dimanche 28 octobre 2007

Tri sélectif.

C’est le jour et l’heure. Fin d’après midi d’une fin de semaine. Les déchets papiers dans une poubelle spéciale. Une habitude à prendre. Au moment de jeter le Libé de jeudi l’œil est accroché par un petit titre en haut à gauche de la Une. « Des milliers de salariés et de retraités campent à l’année, incapables de payer des loyers exorbitants. »
Je ramène le journal à la maison.
Pierre Daum est parti enquêter en Languedoc Roussillon. Chronique d’une vie tristement ordinaire pour des gens forcés d’habiter des caravanes, des mobiles homes ou des cabanes sur des parcelles de terre, parfois sans eau courante. Ce ne sont pas des SDF, pas des gens du voyages, pas des clandestins, non ce sont simplement des gens qui travaillent peut-être dans la même entreprise que vous et moi. Mais ils n’ont pas les revenus suffisants pour se payer un toit d’ardoise ou de tuile.
Selon le journaliste de Libération ils seraient ainsi plus de 100000 en France.
Quel beau pays que le notre Monsieur Sarkozy et Madame Boutin. Quel beau pays que celui qui rejette les autres et même les siens. Le Grenelle de l’environnement qui s’est tenu cette semaine aura-t-il débouché sur quelque chose de vraiment concret ?
Une chose est sûre, un pays qui commence à faire du tri sélectif sur ses citoyens est un pays bien mal en point.




Il y a 10 ans
Mardi, 28 octobre 1997.
Pioche mioche.

J’aimerais qu’un jour, ces réunions au sommet qui font se rencontrer des pays, des organisations humanitaires et d’autres organismes internationaux accouchent de propositions concrètes et non de vœux pieux.
Le sommet de Rio devait être décisif pour l’avenir écologique de notre planète en 1992. Que dalle, bernique et peau d’zob. Les intérêts des grandes puissances pollueuses ont prévalu.
Les sommets de l’ex G7 qui réunissent les pays économiquement forts, n’ont, jamais, à mes yeux servi à grand-chose. Tous les gouvernements qui y participent préfèrent se soumettre à la loi du marché plutôt que d’adopter des politiques volontaristes pour lutter contre le fléau du chômage.
Le prochain sommet de Kyoto sur le problème des mines antipersonnel pourra-t-il faire naître un texte de loi applicable et appliqué. La mort de la Princesse Diana ne devrait pas être un motif supplémentaire pour que les pays fabricants et utilisateurs arrêtent leur démarche barbare. La conscience morale de Bill Clinton a-t-elle besoin d’un accident au pont de l’Alma pour se réveiller. Si tel est le cas c’est grave. Mais si le combat de Lady Di peut servir à éviter la mort de milliers d’enfants ce sera toujours ça de pris.
Tout ça pour dire que le sommet qui se déroule actuellement à Oslo sur le travail des enfants risque fort de se terminer comme ses prédécesseurs, c’est-à-dire en eau de boudin.
Les experts diront que la survie de certains foyers passe par le travail des enfants. Mais on ne m’ôtera pas de l’idée qu’un enfant sans éducation est une future chair à canon extrêmement docile qui n’aura pas la velléité de renverser le régime dictatorial qui l’a vu naître.
Les fabricants de baskets d’aujourd’hui sont comme les compagnies minières du siècle dernier. Rien ne viendra troubler leur ronron mercantile. Et si demain chaque consommateur pouvait lire sur chaque étiquette l’âge de la main d’œuvre comme on lit aujourd’hui l’origine et la date limite d’utilisation, les gros industriels esclavagistes feraient sans doute moins les malins.
« Pioche mioche
t’auras dix sous
Pioche mioche
sinon des coups.
Pioche mioche
mais tu vas où?
A la Bastoche
arrête t’es fou.
Pioche mioche
Et creuse ton trou
Lâche ma caboche
Mais qu’est-ce tu fous?
...

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