samedi 13 octobre 2007

Sus à l'Anglais!

Il y a deux siècles, le 13 septembre 1807 à Rambouillet, Napoléon écrivait une missive au vice-amiral Decrès, ministre de la marine.

« Mon intention est que vous partiez demain pour Boulogne. Vous passerez la flottille en revue; vous visiterez tous les magasins; vous donnerez tous les ordres pour qu'elle soit prête à prendre la mer au 15 octobre. Vous resterez quatre ou cinq jours à Boulogne; de là vous vous rendrez à Calais et à Flessingue, et vous reviendrez par Anvers. Il est probable que j'irai moi-même dans quinze jours d'ici. Vous parlerez aux matelots, aux troupes, aux habitants; vous leur direz que dans quinze jours il y aura au camp 100,000 hommes. Vous m'écrirez tous les jours pour me faire connaître la situation de la flottille et celle des approvisionnements. Vous inspecterez aussi les approvisionnements de terre, et vous me ferez connaître quelle est la quantité de biscuit, de vin et d'eau-de-vie que j'y ai encore. Vous enverrez chercher M. Dreyer; vous lui ferez connaître que des chaloupes canonnières partent en ce moment de Hollande, et que toutes les mesures se prennent pour pouvoir vraiment, si les Anglais s'entêtent dans la Baltique, profiter de leur absence pour frapper un grand coup. »

Ce soir l’entêtement des anglais à nous barrer la route en Coupe du monde de rugby (1991 et 2003) nous oblige frapper un grand coup.
Faut-il voir en Bernard Laporte un Napoléon du pré rugbystique ? Faut-il croire que ses vingt-deux grognards vont avoir la force de renverser la perfide armada de l’amiral « Jonny » Nelson, après avoir il y une semaine triomphé de l’armée des ombres ?
Trafalgar ou Austerlitz ? Rivalité éternelle ou juste un match comme les autres ?
Alors pour une soirée de sport crions, une bière à la main : « Sus à l’Anglais! ».





Il y a 10 ans.
Lundi, 13 octobre 1997.
Allez au boulot.

Faites avancer le schmilblick sacré bon sang! Arrêtez d’être ces empêcheurs de négocier en table ronde.
Oui, vous messieurs les syndicalistes, jetez vos bréviaires de revendications toutes faites dans le puits sans fond de votre intransigeance.
Et vous aussi, messieurs les patrons, ravalez votre suffisance et osez dire tout haut ce que vous faites tout bas dans vos entreprises.
Vous, Monsieur Gandois qui a proposé les 34 heures chez Cockerill-Sambre.
Vous, Monsieur Pineau-Valencienne qui, dans certaines des filiales de Schneider, avez réduit le temps de travail à 35 heures.
Vous, Monsieur Kessler chez AXA-UAP où le travail à la carte est un modèle.
Vous, Monsieur Mer pour qui les 34 heures chez Sollac sont monnaie courante depuis belle lurette.
Et vous, Monsieur Bloquert. Chez Kindy, il paraît qu’on travaille 31 heures. Que je sache, vous n’avez pas, depuis, mis la clé sous la porte.
Sans vous oublier, vous les membres du gouvernement et vous Monsieur le premier Ministre, n’ayez pas peur de mettre la pression dans un camp commme dans l’autre. Car à trop vouloir jouer les équilibristes pour faire plaisir à tout le monde, vous finirez par vous planter comme un Balladur qui faisait un pas en avant pour mieux reculer de deux cases.
Je me demande même si la volonté de changement est aussi peu présente du côté des cols blancs dirigeants que du côté des bleus de chauffe des syndicats.
Si ma mémoire est bonne, la loi De Robien incitative à l’embauche via la réduction du temps de travail a été votée par l’ex-majorité.
Alors Monsieur Sarkozy, au lieu de vouer cet effort aux gémonies, proposez-nous quelque chose d’autre pour résorber le chômage sinon fermez-la. Ne perdez pas votre temps et le nôtre dans les medias pour réciter vos prières de parfait opposant. Des millions de français dans la dèche attendent des solutions. Aujourd’hui, la seule solution qui nous est proposée est la semaine de 35 heures. Si vous avez une autre idée d’envergure, dites-la tout de suite au lieu de gémir et de faire les oiseaux de mauvais augure. Le problème est trop grave pour s’amuser à faire des petites phrases.
Alors ensemble, tous ensemble, retroussons nos manches et bossons sur ce dossier pour que demain, d’autres que nous aient du travail.
La réduction de la fracture sociale, chère au candidat Chirac, est à ce prix.

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