mercredi 31 octobre 2007

Oh Woody!

Qu’est-ce que tu nous as fait ?
Un film d’accord, mais quoi d’autre ? Un exercice de style, une antithèse à ta ligne de conduite ? Comme quelqu’un qui s’oblige à manger des endives cuites alors que ça le dégoute ?
Hier soir en sortant de la séance du « Rêve de Cassandre », je ne savais pas si j’avais vu un petit Chabrol ou un bon téléfilm de la BBC.
L’histoire de ces deux frères qui vont devenir meurtriers pour payer une grosse dette de jeu ou pour vivre un rêve de businessman m’a semblé maigrichonne et à ce point désincarnée qu’il nous restait à admirer les numéros d’acteurs de Colin Farrel et d’Ewan Mc Gregor.
Quelque temps après avoir vu Colin Farrel en flic froid, cynique et flingueur dans « Miami Vice », ça fait même très drôle.
Dans cette mauvaise tragédie grecque du Londres cockney, je n’ai pas trouvé de repère.
Vite Woody, refais nous rire et reviens poser ta caméra à New-York.





Il y a 10 ans
Vendredi, 31 octobre 1997.
Entre oubli et pardon.

Le procès Papon est en hibernation pour cause de rhume carabiné du prévenu. Mais je peux prédire sans m’appeler Sophie Davant que l’hiver sera plus froid si le bronchiteux ne sort pas de son lit. Maurice Papon doit faire face à son histoire racontée par d’autres, je l’ai déjà dit à plusieurs reprises.
Mais hier, mon assurance de baby boomer des années soixante en a pris un coup en discutant du cas Papon avec mon grand-père né, lui, avec le siècle.
Pépé, le patriarche indestructible, ne souhaitait pas ce procès.
Pourquoi?
Il avait fait cette guerre du côté de la Résistance, faisant pourtant parti de ce corps d’armée qu’est la gendarmerie. Dans son cas personnel pas de rafle de juifs et de transports vers la mort dans des fourgons à bestiaux, à organiser. Des histoires de marché noir, d’ivresse sur la voie publique, de rapines voire de dénonciation, rien que du classique jusqu’à ce qu’un certain Commandant Flambard lui demande de « rafler » des travailleurs « volontaires » pour le STO. Il refusa d’obéir et dut entrer dans la clandestinité. Comme quoi obéir aux ordres n’était pas obligatoire.
Mais le plus surprenant reste à venir.
Le brigadier chef Le Gall, en représailles, vire ma grand-mère et ses deux filles de leur domicile en confisquant les meubles. Hébergées par le pharmacien Marette, qui fabriquait de faux papiers pour ceux qui ne voulaient pas partir en Allemagne pour le travail obligatoire, les deux fillettes se faisaient insidieusement interrogées par les gendarmes restés en poste. Les Allemands, pour la petite histoire, ne trouvèrent jamais les faux papiers planqués dans les peaux de lapins.
La guerre se termine et, malgré la confusion, mon grand-père s’oppose à l’exécution sommaire du brigadier chef Le Gall. Le Commandant de Gendarmerie Flambard finira hôtelier dans l’est de la France (pour se rapprocher du pays?).
Chez mon grand-père, aucune haine, aucune envie de vengeance, comme une lassitude devant ce passé qui resurgit telle une source d’eau non potable.
Voilà pourquoi le procès Papon ne l’intéresse pas car d’après lui chacun doit vivre avec son passé, lourd ou léger soit-il.
Plus de cinquante ans après, entre oubli et pardon il a trouvé une voie nouvelle pour moi: le dédain.

mardi 30 octobre 2007

Gagner plus.

« A votre bon cœur m’sieurs dames ».
Notre président est dans la dèche. Il fait voter par le parlement dans l’urgence une augmentation de salaire.
Comme autant de passants sur un trottoir, les députés ont été plus généreux que le Français moyen qui ne regarde même plus le clodo accroupi dans son carton.
Son salaire sera environ multiplié par trois pour atteindre les 21000 euros bruts. Il sera ainsi un peu moins bien payé que ses homologues américain, allemands ou irlandais.
Mais sachant que le président ne paye ni le logement, ni la bouffe ni le transport, qu’il est donc nourri et blanchi par la république, cet argent est donc de l’argent de poche.
Sachant que Monsieur Sarkozy a refusé un coup de pouce au SMIC en juillet, sachant aussi que le train de vie de l’Elysée avec son gouvernement « bis » va passer de 30 à 100 millions d’euros, sachant enfin que l’une des premières mesures a consisté à faire un cadeau fiscal de 15 milliards d’euros à une toute petite minorité de privilégiés, je vous rassure, nous avons bien un président de droite. Un président dont un tiers de la population vit dans ou à la limite de la pauvreté.
Gagner plus pour faire le même boulot. Aligner son salaire sur celui du voisin qui est plus haut. Un beau programme pour tous les salariés de France.





Il y a 10 ans
Jeudi, 30 octobre 1997.
J’irai cracher sur vos comptes.

Je n’irai pas me lamenter à l’enterrement d’un courtier en bourse victime d’un krach cardiaque à l’écoute des résultats de la place financière de Hongkong. A croire que depuis le départ des Anglais rien ne va plus. La « City » nouvellement chinoise est devenue folle.
Ne comptez pas sur moi pour aller jeter à la place des traditionnelles roses, des ordinateurs déglingués dans le trou mortuaire creusé pour ensevelir ce trader angoissé et les dizaines de milliards de dollars partis en fumée en l’espace de quelques heures.
La crise d’acné libérale des CAC 40 et Dow Jones ne m’arrachera pas une larme d’adolescente;
Dans la mesure où la cote des grosses sociétés grimpe quand elles licencient, y’a pas de quoi en faire une messe. Même au journal de 20 heures.

lundi 29 octobre 2007

Joyeux anniversaire.

Mon (biquounet)
mon (bébé)
mon (pitchoun)
mon (poussinet)
ma (puce)
mon (chouchou)
mon (poupounet)
mon (solei)l
mon (calinou)
mon (choupinounet)
mon (Yanninou)
mon amour
mon caramel
mon Yann
Je t’embrasse de toutes mes forces
pour tes (cinq) quinze ans.

C’est fou le nombre de trucs que l’on ne peut plus dire quand ils grandissent.




Il y a 10 ans
Mercredi, 29 octobre 1997.
Joyeux anniversaire.

Mon biquounet
mon bébé
mon pitchoun
mon poussinet
ma puce
mon chouchou
mon poupounet
mon soleil
mon calinou
mon choupinounet
mon Yanninou

mon amour
mon caramel
mon Yann
Je t’embrasse de toutes mes forces
pour tes cinq ans.

dimanche 28 octobre 2007

Tri sélectif.

C’est le jour et l’heure. Fin d’après midi d’une fin de semaine. Les déchets papiers dans une poubelle spéciale. Une habitude à prendre. Au moment de jeter le Libé de jeudi l’œil est accroché par un petit titre en haut à gauche de la Une. « Des milliers de salariés et de retraités campent à l’année, incapables de payer des loyers exorbitants. »
Je ramène le journal à la maison.
Pierre Daum est parti enquêter en Languedoc Roussillon. Chronique d’une vie tristement ordinaire pour des gens forcés d’habiter des caravanes, des mobiles homes ou des cabanes sur des parcelles de terre, parfois sans eau courante. Ce ne sont pas des SDF, pas des gens du voyages, pas des clandestins, non ce sont simplement des gens qui travaillent peut-être dans la même entreprise que vous et moi. Mais ils n’ont pas les revenus suffisants pour se payer un toit d’ardoise ou de tuile.
Selon le journaliste de Libération ils seraient ainsi plus de 100000 en France.
Quel beau pays que le notre Monsieur Sarkozy et Madame Boutin. Quel beau pays que celui qui rejette les autres et même les siens. Le Grenelle de l’environnement qui s’est tenu cette semaine aura-t-il débouché sur quelque chose de vraiment concret ?
Une chose est sûre, un pays qui commence à faire du tri sélectif sur ses citoyens est un pays bien mal en point.




Il y a 10 ans
Mardi, 28 octobre 1997.
Pioche mioche.

J’aimerais qu’un jour, ces réunions au sommet qui font se rencontrer des pays, des organisations humanitaires et d’autres organismes internationaux accouchent de propositions concrètes et non de vœux pieux.
Le sommet de Rio devait être décisif pour l’avenir écologique de notre planète en 1992. Que dalle, bernique et peau d’zob. Les intérêts des grandes puissances pollueuses ont prévalu.
Les sommets de l’ex G7 qui réunissent les pays économiquement forts, n’ont, jamais, à mes yeux servi à grand-chose. Tous les gouvernements qui y participent préfèrent se soumettre à la loi du marché plutôt que d’adopter des politiques volontaristes pour lutter contre le fléau du chômage.
Le prochain sommet de Kyoto sur le problème des mines antipersonnel pourra-t-il faire naître un texte de loi applicable et appliqué. La mort de la Princesse Diana ne devrait pas être un motif supplémentaire pour que les pays fabricants et utilisateurs arrêtent leur démarche barbare. La conscience morale de Bill Clinton a-t-elle besoin d’un accident au pont de l’Alma pour se réveiller. Si tel est le cas c’est grave. Mais si le combat de Lady Di peut servir à éviter la mort de milliers d’enfants ce sera toujours ça de pris.
Tout ça pour dire que le sommet qui se déroule actuellement à Oslo sur le travail des enfants risque fort de se terminer comme ses prédécesseurs, c’est-à-dire en eau de boudin.
Les experts diront que la survie de certains foyers passe par le travail des enfants. Mais on ne m’ôtera pas de l’idée qu’un enfant sans éducation est une future chair à canon extrêmement docile qui n’aura pas la velléité de renverser le régime dictatorial qui l’a vu naître.
Les fabricants de baskets d’aujourd’hui sont comme les compagnies minières du siècle dernier. Rien ne viendra troubler leur ronron mercantile. Et si demain chaque consommateur pouvait lire sur chaque étiquette l’âge de la main d’œuvre comme on lit aujourd’hui l’origine et la date limite d’utilisation, les gros industriels esclavagistes feraient sans doute moins les malins.
« Pioche mioche
t’auras dix sous
Pioche mioche
sinon des coups.
Pioche mioche
mais tu vas où?
A la Bastoche
arrête t’es fou.
Pioche mioche
Et creuse ton trou
Lâche ma caboche
Mais qu’est-ce tu fous?
...

samedi 27 octobre 2007

Le lionceau.

Le petit est devenu grand. Quinze ans. Telle une maman lionne qui voit sa petite peluche grandir d’un coup et la laisse partir dans la savane, j’angoisse un max. Ce soir une gentille « horde » de copains et copines viennent faire la teuf à la maison. Une première.
Pas de quoi flipper et pourtant je ne suis pas la seule. Des mamans lionnes comme moi ont téléphoné cet après-midi. Inquiètes de voir leur progéniture femelle partir à l’aventure dans un nouveau monde. Pas encore celui des grands mais presque.
Faut-il rester dans la tanière et surveiller ces petits fauves ? Faut-il s’éloigner et les laisser marquer leur territoire.
Marcel Ruffo que dois-je faire ?

Signé une lionne pas si rassurée que cela.






Il y a 10 ans
Lundi, 27 octobre 1997.
J’ai oublié d’en engueuler certains.

On cause, on cause et puis on se rend compte qu’on laisse passer des trucs. En vacances pendant une semaine au bord de la mer, j’ai un peu de temps pour poser mes fesses sur le sable et remettre les neurones dans le bon ordre.
J’avais oublié par exemple de vous parler du scandale de l’eugénisme qui a touché de nombreuses femmes scandinaves, stérilisées contre leur gré sous prétexte qu’elles étaient soi-disant mentalement retardées.
Cela s’est passé en Suède, pays du modèle social. Comment des théories très proches de celles du nazisme ont pu perdurer au delà de l’horreur des expérimentations pour une race supérieure?

Est-ce qu’il vous est arrivé de grimper un col à vélo et de vous croire arrivée alors que le virtuel dernier virage cachait encore quelques kilomètres de grimpette? L’envie de planter là votre vélo et de maudire la fin de l’ère tertiaire qui a vu la naissance des Alpes et d’autres reliefs montagneux est plus forte que tout. C’est à peu de chose près le même sentiment ressenti lors de la nouvelle guerre civile déchirant le Congo. Le pays voisin dirigé par Kabila avait donné le mauvais exemple. Et j’avais eu l’impression d’y jeter toutes mes forces pour réveiller les consciences.
L’horreur de nouveaux massacres de l’autre côté du fleuve Zaïre m’avait dégoûtée au point de me taire.
J’ai repris le vélo et trouvé les forces pour me farcir ce putain de col. Sassou N’Guesso qui avait autrefois bénéficié des largesses de Chirac, s’est débrouillé tout seul pour mettre la main sur le pays et le pactole représenté par les gisements de pétrole. La contagion antidémocratique gagne inexorablement l’Afrique noire. L’inaction du gouvernement français actuel est inversement proportionnelle au zèle mis par ses prédécesseurs pour mettre les pieds dans le plat. Aura-t-on le droit un jour à une politique africaine adulte et responsable?
Que c’est dur de franchir des montagnes.

Vite fait bien fait, un bourre pif au Front National qui ferait mieux de surveiller les agissements comptables du maire de Marignane plutôt que de s’ériger en maître absolu de vertu politique.

Et pour boucler la boucle de ce jour de règlement de compte à OK Placard, un petit mot pour ce gougnafier de Michael Schumacher qui a, hier, tenté de balancer Jacques Villeneuve dans les décors afin d’être sacré champion du monde. La morale du sport fut sauve, pour une fois et le fils de Gilles Villeneuve, pilote mythique de Ferrari, a damé le pion au teuton prétentieux. Dommage qu’il il y a quinze ans, lors du mémorable match de Coupe du Monde de football France-Allemagne, il n’en ait pas été de même. Un autre Schumacher, tout aussi kamikaze, avait mis hors jeu Patrick Battiston sans encourir le moindre avertissement.
Michael Schumacher aura-t-il le droit de courir la première manche du prochain championnat du monde en 1998? J’espère que non. Jacques le Québécois est de toute façon beaucoup plus mignon.

Cocker menteur.

Il serait bon, en fin d’année, de recompter le nombre de couvertures de magazines consacrées à la « Sarkozy-Family ». Cette semaine ELLE avec Cécilia, VSD avec le divorce, Le Point avec l’homme seul et Paris-Match avec le pompon du choix photo. La triste mine de Cocker 1er. Une photo à faire bondir les adoptions de canidés à la SPA. D’ailleurs, dans tout ce fatras médiatique, personne n’ose s’aventurer sur le territoire des possibles nouvelles conquêtes de notre président solitaire. Selon moi, le « Poor lonesome cowboy » de l’Elysée ne va pas rester longtemps seul sous sa couette. Fut un temps, pas si lointain, quand miss Cécilia s’était déjà fait la malle à New-York avec un publicitaire, où le petit Nicolas avait trouvé refuge dans les bras d’une journaliste.
Qui ne voudrait d’un joli petit toutou triste aux super pouvoirs ?
J’espère que les media qui nous jouent la carte de la psychanalyse de couple en direct, ne nous cacheront pas les prochains émois de nos deux ex-tourtereaux avec lesquels ils font grimper leurs ventes.





Il y a 10 ans
Dimanche, 26 octobre 1997.
Fermée comme une huître.

Ce n’est pas mon genre mais je vais respecter pour une fois la parole du seigneur et la fermer. Papon, Clinton, Seguin et les autres attendront leur heure.
Ce n’est pas faute de temps, mais je préfère me battre aujourd’hui avec un plateau de fruits de mer et quelques bouteilles de Sancerre.

jeudi 25 octobre 2007

La fin des Harry Po ....

C’est à minuit que le dernier tome des aventures du sorcier à lunettes sort dans les librairies françaises.
Harry Potter est arrivé sur les tables de chevet de nos enfants en 1997. La baguette magique du fils de Lily Evans et de James Potter a fait découvrir la lecture à nos filles et à nos fils. Grâce en soit rendue à Joanne Kathleen Rowling. L’auteur de ce best seller mondial a sûrement plus fait pour la découverte de la littérature que toutes les réformes confondues de nos ministres de l’éducation nationale.
J’ai moi-même lu le Tome 1 pour tomber sous le charme du Quidditch (sorte de foot-rugby aérien), d’Albus Dumbledor, d’Hagrid le géant, de Ron et Hermione ...
Mais je ne crois pas qu’il faille faire du petit Harry plus qu’un héros de fiction. Des thèses fleurissent ça et là pour transformer le mythe Potter en fer de lance de la lutte contre les impérialismes. Stop. Le clergé s’est lui aussi penché sur la question. Selon Gabriele Kuby, fervente catholique allemande et auteur d’un ouvrage critique sur la saga Harry Potter, le cardinal Joseph Ratzinger (aujourd'hui pape Benoît XVI) lui aurait affirmé que les romans pour enfants de la série Harry Potter, par « une séduction subtile qui agit sans qu’on n’y prenne garde », pouvaient « déformer profondément le caractère chrétien de l’âme, avant qu’elle ne puisse s’épanouir correctement. »
La seule chose qui pourrait en fait arriver de bien aujourd’hui c’est que notre sorcier préféré délivre les pauvres moldus que nous sommes. Pour se faire, dans chaque gare il créerait un quai 9 ¾ pour que l’on puisse aller et revenir du boulot sans avoir à se farcir le prolongement d’une grève de la SNCF qui était sensé ne durer qu’une journée.






Il y a 10 ans
Samedi, 25 octobre 1997.
A la niche Bill.

Imaginez demain une ville où seulement 4% des chiens nous chient 22% des crottes. Que faites-vous?
Passé la première envie d’exterminer à coups de boulettes empoisonnées cette race puissamment incontinente du trou de balle, vous vous dîtes qu’un bon coup de pied au cul va rendre ces canidés plus respectueux du caniveau; Ce soir, c’est mon pied droit qui me démange et la cible du jour est le postérieur dodu et pollueur de Bill Clinton. Il est vrai que le Président américain n’est pas à lui tout seul un pollueur inconscient et planétaire. Les Etats-Unis, avec 4% de la population mondiale créent 22% de la pollution atmosphérique.
L’effet de serre, le réchauffement de la planète et les catastrophes écologiques qui en découlent, c’est un peu beaucoup de sa faute;
En 1992, au sommet de Rio, Bill Clinton, avait promis qu’en l’an 2000 il baisserait singulièrement le niveau des émissions toxiques pour qu’elles reviennent au niveau de 1990. Il n’a rien fait au contraire, pliant devant le lobby énergético-industriel. Il promet, pour se racheter, de s’y mettre à l’horizon 2010. Le prochain sommet de Kyoto n’est donc qu’une mascarade où des chiens de cirque propres sur eux feraient meilleure figure que Bill et son petit caniche Al Gore soi-disant vice-président écologique;
La vie n’est pas aussi belle que dans les films. Hasard du calendrier, Canal+ passe ce soir « Le Président et Miss Wade », un film de Rob Reiner avec Michael Douglas dans le rôle du Président et Annette Bening dans celui d’une conseillère d’un parti écologique. J’ai regardé jusqu’au bout et que croyez-vous qu’il arriva? Le Président (veuf dans l’histoire), tombe amoureux de la belle écolo. Il finit par faire voter un projet de loi fondamental pour l’avenir de l’air de notre planète. Comme si les bons sentiments ne pouvaient fleurir que dans les films.
Est-ce que Bill, ce méchant chien-chien à sa mémère Carbone, pense aux enfants de ses enfants? J’en doute, dans la mesure où l’air de la Maison Blanche doit être filtré afin d’empêcher la bonne conscience d’arriver à la truffe de ce chien de garde pitoyable de la planète.

mercredi 24 octobre 2007

L'enfant vert.

Le premier jour du Grenelle de l’environnement s’est tenu aujourd’hui. Formidable ! Des dizaines de personnes autour de la tables, des centaines d’experts en coulisse, bref, la crème de la crème de la « vertitude », qui, vous l’aurez compris, est un condensé à la Royal de Vert et d’attitude.
Mais ce que j’en ai entendu rapidement à la radio me fait doucement rigoler.
Mettez quelques enfants autour d’un bon goûter. Demandez leur quelles seraient leurs idées pour sauver la planète, il iraient à mon sens beaucoup plus loin qu’une écotaxe sur les véhicules polluants. Le projet (gadget ?) est de taxer les acheteurs de véhicules polluants pour reverser un crédit d'impôt aux conducteurs qui feront le choix de véhicules propres. Jean-Louis Borloo saute de joie, ça y est le réchauffement de la planète est résolu, la banquise va bientôt refaire sa glace...
Il faudrait beaucoup plus pour inciter les plus gros pollueurs que sont les industriels pour faire avancer la roue du progrès écologique. Quelle gestion de l’énergie nucléaire ? Comment taxer le CO2 émis ? Quelle politique de transport par le train ? Quel projet pour assainir l’eau de nos rivières ?
Demandons plutôt ça aux enfants. Avec leur bon sens, ils pourraient trouver les vraies solutions et les appliquer avant de devenir grand et con.





Il y a 10 ans
Vendredi, 24 octobre 1997.
Le sexe des anges.

Je reproche souvent à mon père de lire sans recul les faits divers qui bourgeonnent telle l’ivraie dans nos quotidiens. Aujourd’hui l’un d’entre-eux est pourtant fort savoureux. Un sex-shop mitoyen d’une boutique d’articles religieux a dû fermer ses portes. Un tribunal pudibond a jugé que le commerce du sexe ne pouvait faire bon ménage avec celui du Bon Dieu.
Dommage car, grâce à un passe-muraille obsédé, le mystère antédiluvien de l’ange à zigounette ou à zézette aurait pu être à jamais résolu;
La France aurait-elle, depuis le passage du Pape au champ de courses du Bois de Boulogne, viré sa cuti?

mardi 23 octobre 2007

Glandouille Queen.

La mode sociologique a souvent été de créer des typologies de personnes. Des familles (comme dans le jeu des 7) à travers lesquelles vous allez vous retrouver soit via un trait de caractère, une habitude de consommation, votre parcours professionnel ou tout autre élément aussi discriminant que votre tour de poitrine, votre goût pour les chips ou le nombre de fois où vous éternuez par jour.
Le plus souvent ces « typos » comme on dit dans le jargon des études sont sensées aider les entreprises dans leurs choix stratégiques pour implanter un nouveau produit sur un marché.
Le grand défaut de ces portraits-robots est qu’ils ne s’inscrivent jamais vraiment dans la durée.
Pour faire joujou je m’immisce dans la guéguerre des instituts d’étude et vous propose mon jeu des « Femmes quadras » à moi. Toute ressemblance avec des copines serait, comme on dit, purement fortuite.
Les post hard-rock zen : ont brûlé la vie par les deux bouts pendant longtemps. Mères, femmes et amantes elles aspirent au retour à un calme intérieur. Une forme de paix qu’elles vont chercher dans des stages ayurvédiques où le massage des orteils fait office de thérapie pour elles mêmes et pour les autres.
Les pré-babas : n’ont pas encore expérimenté les nirvanas beatnik mais, 25 ans après y avoir échappé par volonté ou par timidité, s’y mettent en montant des boutiques mêlant vente de thés rares et meubles issus du commerce équitable.
Les hystéro-oisives :
A suivre






Il y a 10 ans
Jeudi, 23 octobre 1997.
Dopons Papon.

Encore un malaise dans la salle d’audience pour l’accusé notoirement notable et épisodiquement enrhumé. C’est fou comme il tient la route quand des voix amies viennent à la barre le défendre et comme il s’écroule dès qu’il s’agit de faire face à l’Histoire, la vraie, racontée par des historiens.
Que les médecins des clubs de football lui refilent un peu de nandrolone en intraveineuse pour qu’il soit plus endurant.
Hier le scandale des footeux shootés aux anabolisants a éclaté. Un des joueurs incriminés est Vincent Guérin, international et milieu de terrain du Paris Saint-Germain. Une star donc qui aurait mis le doigt dans l’engrenage infernal. En attendant la sempiternelle contre-expertise, les « positifs » clament leur innocence avec autant de ferveur qu’un Papon à Bordeaux.
Quand un footballeur fumeur de joint se fait piquer le « pet » au bec, il ne se cache pas derrière son petit doigt, il assume. N’est-ce pas Bernard Lama et Fabien Barthez, mes deux goals planants préférés (voir chronique du 5 avril).
Alors messieurs les toubibs véreux du sport venez faire une petite piquouze à Maurice Papon pour qu’il se tienne droit devant ceux qui l’accusent et pour que ce procès ne finisse pas en eau de boudin. Car ses avocats sont assez habiles pour faire pleurer les chaises après chaque quinte de toux de leur client.

lundi 22 octobre 2007

Guy le Rouge.

Une lectrice assidue (merci Carole) m’a mailé aujourd’hui un petit texte qui devrait faire son effet une fois lu à haute voix dans les Lycées de France. Une lettre écrite par un jeune militant, un poème trouvé dans sa poche le jour de son arrestation. Ce jeune homme avait 17 ans. Il s’appelait Guy Môquet.

Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades

Vous êtes tous trois enfermés

Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d'esclavage

Les traîtres de notre pays

Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d'ici
Pour instaurer le socialisme

Main dans la main Révolution

Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme

Ils se sont sacrifiés pour nous

Par leur action libératrice.

Conservateur du Musée de la Résistance nationale, Guy Krivopissko a publié « La vie à en mourir, Lettres de fusillés 1941-1944 », aux éditions Tallandier.





Il y a 10 ans
Mercredi, 22 octobre 1997.
Calculs et mentalités.

22%
C’est l’écart qui sépare le salaire moyen d’un homme et d’une femme en France. C’est énervant. En faisant du racisme à l’envers, je pourrais presque dire que c’est normal tant les femmes sont 11% plus intelligentes que les hommes et les hommes 11% plus cons que les femmes.
Et toc!

1+1= moins bien
Le projet de réforme du cumul des mandats fait, à l’heure actuelle, couler beaucoup d’encre. Afin d’éviter à certains de gesticuler pour rien, je propose un mandat et un seul. Ca donnera du travail à plus de monde et en tout cas cela aura le mérite de rajeunir et de féminiser la politique.
Les députés+maires+présidents de Conseils Généraux+présidents de sociétés d’économie mixte qui prétextent qu’il n’y a rien de mieux que le contact terrain pour être performant à l’Assemblée me font rire. Tellement performants d’ailleurs que ce devaient être eux les 430 absents sur les bancs lors du vote du budget.
J’ai moi-même du mal à faire parfaitement mon boulot en y consacrant 100% de mon temps, alors permettez-moi de douter de la capacité de ces cumulards à être efficaces sur deux ou trois jobs en parallèle. A moins qu’à l’ENA ils aient découvert le secret de la semaine de 21 jours. Sans compter ceux qui trouvent encore le temps d’écrire des livres. Ou bien ils les écrivent eux-mêmes et c’est grave car en attendant ils délaissent celles et ceux qui les ont élus. Ou bien ils les font écrire par d’autres ...
Ma seule crainte c’est le blocage prévisible de cette réforme par le Sénat. Quand on sait que cette chambre, peuplée de vieux chnoques dont je me demande à quoi ils servent, a été la dernière à accorder le droit de vote aux femmes, je peux être inquiète.

5 millions + 2 millions = 7 millions
Là, pas d’erreur de calcul; C’est le nombre officiel de personnes privées d’emploi en France. Est-ce que Monsieur Je-Sais-Tout-Sarkozy a une solution?

- 10 ans

Le 22 octobre 1987 disparaissait Lino Ventura. Je l’aimais bien. D’abord parce qu’il n’était pas un acteur qui « se la jouait ». Suivez mon regard Monsieur Delon. Ensuite parce qu’il me semblait profondément humain. La télé repasse ce soir « Dernier domicile connu ». Je ne l’avais jamais vu. Une bonne occase donc pour revoir du bon Lino ailleurs que dans sa cuisine.

dimanche 21 octobre 2007

Où l’on reparle de Guy Môquet.

AUFFRET Jules, 39 ans, BARTHELEMY Henri, 58 ans, BARTOLI Titus, 58 ans, BASTARD Maximilien, 21 ans, BOURHIS Marc, 44 ans, DAVID Emile, 19 ans, DELAVACQUERIE Charles, 19 ans, GARDETTE Maurice, 49 ans, GRANDEL Jean, 50 ans, GRANET Désiré, 37 ans, GUEGUIN Pierre, 45 ans, HOUYNK KUONG, 29 ans, KERIVEL Eugène, 50 ans, LAFORGE Raymond, 43 ans, LALET Claude, 21 ans, LEFEVRE Edmond, 38 ans, LE PANSE Julien, 34 ans, MICHELS Charles, 38 ans, MOQUET Guy, 17 ans, PESQUE Antoine, 55 ans, POULMARC’H Jean, 31 ans, POURCHASSE Henri, 34 ans, RENNELLE Victor, 53 ans, TELLIER Raymond, 44 ans, TENINE Maurice, 34 ans, TIMBAUD Pierre, 31 ans, VERCRUYSSE Jules, 48 ans.
Ils furent 27, le 22 octobre 1941 à avoir été fusillé dans la sablière de Châteaubriant à deux kilomètres du camp de prisonniers. Les représailles ordonnées par les autorités allemandes pour l’assassinat du lieutenant colonel Hotz à Nantes deux jours plus tôt, allaient faire 21 autres victimes. Les uns fusillés à Nantes et les autres au Mont Valérien. Parmi eux, André LE MOAL, 17 ans, qui, lui, n’avait pas écrit de lettre à ses parents.





Il y a 10 ans
Mardi, 21 octobre 1997.
Deux Gaulle.

Aujourd’hui, Philippe Seguin pique sa crise de conscience gaullienne dans les colonnes du Figaro. En résumé il reproche aux médias et au gouvernement de dériver à l’occasion du procès Papon. D’après Seguin, le gaullisme (et par voie de conséquence la France) est mis en cause, alors que c’est un homme et un seul que l’on juge pour ses actes.
Sur ce dernier point il n’a pas tort. Mais sur le reste il oublie que l’icône du sauveur de 1944 a pris très vite du plomb dans l’aile.
D’abord, à la Libération, De Gaulle réutilise la plupart des hauts fonctionnaires de l’administration de Vichy. N’y avait-il pas mieux à faire que de donner un blanc-seing à certains collabos patentés?
La statue du grand libérateur aurait dû plus que vaciller lors de ces tristes événements du 17 octobre 1961. Car ordonner puis couvrir le meurtre de deux ou trois cents Algériens est révoltant et indigne d’une grande figure de la République.
Souvenons-nous, entre autres de sa petite escapade de trouillard à Baden-Baden en 1968. Et qui osera un jour faire toute la lumière sur les exactions commises par le SAC, Service d’action civique, ou plus prosaïquement, unité secrète de barbouzes affectées aux basses œuvres. Sûrement pas Monsieur Pasqua qui en fut le patron?
Le passé n’est jamais une image d’Epinal, Monsieur Seguin. De Gaulle fut le grand homme qui libéra la France du joug nazi. Mais il fut aussi moins glorieux que vous voulez nous le faire croire.
Personne ne fera jamais le procès du Général-résistant mais j’ose penser que les zones d’ombre du règne du Général-président seront éclaircies par de justes historiens et non cachées à jamais par quelque dirigeant obtus parce que gaullien.

samedi 20 octobre 2007

Je n’ai pas tout compris mais ...

... J’ai tout de même regardé la finale de la coupe du monde de rugby. Sans la France pitoyable hier dans son match de classement face à l’Argentine. Les deux élus de la finale étaient L’Angleterre, notre meilleur ennemi, et L’Afrique du sud. C’est l’hémisphère d’en bas qui a gagné. Un match vachement âpre, où les trente joueurs se rentraient dedans sans compter. Mon mari et mon fils étaient à ma droite et à ma gauche sur le canapé. Moi la talonneuse et eux mes piliers. Il faut bien ça pour suivre un match tant les règles du jeu sont beaucoup plus subtiles qu’au football.
Les meilleurs ont-ils gagné, je ne sais pas car d’après moi, nouvelle « experte » du ballon ovale, l’essai pointé par l’anglais Cueto me semblait valable.
Les Spingboks (les boucs sauteurs) ont gagné.
Les copines, je vous recommande le N°15 sud-africain, il s’appelle Percy Montgomery et lève très haut la jambe quand il dégage le ballon.





Il y a 10 ans
Lundi, 20 octobre 1997.
Ecrase!

Une non fumeuse a fait condamner son entreprise pour non respect de la loi Evin qui vise à protéger les poumons de ceux qui ne clopent pas.
Une première en France où les dirigeants de ces mêmes entreprises, pour la plupart fumeurs, se moquent, dans la pratique, de cette loi.
La fumée de cigarette n’a pas de limite, comme un nuage radioactif venant de Tchernobyl qui ne sait pas ce que le mot frontière veut dire.
Les panneaux « Espace non fumeur » ne font pas peur aux accros de la cibiche qui partagent en tout altruisme la fumée ayant transité par leurs poumons avec les nôtres.
Il est vrai que cacher un gendarme sous chaque cendrier pourrait revenir à cher.
L’incivisme franchouillard est aux antipodes du rigorisme ricain. Mais entre le « No cigarette » et le smog de nos bureaux, il doit bien y avoir une solution paisible pour tous.
Des chercheurs ont prouvé que l’inhalation passive équivaut à environ deux cigarettes par jour si vous êtes « bien entourée ». Ce qui est mon cas avec un bureau en semi « open space » qui compte 60% d’accros à la nicotine.
Les symptômes liés à cette pollution d’intérieur n’ont rien à envier à ceux constatés dans le cadre d’une exposition aux dioxydes de carbone à Paris par grand beau temps : picotement des yeux, toux, mal de crâne, sans oublier les fringues qui puent le tabac froid quand vous rentrez chez vous. Les plus sournois pourront dire qu’ainsi, j’économise environ deux francs par jour, ce qui, sur une période d’activité de trente sept ans et demi, représente un gain de dix-sept mille six cent vingt-cinq francs, hors inflation.
Si j’aime bien, chez moi, entre amis consentants, m’en griller quelques-unes pour le plaisir, j’aimerais qu’au boulot, par respect pour les autres, ces fumeurs impénitents aillent écraser leurs cigarettes ailleurs que dans nos poumons.

vendredi 19 octobre 2007

La rose du vent.

Notre Parti Socialiste n’a vraiment plus rien à dire. Dépouillé de quelques éléments ayant franchi le Rubicon. Empêtré dans ses querelles de personnes et dans les règlement de comptes à OK Royal, les « ténors » sans coffre n’ont rien trouvé de mieux hier que de vouloir nous faire croire que l’annonce officielle du divorce entre Cécilia et Nicolas Sarkozy était préméditée pour minorer l’impact médiatique de la journée de grève.
Dire qu’il y a des municipales en mars prochain. Ce n’est pas gagné.




Il y a 10 ans.
Dimanche, 19 octobre 1997.
Le temps de dire ouf.

Il fait un temps de printemps; Le ciel est pur. Une journée idéale pour se poser deux secondes. Ne penser à rien d’autre qu’à se faire plaisir. Tout à l’heure je vais aller au tennis avec mon fils. Peut-être un dernier dimanche ensoleillé, alors ne boudons pas notre plaisir et boudons égoïstement le reste du monde. Qu’il tourne et continue ses bêtises sans nous pendant vingt-quatre heures.
Pour aujourd’hui, rideau.

jeudi 18 octobre 2007

Moitié-moitié.

Sarko et sa moitié ont divorcé. C’est officiel depuis 13H20. Cela, ma fois, les regarde. Mais tout de même, Cécilia Sarkozy est bien allée en Lybie négocier avec un certain Khadafi. Le tout dans le cadre d’une mission officielle de la France avec pouvoir de négociation et tout le toutim. Alors pourquoi celle qui était alors la moitié, voire plus sur cette affaire, du président en exercice n’a pas souhaité répondre à la commission d’enquête parlementaire sur son rôle dans la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien ? On ne peut pas être une commise d’office de l’état, en retirer la gloriole et rester insoumise.

Je viens d’entendre à la radio que Palestiniens et Israéliens allaient discuter sur un partage de souveraineté à Jérusalem. De ce gâteau de paix, j’en veux bien une moitié.





Il y a 10 ans
Samedi, 18 octobre 1997.
Aux services secrets de sa Majesté.

Hier soir les Bulls sont entrés à Bercy. Pour ceux qui ont plus de quinze ans et qui parlent anglais, je précise que je n’ai pas assisté à une corrida en plein Paris mais à un match de basket entre les Chicago Bulls, l’équipe de Michael Jordan et le PSG Racing, l’équipe de ... Charles Biétry.
Les seize mille fanas de NBA, ce basket d’une autre planète, n’avait d’yeux que pour sa Majesté Michael « air » Jordan. Cet extraterrestre des parquets a fait son numéro pour le plus grand bonheur de tous.
Mais dans ce joli cirque d’avant l’hiver, qui aura remarqué le mec qui ramasse les « survêts »?
Idéalement placée à à peine dix mètres du banc des Bull, j’ai remarqué un petit bonhomme un peu rondouillard dont le métier est de ramasser les pantalons et les vestes de survêtement dont les joueurs se débarrassent avant d’entrer sur le terrain et qu’il laissent traîner près de la ligne de touche. Alors le « mec qui ramasse les survêts » se précipite le long de la ligne attrape les deux pièces à conviction puis retourne dans son coin pour retrousser les manches et plier le haut et le bas consciencieusement jusqu’au prochain changement. Cette pièce maitresse de l’équipe n’a même pas de place assise au bout du banc des Chicago Bulls.
D’ailleurs, sa Majesté Jordan connaît-il le nom du « mec qui ramasse les survêts »?
Certes, cette équipe a les moyens, mais imaginez demain en France la systématisation de ces emplois dans le cadre du développement des boulots de proximité. Pour chaque équipe de sport collectif, un ou une ramasseur(euse) de survêtements, sans oublier le porteur de bouteilles d’eau, le distributeur de serviettes ...
Lionel Jospin qui était lui aussi dans les tribunes et qui, pour l’anecdote s’est fait copieusement sifflé, n’aura certainement pas vu le « mec qui ramasse les survêt ».
La prochaine fois j’emmènerai Martine Aubry à Bercy (au Palais Omnisport, pas au Ministère de l’Economie et des Finances).

mercredi 17 octobre 2007

Eco-logis.

C’est une grève des transports très suivie qui est annoncée pour demain. Pour venir travailler dans les grands centres urbains, c’est la galère assurée. Alors pourquoi se crever la paillasse pour trouver une solution.
Rester au lit. Ne pas sortir la voiture. Griller un RTT. Economiser le précieux carburant (cours du baril de ce jour à 89 dollars). Faire un acte citoyen d’éco-logis.
Les régimes spéciaux de retraite qui ne concernent que 2% des salariés méritent-ils un tel barouf. D’autres combats plus fraternels s’imposent comme la lutte contre la pauvreté dont la journée mondiale avait lieu aujourd’hui (voir hier la chronique d’il y a 10 ans et un jour).





Il y a 10 ans
Vendredi, 17 octobre 1997.
Sous un Papon de Paris coule le sang.

Le 17 octobre 1961, deux ou trois cents Algériens ont été tués en toute impunité par la Police Française. Tués par balle ou morts noyés dans la Seine, ces fantômes hantent l’histoire de la Vème République.
Des flics qui assassinent, c’est forcément un préfet ou un Ministre qui « couvre » comme on dit dans le jargon.
Papon et Messmer (respectivement Préfet de Paris et Ministre des Armées à l’époque) nient les faits et accusent le FLN d’avoir tué les siens.
Tant qu’ils y sont pourquoi ne pas accuser le Congrès Juif Mondial d’avoir organisé le génocide.
Catherine Trautmann vient d’autoriser l’ouverture des archives concernant cette période trouble. Trente-six ans après que trouveront les historiens dans les cartons? Si Papon met le même zèle à faire disparaître toute trace compromettante de cette tragédie qu’il en a mis à se fabriquer un faux passé de résistant on peut craindre le pire. C’est à dire que cet impuni notoire continue à déguster quelques grands crus de Bordeaux en toute liberté sans ce soucier des cris des fantômes de 1942 et de 1961.

mardi 16 octobre 2007

Fluide glacial.

Mister Gautier-Sauvagnac, l’Arsène Lupin du Medef qui prend aux riches pour donner aux syndicats, a de lui-même, "proposé de se mettre en retrait de la négociation sur le marché du travail". Il reste toutefois membre du Medef. Miss Parisot, qui semble tomber des nues en apprenant les méthodes de feu le CNPF, n’a pas encore jugé bon de l’exclure de son Mouvement.
Une partie des sommes retirées en liquide par le piètre Robin des sous bois du business, auraient été versées aux syndicats pour « fluidifier » les relations sociales. En clair, acheter la paix avec les « ennemis » de toujours.
Froid dans le dos.

Le PAF, paysage audiovisuel français s’agrémente aujourd’hui d’une nouvelle chaîne, « Baby TV ». Selon l’argumentaire de cette chaîne, ils ont réuni des « experts de l’enfance pour la création de programmes, et ainsi créé la première chaîne de télévision adaptée aux besoins et capacités des moins de 3 ans ». Alors qu’à cet âge on a peut-être plus besoin d’entendre le son de la voix des parents, de gouter le sein de la maman et de faire des risettes plutôt que de regarder Kankan et Gougou en boucle.
A quand embryon.fr le site pour fœtus angoissés et spermatomobile, le service permanent d’infos sur téléphone pour gamètes en goguette.
Re-froid dans le dos.

L’ancien ministre des sports, Jean-françois Lamour, vient de renoncer à se présenter au poste de président de l’Agence Mondiale Antidopage. De basses manœuvres des pays anglo-saxons l’auraient dissuadé de se porter candidat. Quand on sait comment, aux Etats-Unis en particulier, les pratiques dopantes gangrènent les sports majeurs sans que cela choque le supporter « popcornisé », on peut être très inquiet sur l’avenir du sport de haut niveau. D’après les spécialistes, l’Australien qui risque d’être élu n’y connaît rien.
Re-re-froid dans le dos.




Il y a 10 ans
Jeudi, 16 octobre 1997.
Jour du refus mondial de la misère.

Le 2 juin, j’avais écrit que le gouvernement de gauche aurait, plus que le bon goût, le bon sens et surtout la bonne humanité d’ouvrir la nouvelle session de l’Assemblée Nationale avec le vote de la loi de cohésion sociale.
Quand Chirac commit cette bourde (et là je suis gentille) de dissolution, les députés débattaient de ce projet de loi. Certes, les moyens financiers prévus pour lutter contre ce fléau de la misère étaient honteusement insuffisants, mais faute de grives, on mange les merles.
C’est ce qu’a dû penser Geneviève De Gaulle-Anthonioz, présidente d’ATD quart monde devant cet embryon d’altruisme civique. Six mois après l’arrêt forcé des débats le quart monde est encore laissé pour compte.
Cette journée du refus mondial de la misère ne durera malheureusement que vingt-quatre heures. Pourtant, donner à ceux qui n’ont rien de rien ne devrait pas trop vider les poches de Dominique Strauss-Kahn.
Quand on sait que la loi de finances qui fait l’actualité de l’Assemblée va maintenir la loi Pons, c’est un comble. Cette loi permet à quelques cinq mille nantis d’économiser un million d’impôts chacun en investissant dans les DOM-TOM.
Messieurs les socialistes, je n’ai peut-être pas le monopole de la bonne conscience, mais vous avez, en ce moment, celui de la mesquinerie budgétaire.

lundi 15 octobre 2007

Double Libération.

Même jour.

A Muret en Haute Garonne, un détenu célèbre vient d’obtenir sa libération conditionnelle après avoir effectué la moitie de sa peine. Bertrand Cantat le chanteur de Noir Désir avait écopé de huit ans de prison pour les coups mortels portés à sa compagne Marie Trintignant. Si la prison est là pour punir elle est aussi là pour redonner une chance. Pas sûr que la vie de l’idole d’une génération soit aussi facile que ça à vivre à l’air libre.

A Paris, au 11 de la rue Béranger dans le 3ème arrondissement, a été conçue la nouvelle formule du journal Libération. Tout en couleurs (même si j’espère on pourra y voir quelques fois des photos en noir et blanc), plus aéré, voir plus lumineuse. Avec différents niveaux de lecture et l’utilisation de la largeur sur les images fortes comme celle des pages 10 et 11.

Bonne chance aux deux pour leur nouvelle vie.



Il y a 10 ans
Mercredi, 15 octobre 1997.
Les sourds et les dingues.

Une heure de trop ou quatre heures de moins, c’est ce qui aura tué Jean Gandois. Le gentil patron laisse une chaise vide et un boulot pour un autre. Je ne sais pas si la lutte contre le chômage est en bonne voie, mais la lutte pour le pouvoir au CNPF l’est sûrement.
Pour dialoguer avec certains durs de la feuille de la CGT et de FO, les patrons vont se croire obligés d’élire un dur de dur. Un tatoué au libéralisme, un killer, un tueur sans gage de dialogue.
Avant de partir, Jean Gandois a laissé une petite bafouille dans laquelle il renvoyait dos à dos toutes les formes radicales « d’idéologie dangereuse ».
Et si idéologue rime avec bouledogue (je sais, c’est un peu facile) alors viendra s’asseoir autour de la gamelle des négociations un Kessler, actuel président de la commission économique du CNPF. Un drôle d’énergumène mal élevé à la mamelle du « business is business ». Un malotru qui pense que la Sécu n’est qu’un fardeau inutile.
Qui osera prendre la responsabilité de rompre le dialogue?
En tout cas, aujourd’hui nous v’la bien. N’est-ce pas Madame Notta?

dimanche 14 octobre 2007

Appendicectomie.

Douleurs dans le bas ventre.
Des nouvelles qui font mal.
Des informations que l’on aurait préféré ne pas entendre ou ne pas lire.
En parler, même rapidement pour ôter la douleur, même momentanément.
Bistouri. Compresses. C’est parti.
-Test ADN. Le gouvernement s’entête. Même Enrico Macias, soutien vocal de Sarkozy lève la voix. Une manifestation est prévue aujourd’hui au Zenith.
Fillon va-t-il continué à trouver tout cela « ridicule ». François Goulard, député UMP du Morbihan ira manifester. Il affirme dans Libération « qu’il y a aussi à droite, des hommes et des femmes attachés au respect des droits de l’homme ».
-17 millions. C’est le montant en euros et en liquide, retiré par M Gautier-Sauvagnac, sur différents comptes bancaire. Ce monsieur est le président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, une branche du Medef. Malgré tout ça, Mme Parisot la présidente des patrons vient de le maintenir dans ses fonctions.
-L’ABS (Abus de Bien Social) pourrait être dépénalisé. Le juge Halphen qui s’est longtemps battu contre les montagnes du pouvoir estime dans Le Parisien que « Aux comparutions immédiates des petits prévenus prennent régulièrement des peines de prison ferme pour des simples vols. Quand un patron détourne des millions, il écope généralement d’une peine avec sursis... On ne peut pas à la fois parler de tolérance zéro à l’égard des délinquants de droit commun et favoriser l’impunité des patrons et des politiques ...Nicolas Sarkozy veut enterrer définitivement les affaires. »
-Lu aujourd’hui dans Le Monde. Aribert Heim, un ancien nazi, bourreau sanguinaire du camp de Mauthausen, aurait été assassiné il y a déjà longtemps par une organisation clandestine appelée la Chouette. C’est dans un livre publié par l’un de ses membres, Danny Baz, qu’est révélé cette exécution précédée d’une longue traque et d’un procès sommaire. Loin de moi l’idée de m’apitoyer sur le sort de ce docteur qui pratiquait la vivisection sur les hommes et les femmes du camp en leur retirant les organes sans anesthésie. Mais pourquoi et comment des barbouzes israéliennes ont pu agir en toute impunité ? Deux autres questions : comment « Docteur La Mort » a été relâché en 1947 alors que les autres médecins du camp avait été jugés et pour la plupart exécutés ? Pourquoi, la sœur d’Aribert Heim collectait toujours, à la fin des années 70, les revenus issus d’un immeuble d’habitation que possédait le bourreau à Berlin ?
-La France a perdu hier contre les maudits Anglais. La victoire du non jeu côté british. La défaite de l’intelligence côté gaulois. Dans une semaine nous héritons d’un nouveau secrétaire d’Etat au sport, Bernard Laporte, le coach du XV de France pour encore six jours et le match de consolation de vendredi soir entre les deux recalés des demi-finales. La défaite d’hier n’est rien à côté de ce que nous prépare Bernie le dingue (son surnom) au Ministère.





Il y a 10 ans
Mardi, 14 octobre 1997.
Quitter la terre.

Je rentre, il est tard. Les enfants doivent dormir. L’air est frais. La nuit ne nous montre pas ses étoiles. Je pense à la sonde Huygens partie aujourd’hui pour un voyage de 305 milliards de kilomètres vers un des satellites de Saturne. Il y arrivera, si tout se passe bien dans plus de sept ans. Dans sept ans, où serai-je? Que ferai-je? Je serai peut-être morte? Frissons.
Marie-Thérèse comment va-t-elle?
J’ouvre la boîte aux lettres. Des prospectus et une lettre bordée de gris. Merde.
J’ouvre, ce n’est pas vrai. Marie, Marie est morte.
Le crabe, ce putain de cancer l’a bouffée.
Et moi qui me faisais un petit coup de spleen très égoïste.
Marie bon sang, on aura même pas bouffé une dernière ventrée d’huitres arrosée de quelques bouteilles d’Entre Deux Mers.
Dis Marie, si tu croises le petit satellite qui s’est envolé ce matin, regarde dans le coffre arrière si les ingénieurs n’y ont pas laissé trainer quelques Fines de Claire et autres Belons.
Je pense à toi.
Nous sommes tristes.
La nuit sera longue.

samedi 13 octobre 2007

Sus à l'Anglais!

Il y a deux siècles, le 13 septembre 1807 à Rambouillet, Napoléon écrivait une missive au vice-amiral Decrès, ministre de la marine.

« Mon intention est que vous partiez demain pour Boulogne. Vous passerez la flottille en revue; vous visiterez tous les magasins; vous donnerez tous les ordres pour qu'elle soit prête à prendre la mer au 15 octobre. Vous resterez quatre ou cinq jours à Boulogne; de là vous vous rendrez à Calais et à Flessingue, et vous reviendrez par Anvers. Il est probable que j'irai moi-même dans quinze jours d'ici. Vous parlerez aux matelots, aux troupes, aux habitants; vous leur direz que dans quinze jours il y aura au camp 100,000 hommes. Vous m'écrirez tous les jours pour me faire connaître la situation de la flottille et celle des approvisionnements. Vous inspecterez aussi les approvisionnements de terre, et vous me ferez connaître quelle est la quantité de biscuit, de vin et d'eau-de-vie que j'y ai encore. Vous enverrez chercher M. Dreyer; vous lui ferez connaître que des chaloupes canonnières partent en ce moment de Hollande, et que toutes les mesures se prennent pour pouvoir vraiment, si les Anglais s'entêtent dans la Baltique, profiter de leur absence pour frapper un grand coup. »

Ce soir l’entêtement des anglais à nous barrer la route en Coupe du monde de rugby (1991 et 2003) nous oblige frapper un grand coup.
Faut-il voir en Bernard Laporte un Napoléon du pré rugbystique ? Faut-il croire que ses vingt-deux grognards vont avoir la force de renverser la perfide armada de l’amiral « Jonny » Nelson, après avoir il y une semaine triomphé de l’armée des ombres ?
Trafalgar ou Austerlitz ? Rivalité éternelle ou juste un match comme les autres ?
Alors pour une soirée de sport crions, une bière à la main : « Sus à l’Anglais! ».





Il y a 10 ans.
Lundi, 13 octobre 1997.
Allez au boulot.

Faites avancer le schmilblick sacré bon sang! Arrêtez d’être ces empêcheurs de négocier en table ronde.
Oui, vous messieurs les syndicalistes, jetez vos bréviaires de revendications toutes faites dans le puits sans fond de votre intransigeance.
Et vous aussi, messieurs les patrons, ravalez votre suffisance et osez dire tout haut ce que vous faites tout bas dans vos entreprises.
Vous, Monsieur Gandois qui a proposé les 34 heures chez Cockerill-Sambre.
Vous, Monsieur Pineau-Valencienne qui, dans certaines des filiales de Schneider, avez réduit le temps de travail à 35 heures.
Vous, Monsieur Kessler chez AXA-UAP où le travail à la carte est un modèle.
Vous, Monsieur Mer pour qui les 34 heures chez Sollac sont monnaie courante depuis belle lurette.
Et vous, Monsieur Bloquert. Chez Kindy, il paraît qu’on travaille 31 heures. Que je sache, vous n’avez pas, depuis, mis la clé sous la porte.
Sans vous oublier, vous les membres du gouvernement et vous Monsieur le premier Ministre, n’ayez pas peur de mettre la pression dans un camp commme dans l’autre. Car à trop vouloir jouer les équilibristes pour faire plaisir à tout le monde, vous finirez par vous planter comme un Balladur qui faisait un pas en avant pour mieux reculer de deux cases.
Je me demande même si la volonté de changement est aussi peu présente du côté des cols blancs dirigeants que du côté des bleus de chauffe des syndicats.
Si ma mémoire est bonne, la loi De Robien incitative à l’embauche via la réduction du temps de travail a été votée par l’ex-majorité.
Alors Monsieur Sarkozy, au lieu de vouer cet effort aux gémonies, proposez-nous quelque chose d’autre pour résorber le chômage sinon fermez-la. Ne perdez pas votre temps et le nôtre dans les medias pour réciter vos prières de parfait opposant. Des millions de français dans la dèche attendent des solutions. Aujourd’hui, la seule solution qui nous est proposée est la semaine de 35 heures. Si vous avez une autre idée d’envergure, dites-la tout de suite au lieu de gémir et de faire les oiseaux de mauvais augure. Le problème est trop grave pour s’amuser à faire des petites phrases.
Alors ensemble, tous ensemble, retroussons nos manches et bossons sur ce dossier pour que demain, d’autres que nous aient du travail.
La réduction de la fracture sociale, chère au candidat Chirac, est à ce prix.

vendredi 12 octobre 2007

Excédents et excédée.

Quand j’étais petite j’apprenais que l’Europe et son organisation agricole nous faisait crouler sous les excédents laitiers.
Aujourd’hui j’apprends que Lactalis, le groupe qui fabrique le fromage Président, les yaourts B’A et le lait Lactel va être obligé d’augmenter ses prix de vente à la grande distribution de 15%.
Cette augmentation quoiqu’en disent les Leclerc, Carrefour & co, sera belle et bien répercutée sur l’étiquette finale.
On nous demande de manger sain. Mais si les produits laitiers, la viande, les fruits et les légumes coûtent de plus en plus cher, il ne faudra pas s’étonner de voir la France rejoindre les pays Anglos-saxons au classement du taux d’obésité.

PS : Deuxième motif de colère ce jour. Le conseil général des Hauts-de-Seine, le plus riche de France, va couper le robinet à subvention pour les associations. Voir blog joint.
http://www.nadinejeanne.com/2005/02/conseil_gnral_d.html





Il y a 10 ans
Dimanche, 12 octobre 1997.
Parlons d’autres choses.

Je ne sais pas vous, mais moi ça me tourneboule de voir les filles du judo français gagner des titres de championnes du monde. Ce n’est pas un sport facile à comprendre. Mais la finalité étant de balancer son adversaire sur le dos, on arrive à suivre. Cette année trois super nanas ont gagné en finale et leurs larmes de joie m’ont fait pleurer. Merci à Christine Sicot, Séverine Vandenhende et Marie-Claire Restoux. Cette dernière m’avait déjà obligée à sortir le kleenex aux J.O. d’Atlanta.
Mercredi dernier, une grande dame du vélo a gagné paraît-il son douzième titre mondial. Jeannie Longo est une extraterrestre. Jamais, je ne crois, dans aucun sport, un français ou une française n’a collectionné autant de médailles d’or. Et pourtant Jeannie n’a pas réussi à me faire pleurer. Elle a cette froide assurance, à la limite de la morgue, qui vous fait respecter la sportive sans pour autant craquer pour la personne.
Si Marie-Claire Restoux avait été championne cycliste, ce sport serait sans doute une formidable attraction pour le public français. N’en déplaisent à certains cyclistes « mâles » affirmés qui ne supportent pas de voir une femme en cuissard.
Il suffit parfois d’une larme sincère pour que tout commence.




P.S. Personna non grata

Crim. de guer. rech. chamb. durée 3 mois. 4*** exig. Si poss. hôpit. à prox. Région Bordeaux. Proch. Tribunal.

S’il vous plaît messieurs les hôteliers de la région, ne répondez pas à cette petite annonce pas si fictive que ça. Ne laissez surtout pas cet anti-juif errant entrer dans votre établissement

jeudi 11 octobre 2007

Langue de pute.

Salon de coiffure. Midi et quart. Soleil.
Madame Blanche est en train de se faire faire une teinture. La coiffeuse qui vient de commander un frisée aux lardons au snack d’à côté entame la conversation.
-« Vous savez pas la meilleure ? »
-« Einh ! quoi » crie la buraliste qui ne mégote pas sur les permanentes. « C’est quoi la nouvelle ? »
-« C’est Madame Placard qui me l’a dit » se justifie la coiffeuse. « Si je mens c’est d’après elle ».
-« Encore elle, mais qu’est-ce qu’elle a pu encore inventer ? »
-« Si c’est vrai, c’est le scoop de l’année »
-« Comment elle saurait des trucs qui ne sont pas encore dans Voici ? Elle fait la maline, c’est tout ».
-« En fait, vous savez qu’elle a travaillé dans un journal, je ne sais plus lequel »
-« Et alors qu’est-ce qu’elle sait ? »
-« Elle m’a dit que dans cinq jours ce sera officiel. Cécilia et Sarko annoncent leur séparation. »
-« Pour du nouveau c’est du nouveau » ironise la marchande de clopes.
-« Là c’est pas des conneries. C’est pour ça qu’elle n’est pas venue en Bulgarie et qu’on ne la voit plus depuis un mois. Et le vrai scoop c’est pas celui là ...»
La buraliste sort la tête du casque et attrape un magazine pipole qui traîne sur la table basse.
-« C’est quoi alors ? »
-« Elle sait avec qui est Sarkozy... » La coiffeuse fière de son effet attend le feu des questions. Le salon tout entier s’est réveillé. Que Sarkozy divorce, en fait tout le monde s’en fiche. Par contre, qui il met maintenant dans son lit ... Les fauves sont lâchés.
-« Fallait le dire tout de suite » s’égosille une cliente.
-« Qui? C’est qui ? » les interrogations fusent jusque depuis les bacs à shampooing.
La coiffeuse donne le premier indice, « C’est quelqu’un de connu ».
-« Je sais » dit une cliente qui aurait mieux fait de réfléchir à deux fois avant de tenter les mèches. « C’est sûr qu’il est avec Rachida machine ... la ministre beurette... »
-« Dati c’est ça, c’est sûrement elle ».
-« Vous n’y êtes pas c’est une actrice... » La coiffeuse a ferré l’assistance. Les ciseaux sont comme des avions espions, en position d’attente au dessus des têtes.
-« Une jeune ? Une vieille ? Juliette Binoche, Nathalie Baye, Sophie Marceau... »
-« Balasko !» crie Benjamin, le seul homme de la place.
-« N’importe quoi. Allez dites-le nous »
-« Dernier indice : une femme très glamour qui était avant avec un acteur connu... »
Les neurones (et oui, il y en a) turbinent plus vite qu’un moteur de formule 1.
-« Non, pas Carole Bouquet ! » affirme madame Blanche, qui avait un brin d’avance sur les autres, puisque son péché mignon c’est de lire les magazines de cinéma derrière son comptoir.
-« Si ! »
-« Mais c’est pas possible, elle fait une tête de plus que lui. »
-« Carole Bouquet ... et ben merde ... elle allait tellement bien avec Depardieu ... »
-« Non c’est pas possible, non, pas Carole Bouquet ... »
Personne n’y croit bien sûr mais tout le monde va le répéter. Dans une demi-heure, à table, la nouvelle va changer de bouche. Passant de langue de pute à langue de pute.





Il y a 10 ans.
Samedi, 11 octobre 1997.
Deux jours de prison et puis s’en va.

L’évasion légalisée. L’appareil judiciaire est capable de tours de passe-passe qui ressemblent à des passe-droits. Il suffirait donc de cacher ses crimes pendant plus de cinquante ans et se trouver brusquement malade au moment de payer la facture lors de son procès, pour éviter la dernière humiliation, la prison.
Comment ne pas donner de mauvaises idées à ces criminels de guerre qui bombent le torse en toute impunité dans l’ex-Yougoslavie, dans l’ex-Zaïre et ailleurs?
Comment ne pas donner l’image d’une justice à deux vitesses: une clémence insoutenable pour les anciens grands commis de l’Etat et une sévérité répugnante pour un voleur de mob.
Mon Dieu que la Justice est aujourd’hui injuste! En 1942 Maurice Papon donna des ordres pour que soient envoyés à la mort des enfants.
Des enfants. Des enfants. Des enfants. Des enfants...
S’il y a une justice au dessus de celle des hommes qu’elle fasse crier ces enfants dans les oreilles de ce sinistre individu, jusqu’au jour de sa mort. Cet homme qui ne connaîtra jamais la rédemption en prison, préféra passer la nuit dernière dans un palace de la région de Bordeaux (Quel goujaterie!) Cet homme qui a bénéficié d’une mesure inique pour des problèmes cardiaques a-t-il vraiment un cœur? La réponse aujourd’hui est claire: non!

mercredi 10 octobre 2007

Le musée et la momie.

Le 10 octobre 2057, le musée français le plus visité est la Cité Nationale de l’histoire de l’immigration. A la porte Dorée, des milliers de descendants d’immigrés viennent marcher sur les traces de leur passé. Aujourd’hui, le président de la République, Mouna Kerharo, première présidente noire, est venu rappeler que cinquante ans avant, l’ouverture de ce lieu de mémoire s’était faite sans la présence d’un quelconque membre du gouvernement et encore moins du président de l’époque plus prompte à aller faire du 4X4 avec un despote russe.
Elle a rappelé également qu’un français sur deux compte au moins un ancêtre d’origine étrangère dans son arbre généalogique. Que Marie Curie était polonaise et que les italiens, les espagnols, les portugais, les africains, les algériens, les cambodgiens et tous les autres ont construit la France et mérite d’elle une reconnaissance éternelle.
Alors que le président et sa famille déambulent paisiblement dans les couloirs, un attroupement s’est formé près d’un escalier donnant accès aux sous-sols. Un homme en remonte avec une momie, bien endommagée. Le conservateur du Musée, qui accompagne le chef de l’état, s’approche de la relique. Un petit garçon ose l’interpeller pour lui demander qui était ce personnage. Le conservateur qui est pourtant un érudit ne sait quoi répondre. Alors l’enfant qui voit pendouiller une petite étiquette au pied de la momie s’en saisit. Sur celle-ci on peut lire : Brice Hortefeux.




Il y a 10 ans
Vendredi, 10 octobre 1997.
Sur un air de calomnie.

En ce moment les injures volent bas. Sale temps pour les pamphlétaires, les empêcheurs de penser en rond. Sale temps pour la classe politique et surtout deux de ses élèves: encornet et trottinette.
La parution du livre des deux journalistes Rougeot et Verne sur l’affaire du meurtre de Yann Piat a provoqué un véritable raz de marée. Je vous rassure, ne colmatez pas vos portes, c’est dans cette mare aux canards boiteux, c’est dans ce monde politique interlope de la côte varoise que la piscine déborde.
De deux choses l’une, ou bien les écrivains accusateurs ont la preuve de ce qu’ils avancent, ou ils ne l’ont pas.
Dans le premier cas, c’est extrêmement grave pour l’image des hommes politiques et pour la démocratie tout entière.
Dans le deuxième cas, c’est extrêmement grave pour l’image de la presse.
J’ai l’impression de me répéter mais tous ces noms d’oiseaux échangés me font moins rire que les insultes poétiques du capitaine Haddock;
L’enquête sur le meurtre de l’ancienne députée UDF a-t-elle été menée dans les règles de l’art? Le secret défense est-il un argument recevable?
Que toutes les parties prenantes se magnent le derrière pour faire toute la lumière comme on dit. Car dans cette mauvaise opérette méditerranéenne où les méchants ne sont pas ceux qui figuraient au départ sur le livret, un personnage risque de sortir de l’ombre et de mettre tout le monde d’accord. Un ténor que l’on voudrait voir aux oubliettes de l’art lyrico-politique: Jean-Marie Le Pen.

P.S. Rendez-nous Taratata. La télé se serait-elle fixée comme objectif de dégoûter les téléspectateurs? On peut le croire en regardant du bout des yeux et le cœur au bord des lèvres, l’émission de variétés proposée par TF1 et présentée par Jean-Pierre Foucault. Si cet homme a une âme il doit bien se rendre compte qu’il fait de la merde à audimat. « Sacrée nouvelle vague », est une bouillie pour petites pisseuses en chaleur. Il y a vingt cinq ans déjà il fallait se farcir Guy Lux et « Ring Parade ». Nos boys band à nous c’était Ringo, Mike et C. Alors qu’il y avait les Stones, Pink Floyd, Queen, Dylan, Neil Young ... Rendez-nous Taratata, la seule émission sur les musiques d’aujourd’hui. Rendez-nous de l’intelligence. Rendez-nous une vraie télé.

mardi 9 octobre 2007

Mon frère.

Il était une fois un homme très puissant, qui possédait des journaux et des usines d’armement. Il aimait le sport au point de dépenser sans compter pour le football et le sport automobile. Un jour il demanda à un jeune maire de prendre soin de son fils si plus tard il lui arrivait quelque chose.
Depuis l’homme très puissant est mort et le jeune maire est devenu président de la République. Le fils a grandi. Il est aujourd’hui un homme puissant qui possède un groupe de presse et des parts dans une entreprise de construction d’avion. Le fils est, comme son père un amoureux du sport. Le président et lui se considèrent comme des frères.
L’an passé le jeune homme d’affaire a vendu une partie de ses parts de l’avionneur. Et bizarrement cela serait intervenu alors que personne n’était censé savoir que les retards dans la production du nouvel avion allaient faire baisser le cours de l’action.
Le président souhaite que toute la lumière soit faite.
L’œil était dans la tombe et regardait Nicolas.




Il y a 10 ans
Jeudi, 9 octobre 1997.
Maquiladoras: en mexicain ça doit vouloir dire libéralisme.

Vous avez lu Zola, ou du moins quelques extraits potassés dans votre Lagarde et Michard? Je suis sans doute naïve et fleur bleue mais la lecture d’un article paru ce mois-ci dans le magazine DS m’a bouleversée. DS n’est pas un magazine spécialisé dans les belles Citroën des années 60, mais un magazine de société féminin, plutôt bien foutu.
J’invite donc tout le monde à en savoir plus sur ces Mexicaines qui triment dans des conditions atroces, pour un salaire de misère dans les maquiladoras, ces usines-filiales de multinationales comme Philips, Sanyo, Thomson, Essex, Fischer Price, General Motors, ITT, AT&T, Breed, Delco Electronics...
De l’autre côté du Rio Grande à Ciudad Juarez des centaines d’usines qui poussent comme des champignons vénéneux au mépris des règles élémentaires du droit du travail sont dirigées d’une poigne de fer par des maquignons des temps modernes. Des esclavagistes de la fin du XXème siècle comme en crée par milliers cette nouvelle religion économique: l’ultralibéralisme.
J’invite tout particulièrement madame Madelin à écouter le témoignage de Sylvia à qui ses employeurs demandaient ses tampons périodiques usagés afin de s’assurer qu’elle ne tomberait pas enceinte.
J’invite également madame Balladur à apprendre pourquoi Norma Lisa ouvrière chez Tabuchi Electric ne peut plus avoir d’enfant après maintes fausses couches causées par les émanations de produits toxiques et le plomb avec lesquels elle est en contact permanent sans protection.
Je n’oublie pas non plus d’inviter mesdames Chirac et Sarkozy à lire l’histoire de Catarina qui préfère ne pas manger à la cantine de peur de mourir d’intoxication comme cela est déjà arrivé; et l’histoire de Veronica que ses patrons obligèrent à défiler en bikini sous peine de perdre immédiatement son emploi.
Uniquement pour des raisons de coût du travail moins élevé grâce au peso mexicain sans cesse dévalué et pour bénéficier d’une main d’oeuvre docile, l’ultralibéralisme est en train de réinventer l’esclavagisme pourtant aboli depuis 1865 par les américains.
Mesdames, dites à vos maris qu’au bout du bout de cette nouvelle religion économique il n’y a pas la lumière mais la crasse des taudis comme savait si bien les décrire Zola à la fin du siècle dernier.
Et ne vous rassurez pas en vous disant qu’au moins là-bas il ne font pas travailler les enfants. Beaucoup d’entre eux meurent à la naissance. Demandez plutôt à Calixta dont le dernier né va bientôt mourir. Une tumeur grosse comme une orange bourgeonne le long de sa colonne vertébrale. Elle travaille à la soudure au plomb chez Essex et son mari est au contact de solvant chez Autotrim.
Dans son bidonville sa rue s’appelle « Calle Felicidad », ce qui en mexicain veut dire « Rue du bonheur ».
Les chantres de cette pensée économique unique devraient, sans attendre, apprendre le langage du respect des autres.
Il est difficile ici de ne pas faire du Zola, comme on dit. Mais est-il interdit de penser qu’un jour, « felicidad » pourrait être pour un P.D.G. non pas synonyme d’action qui grimpe à Wall Street mais synonyme du bonheur d’un petit mexicain de Ciudad Juarez en voyant une orange accrochée à son sapin de Noël.

lundi 8 octobre 2007

Lettre à Anna.

Ma chère Anna,

Nous sommes entrés dans un automne de douceur, ici en France, les feuilles tombent à peine des arbres. Le ciel est lumineux. Un bleu d’une telle pureté que l’on se met à penser qu’il inonde le monde entier comme il éclaire mon petit bout de jardin. Le chat s’est endormi sur la chaise près de moi. Une feuille blanche, presque trop lumineuse, est posée sur la table. A côté trainent un vieux stylo à plume, de sombres pensées et des regrets éternels.
Il y a un an, Anna, tu as été assassinée dans le hall de ton immeuble. Tes meurtriers courent toujours et le président de ton pays, Vladimir Poutine s’en fiche comme de sa première tétine. Avec tes collègues journalistes de Novaïa Gazeta, tu prenais tous les risques pour dénoncer les dérives du régime, la corruption et les exactions en Tchétchénie.
Presque seule contre le Kremlin, tu disais que chaque jour était un miracle d’être encore sur cette terre. Tu rappelais que vous boucliez votre journal chaque soir comme si c’était le dernier.
Ma chère Anna, à Moscou il a plu hier, des centaines de personnes sont venus te rendre hommage.
Le ciel bleu m’insupporte maintenant. La lumière sur ton meurtre n’a pas encore été faite. La sera-t-elle un jour ? Les coupables et les commanditaires verront-ils un tribunal ? J’en doute fort dans la mesure où monsieur Poutine s’est arrangé pour se succéder à lui-même lors des prochaines élections.
Qu’en a-t-il à faire de toi puisque c’est aujourd’hui son anniversaire ?

La chaise est vide.
Le chat s’est enfui.
Je pense très fort à toi Madame Anna Politkovskaïa.






Il y a 10 ans.
Mercredi, 8 octobre 1997.
Miroir.

« Miroir Ô mon miroir, dis-moi qui est la plus belle ?» interrogeait la sorcière dans Blanche-Neige.
A partir d’aujourd’hui, la France va devoir se regarder en face, sans fard et sans maquillage. C’est du moins ce que j’espère du procès Papon qui s’ouvre à Bordeaux. A la fois le procès d’un homme, fonctionnaire au zèle meurtrier, et le procès de cette France obscure de Vichy. Selon moi, impossible de faire le distingo.
Cinquante-deux ans après la condamnation à mort de Pétain, s’ouvrent les entrailles nauséabondes de ce passé collaborationniste que De Gaulle, premier des résistants, se borna à oublier une fois Paris et la France reconquis. La nécessité de reconstruire le pays au mieux et au plus vite après 1945 a entraîné cette amnésie coupable que nous payons encore aujourd’hui. Je dis nous, parce qu’en réutilisant la plupart des fonctionnaires de l’ère Vichy, De Gaulle a non seulement remis le ver dans la pomme, mais a donné à ces serviteurs de l’occupant le sentiment d’être à jamais au dessus des lois de la République. Sans compter que cet « establishment » de hauts fonctionnaires a ensuite géré la France pendant plus de trente ans.
Ce sentiment d’innocence est aujourd’hui celui d’un Maurice Papon qui refuse ce soi-disant « acharnement » judiciaire à son encontre. Ayant été absous par celui-là même qui fut le sauveur de la Patrie, Papon est ainsi resté dans les sphères du pouvoir jusqu’en 1981, s’estimant à tout jamais blanchi de toutes ses fautes. Il profita même de ses trente-six années pour se fabriquer un passé de glorieux résistant. Ce qu’il finit par réussir en trichant bien sûr, avec l’Histoire. Le 9 juillet 1958 il obtient la carte de combattant volontaire de la Résistance.
Fautes pardonnées, passé effacé, à ce moment là Papon pense sûrement que, jusqu’à sa mort, l’histoire, la vraie ne le rattrapera pas. Tout ceci peut vous paraître un brin professoral. Mais si je vous dis qu’étant en classe de Terminale mon rêve était d’être prof d’histoire-géo, vous comprendrez pourquoi ce sujet me tient particulièrement à coeur. Sans compter qu’aujourd’hui encore les programmes scolaires ne font pas de place à l’histoire contemporaine de notre pays.
Il n’est donc pas inutile de revenir en arrière. Car nous sommes toutes et tous, même si ça nous fait mal aux seins, les enfants de cette France, qui, jusqu’à hier s’était cachée de l’autre côté du miroir.
Affaire à suivre dans les prochains jours.

dimanche 7 octobre 2007

Vas-y ma poule!

Madame Placard n’a plus de mémoire et ne sait plus compter jusqu’à cent quatre-vingt deux.
Ce chiffre correspond à la borne kilométrique de la mi-course. C’était il y a quatorze jours et moi, comme une écervelée, je continue le chemin sans me rendre compte de rien.
Reste aujourd’hui donc une bagatelle de cent soixante-huit chroniques à pondre après celle-ci pour arriver fraiche et pimpante sur la ligne d’arrivée le 24 mars 2008.
Allez, vas-y ma poule !




Il y a 10 ans
Mardi, 7 octobre 1997.
Et un suicide, peuchère, un!

La vantardise est, selon le folklore français, l’apanage des Marseillais. Jusqu’à aujourd’hui on connaissait le talent des pêcheurs de la Canebière qui revenaient avec des prises grosses « comme ça », mais là, c’est le pompon. Dans la catégorie suicides, ils viennent de nous inventer le flingué du Guiness Book.
André Isoardo, conseiller régional apparenté UDF, a été retrouvé mort dans sa voiture avec cinq balles dans le corps. Et c’est là que ça se corse (sans jeu de mots). Selon la police, les éléments de l’enquête « concordent à la thèse du suicide ».
Je résume. Une première balle perfore la poitrine avant de se loger dans la cavité pubienne. Et là, le mec ne se démonte pas, oubliant la douleur, il se tire une autre balle dans le cou qui traverse la langue et le palais pour finir sa course dans le sinus gauche. Un suicidé mal entraîné aurait tout de suite arrêté les frais. Mais notre champion du monde marseillais ne bronche pas et fait le fier. C’est qu’il veut battre le record!
Comme il est droitier, et afin de brouiller les pistes, il met le pistolet dans sa main gauche pour se tirer une troisième balle dans le bras droit. C’est vrai que si demain je voulais me flinguer, la première chose que je ferais, serait de me tirer une balle dans le poignet; c’est vachement mortel. Oubliant la douleur, notre terminator du Vieux Port s’enfonce le pistolet dans la bouche et tire une dernière fois.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, les enquêteurs confirment le suicide de cet Houdini mangeur de bastos. Il est vrai que dans cette région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les moeurs politiques empruntent souvent aux mauvaises habitudes de la mafia locale. La maréchaussée ayant peur de marcher sur des oeufs est sans doute prête à avaler toutes les couleuvres.
Dire qu’à la télé, l’inspecteur Colombo te confond un coupable avec une crotte de nez collée sur un tapis, on se demande ce qu’il faut de plus à la police française? Mais vous me direz que Peter Falk et son imperméable froissé ce n’est que du cinéma.
Il est vrai que ce que je viens de vous décrire plus haut ressemble à tout, sauf à de la fiction.

samedi 6 octobre 2007

Notre-Dame-du-rugby

Au cœur des Landes, là où poussent les rugbymen au milieu des bergers qui marchent sur des bouts de bois comme des pagelles, il y a une petite chapelle.
Celle de l’Abbé Michel Devert. Une vision, ou mieux encore une mission. Celle de lier les hommes et le bon Dieu autour d’une sainte mêlée.
Celle des cantiques d’avant match où le pieux précède le paillard. Celle de l’eau bénite pour éponge miracle. Celle où l’auréole des anges est ovale.
C’est dans ce lieu unique où les vitraux racontent le mythe du rugby que sont venus prier certaines vieilles légendes comme Benoit Dauga, natif de Montgaillard (quel nom prédestiné), le village voisin.
De quoi avoir donné des ailes et du cœur au XV tricolore qui allait aujourd’hui en terre étrangère poursuivre sa croisade, sa quête du Graal.
Ce soir la France a vaincu la Nouvelle-Zélande et ses chevaliers noirs (gris pour l’occasion).
Avant la demi-finale de samedi prochain contre les Anglais, nos ennemis de toujours, si nous allions brûler un cierge à Notre-Dame-du-Rugby?





Il y a 10 ans
Lundi, 6 octobre 1997.
Un sous-marin en rade.

La scène ne se passe pas au large de l’île longue du côté de Brest, mais à Vitrolles où, ce matin, les porcs sont partis à la pêche aux « perturbateurs ». Va falloir encore sortir la boîte à gifles et balancer deux ou trois crochets au Front.
Les sbires du FN commandés par Hubert Fayard se sont attaqués au « Sous-marin », un café-concert qui dérange car ses clients ont affiché leur haine du « F Haine ».
La célérité avec laquelle le maire-adjoint (bras -en béton- armé du Mégret mâle) a muré les entrées de ce « rade », me fait croire que le discours du FN est en train de changer au moins sur un point. Les (francs) maçons aux cheveux ras qui ont œuvré ce matin, ne seront peut-être plus montrés du doigt.
On en reparlera.

vendredi 5 octobre 2007

Une équipe très féminine.

Ça y est les filles, le plus grand symbole du machisme français, le truc de mecs par excellence, vient de baisser la garde. Le journal L’Equipe vient se sortir un magazine féminin. Attention, pas un journal dédié à Jeannie Longo, aux championnes stéroïdiennes et à leurs records frelatés (n’est pas madame Marion Jones). Non un vrai mag pour nous les girls. Pour que l’on se sente mieux dans nos têtes et dans nos corps.
Cents pages bourrées de conseils, de recettes, d’idées pratiques et mode pour se bouger plus belle.
Bien sûr les pages modes restent assez inaccessibles en terme de prix, mais bon ça fait rêver.
C’est monsieur Placard qui me l’a ramené à la maison. Pour l’instant ce magazine n’est vendu qu’avec L’Equipe du samedi et ce, quatre fois par an. Ce qui est trop peu quand on a envie de mettre un pied devant l’autre autrement qu’en marchant.
Mais j’ai découvert aujourd’hui que l’on pouvait le feuilleter sur internet. Super idée en attendant la prochaine parution.
Prévenez vos copines. La révolution est en marche et en plus elle est belle.
http://www.lequipefeminine.fr/




Il y a 10 ans
Dimanche, 5 octobre 1997.
Belles de matches et double faute.

S’il faut mettre des shorts et avoir du poil aux pattes pour qu’on passe à la télé, alors d’accord, on arrête la crème Veet et on jette nos
jupettes ... un coup.
C’est ce qu’ont dû se dire les nanas de l’équipe de France de tennis victorieuse de la Fed Cup (l’équivalent de la Coupe Davis pour les femmes). Pas un seul match retransmis en direct. Vous imaginez la même chose pour la finale des mecs, l’an passé en Suède ou il y a six ans (déjà) à Lyon contre les Etats-Unis! Je n’ose imaginer les gros mots dans la bouche des joueurs et les gros titres dans L’EQUIPE et ailleurs fleurant bon l’indignation machiste.
Pour les maigres minutes de jeu et de joie, je ne remercie pas le service (raté) public. Pour cette double faute de goût (deux matches de rugby en deux jours, une course de vélo et un tiercé, le tout en direct, ça fait sûrement plus viril comme audimat), je m’insurge aux noms de Mary Pierce, Sandrine Testud, Nathalie Tauziat, Alexandra Fusai, tout le staff technique et bien sûr de Yannick Noah.
Ah quel capitaine ce Yann capable de tous les miracles excepté ceux de rendre les dirigeants de la FFT doués d’intelligence et de doter d’élégance de l’âme, les responsables des sports de France 2-3.


P.S. Au Grand Palais, à Paris, se déroule en ce moment l’expo consacrée à Georges de La Tour. Le peintre français aurait selon les experts réalisé 43 œuvres. Dans les Galeries Nationales du Grand Palais ce sont 42 tableaux qui seront montrés au public. Le seul manquant est propriété de la Reine d’Angleterre. Encore une fois, chère Elizabeth, les Français ne vous disent pas merci.

jeudi 4 octobre 2007

Chochottes.

Si on m’avait dit qu’un jour, trente gaillards qui font le quintal ou presque, allaient se crêper le casque pour des bouts de chiffons et leurs couleurs comme des mannequins anorexiques dans les coulisses d’un défilé...
La guéguerre du maillot moulant a commencé. France contre All Blacks, Nike contre Adidas, Bleu contre noir.
L’équipe de France qui doit jouer son quart de finale de la Coupe du monde a gagné le tirage au sort du choix des maillots. Mais comme le bleu foncé du maillot français peut se confondre avec le noir des néo-zélandais, quelqu’un doit céder. Mais chacun bombe le torse et refuse de revenir en arrière.
Et s’ils jouaient samedi soir en tutu rose et bleu ciel ? Ça aurait de la gueule coco !





Il y a 10 ans
Samedi, 4 octobre 1997.
Je m’excuse, mais merde!

L’époque est au repentir. Mes sœurs et mes frères si vous avez un truc à vous reprocher, même si ça s’est passé il y a des lustres, ne vous gênez pas. La confession est aussi à la mode que les tamagoshi.
On apprend que les américains se sont excusés auprès des japonais américains internés pendant la guerre ainsi qu’auprès des indigènes d’Hawaii. Le Roi d’Espagne, lui, a demandé pardon aux Arabes pour les croisades de 1492. Le Pape s’est platement excusé pour les guerres de religion (je me doute que ce sont celles d’il y a cinq siècles, et pas celles qui déchirent encore l’Eire et l’Ulster). Le tiaré adresse encore les plus plates excuses des Catholiques pour les croisades, Galilée, et la traite des noirs.
A ce rythme là les conneries remontant à la nuit des temps ne seraient plus que des souvenirs peu douloureux si vous trouvez encore quelqu’un pour s’en excuser auprès des victimes et des descendants des victimes.
Adam 10000ème du nom s’excuse auprès d’Eve, née il y a deux jours, pour le viol commis par Adam n°1 qui a foutu une sacrée pagaille sur la planète.
Les Corses s’excusent auprès des peuples de l’est pour les exactions commises par l’un des leurs portant bicorne entre 1805 et 1813.
Le Comte de Paris s’excuse auprès de l’ensemble des Français pour la taille, la gabelle et l’asservissement qu’ont eu à subir leurs ascendants.
Georges Marchais s’excuse auprès de tous les communistes qui n’ont pas encore déchiré leur carte du parti, pour les mensonges énoncés, qu’ils viennent de la place du Colonel Fabien ou directement du Kremlin.
Mazarine Mitterrand s’excuse auprès de France Telecom pour toutes ces écoutes impayées.
Les dirigeants du Crédit Lyonnais s’excusent de leurs erreurs de calcul qui va nous coûter des dizaines de milliards.
Olivier Chiabodo s’excuse auprès de son prof de maths.
Jacques Chirac s’excuse auprès de ses électeurs de 1995.
Jean-Marie Le Pen s’excuse d’être Jean-Marie Le Pen.
Et Bernard Tapie s’excuse de toutes ses conneries qui l’empêchent d’être là pour se foutre à nouveau sur la gueule avec Jean-Marie Le Pen.
Pour finir cette litanie, je prie Mélanie Houzé de bien vouloir accepter toutes mes excuses pour la fois où je lui ai balancé du petit suisse au visage à la cantine du collège. Si ça se trouve je l’ai dégoûtée à jamais, elle, et plus tard ses enfants, et demain les enfants de ses enfants de ce petit délice lacté.

A Coluche



P.S. important et sérieux: Quand se repentiront les Turcs pour les exterminations successives des Arméniens (1895-1896 et 1915-1916)?
Rien n’effacera jamais l’horreur si ce n’est l’oubli. Alors n’oublions jamais.
Au fait, j’ai entendu dire que les Evêques de France n’avaient pas tous signé le pardon au peuple juif. Attention les « violets » j’aurai les noms!

mercredi 3 octobre 2007

Le pot de confiture.

Le délit d’initié s’accorde aujourd’hui au pluriel et même au méga pluriel. Ils seraient plus de mille « privilégiés » à avoir vendu leurs actions EADS avant que soit officielle l’annonce des retards pris pour la construction de l’Airbus A-380.
Ce qui me chagrine (euphémisme) dans cette affaire, c’est que les initiés des finances déjà pleins aux as aient le besoin de toujours gagner plus. Et aussi comment les patrons de ces sociétés aient si peu confiance en leur capacité à redresser la barre de leur entreprise, qu’ils préfèrent vendre vite et à tout prix.
Le « courtermisme » de la Bourse, ses fièvres et ses flips, associés à l’incompétence des dirigeants mèneront-ils nos grosses boites dans le mur ?
Au fait Monsieur Forgeard a-t-il retrouvé du boulot ?
La France est très forte pour « sauver » des incapables.


Il y a 10 ans
Vendredi, 3 octobre 1997.
Je fais un rêve.

J’ai entendu quelqu’un dire à la radio que l’utopie n’est pas ce qui est irréalisable mais ce qui, un jour pourra être réel.
J’emprunte donc humblement à Martin Luther King cette phrase.
Je fais un rêve...
Je rêve d’une Algérie dirigée par une femme, en hommage à Aragon dont on fête aujourd’hui le centenaire de la naissance.
Je rêve d’un Zaïre en paix avec les siens, ses voisins et avec sa conscience.
Je rêve d’un pape jeune dans son corps et dans sa tête.
Je rêve d’une forêt amazonienne épargnée.
Je rêve d’une droite forte en France sans laquelle le fascisme risque de ne plus être un très mauvais souvenir mais une terrible réalité.
Je rêve de patrons qui n’adoptent pas un discours réducteur sur le projet « d’augmentation du temps libre ».
Je rêve de syndicats qui sachent écouter les dirigeants d’entreprise.
Je rêve de loi Debré abrogée.
Je rêve d’une planète saine et pacifique pour nos enfants et les enfants de nos enfants.
Je rêve après Berlin, d’un autre mur, qui s’effondre entre les peuples israéliens et arabes.
Je rêve d’une télé sans TF1.
Je rêve d’un CAC 40 qui baisse au même rythme que le chômage.
Je rêve...
Je rêve que je vais me réveiller avec un sacré mal de crâne. Une gueule de bois suite à une bonne biture d’utopie à 12 degré 5.

mardi 2 octobre 2007

Clope pas glop!

Pifou a dû écraser sa dernière cigarette en lisant la Une du Parisien / Aujourd’hui en France. Dans 90 jours fumer sera quasiment interdit. Banni des lieux publics, des cafés, des restaurants. Certes, la cigarette n’est pas bonne pour la santé, mais le vin rouge, le Ricard ou le whisky, le sont-ils également ? Le plaisir de se griller une tige de bon tabac virginien n’a d’égal que de siroter un pur malt en regardant la mer d’Ecosse. Mais l’hygiénisme et le principe de précaution ont triomphé. L’homme n’est plus apte à décider par lui-même, les règles décident pour lui.
Il est troublant de constater que le lobby des alcooliers français réussisse à résister au chiffres des cirrhoses du foie.
Nos députés prompts à dégainer loi sur loi, ont des électeurs consommateurs et des producteurs dans leur circonscription.
Ce n’est donc pas demain que Pifou devra arrêter de picoler.



Il y a 10 ans
Jeudi, 2 octobre 1997.
Total au pays de l’or noir.

« Boum, quand vot’ moteur fait boum.. ». C’est sur cette publicité pour les dépanneuses Simoun que commence l’aventure de Tintin au pays de l’or noir. Celles qui, comme moi n’ont pas été élevées au sein de Goldorak mais d’Hergé, Uderzo, Giraud ou Gotlib se souviennent encore du méchant docteur Müller, de l’insupportable Abdallah et des Dupont et Dupond aux cheveux longs et colorés bien avant la mode du Heavy Metal.
A défaut de faire des bulles, l’affaire du contrat signé par Total et une société russe avec l’Iran fait mousser la colère des membres du Congrès des Etats-Unis.
D’un côté les Américains nous les brisent à force de vouloir nous imposer leur catéchisme du business, soi disant trempé dans l’eau bénite de la morale. La loi D’Amato qui condamne les compagnies qui signent des accords avec des pays dits « terroristes » s’applique, que je sache, uniquement au territoire américain! Ensuite, pourquoi ces zélés défenseurs du couple morale-dollar ne se sont-ils pas émus des tractations menées par les businessmen américains dans l’ex-Zaïre? Serrer la main d’un Kabila serait-il moins salissant que d’étreindre celle d’un mollah?
De l’autre, les impératifs économiques qui obligent notre pays à trouver des ressources énergétiques (du gaz, en l’occurrence) dans des pays pas exempts de reproches, me gêne aux entournures. Les optimistes veulent croire que le nouveau régime iranien est plus « cool » que le précédent. Je crois surtout qu’en prévision de pénuries prochaines, certains préfèrent pactiser avec le genre peu recommandable plutôt que de voir le voisin lui piquer le quignon de pain sous le nez, comme au mauvais temps des tickets de rationnement.
A la fin de « Tintin au pays de l’or noir », le héros à la houppette avait réussi à déjouer un complot aux méthodes que l’on ne qualifiait pas encore de terroristes. L’argent versé par Total ira-t-il remplir les caisses des barbus ivres de terreur. Si demain un attentat faisait, ne serait-ce qu’une victime sur le sol français, il faudrait une sacrée campagne de publicité pour redonner aux gens l’envie de retourner dans les stations Total autrement que par hasard.
L’eau dans le gaz à tous les étages du congrès US n’est qu’une infime démangeaison pour ces multinationales qui ne s’irritent pas pour si peu.

lundi 1 octobre 2007

Le sparadrap.

La politique c’est comme le sparadrap du Capitaine Haddock. Quand il ne colle plus au pouce c’est qu’il colle à l’index. Certains hommes aiment jouer à ne jamais s’en débarrasser.
On apprend aujourd’hui que Vladimir Poutine qui ne peut pas se présenter pour un troisième mandat en Russie a décidé de désigner un successeur fantoche au poste de président pour mieux s’octroyer la place de premier ministre et les nouveaux pleins pouvoirs qui iront avec.
Petit Tchétchène, ce n’est pas encore demain que tu feras de beaux rêves.
Chez nous, le sparadrap colle au doigt de l’ex (et fugace) super ministre de l’écologie du gouvernement Fillon, j’ai nommé Alain Juppé.
Après s’être longuement tâté, le garçon qui était « le meilleur d’entre nous » dixit Chirac, a décidé de repiqué à l’enivrante bouteille de la gloire et du pouvoir. Il sera candidat aux municipales de Bordeaux en 2008 après avoir perdu les législatives post sarkoziennes de juin.
Petit Bordelais, ce n’est pas demain que tu auras un maire chevelu et rigolo.




Il y a 10 ans
Mercredi, 1er octobre 1997.
Mesure anti-pollution.

Il fallait prendre une mesure extraordinaire. Ça a été fait.
Il fallait trouver un moyen même de petite envergure pour faire baisser le niveau de pollution. Ça a été fait.
Il fallait faire comprendre aux possesseurs de diesel que l’air qu’ils salissent est l’air qu’ils respirent. Ça a été fait.
Il fallait que les constructeurs automobiles comprennent que l’on ne pouvait impunément construire sans réfléchir. Ça a été fait.
Il fallait donner un signe aux citoyens pour que, demain, l’argent de l’état dédié aux transports soit partagé de façon plus équitable* entre la route et le rail (et au sens large les transports en commun). Ça a été fait.
Il fallait faire ce qu’il fallait. Ça a été fait.

Ça y est, Jacques Calvet, atteint par la limite d’âge, a été contraint de partir à la retraite.


*Je rappelle que pour 40 milliards investis par an pour la route, c’est un seul petit milliard qui est investi pour le reste des infrastructures (rail/métro/tram/bus ...)
Le coup des voitures immatriculées paires interdites de circulation aujourd’hui a dû bien faire marrer la couche d’ozone et les sociétés autoroutières.