dimanche 28 mars 2010

dimanche 21 mars 2010

Chelem quand même !

Le printemps pointe le bout de ses jonquilles.
En milieu de semaine, les clubs de football de Lyon et Bordeaux se sont qualifiés pour les quarts de finale de la Ligue des Champions et joueront au prochain tour l’un contre l’autre. Hier soir, l’équipe de France de rugby a battu l’Angleterre et ainsi remporté le 9ème Grand Chelem de son histoire.
Ce soir, la France est rose sauf en Alsace après le second tour des élections régionales.
Un presque sans faute.
Ne boudons pas notre plaisir tant les discours de nos dirigeants au soir du premier tour nous laissaient pantois. Demain, la « compréhension du message » revendiquée à l’instant par les tauliers de l’UMP ne sera plus qu’un vague souvenir.
Une nouvelle saison commence après un hiver plutôt rude.
Gardons ce sourire de victoire jusqu’à dimanche prochain.

dimanche 14 mars 2010

Quel programme pour ce soir?

Le premier tour des élections régionales a lieu aujourd’hui. Hier soir TF1 a programmé à 20.45 l’émission « Ushuaia Nature » consacrée à l’Islande. Deux députés socialistes, Julien Dray et Jean-Jacques Queyranne ont estimé que cette diffusion pourrait favoriser les listes écologiques.
La veille des élections européennes la diffusion du film « Home » de Yann-Arthus Bertrand avait soit disant subitement éveillé les consciences écologistes de nos citoyens.
Alors que le programme de Nicolas Hulot se borne à comparer la vie sur le sol islandais à la vie sur Mars, on se demande où nos élus socialistes peuvent y voir des petits hommes verts.
A ce rythme là, aucune programmation de film, de feuilleton voire d’émission musicale ne pourrait exister.
Avec « Le grand bleu » les antis De Villepin pourraient monter au créneau. « Le cave se rebiffe » et les Sarthois proche de François Fillon se verraient pousser des ailes. « Je règle mon pas sur le pas de mon père » serait alors jugé profitable à Marine Le Pen, « Le nom de la rose » trop ostensiblement socialo serait interdit d’antenne, « Les tontons flingueurs » ferait l’apologie des quadras du PS énervés par le front des plus âgés comme Aubry –DSK – Fabius. « L’affiche rouge » en prime time et le NPA passerait alors le premier tour, tout comme « Le cuirassé Potemkine » redonnerait des couleurs au PC. « Le petit Nicolas » serait jugé à la fois comme une apologie ou un affront au président actuel et « La banquière » une ode déplacée au libéralisme qui se fiche de la crise et affiche ses profits et ses primes de résultats sans vergogne.
Amusez vous à trouver quelques titres à double lecture, vous verrez que l’exercice est infini.
Quoi qu’il arrive aux sorties des urnes du premier tour, nos élites sauront nous expliquer qu’elles ont toutes gagné. Un peu comme lors de ces dimanches après-midi quand Jacques Martin donnaient les mêmes notes à ces pitchounes de « L’Ecole des fans » afin que chacun rentre joyeux chez soi.
Alors ce soir, après les programmes des trois premières chaines, je voterai peut-être pour « Le jour d’après », un film catastrophe qui fait du monde une immense banquise. La diffusion des « Enfants du Paradis » semble aujourd’hui impossible tant le spectacle politique rebute les électeurs et que les utopies semblent mortes.



PS : Une pensée pour Jean Ferrat le chanteur des anonymes et des justes, grande gueule que la censure des années 60 et 70 tenta bien de fermer. Le poète est mort hier dans son Ardèche d’adoption. Alors que la France vote (de moins en moins), alors que le PC est un parti moribond loin des scores affichés lorsque le militant Ferrat chantait « Potemkine », alors que le débat nauséabond sur l’identité nationale, lancé par Sarkozy et Besson a pollué la campagne électorale, les discours et les relations entre les Français, je vous propose de relire ce texte de Ferrat qui ferait un bien bel hymne à ce pays qui mérite mieux que ses dirigeants actuels et qui, surtout, mérite de nouveaux rêves.

« De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirais pas d'écrire ta chanson
Ma France

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France »

Paroles et Musique: Jean Ferrat 1969

dimanche 7 mars 2010

Plus une seconde à perdre.

Pour aller tâter le cul des vaches au salon de l’agriculture qui ferme ce soir.
Pour marquer un but de la main dans les arrêts de jeu contre l’Espagne.
Pour arrêter de construire des maisons en zone inondable.
Pour ne pas acheter le livre de Claude Allègre.
Pour se faire des bisous dans le cou.
Pour appeler ses copines et raconter des conneries.
Pour se faire un ris de veau aux morilles.
Pour relire un livre de Borges ou un polar de Fred Vargas.
Pour réécouter le disque de Biolay qui a eu deux victoires de la musique hier soir.
Pour ne plus aller en famille voir un match de foot au parc des Princes.
Pour revoir « Working Girl » en DVD

Il est urgent de ne pas attendre.
En effet, selon des calculs effectués par une équipe du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena (Californie) et rendus publics par la NASA le 1er mars, le séisme au Chili aurait déplacé l’axe de rotation terrestre de huit centimètres. La conséquence en serait la diminution de la durée du jour de 1,26 microseconde (une microseconde égale à un millionième de seconde).

Et comme le temps est précieux, il n’y a plus une seconde à perdre pour acheter une Rolex, puisque selon Séguéla, c’est le signe ultime de réussite dans ta vie quand tu as cinquante ans.

PS 1: plus une seconde à perdre pour souhaiter une belle fête à Mamy Placard.
PS 2 : Plus une seconde à perdre demain, puisque les prochaines 24 heures, soit 86.4 milliards de microsecondes (moins les fameux 1.26 millionièmes), sont dédiées à la femme.

dimanche 28 février 2010

Tout l'univers.

Quand j’étais petit je lisais « Tout l’univers » et on y voyait l’intérieur des gros avions de ligne. C’était comme des maisons qui volent avec des étages et des escaliers en colimaçon. Je devais me dire que c’était beau et bien plus grand qu’une maison. Sur les dessins on voyait aussi des hôtesses de l’air en jupe bleue qui s’occupaient des enfants. Elles étaient belles et souriaient bien. Mon papa disait qu’elles étaient toutes pareilles et c’est pour ça qu’on les choisissait et c’est pour ça que ma sœur voulait faire hôtesse de l’air. Mais moi je ne trouvais pas que ma sœur leur ressemblait.
Dans « Tout l’univers » il n’y a avait pas marqué le prix que ça coûtait. Papa et maman disaient que c’était très cher et qu’ils n’avaient pas les moyens. Que c’était bon pour les gosses de riches comme mon cousin de Paris qui, lui, devait avoir les moyens puisqu’il était allé dans les pays chaud en avion.
Ils disaient que déjà ils faisaient beaucoup de sacrifices pour que l’on puisse partir en caravane pendant les deux mois de vacances. Ils disaient aussi qu’il y avait plein de choses à voir en France et dans les pays d’à-côté. Que c’était beau et qu’il n’y avait pas besoin de faire des milliers de kilomètres pour se baigner ou voir des paysages.
Et puis un jour j’ai pris un gros avion comme celui de « Tout l’univers ». C’est tout petit un avion quand tu es coincé sur ton siège près du hublot avec ta ceinture de sécurité et que tes deux voisins dorment juste quand tu as envie de pisser.
Les nuages sont-ils plus beaux vus d’en haut que depuis ta chaise pliante dans le camping ?
Et puis un jour j’ai pris un gros avion comme celui de « Tout l’univers ».
J’ai eu un peu peur.
J’aurais bien voulu que ma maman soit hôtesse de l’air.

dimanche 21 février 2010

Des CD.

Le week-end dernier j’achète quatre CD. En soi c’est assez rare si l’on en croit les statistiques du marché de la musique. Mais qu’est-ce que vous voulez, j’ai du mal à me faire à la musique dématérialisée.
L’industrie du disque se meurt dit-on. La musique se partage sur Internet et se paie cher en concert. Entre les deux, la « galette » ne fait plus son beurre.
La musique est décédée ?
Un musicien croisé la semaine dernière à un petit concert privé me disait que les spectacles « live » étaient un cache-misère et que la profession se mourrait lentement de la gratuité.
Voilà pour la partie mauvaise nouvelle.
Pour les petits bonheurs en boitier transparent je vous propose quatre artistes.
Michael Bublé et son album « Crazy Love ». Bon, ce n’est pas bigrement original, on a déjà entendu ce type d’album de reprises récemment avec Harry Connick Junior. Difficile d’égaler les big band qui mettaient en relief les voix d’or de Franck Sinatra ou de Dean Martin. Mais ça se laisse écouter. Le son est ample, la voix est bonne. Du classique quoi. Pour les férus de comédie musicale à l’américaine je conseille le « All I do is dream of you » formidablement arrangé d’après le morceau d’Arthur Freed interprété par Gene Kelly et Debbie Reynolds dans « Singing in the rain ».
Mélody Gardot sur son album « My one and only thrill » nous emmène au-delà du frisson. Ouh la la. Une voix pure, un vibrato émouvant. Une prise de son de dingue. Elle chante à côté de vous. Attention ce n’est pas vraiment la musique et le son du moment. David Guetta habite sur une autre planète. Celle du bruit et des rythmes boum-boum.
Melody effleure le sol, elle vous envahit, vous caresse, vous envoûte. Si vous décidez de l’écouter, faite le silence. Eteignez la machine à laver. Dimanche dernier ce fut l’accord parfait avec une tasse de thé du hammam.
Nolwenn Leroy (Le Cheshire cat et moi). Un moment intimiste avec des hauts et des bas. L’ex-égérie de la Star Ac 2 se livre et se raconte comme dans « Mademoiselle Gamelle ». De belles mélodies avec un usage presque celtique des cordes, des petites musiques qui restent en tête comme celles des manèges et des petites boites où la danseuse en tutu tourne sur les engrenages de la ritournelle. Il y a du Pascal Comelade dans la simplicité de ce CD. Une sorte d’évidence comme une promenade sur la lande le long des sentiers de douanier où l’émeraude de la mer répond aux teintes violacées des bruyères.
Autant le disque de Nolwenn Leroy est minéral autant celui de Benjamin Biolay, « La superbe », est viscéral, animal, charnel. D’une rare puissance musicale. Ça faisait longtemps que je n’avais pas pris un coup comme celui-là. Un direct au plexus lunaire. Un voyage sur un tapis volant richement brodé de mélodies et d’arrangements haute-couture. Une bande originale de vie. Benjamin Biolay vous emmène dans son long métrage (eh oui deux CD pour vous messieurs-dames). Un voyage sur des rivages si près, si loin, au cœur de votre âme, au bord de vos misères, de vos galères, de votre vie de tous les jours. J’ai écouté les deux CD deux fois à fond. Bien sûr, la tonalité du garçon fait penser à Bashung comme dans « Miss Catastrophe » et que les mélodies et certains textes nous rappellent Gainsbourg. Et alors y’a pire comme miroir. J’y ai même trouvé parfois des accents à la Michel Delpech avec « Si tu suis mon regard ». Bien d’autres influences comme ces petites musiques façon « The Cure » dans « Prenons le large » ou des échos à la Marc Lavoine.
Un disque (en fait deux) rare en ces périodes où la musique se résume trop souvent à une phrase idiote dans un mauvais anglais et un rythme binaire et répétitif.
Et s’il fallait emporter sur une île bretonne un seul morceau je copierais alors sur l’I Pod que je n’ai pas encore « Ton héritage », le cinquième morceau du premier disque. Un pur frisson, une pure vérité.

dimanche 14 février 2010

Saint Amour.

Dans la famille des amoureux je demande le père. Pioche. Bonne pioche. Dans la famille des amoureuses je demande la mère. Pioche. Bonne pioche.
Il y a des histoires d’amours qui finissent mal, d’autres qui commencent bien. Certaines qui finissent avant de commencer et d’autres, plus banales qui se passent sans trop d’éclats de voix.
En ce jour très marketing de la Saint Valentin me revient en mémoire l’anecdote piochée en début de semaine dans Le Parisien et qui concerne Brigitte Bardot.
La bombe sexuelle française des années 60 a refait parler d’elle lors de la sortie d’un livre autobiographique de Patrick Balkany, le député maire de Levallois-Perret. Le fanfaron des Hauts de Seine y décrit une liaison avec la star de cinéma. Celle-ci dément. Bien sûr. Le maire s’en fiche il vend du « papier » comme on dit dans le jargon de l’édition. Plus madame Bardot se cabre, plus la réimpression du livre approche. En fait peut m’importe de savoir si « ce gros plouc menteur » comme l’appelle BB a réellement couché avec la star, c’est la petite phrase relevée dans le livre qui éclaire ce 14 février à cœur ouvert. BB aurait dit « Je ne peux pas coucher si je ne suis pas amoureuse ... mais je peux tomber amoureuse trois fois par jour ».
Personne ne dit si ce jour était celui de la Saint Valentin.