on croit.
La droite rigole et n’a pas à se gêner puisque l’ennemi saborde son propre navire.

Sarkozy a un boulevard pour une réélection de roi africain en 2012.
Sauf si … Delanoë passe par là et balaie devant la porte de la rue de Solférino.

Pour finir, hier soir lors d’une émission de radio sur RTL, Bernard Kouchner notre diplomate en chef a parlé de guerre envisageable entre l’occident (dont la France) et l’Iran. Sous prétexte que les perses seraient bientôt en possession de l’arme nucléaire.
On sait où la recherche des armes de destruction massives irakiennes a mené la planète.
Allez Nanard va donc porter des sacs de riz en Somalie, le rôle de Condoleezza Rice au masculin n’est pas fait pour toi.

La gauche ou ce qu’il en reste est vraiment mal barrée…



Il y a 10 ans
Mercredi, 17 septembre 1997
La mort de tous les jours.

Hier à Oslo, Bill Clinton a refusé de signer le projet de traité d’interdiction des mines antipersonnel. Il se trouve en charmante compagnie mon ami Bilou, le cow-boy trop bien peigné. Fidel Castro, Khadafi, les dirigeants chinois, nord-coréens et indiens complètent ce cortège funeste.
J’avais en tête depuis un certain temps déjà, l’idée d’un film publicitaire capable d’alerter les opinions sur ce sujet dramatique. Depuis lady Di a beaucoup fait pour aider Handicap International dans sa lutte contre ces mines antipersonnel. Elle n’est plus là, c’est bien dommage. Puisse ce film exister un jour et passer à 20H30 sur TF1 pendant que toute la famille sauce son assiette en attendant la météo.

La première scène se passe au pied du clocher d’un charmant petit village français. C’est jour de marché. Nous suivons une jeune femme qui s’arrête chez le marchand des quatre saisons pour y remplir son panier. La jeune femme s’éloigne dans une ruelle déserte qui monte vers le haut du village. Au moment où la caméra quitte la jeune femme, celle-ci saute sur une mine dans un fracas épouvantable.
La deuxième scène a pour décor une clairière. Assis en tailleur les élèves d’une classe écoutent religieusement la maîtresse faire un cours sur la vie des papillons. En une seconde le visage de l’institutrice change, elle est inquiète. Il manque un élève. Elle l’appelle et les autres enfants font porte-voix avec leurs mains. A la lisière de la clairière et des bois l’enfant « buissonnier » est là, il chasse un papillon. Tout le monde est rassuré. Mais soudain, alors qu’il va toucher des doigts l’insecte, l’enfant saute sur une mine.
La troisième scène se passe dans un hypermarché. Un homme remplit son chariot en suivant bien consciencieusement la liste qu’il tient dans ses mains. Il a oublié quelque chose. Il rebrousse chemin et s’arrête devant le rayon des eaux minérales. Il ne reste plus qu’un pack de six bouteilles mais qui est resté au fond du rayon. Il se penche et s’avance accroupi quand, en un éclair, une mine explose sous ses pieds.

L’enfant estropié est maintenant assis sur un banc de pierre, il n’a pas de prothèse. La jeune femme est assise dans un fauteuil roulant. Elle jette un bouquet de fleurs sur un cercueil.
Sur ces images, une voix dit:
« Toutes les vingt minutes les mines antipersonnel font une victime dans le monde. Depuis vingt ans ce sont plus de 200 000 personnes qui ont dû être amputées à cause de ces armes fabriquées en Russie, en Irak, en Chine ou ailleurs qui explosent souvent bien après la fin des conflits. Des hommes mais surtout des femmes et des enfants sont touchés en allant travailler, chercher de l’eau ou tout simplement en voulant jouer. Aujourd’hui encore il y a 110 millions de mines antipersonnel qui sont disséminées dans soixante-quatre pays. Si les dirigeants de ce monde ne font rien c’est l’équivalent de la population française qui, au mieux, ne pourrait marcher que sur une seule jambe. Alors aidez Handicap International à déminer les zones sensibles et à donner à chaque victime une prothèse. »
HANDICAP INTERNATIONAL CCP N° 0000000000.

A Lady Diana Spencer

dimanche 16 septembre 2007

Broc pour des briques.

Septembre, période de floraison des brocantes et des vide-greniers. Il fait bon flâner sous le soleil entre deux rangées de stands. Mais pour ce qui est de faire des affaires, c’est fini.
Sauf à sortir la lampe torche et venir fureter avant le lever du soleil. A neuf heures du matin les pros sont déjà passés. Les raretés sont aujourd’hui à prix d’or. Des tire-bouchons anciens à 50 euros, des vieilles boules anglaises à 300 euros le joli lot de quatre, des disques vinyles hors de prix ...
Et si aujourd’hui chiner était plus rentable sur eBay ?
Plus efficace sans doute mais nettement moins charmant que de se balader dans les ruelles des vieux villages.



Il y a 10 ans
Mardi, 16 septembre 1997
Nos amis les bêtes.

Décidément, il n’y a rien à tirer des députés RPR. Vous leur mettez la tête sous l’eau une fois et ils y reviennent sans masque et sans tuba. Comme si la dérouillée de juin n’avait pas suffi à leur faire comprendre que leur gestion du parti est aux antipodes de ce qu’attendent les Français. Les 140 députés RPR devaient aujourd’hui choisir parmi cinq candidats, le successeur de Philippe Seguin à la présidence du groupe à l’Assemblée.
Il y avait une femme, Michèle Alliot-Marie, dans ce club des cinq. Eh bien elle n’a même pas atteint le second tour de scrutin! De même que Dominique Perben, plus jeune candidat de la bande.
C’est Jean-Louis Debré, le cire-pompes de Chirac qui a été élu. Encore une preuve du renouvellement en profondeur du parti.
Franck Borotra, le favori mais perdant à plate-couture, n’aurait, paraît-il, même pas fait de « campagne » auprès des autres députés autour de sa candidature.
Avec deux zozos comme ceux-là vous avez encore du pain sur la planche, Monsieur Seguin.

samedi 15 septembre 2007

Attention héros.

Après une semaine de bérézina du côté des sports collectifs français, le coq redresse ses plumes. Un colosse d’ébène en kimono a crevé l’écran aux championnats du monde de judo qui ont lieu en ce moment au Brésil.
Il s’appelle Teddy Riner, il a 18 ans, mesure 2.02m et pèse 125 kg. David Douillet, monstre sacré de la discipline affirme que le beau bébé est bien meilleur que lui au même âge.
Sachant que dans moins d’un an ont lieu les Jeux Olympiques à Pékin et qu’une médaille d’or est le graal pour ces champions des disciplines peu médiatisées et peu rémunérées, chacun voit déjà le nouveau héros au firmament.
Attention messieurs les journalistes, protégez ce bonhomme, n’en faites pas trop, laissez le vivre.
Attention messieurs les sponsors, n’allez pas tourner la tête à ce champion au risque de voir nos rêves s’écrouler.
Attention messieurs de la fédération de judo, chaperonnez encore un peu ce géant, apprenez lui les pièges à éviter sur et en dehors du tatami.
Et si tout va bien, après Tony Parker et Joakim Noah, le héros du sport français de 2008 sera un autre black ?





Il y a 10 ans
Lundi, 15 septembre 1997
Il y a urgence.

-Pour sortir cette paix du coma en Cisjordanie.
-Pour séparer ces deux mauvais boxeurs spécialistes des coups bas que sont Lissouba et N’Gueso au Congo.
-Pour que les protestants d’Ulster et le Sinn Féin (branche politique de l’IRA) s’assoient à la même table (d’opération) pour l’ablation définitive de plusieurs siècles de haine.
-Pour que le parti communiste, après la fête de l’Huma, soigne cette polyarthrite de la pensée qui paralyse sa volonté d’action. Quand on sait que Georges Marchais éternel stalinien fut encore applaudi hier, le parti risque de rabougrir comme une vieille mémé rongée par l’inaction et un caractère de cochon.
-Pour que Michel Field, ancien trotskiste, dégonfle du cerveau depuis qu’il est passé sur TF1.
-Pour que les grands de ce monde soignent leurs problèmes de myopie qui les ont empêchés de voir la misère à Calcutta lors des funérailles de Mère Teresa. Des têtes couronnées au premier rang et quelques miséreux au fond du stade pour faire alibi, ça doit être ainsi que se gère aujourd’hui ce « froid » business de la misère.
-Pour que certains pitbulls gallois se souviennent que les troisièmes mi-temps de rugby à Brive et ailleurs sont faites pour que trinquent les verres et non pour que se cassent les nez à coup de tessons de bouteilles.
-Pour Bill Gates soit satellisé sur Mir et répare cet ordinateur russe sûrement fabriqué à bas prix par des prisonniers de Goulags.
-Pour que VGE (Giscard pour ceux qui l’auraient oublié) cesse de faire fonctionner son cerveau comme un volcan de carton pâte. Son projet de « Vulcania » pharaonique et inutile va coûter un fric fou à l’Auvergne. Mais lui s’en fout, il sera mort quand il s’agira de signer les additifs au devis initial.

-Pour enfin voir la suite d’« Urgences » ce soir sur France 2. Et savoir où en sont nos amis Carter, Doug, Benton, Suzanne, Mark et les autres.

vendredi 14 septembre 2007

Télé Martin.

Jacques Martin est mort cette nuit. Hommage immédiat et longue durée sur les radios RTL et Europe 1. Too much ?
Le bonhomme a accompagné notre vie de téléspectateur pendant plus de trente ans.
Jacques Martin coté pile ou côté poil.
Moi je préférais l’iconoclaste poil à gratter, l’impertinent, le petit rapporteur, la grosse tête si prompte à improviser n’importe quelle connerie avec son ami Jean Yanne.
Le maitre de cérémonie de nos dimanches après-midi me laissait indifférente. Ce programme à rallonge où l’animateur se prenait pour le maréchal de la salle Wagram me fait plutôt penser à un repas de famille ennuyeux où le patriarche poussait lui-même la chansonnette et où il fallait se coltiner une pièce montée qui collait aux dents.
Alors adieu et merci Monsieur Martin pour nous avoir fait découvrir Pierre Desproges et tous vos acolytes du « Petit Rapporteur » à l’heure où la télé était encore sous surveillance.
Et mes amitiés à Monsieur Yanne.





Il y a 10 ans
Dimanche, 14 septembre 1997
Ca c’est Palace!

Il y a deux semaines il ne faisait pas bon être Anglais ou Egyptien et sortir d’un palace parisien de la place Vendôme vers minuit dans une voiture allemande conduite par un gorille français échappé d’une jungle où le Prosac et les bouteilles de champagne poussent en régime.
Pour se fendre la pipe plutôt que de se la casser dans les grands hôtels mieux vaut ne pas manquer la rediffusion de la série « Palace » sur M6, aujourd’hui, en fin d’après-midi.
Jean-Michel Ribes avait déjà fait péter les conventions en s’amusant avec « Merci Bernard », diffusé vers 20 heures le dimanche soir sur la troisième chaîne, si ma mémoire est bonne. C’était quand même d’un autre niveau que « Benny Hill » ou « la Classe ». Quelques temps plus tard, Ribes et ses potes nous sortaient « Palace » de la manche. Un pur régal où l’on retrouvait Philippe Khorsand, Eva Darlan, Ronny Coutteure et où l’on pouvait découvrir quels talents qui, selon la formule consacrée étaient prometteurs: Valérie Lemercier en pétasse plus que parfaite et François Morel future star des Deschiens, en groom bargeot. Que ceux que j’oublie me pardonnent mais je n’arrive plus à mettre un nom sur leurs visages. Pas avares, Jean-Michel Ribes et son Topor, n’hésitaient pas à nous rajouter quelques acteurs et actrices goûteux et truculents pour enrichir cette recette de chef. Claude Piéplu en homme aux clés d’or, et puis Jean Carmet, parce qu’il n’y avait que lui pour dire avec autant de vérité les brèves de comptoir de Jean-Marie Gourio. Sans oublier Jacqueline Maillan, Roger Hanin, Pierre Arditti, Gérard Lanvin...
Je me rappelle que « Palace » fut programmé à une époque à 20H30 sur la deuxième chaîne, histoire d’aller s’endormir moins con qu’après « Les grosses têtes ».
Certains programmateurs TV osaient encore à l’époque.

jeudi 13 septembre 2007

Ciel bleu.

« Sacré boudiou de soleil de merde ». « Mais qu’est-ce qui m’a fichu une si belle journée ». « Non mais t’as vu ce ciel bleu, c’est pas possible »...
C’est assez fou comme on arrive à s’indigner quand la pluie fait des claquettes et comme, a contrario, notre sens de la formule est pauvre pour s’extasier devant un ciel limpide et une belle journée de septembre.
Après avoir pesté tout l’été, veuillez s’il vous plait prendre cinq minutes de pose et vous régaler de cette poésie météorologique.



Il y a 10 ans
Samedi, 13 septembre 1997
Et on n’en parle plus.

Ca y est, c’est au Maroc, dans le cimetière européen de Rabat, que le Mobutu (maréchal) a été enterré dans l’indifférence (générale). Et c’est tant mieux.

NB: Mère Teresa, presque sanctifiée, mais surtout bien récupérée par le gouvernement indien, enterrée à Calcutta au même moment, aurait-elle pardonné toutes les horreurs commises par ce dictateur ex-zaïrois?

La France qui perd.

Texte écrit sous la dictée de Monsieur Placard.
Vendredi, le XV de France perd le match d’ouverture de SA Coupe du monde face à l’Argentine (pays de football). Aujourd’hui l’équipe de France de football perd sur SON terrain face à l’Ecosse (pays de rugby) un match qualificatif pour l’Euro 2008.
Avant-hier les volleyeurs français se faisaient piteusement sortir de la compétition continentale et les spécialistes étaient dubitatifs quant aux chances de victoire des basketteurs français face aux Russes en quart de finale des championnats d’Europe.
Footeux et rugbymen, stars des media et piteux joueurs sur le terrain.
Deux équipes coachées par des forts en gueule, des acteurs nés mais qui semblent incapables de changer de tactique en cours de match. Incapable de se rebeller contre les choix de leurs entraîneurs qui, eux, préfèrent mourir avec leurs idées et nous faire mourir d’ennui dans les tribunes ou devant notre télé.
Il manque un vent de folie, une bonne dose de talent et de libération chez ces joueurs robotisés qui ne savent a priori réciter qu’une seule partition. Il n’y aurait donc personne parmi ses trente gaillards où ses vingt-deux millionnaires du ballon rond quelqu’un capable de dire « merde » à messieurs Laporte ou Domenech. Capable de prendre le jeu à son compte et tenter le dribble ou la combinaison inédite. Il n’y a plus de Platini, plus de Blanco pour réveiller nos rêves de belles victoires rondes ou ovales. Il n’y a plus qu’une pensée uniforme, stéréotypée jusqu’à la caricature. Les entraîneurs ne veulent plus voir qu’une tête à défaut de vouloir faire éclore des cerveaux.

Texte écrit à quatre mains.
Bizarrement, le coaching du pays ressemble un peu à ces méthodes brutales et fermées. Sarkozy réclame le silence dans les rangs. Pas un ministre ne doit lui faire de l’ombre. Lui et son éminence grise Claude Guéant, sont les seuls dépositaires du savoir. Et quand Fillon tente un cadrage débordement dans les vingt-deux mètres ou un petit pont dans la surface, il se fait convoquer sur l’heure. « Attention mon coco, ce n’est pas toi qui va m’apprendre à gagner le match de la réforme des retraites ! ».
Encore un match qui s’annonce mal et dont le résultat sera beaucoup plus grave qu’une élimination prématurée de la Coupe du monde de rugby ou que le non voyage des Bleus pour l’Euro de football en Suisse et en Autriche l’année prochaine.




Il y a 10 ans
Vendredi, 12 septembre 1997
Féministre.

Sa langue a fourché. Personne n’a relevé ce lapsus parfait, compactant tel un Armand des mots, la revendication et le statut, la lutte et l’objet de la lutte, l’état permanent et la fonction ponctuelle.
C’est sur France Inter il y a deux jours lors de l’émission « Le téléphone sonne », que Martine Aubry s’est pris les pieds dans la langue française. Je l’ai vite noté sur mon calepin car ce sont des petits détails qui vous font rire dans l’instant et que vous oubliez au virage suivant pour peu qu’une Mercedes aux vitres teintées vous ait fait une queue de poisson.
Ce dérapage de prononciation est d’une rare poésie. Je crois même qu’aucune suffragette des années vingt et trente n’aurait pu rêver meilleur slogan.

En visite à Strasbourg, Lionel Jospin propose de faire voter début 1998, un projet de loi visant à limiter le cumul des mandats. Quand les vieux politicards cumulards et ronds-de-cuir des assemblées nationales, régionales et locales seront obligés de partager ce gâteau doux-amer du pouvoir, les femmes (et aussi les jeunes) profiteront je l’espère de ce courant d’air renouvelé.
Encore faudra-t-il que Jospin aille au bout de sa démarche et que le Sénat, repère de chnoques conservateurs, voire conservés dans le formol des lambris, avalise ce choix politique. Rien n’est fait quand on sait que le Palais du Luxembourg s’ouvre aussi vite au changement qu’une bibliothèque municipale de Marignane se ferme aux ouvrages ne rentrant pas dans la ligne du Front National.

Madame Aubry, chère Martine, retroussons nos manches de chemisier, y’a encore du boulot.
Et cher Lionel, n’y allez pas non plus par quatre chemins. Un vote, un mandat, une personne. D’abord ça créera des emplois et que l’on ne vienne pas me dire que pour être député il faut côtoyer le peuple dans sa mairie. C’est d’abord de la foutaise et ensuite une injure à ce peuple.

mardi 11 septembre 2007

Deux p'tites tours et puis s'en vont.

Faut pas se moquer Madame Placard. C’est pas drôle. Les cadres sup qui se jettent par la fenêtre, les pompiers qui meurent. C’est encore dans toutes les mémoires comme le film avec Steve Mc Queen dans une tour en flamme.
Mais aujourd’hui, la « commmémo » frise l’indécence. Quand on pense que George W Bush est parti se battre en Irak soit disant parce que Saddam Hussein y cachait des armes de destruction massives et que son pays était un camp retranché d’Al-Qaida.
Rudolph Giuliani, Maire de New-York à l’époque veut encore nous faire couler de chaudes larmes alors que les pompiers survivants souffrent tous de graves problèmes pulmonaires à cause du matériel déficient de protection.
Cet homme promet, s’il est élu président des USA, de mettre encore plus de moyen pour défendre les valeurs de l’Amérique dans le monde.
Avec Ben Laden qui nous fait son deuxième tour en vidéo en deux jours et un ex-maire de la ville symbole des Etats-Unis qui fait sa communication sur les débris du Ground Zero et qui veut nous faire du Bush à Bush, on n’est pas couché.




Il y a 10 ans
Jeudi, 11 septembre 1997
On est au calme.

Personne à gauche, personne à droite, ni devant, ni derrière. Je suis peinarde, enfin seule.
Les émules du Pape ont rendu leur terrain de jeu aux chevaux de Longchamp. Les pèlerins et leurs sandales sont sur le chemin de Calcutta et les pleureuses du Lady Di-manche ont rangé leurs mouchoirs.
Un peu de sérénité pour se dire que personne n’est parfait. Qu’après l’heure des louanges il est peut-être sain de ne pas se laisser emporter par cette vague de béatitude post-mortem.
Mère Teresa grande combattante de la misère humaine était aussi très virulente quand il s’agissait de se battre contre l’IVG et les moyens de contraception qui sauvent pourtant des milliers de femmes de la détresse et de la misère morale.
Bien sûr il y a le dogme mais quand on partage cette vie de malheurs avec ces laissés-pour-compte, je me demande si la lumière des justes ne doit pas naître de la vie réelle même dans ce qu’elle a de plus sordide.

Ici tout le monde dort, le silence serait presque pur s’il n’y avait le souffle de l’ordinateur et le cliquetis des touches du clavier. Avant d’éteindre cette lucarne à mémoire et avant de retrouver mon oreiller préféré, je me demande pourquoi le monde se fabrique aujourd’hui de telles stars?
Entre le pieux et le sucré, j’ai du mal à me trouver une idole. Avant, il y avait le Che, John Lennon, Coluche ou Cohn Bendit. Je souhaite au dernier de mourir le plus tard possible dans son lit. Quand aux trois autres même si leur mort prématurée avait soulevé une grande émotion, nous étions loin des secousses de fortes amplitudes qui, sur l’échelle de Richter de l’affliction, ont secoué les Kleenex d’Angleterre et d’ailleurs.

lundi 10 septembre 2007

Je te tiens par la barbichette.

OBL est de retour. Non ce n’est pas Obi-Wan Kénobi de retour du futur mais Oussama Ben Laden surgissant du passé. L’aigle du terrorisme international est apparu sur une vidéo authentifiée par les américains, la barbe teintée de noir.
En 2001, la barbichette de l’homme le plus recherché de la planète était poivre et sel, avec de longues les rouflaquettes bien blanches.
En dehors de son message classique délivré à quelques jours du sixième anniversaire de l’attentat du World Trade Center, que faut-il comprendre de cette métamorphose capillaire ?
Que, gagné par la pipolisation de la politique, l’islamiste immodéré a succombé à la tentation de la retouche esthétique façon Sarkozy (cité dans la vidéo) et ses bourrelets dans Paris-Match ?
Que, grisé par une guerrière afghane sculpturale, le meilleur ennemi de Bush fasse dans l’excès de jeunisme et tente une petite teinture L’Oréal parce qu’il le vaut bien ?
Dans le petit jeu du « Je te tiens, tu me tiens ... » OBL a encore quelque coups tordus d’avance par rapport à Bush fils. Le président américain ne sera à mon avis pas celui qui rira le dernier.

PS : renseignement pris, il paraît que le Coran interdit de se teindre la barbe. Va comprendre ...



Il y a 10 ans
Mercredi, 10 septembre 1997
Au nom de la loi, je ne vous arrête pas.

Au menu judiciaire du jour, une tambouille qui file la nausée. Je vide donc la gamelle dans cette poubelle qui sent les propos rances, les compromissions et les secrets putrides.
Commençons par Catherine Mégret trop faiblement punie pour avoir tenu des propos racistes (trois mois avec sursis et malheureusement pas de peine d’inéligibilité) A force de se cacher derrière cette trop commode liberté d’expression, la démocratie finira-t-elle par tuer la démocratie?
Puis il y a Pasqua, le petit Charles, refusant de se rendre à une convocation du juge Halphen. Le dessous des cartes du RPR et des Hauts de Seine serait-il au dessus des lois?
Pour finir en saleté, il y a Mobutu. Condamné par Dieu mais jamais par les hommes. Mort avant-hier ce dictateur voleur, tueur et magouilleur n’a jamais vraiment reçu de blâme de la part des dirigeants français. Depuis De Gaulle, l’Afrique équatoriale n’est qu’une caisse « noire », une boîte de Pandore qu’il faudra bien ouvrir un jour, comme on ouvrira bientôt celle de Vichy lors du procès Papon. Mais faudra-t-il attendre encore cinquante ans pour que la France nettoie publiquement ses mains salies au Zaïre et ailleurs?

Post-scriptum: dans la série « Rions un peu, ça fait longtemps », les pilotes de stations orbitales russes n’en manquent pas une. Pourtant très au dessus des lois (de l’apesanteur), les astronautes venus porter secours à leurs petits camarades ont été condamnés par leur hiérarchie pour refus de priorité et dégâts matériels à plus de 36000 kilomètres du domicile conjugal. Réussir un créneau au millimètre avec une poubelle sans direction assistée n’est pas chose aisée. Surtout lorsque des petits malins extraterrestres sur leurs scooters des étoiles, vous piquent votre rétro de gauche en passant par là. La justice est parfois injuste.

dimanche 9 septembre 2007

Bagdad sur mer.

A Dellys, un petit port de Kabylie en Algérie, un attentat a tué trente personnes. Deux jours avant, une attaque suicide avait fait vingt-deux morts à Batna, une ville située à une centaine de kilomètres d’Alger.
Il y a dix ans malheureusement le refrain de la mort était le même dans ce pays. On ne parlait pas encore de Ben Laden, mais les innocents mourraient chaque jour.
Hier la guerre s’est rappelée à notre souvenir.
Entre deux bières et deux matches de rugby, les français s’en soucient-ils vraiment ?





Il y a 10 ans.
Mardi, 9 septembre 1997
God save the Queen.

« The fascist regime
She ain’t no human being
There is no future
in England... »

Putain vingt ans, twenty fucking years comme diraient les British.
Chez des amis la télé est allumée sur Arte. Un documentaire sur le mouvement punk des années 1976-77. La monarchie en prenait plein les gencives et les dents couronnées valsaient sur les tapis de Buckingham avec plus de rythme que les crinolines princières. La révolution anarchiste était en marche. Du moins c’est ce que pensaient ces coqs anglais aux crêtes colorées et dont le goût immodéré pour les épingles à nourrice a dû susciter, sur le nombre, une vaste vocation de puéricultrices agréées.
Vingt ans après les Sex Pistols au Zénith ont l’air pitoyables. Imaginez Lenine venant faire un exposé sur le Marxisme au Ritz et en Rolls (pas en Mercedes ça craint).
Johnny n’est plus Rotten* du tout. Embrassant le capitalisme discographique aujourd’hui comme il crachait sur les spectateurs de ses concerts hier.
Certains puristes du rock rétorqueront que les Sex Pistols ne sont pas le bon exemple du punk 100% pur haine.
Les temps ont changé et nous avec. Il y a vingt ans la Reine Elizabeth fêtait son Jubilé et je fumais un joint en écoutant Siouxie & the Banshees à fond, allongée par terre, le casque sur les oreilles en pensant « Fuck le cours de maths ».
Ce soir la Reine pleure (elle a mis le temps) la disparition de Lady Di. Moi, boules Quies dans les oreilles, je programme le réveil pour demain matin en pensant à ma réunion clients.
Fuck le temps qui passe.

*Rotten = pourri

samedi 8 septembre 2007

Encore un p'tit ballon s'il vous plait.

N’en jetez plus, ça déborde. Au bistrot des sports (c’est ce qu’est devenue mon humble demeure depuis l’ouverture de la coupe du monde de rugby), la salle ne désempli pas et les verres non plus. La télé peut rester allumée toute la journée. Trois matches de rugby au programme. Et si vous en avez marre de l’ovale qu’à cela ne tienne, ils ont tout prévu. Un match de volley-ball (France-Slovénie) dans le cadre des championnats d’Europe. Et si pour le même type de compétition c’est la France qui joue l’Allemagne en fin d’après-midi mais cette fois en basket-ball.
A 21 heures ne comptez pas vous faire une grand classique du cinéma, c’est le football qui reprend ses droits avec Italie-France pour une revanche de la finale de la Coupe du monde (remember le coup de boule de Zidane).
Alors pour noyer mon blues et ma haine du jour envers le sport, j’écris ces lignes un ballon de rouge à la main.
Attention, demain, les gars, c’est fermeture.




Il y a 10 ans
Lundi, 8 septembre 1997
Pas de supplément T.V.

Crac, spoum, flist, ploc, ploc clorc, pffffum. Ce week-end la télé a rendu l’âme. Quelle aubaine. Comme ça je n’aurai pas à être désagréable sur les nouveautés du feuilleton célèbre de la rentrée: « La petite lucarne dans la prairie audiovisuelle ».
Comment peut-on encore parler de nouveauté d’ailleurs quand on sait que Drucker (déjà vachement neuf) remplace Delarue (déjà vachement vieux) qui remplace Drucker, qui remplace ...
Où est Dechavanne pour finir cette trilogie des 3D qui donne une dimension financière à défaut d’une épaisseur culturelle à cet écran plat médiamétrisé et peu visionnaire?
Que fait Nagui, qui faisait un beau martyr avec son Taratata décapité, mais qui semble tombé dans ce baril de pub du 19-20 sur TF1? Succéder à Lagaf est-il un honneur, un challenge, une mission kamikaze ou un putain de traquenard?

Il est midi et demi, en allant déjeuner, je crois que je ne m’arrêterai pas chez le marchand de journaux pour acheter Télé 7 jours.

Ovale-hic

La coupe du monde de rugby a démarré aujourd’hui. Il paraît que tout le monde va s’y mettre, que le rugby va rattraper le football et que Michalak sera, pour nous pauvres femmes ignares de l’ovalie, le Lizarazu de 1998.
Alors on va regarder puisqu’il faut regarder. TF1 à investit des sommes folles pour nous montrer les grands matches de l’équipe de France et des autres nations fortes du ballon ovale.
J’ai regardé, enfin quelques minutes, tant les règles sont compliquées. Les mâles de la tribu se sont égosillés, furieux de voir les Bleus piétiner et se faire manger par les Pumas argentins (j’ai appris ça dans un petit fascicule « Le petit guide du rugby pour les filles » aux éditions Mango Sport.
La France a perdu. Les hommes ont beaucoup bu et ils risquent de garder ce hoquet en travers de la gorge jusqu’au match décisif contre l’Irlande. On m’a expliqué que si nous perdions ce match nous étions éliminés. Cela ferait désordre pour le pays organisateur et pour son équipe coachée par un certain Bernard Laporte, futur secrétaire d’état à la Jeunesse et aux Sports et grand ami de Nicolas Sarkozy.




Il y a 10 ans
Dimanche, 7 septembre 1997
Ma foi.

Après la messe papale de Longchamp et son million de fidèles, les trois millions d’anglais sur le parcours du corbillard et les centaines de milliers de pèlerins qui vont pendant huit jours défiler devant la dépouille de Mère Teresa c’est l’overdose de bénitiers.
La planète donne, en ce moment, l’illusion de battre au rythme d’une spiritualité de masse instantanée et éruptive. Qu’en sera-t-il demain de ces ferveurs, recueillements et prières partagés, quand la roue aura tourné et qu’à la Une des gazettes refleuriront les affaires, les grèves, l’Euro, ou les amours tristes d’une nouvelle princesse en mal de pub?
Qu’est-ce qu’André Malraux aurait pensé de ce pâté de foi suintant au crépuscule de ce XXème siècle qui voit les églises catholiques se vider en France et les extrémistes religieux algériens vider les cervelles de celles et ceux qui n’ont pas la même lecture du Coran qu’eux.

jeudi 6 septembre 2007

Diva, embryon et Waterloo

Pavarotti vient de mourir. La voix qui allumait les étoiles s’est éteinte. Et si nous retournions à Montepulciano boire une bouteille de Nibbiano en son honneur. Et sur la terrasse du bar à vin « E lucevan le stelle » l’écouter chanter la Tosca.
Voir chronique du 5 août 2007
http://www.youtube.com/watch?v=4mX7ugJ5NM8

Le Vatican s’émeut de recherches effectuées par des savants anglais sur des embryons mi-animaux, mi-humains. Ces recherches sont encadrées et ont été validées par une commission de sages. Elles doivent servir à mieux comprendre la dégénérescence de certaines cellules pour mieux soigner et qui sait guérir une maladie comme l’Alzheimer. Le pape s’indigne de l’horreur de telles pratiques scientifiques. De tout temps l’église a rejeté les découvertes qui pouvaient nuire à son dogme. Dites-moi, cher Benoit XVI, si l’embryon est la vie, vous viendrez me donner un coup de main quand il faudra ramener les embryons du square en poussette.

L’Eurostar vient de battre le record de liaison entre Paris et Londres. Deux heures et trois minutes. Et ce n’est pas le plus formidable. Selon moi, l’exploit réside dans le fait que nous n’arriverons plus à Londres en gare de Waterloo mais à Saint-Pancras. Serait-ce la fin de l’arrogance anglaise ?



Il y a 10 ans
Samedi, 6 septembre 1997
Too much.

Quatre heures de retransmission non stop à la fois sur TF1 et sur France 2, l’enterrement de Lady Diana Spencer a trusté les antennes du monde entier ce matin. Mieux que Winston Churchill en son temps. De quoi capituler devant ce manque de discernement journalistique. Les commentaires lacrymaux des nouveaux « Léon Zitrone » de l’enterrement en kit et en grande pompe ne font pas honneur au métier de journaliste. Cette télé semble fabriquée aujourd’hui sur le même moule que celui des magazines à sensation décriés et jetés aux orties par ces « bien-pensants » hommes-troncs de la messe de 10H00 et du 20 heures.
Que le personnage de Lady Di soit un exemple à travers son action pour les malades et les défavorisés, OK, mais de là à en faire une sainte lors d’une messe planétaire, de là à faire de ce doux visage une icône, pas d’accord. A ce rythme, l’abbé Pierre sera enterré en direct sur Mars et Mère Térésa qui vient de mourir à Calcutta fera venir les prélats des autres galaxies à ses funérailles.


A 10H15 ce matin à Argenteuil il y avait un autre enterrement. Celui d’une mère modèle. Celui d’une femme qui avait un mari, un fils et deux petits enfants que je connais bien. Les larmes en mondovision sont-elles plus salées que sur les bancs d’une église de la banlieue parisienne?

mercredi 5 septembre 2007

De la place à Vendôme.

Le turnover au ministère de la justice, Place Vendôme, est impressionnant.
Le 9 juillet je vous parlais de Michel Dobkine, directeur de cabinet, qui avait démissionné pour « convenance personnelle », très peu de temps après la prise de fonction de Rachida Dati.
Hier ce sont deux autres membres du cabinet qui ont jeté l’éponge. L’un, Jacques Carrère, sera chargé d’une mission et l’autre, Valérie Bonnard, a été priée du jour au lendemain de ne plus remettre les pieds à son bureau.
La garde des sceaux fait régner la terreur dans son ministère. On ne sait si cette main de fer est là pour faire vraiment avancer les dossiers ou si cette attitude cache un manque de maîtrise de ces mêmes dossiers ?
Non seulement Madame Dati se met à dos les membres de son cabinet mais en plus la magistrature dans son ensemble ne la porte par dans son cœur. Elle a laissé entendre (si on sait lire entre les lignes) que la justice devait être rendue au nom de Nicolas Sarkozy.
Patrick Gérard, le directeur de cabinet nommé après le départ de Michel Dobkine, tient le coup. Mais on s’en doutait tant son expérience politique est grande.
Mais alors, si des places se libèrent, pourquoi ne pas en profiter pour désengorger les prisons, où la population carcérale dépasse de 20% les places disponibles. Il y aurait bien parmi les 64000 prisonniers actuels de bons conseillers aillant « l’expérience terrain » et qui se contenteraient de quelques mètres carrés bien placés pour assurer leur reconversion.
Les joailliers de la Place Vendôme verraient-ils toutefois d’un bon œil cette belle tentative de réinsertion ?




Il y a 10 ans
Vendredi, 5 septembre 1997.
Et les Athéniens atteignirent ...

... leur rêve de voir les Jeux Olympiques de l’ère moderne revenir dans leur ville après cent huit ans.
Quand, en 1989 les « sages » du Comité International Olympique eurent à choisir entre Atlanta et Athènes pour l’attribution des J.O. du Centenaire, chacun pensait, que la Grèce, pays du renouveau des Jeux en 1896 allait avoir l’honneur de les organiser cent ans après.
Contrairement aux prévisions, la sagesse de ces presque centenaires du C.I.O. fit pencher la balance en faveur de la ville natale de Coca Cola. Entre la boisson gazeuse et le Parthénon les Jeux retournaient au States à peine douze ans après s’être installés à Los Angeles.
Une gifle à l’histoire et une insulte à la morale sportive.
Quand on sait aujourd’hui ce qu’il reste des J.O. à Atlanta: un stade olympique démoli et réaménagé en terrain de base-ball, une organisation déplorable, un système informatique foireux ... Sans compter le souvenir vague qui reste dans l’esprit des Géorgiens comme après le passage du cirque Barnum. Si ce n’est l’attentat à la bombe perpétré dans le parc du centenaire aménagé en fête à Neuneu à la gloire des sponsors.
Parce qu’ils avaient sans doute beaucoup à se faire pardonner, les membres de cette désormais richissime congrégation fondée par Pierre de Coubertin, ont donné à Athènes le cadeau qu’elle avait commandé pour son Noël d’il y a huit ans.
Justice est donc rendue. C’est tant mieux pour la beauté du sport. Mais ça ne m’empêche pas de penser qu’à la première occasion le C.I.O. serait prêt à vendre ce dernier rassemblement pacifique et fraternel à n’importe qui pour quelques dollars de plus.

mardi 4 septembre 2007

Copie blanche.

Monsieur ou madame le professeur, je rentre ce matin en 6ème et en seconde par procuration. Je n’ai rien préparé. Je vous rends donc copie blanche.
Pour mémoire vous pouvez relire ma rédaction d’il y a dix ans.





Il y a 10 ans
Jeudi, 4 septembre 1997.
Adam l’élève.

En ce jour de rentrée scolaire où mon petit « bout’chou » grimpe à l’étage de la grande section de maternelle, je ne peux m’empêcher de poser quelques questions bêtes pour l’être moins à l’école.
Un enfant qui a du mal à lire, à écrire ou à compter en CM2 fera-t-il un collégien heureux d’être en classe?
Les mathématiques sont-elles une matière plus importante que la musique?
Les élèves ont-ils aujourd’hui les moyens d’apprécier avec autant d’enthousiasme les génies respectifs de Mozart et de Pythagore?
Pourquoi les cours doivent-ils durer une heure quand on sait que la capacité d’attention, y compris chez les plus « doués » est de trente minutes maximum?
Etudie-t-on mieux dans une classe de trente ou dans une classe de quinze?
Investir dans l’intelligence de nos enfants sans se soucier du coût ferait-elle peur à tous nos gouvernants d’hier et d’aujourd’hui?
Les dirigeants du monde préfèrent-ils une masse docile et ignorante qu’un peuple dont les connaissances sont gages de rébellion permanente?
Les disciplines d’épanouissement physique sont-elles une forme de savoir faire ou savoir-vivre (appelez ça comme vous voulez) qui méritent moins de respect que l’histoire de France ou la dissection d’une grenouille?
L’apprentissage d’une langue étrangère est-elle bien utile quand l’élève ne maîtrise pas la grammaire française?
Réussir une queue d’aronde serait-il moins noble que de connaître le PIB du Burkina Faso.
Un ordinateur et une souris sont-ils une fin en soi ou un moyen aussi génial qu’une ardoise ou une craie pour acquérir des connaissances?
Les parents ne doivent-ils pas apprendre ou réapprendre leur mission de premiers pédagogues de leurs enfants?
Un instituteur aussi bien payé qu’un cadre sup ne serait-il pas mieux respecté (sans abuser de sa position) par ces parents volontiers critiques parce que trop souvent démissionnaires dans leur rôle pédagogique?

Le propos d’aujourd’hui n’est pas d’avoir vingt sur vingt à toutes les réponses mais de se dire qu’un enfant, quel que soit son niveau, a besoin de toute la considération possible. Que le propre de ce service public qu’est l’Education Nationale c’est de considérer chaque enfant comme unique et de lui faire découvrir le monde comme s’il était le premier enfant né sur cette terre.

Dictionnaire

Rigueur : nom féminin, du latin rigor.
Sévérité, dureté. Façon d’écrémer les effectifs du service public. Volonté de ne pas renouveler la moitié des effectifs partant à la retraite. En fait mettre les fonctionnaires la tête sous l’eau en leur faisant porter tous les maux de notre société.
Exemple « Le Gouvernement prépare un plan de rigueur, pour l’essentiel destiné à la fonction publique » Christine Lagarde

Revalorisation : nom féminin, du latin valere.
Sévérité, dureté. Façon d’écrémer les effectifs du service public. Volonté de ne pas renouveler la moitié des effectifs partant à la retraite. En fait mettre les fonctionnaires la tête sous l’eau en leur faisant porter tous les maux de notre société.
Exemple « Nicolas Sarkozy s'exprimera devant les élèves d'un institut régional d'administration le 12 septembre. Il aura l'occasion de dire ses ambitions pour la fonction publique. Ses ambitions sont grandes. C'est un plan de revalorisation de la fonction publique. » Claude Guéant

Effort : nom masculin, du latin fortia.
Sévérité, dureté. Façon d’écrémer les effectifs du service public. Volonté de ne pas renouveler la moitié des effectifs partant à la retraite. En fait mettre les fonctionnaires la tête sous l’eau en leur faisant porter tous les maux de notre société.
Exemple : « Il n'y a pas de plan de rigueur, mais un effort constant pour réduire la dépense de l'Etat » François Fillon

C’est fou comme en ces temps de rentrée scolaire nos têtes pensantes auraient besoin de s’acheter un dictionnaire.





Il y a 10 ans
Mercredi, 3 septembre 1997.
Post-it.

Tel papy
Changer ampoule chambre enfant
Rapp C. Guinot
Ophtalmo: 96 36 82 24
Prévoir vin pour soirée
Pain / Couches / Savon / PQ / Chips / Jambon / Camembert ...
Pour la femme de ménage: faire les sols, passer aspiro, repassage + nett tapis
Dimension étagère 35X60X2 en 4 ex lamellé blanc
Penser cadeau fête des pères
Mon poussin, je rentrerai vers 21H00 y’a du gratin pour les enfants. Bisou
Prendre RV docteur pour la puce
Acheter un dico pour Yann
...
Dans la série « il est là le nouveau nouveau roman » je vous propose le futur Prix Nobel de littérature. Le titre de l’ouvrage « Post-it » est piqué au génial inventeur de ce rectangle de papier collant de couleur jaune à l’origine, sur lequel beaucoup de français témoignent de leur vie quotidienne. Un grand roman social digne d’un Zola de la fin du vingtième siècle. Pour tout savoir des préoccupations de ceux qui nous entourent rien de mieux que de faire les poubelles pleines de ces billets d’humeurs laconiques mais expressifs. Qu’elles sont nombreuses ces fines tranches de vie qui tombent dans l’oubli, méprisées par ces éditeurs pourtant à la recherche du concept littéraire innovant et lucratif. Il y a dans cette histoire un début à tout puisque le mot « Post-it » est entré aujourd’hui dans le dictionnaire.

dimanche 2 septembre 2007

La vie Ikéa.

Passez une journée chez Ikéa et vous comprendrez comment on peut tout aussi bien décorer son chez-soi que briser sa vie de couple pendant une semaine.
Le parcours obligé vous fait passer devant tout et n’importe quoi. Mieux vaut avoir préparé une check-list sinon vous risquez de devoir remplir une camionnette de trucs pas forcément chers mais pas forcément utiles.
Les discussions sans fin sur la pertinence d’un cadre, d’une couleur de rideau ou la forme d’un verre peuvent faire rapidement disjoncter les jeunes couples venus en amoureux passer une journée « peace & meuble » et qui peuvent repartir avec des envies de meurtre.
Surtout n’y emmener jamais votre père bricoleur. Il manquera toujours quelque chose et ses conseils en agencement vous feront croire que vous vous apprêtez à aménager un Versailles bis plutôt que votre deux pièces cuisine sans ascenseur.
Vers quatre heure de l’après-midi vos jambes seront tellement lourde qu’un marathon, à côté, ressemblerait à une promenade de santé.
La sortie approche il faut passer par la zone des stocks et puis la caisse.
Le soleil ne s’est pas encore couché que vous ne souhaitez qu’une chose, le faire avant lui.
Devant vous, patientent un homme et une femme. Sur le tapis roulant ils ont déposé un seul et unique article. Une brosse à WC bleue, en promo à 1,95 euros.
La vie Ikéa quoi!





Il y a 10 ans
Mardi, 2 septembre 1997.
D’autres chats noirs à fouetter.

Certes, une Princesse est morte tragiquement.
Certes, le chauffeur conduisait bourré de bonnes intentions avec 1,75 grammes d’alcool dans le sang.
Certes, les paparazzis n’ont pas eu tout faux.
Certes, les lecteurs et lectrices de la presse à scandales ont maintenant une bonne excuse pour remuer la merde comme on tourne ces pages de papier glacé.
Mais il y a chaque jour des centaines de morts en Algérie, au Congo, dans l’ex Zaïre ou au Viet Nam.
Alors pourquoi retransmettre les funérailles de la Princesse de Galles en direct sur une chaîne publique?
Les temps d’antenne T.V. sont si précieux qu’il serait plus judicieux de passer un reportage sur les victimes des bombes antipersonnel qui tuent ou estropient adultes et enfants en Bosnie, au Cambodge, ou ailleurs.
Cette lutte contre ces armes de guerre maniées par des lâches fut le dernier combat de cette mère au coeur si grand qu’on y trouvait pêle-mêle des affaires, des peines mais aussi beaucoup de bonté. Il serait plus décent de perpétuer ce combat pacifique plutôt que de consacrer une partie de notre redevance T.V. à un hommage larmoyant, voyeuriste et guindé.

samedi 1 septembre 2007

Argent caché.

A l’aube, au Japon, un français a récolté une deuxième place aux championnats du monde d’athlétisme. A l’ombre des géants de ce sport, dans une discipline des plus ingrates, la marche.
Pas de couverture médiatique en direct pour le héros Yohann Diniz comme pour les Baala, Barber, Doucouré et consorts qui se sont pris les pieds dans le tartan.
Le marcheur de l’ombre était donc ce matin la seule médaille française en sept jours de compétition. Un joli pied de nez aux stars bleues qui ont plutôt pointé aux abonnés absents.
Yohann n’a pas une gueule d’ange, ne développera sans doute pas de vocation dans la jeunesse française mais il a tenu son rang.
La firme Adidas a eu le nez fin en 2006 après le titre européen du marcheur d’Epernay. Elle en a fait une de ses figures de proue publicitaire au même titre que la star de la perche Elena Isinbaeva ou les rugbymen néo-zélandais.
Une belle médaille d’argent qui sera non seulement occultée par les matches de football du week-end mais par la médaille du même métal obtenue quelques heures plus tard par l’albigeois Romain Mesnil dans l’épreuve du saut à la perche.
Allez Yohann, marche jusqu’à Pékin en 2008 et décroche-nous l’or pour enfin éclairer à la face du monde ton talent et ton sport si particulier.



Il y a 10 ans
Lundi, 1er septembre 1997.
Waffen FN.

Biscottos sur polos noirs, chaussures de combat, Magnum 357 et matraque en bandoulière, la police municipale de Vitrolles ferait flipper un Rudolf Hess qui rôderait nuitamment autour de la mairie. Même si je suis persuadée que Catherine Mégret n’est qu’une potiche décolorée et que les véritables patrons sont Bruno Mégret, son mari, et Hubert Fayard (1er adjoint), je serais curieuse de savoir ce que la petite Catherine souhaitait voir au pied du sapin de Noël?
Un déguisement de fée ou celui d’un policier?
Ce laboratoire de police parallèle qui fleure bon les gardes prétoriennes nazies tend à fabriquer à tour de gros bras une nouvelle forme de zone de non droit. Je guette donc avec angoisse la première bavure de ces, bientôt, soixante dix Rambo décérébrés.