mardi 4 septembre 2007

Copie blanche.

Monsieur ou madame le professeur, je rentre ce matin en 6ème et en seconde par procuration. Je n’ai rien préparé. Je vous rends donc copie blanche.
Pour mémoire vous pouvez relire ma rédaction d’il y a dix ans.





Il y a 10 ans
Jeudi, 4 septembre 1997.
Adam l’élève.

En ce jour de rentrée scolaire où mon petit « bout’chou » grimpe à l’étage de la grande section de maternelle, je ne peux m’empêcher de poser quelques questions bêtes pour l’être moins à l’école.
Un enfant qui a du mal à lire, à écrire ou à compter en CM2 fera-t-il un collégien heureux d’être en classe?
Les mathématiques sont-elles une matière plus importante que la musique?
Les élèves ont-ils aujourd’hui les moyens d’apprécier avec autant d’enthousiasme les génies respectifs de Mozart et de Pythagore?
Pourquoi les cours doivent-ils durer une heure quand on sait que la capacité d’attention, y compris chez les plus « doués » est de trente minutes maximum?
Etudie-t-on mieux dans une classe de trente ou dans une classe de quinze?
Investir dans l’intelligence de nos enfants sans se soucier du coût ferait-elle peur à tous nos gouvernants d’hier et d’aujourd’hui?
Les dirigeants du monde préfèrent-ils une masse docile et ignorante qu’un peuple dont les connaissances sont gages de rébellion permanente?
Les disciplines d’épanouissement physique sont-elles une forme de savoir faire ou savoir-vivre (appelez ça comme vous voulez) qui méritent moins de respect que l’histoire de France ou la dissection d’une grenouille?
L’apprentissage d’une langue étrangère est-elle bien utile quand l’élève ne maîtrise pas la grammaire française?
Réussir une queue d’aronde serait-il moins noble que de connaître le PIB du Burkina Faso.
Un ordinateur et une souris sont-ils une fin en soi ou un moyen aussi génial qu’une ardoise ou une craie pour acquérir des connaissances?
Les parents ne doivent-ils pas apprendre ou réapprendre leur mission de premiers pédagogues de leurs enfants?
Un instituteur aussi bien payé qu’un cadre sup ne serait-il pas mieux respecté (sans abuser de sa position) par ces parents volontiers critiques parce que trop souvent démissionnaires dans leur rôle pédagogique?

Le propos d’aujourd’hui n’est pas d’avoir vingt sur vingt à toutes les réponses mais de se dire qu’un enfant, quel que soit son niveau, a besoin de toute la considération possible. Que le propre de ce service public qu’est l’Education Nationale c’est de considérer chaque enfant comme unique et de lui faire découvrir le monde comme s’il était le premier enfant né sur cette terre.

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