mardi 25 septembre 2007

Bonzes-hommes

Depuis jeudi des milliers de moines bouddhistes manifestent dans les rues de Rangoon, la capitale de la Birmanie. Hier et aujourd’hui le peuple s’est rallié au panache safran de leurs robes. Déterminés et pacifistes, ils osent braver la dictature militaire.
Dans ce pays habitué à mater les rebellions dans un bain de sang (3000 morts en 1988), une femme frêle et belle s’est levée. Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, est assigné à résidence par le régime. Elle a pu croiser devant chez elle le fleuve orange de la démocratie. Il semblerait que depuis aujourd’hui elle ait été à nouveau emprisonnée.
La Chine est le principal protecteur de la junte militaire en place. S’il n’y avait les Jeux Olympiques en perspective (Pékin 2008), le régime chinois aurait selon toute vraisemblance laissé les bouchers en place faire leur office. Mais il y avait aujourd’hui une assemblée générale à l’ONU et le monde avait braqué ses caméras sur le golfe du Bengale.
Est-ce que demain la détermination des manifestants religieux et laïcs aura la même force ?
Et si l’Europe menaçait la Chine d’un boycott olympique. Une mesure plus radicale que les sanctions économiques pour la Birmanie qui reste une plaque tournante du trafic de drogue mondial.





Il y a 10 ans
Jeudi, 25 septembre 1997
Autopsie.

Les deux cents morts ou plus de Benthala à 10 km au sud d’Alger ont-ils fait pleurer le Général Zéroual?
Ce soi-disant militaire aurait-il le trouillomètre à zéro ou se contente-t-il de laisser faire?
Enrayer l’action de ces terroristes, ces marchands de mort, ces coupeurs de gorges moyenâgeux fait-il partie réellement des objectifs de Zéroual?
Je me le demande!
Cette incapacité chronique à éradiquer ces massacres en série est plus que préoccupante. Comment des dizaines de milliers de militaires arrivent toujours après la bataille, alors que leurs casernes sont souvent très proches du lieu des tueries?
J’ai la regrettable impression que derrière le paravent des discours officiels, rien n’est fait. Dans la mesure où ces fous sanguinaires ne l’empêchent pas de vendre son pétrole, Zéroual s’en tamponne comme de sa première mitraillette.
Imaginez quelques instants que ce film d’horreur algérien soit transposé en France. Imaginez Paris et sa banlieue à feu et à sang. Imaginez des morts toujours plus nombreux. Imaginez votre famille, vos amis tués devant vous. Imaginez des nuits d’angoisse folle. Imaginez que vous-même, pouvez être égorgé à un carrefour en allant travailler. Imaginez enfin que les services de police, que l’armée ne fassent rien de concret, Imaginez l’horreur, imaginez le cauchemar...
Certains français reprochent aux citoyens algériens de ne rien faire. Relisez le paragraphe précédent et posez-vous la question. Que ferais-je dans ce cas-là?
Certains algériens de la deuxième génération qui habitent en France mais qui gardent le contact m’ont dit que ces meurtriers sont moins des illuminés d’Allah que d’ex soldats trafiquants de drogue, ayant combattu en Afghanistan, en Turquie ou ailleurs. Que certains d’entre eux ne sont pas algériens. Que les leaders sont connus et qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre des terroristes visant des cibles politiques et des « barbes-ouzes » sans foi, sans loi et avec du sang plein les mains.

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