samedi 31 mars 2007

Saint JP, la sécu vous remercie.

Au XXIème siècle, la nouvelle a de quoi surprendre. Quelques 2000 ans après avoir popularisé le miracle, JC fait des émules. Là, pas de marches aquatiques, de pains à la puissance 10, plutôt une guérison du style
« que les muets parlent, que les sourds entendent, que les estropiés soient guéris, que les boiteux marchent, que les aveugles voient » (extrait piqué à St Mathieu – 15 V31).
Sœur Marie-Simon-Pierre nous fait savoir qu’il y a deux ans, après moult prières faites à Jean-Paul II, elle a miraculeusement guéri de la maladie de Parkinson, celle-là même qui envoya le souverain pontife au 7ème ciel.
Sachant :
1- Que ce témoignage arrive en plein procès en béatification de Karol Wojtyla.
2- Que d’ordinaire, le processus pour rendre saint les saints prend des dizaines d’années.
3- Que des médecins estiment pour certaines formes de la maladie de Parkinson la guérison peut intervenir sans explications.
Cette « miraculée de Jean-Paul II » arrive comme sur un plateau pour Mgr Slawomir Oder, le religieux en charge du procès en canonisation. Une histoire de « religion-réalité » comme n’en aurait osé imaginer la plus vénale des télévisions.
Pour ce qui me concerne je n’y crois pas une seule seconde. Mais déjà l’église a fait son coup de pub. La religieuse qui fait partie de la congrégation des Petites Sœurs des maternités catholiques est une star mondiale.
Je vous parie ma dernière aube que Jean-Paul ne va pas tarder à être canonisé.
Quand on pense que l’actuel Pape fait de l’immobilisme sa marque de fabrique, on peut dire qu’aujourd’hui il a mis le turbo.

La Sécurité Sociale devrait enregistrer un déficit de 9,7 milliards d'euros en 2007 selon les prévisions de la Commission des comptes.
Pour réduire ce gouffre Saint Karol devra faire marcher la machine à miracles. Et sans trembler s’il vous plait.


Il y a 10 ans
Lundi, 31 mars 1997.
Prochain concert dans 2700 ans.

A la question: « est-ce que vous connaissez Hale Bopp? » vous pouvez vous attendre à plusieurs réponses aussi sottes que grenues comme disait ma concierge.
Réponse 1: « Qu’est-ce tu crois mon vieux, j’ai tous ses disques »
Réponse 2: « Je t’en cause pas c’est le dernier virus qui m’a flingué mon ordinateur. »
Réponse 3: « Ce bon vieux Al, tiens si tu le vois cet enfoiré tu lui diras qu’il me rende ma femme. »
Réponse 4: « Attendez, attendez j’ai la réponse sur le bout de la langue, si, si, je connais. Ah merde c’est trop bête. Y’avait un truc à gagner? C’est pour la télé? Non, alors c’était bien la peine de me faire chier avec vos questions à la con. »
Réponse 5 « Non et je m’en bats l’oeil. »
Etc.
Hale Bopp c’est une jolie comète comme on en voit peu. Ca sort d’un conte pour enfant. Tiens si ça se trouve le Petit Prince y a déjà mis les pieds sur Hale Bopp.
Alors j’ai porté mon fils sur mes épaules (c’est qu’il commence à faire son poids, le bougre) et je lui ai dit de bien regarder:
- « Tu vois la grosse étoile dans la nuit au dessus du toit de la maison; eh bien! elle s’appelle Hale Bopp, c’est rigolo non?
- Ouais, mais pourquoi elle s’appelle pas Space Jam, la comète? »
Là j’en suis resté comme deux ronds de flanc. C’est idiot comme question me suis-je dit. En fait pas si idiot que ça. Mon fils est peut-être un génie du marketing et de la communication. Imaginez demain un ciel peuplé d’étoiles aux noms aussi magiques que « Coca Star », « Nike Comet » ou « Sony Light », ça aurait de la gueule.
Au risque de paraître un peu ringard, je trouvais pas mal le principe (fortuit?) de donner aux comètes des noms de groupes de rock. Après celle de Halley, on aurait pu regarder au télescope les comètes Stones, Who, Elvis, Hendrix ou Joplin. Mais ça, mon fils, tu peux pas comprendre.

vendredi 30 mars 2007

Matraco dépressif.

Le couperet vient de tomber. Quatre mois fermes pour jet de basket, six mois ferme pour jet de jardinière ... Tous ces lancers ayant été effectués en dehors d’une enceinte sportive, plus particulièrement Gare du Nord mardi soir dernier.
Rappel des faits : Angelo Hoekelet n’a pas son ticket de transport. Altercation avec les forces de l’ordre. La situation dégénère, bagarre impliquant d’autres personnes, début d’émeute, quelques heures de beau merdier dans la Gare du Nord.
Bilan des comparutions immédiates. Deux émeutiers présumés coupables condamnés à des peines de prison ferme. Un autre avec sursis et un quatrième qui passera quelques nuits en prison en attendant son procès. Une situation similaire attend le fameux Angelo décrit par Baroin comme « l’homme à l’origine des violences ... entré illégalement sur le territoire ». Vérification effectuée, ce jeune homme certes un peu soupe au lait, est en situation régulière et son portrait de grand délinquant se résume à quelques condamnations remontant à plusieurs années.
Comme dirait l’autre, si t’as pas ton billet gare aux coups sur la tête. Ticket chic, ticket choc « jinglesisait » une joli pub sur la RATP dans les années 80.

Le spectre de la campagne de 2002 sur le thème du sentiment d’insécurité avait eu le résultat que l’on sait. Cette histoire va-t-elle profiter à Sarkozy qui vient de laisser son Ministère au premier communiant Baroin. Deux jours après la passation de pouvoir, les policiers ont sorti les matraques comme d’autres auraient couvert de bougie le gâteau du pot de départ de la place Bauveau.
Mais Sarkozy a changé dit-on. Moi je n’y crois pas une seule seconde. Après le futur Ministère de l’Immigration et de l’identité nationale, bientôt le tribunal de Salut Public et du délit de sale gueule. Charter et gourdins seront-elles les deux mamelles de la France de demain ?
Tout ça (sans oublier la récente affaire de la garde à vue de la directrice de l’Ecole Maternelle de la rue Rampal – voir chronique du 25 mars) ne sent décidément pas bon.
Les Le Pen et De Villiers s’en donnent à cœur joie. C’est la farandole des képis, des raccourcis et des propos qui sentent la pastille kaki de Vichy.

Mais le petit Nicolas a changé ... Demain il citera sans doute Gandhi dans un de ces discours.

PS : Jean Luc Delarue qui avait piqué une crise violente dans un avion en insultant le personnel de bord s’en tire après négociation avec le juge (c’est autorisé) avec trois jours de travaux d’intérêt généraux. Avec son salaire de nabab il a pu grassement indemniser ses victimes ainsi que la compagnie Air France. Que vous soyez riches ou misérables ...


Il y a 10 ans
Dimanche, 30 mars 1997.
J’y go d’agneau.

C’est dimanche de Pâques alors
J’y go pas à préparer le petit déjeuner
J’y go pas à mon footing
J’y go pas à changer le bébé
J’y go pas à la douche
J’y go pas à la messe
J’y go pas à acheter des fleurs
J’y go pas à préparer le repas
J’y go pas à mettre le couvert.
Mais
J’y go d’agneau.

jeudi 29 mars 2007

La reine et Arena.

Il était une fois l’histoire d’une sirène née à Villeurbanne en 1986. Laure Manaudou. Devenue a sportive préférée des français, la prodige d’Ambérieux est en réaliser des performances hors du commun dans le bassin des championnats du monde de natation à Melbourne en Australie. Déjà deux médailles d’or, une d’argent et une de bronze, assorti d’un énorme record du monde sur 200m nage libre. Enorme, phénoménale, géante titrent tous les journaux de France.
Mais il est un coin de notre pays où ces victoires prennent un gout très amer.
A Libourne, en Gironde, où 169 salarié d’Arena, la marque des maillots de la belle Laure vont perdre leur emploi. Aujourd’hui l’unique site de production en France du numéro deux mondial du maillot de bain va fermer. Délocalisation pour cause de main d’œuvre 40% trop cher dixit le nouveau fonds d’investissements (BS Investimenti associé à quatre anciens dirigeants d’Arena France). Dans une usine où 98% des salariés sont des femmes, le coup est rude.
Ce matin à la radio, l’une d’entre elles les larmes aux yeux demandait à Manaudou d’avoir une pensée pour elles. Après que la nageuse française, aux Championnat d’Europe l’an passé, ait inscrit sur la paume de sa main « Amore » pour rendre hommage à son copain italien, lui aussi nageur ; la salariée lui suggérait d’inscrire sur l’autre Paume « Libourne » pour alerter les opinions sur la situation de leur usine.
Laure, du haut de ses 21 ans, a-t-elle la maturité ou l’envie pour devenir l’espace d’un instant militante anti capitaliste ? J’en doute. Son statut de personnalité préférée lui confère-t-il des devoirs plus que des droits ?
Depuis quelques jours, la famille Pinault, par l'intermédiaire de sa holding Artemis, a fait signer un contrat à Laure Manaudou pour les cinq prochaines années. Un contrat de cinq millions d’euro de pur mécénat, sans obligation pour la jeune femme d’une quelconque contre partie commerciale. Une manne qui lui permet d’un coup d’un seul de doubler ses revenus annuels.
Alors, à l’autre bout du monde, sur une autre planète, dans ce bassin de 50m propice au records, Laure sera-t-elle sur la même longueur d’onde que Lisette et ses copines de Libourne ?


Il y a 10 ans
Samedi, 29 mars 1997.
Porc No.

Il était une fois une histoire de gros cochons et d’un méchant loup qui s’étaient enfermés dans un bunker dans la ville où, d’habitude, ce que l’on fait de mieux avec le cochon c’est tout ce qui habille la choucroute.
Pas de chance pour les gourmets, pendant trois jours ils n’auraient qu’à se mettre sous la dent de la couenne de porc rancie par une pensée à la sauce dégueu. Ils étaient tous là, à taper des sabots par terre et à rigoler à groin déployé. Ca commençait à sentir mauvais, mais quand le grand méchant loup est arrivé, ça a été pire encore. Il faut savoir que le grand méchant loup ne sort jamais sans être accompagné par deux autres cochons qui veulent sa peau, non pas pour le bien de l’humanité, mais pour être eux-mêmes sacrés chacun loup des loups, Grand Méchant du Royaume des Méchants. Il y d’abord Bruno 1 dit « l’étroit petit cochon » dont la truie fardée de suffisance et d’incompétence est soi-disant chargée de la destinée de la ville de Vitrolles. Il y a ensuite Bruno 2 dit « le cochon perdu ».
Alors le grand méchant loup a peur; parce qu’il n’est plus tout jeune et que -comme dit la fable- sentant sa mort politique prochaine il lui faut un successeur. Mais qui choisir et comment choisir puisqu’à la base il n’aime personne? Peut-être sa femme tiens? Faire comme « l’étroit petit cochon », envoyer madame au front, pour faire de la mauvaise choucroute politique tout en gardant la sienne sur la tête.
Pendant ce temps-là, dehors dans les parcs et dans les rues des gens se sont réunis pour défendre la Liberté. Ils étaient nombreux, parlaient d’une même voix et d’un même cœur. Une belle façon de dire merde à ces ovins avinés de haine, une belle façon, qui sait, de faire reculer cette vermine aux prochaines élections.
Tu vois petit, cette histoire je ne te la raconterai pas tout de suite mais quand tu seras plus grand et quand, peut-être, cela ne sera plus qu’un mauvais rêve.

mercredi 28 mars 2007

Echauffements.

Peut-on demander à une faible femme comme moi de démarrer sur les chapeaux de roues ses chroniques du XXIème siècle? Un peu d’indulgence SVP. Histoire de se dégourdir les doigts sur le clavier comme une soprano s’échauffe la voix à coup de vocalises, je vous propose une petite liste de coups de cœur et de gueule de la semaine passée.

Tu sais jouer du biberon ?
J’ai bluffé ma fille l’autre jour car je connaissais le groupe allemand Tokio Hotel. Quatre teenagers dont deux jumeaux nés en 1989. Idolâtrés par les fillettes, Bill, Tom, Gustav et Georg doivent avoir des parents dont la date de naissance est postérieure au festival de Woodstock ou à la séparation des Beatles. Je dois me faire vieille. Avec les Kid Bombardos et autres groupe de teenagers, le rock devrait devenir un module dans le cursus scolaire et ce dès la maternelle.

Mais que fait The Police ?
Bonheur, malheur. Mon groupe préféré de la fin des années 70 et du début des années 80 se reforme pour une tournée come back inespérée. J’avais ramené le disque « Outlandos d’Amour » en 1979 et usé jusqu’au bout la cassette Memorex que j’avais faite du 33 tours à force de l’écouter et de la faire écouter aux copains et copines. Un choc musical.
Sting, Stewart et Andy reviennent. Je me suis donc préparée à leur réception en septembre au Stade de France. Je pianote sur le web et là, horreur, le prix des places avoisine les 200 euros ! Stop. Après les 110 euros pour les Stones dans le même stade l’an passé, le prix du revival a dépassé les bornes. Messieurs de la Police je vous arrête pour excès de prix.
Ce soir je me repasserai le bon vieux vinyle sur ma platine Technics.

Good night Roxanne.


Il y a 10 ans
Vendredi, 28 mars 1997.
A la messe rue de Rome.

Là mon fils c’est pas du virtuel. Pas du cyber sexe à la mode nippone. Du vrai, du bien de chez nous, du comme il faut; entre des gens sérieux, entre la poire et le fromage, entre Mademoiselle et Madame, entre cuisses et entre jambes en l’air. C’est fou comme le rétro est aujourd’hui à la mode. Les fringues de papa, les lunettes de soleil de maman, tous les trucs des années 50-60 se vendent à prix d’or. Mais il y a (avait) quelque chose qui avait disparu de la circulation et qu’il était difficile de se procurer dans une brocante. Une bonne vieille maison close, un lupanar de derrière les fagots, bref un bordel. Un rendez-vous somme toute traditionnel dans ces années de plein emploi où la télé n’avait pas encore piqué le business aux Mesdames Claude de tous poils.
C’est donc aujourd’hui, rue de Rome, que la brigade de répression du proxénétisme (anciennement « Mondaine ») a déniché comme dans une vraie brocante ce joyau que l’on croyait à jamais enfoui dans l’histoire (du cul) pour l’éternité.
Madame Lina (toutes les mères maquerelles ne s’appellent pas Claude) recevait, en compagnie de six « jeunes filles » comme on dit tous les jours, sauf le dimanche et pendant les heures de boulot, au 87 de la rue de Rome. C’est d’ailleurs bien compréhensible comme façon de faire. Cette Madame Lina avait sûrement envie de se changer les idées après une journée, disons, bien remplie. Et qui sait, le dimanche, se faire belle, non pas pour un petit footing matinal au Bois de Boulogne, mais bien pour astiquer religieusement les bancs de l’église des Batignolles. Jolie église, ma foi, distante du 87 rue de Rome d’un petit vol d’oiseau, qui à défaut d’être une oie blanche serait sans doute une grue.

Je t’aime moi non plus.

Vu à la télé américaine hier soir. Un programme de télé réalité (encore un) sur MTV (une chaine musicale). Le principe est très simple. Deux couples de boys et girlfriends. Ils se connaissent. La production fait en sorte de séparer les deux couples et de mettre dans les bras de la copine de l’un, le copain de l’autre. Adultère un peu forcé mais bon … Le stratagème de s’arrête pas là. Pendant toute la durée du programme vous vivez les approches, les premiers frôlements puis enfin les ébats entre les deux nouveaux tourtereaux … le tout sous l’œil des deux autres qui, via caméras cachées et autres systèmes de surveillance, ne ratent pas une miette de leur cocufiage mutuel en direct. Et là ça sent déjà beaucoup moins bon.
Dans les cinq dernières minutes du programme (ce n’est pas Raymond Souplex qui s’exclame « bon sang mais c’est bien sûr »*) la vérité est expliquée aux deux nouveaux amants. Ces derniers n’en mènent pas large d’autant plus qu’ils doivent aller à la rencontre de leurs amours d’hier et là, faire le choix du « Je t’aime encore ou je choisis l’autre ».
Hier les deux jeunes américains élevés au grain qui s’en étaient tapé une bonne tranche dans le jacuzzi ont choisi de continuer l’aventure ensemble au grand dam de leurs précédents boy et girlfriend.
L’histoire ne dit pas si les deux éconduits ont noyé leur chagrin dans les bras l’un de l’autre.
Voilà c’est tout et c’est donc pas grand-chose. Je crois qu’il faut malheureusement se résoudre à voir arriver ce joli « concept », comme on dit aujourd’hui, sur nos antennes un de ces quatre matins.

*PS pour les plus jeunes. La mention des cinq dernières minutes fait référence à une série TV des années 60 où le célèbre commissaire Bourrel, rassemblant les pièces du puzzle de l’énigme, découvrait le fin mot de l’histoire dans les fatidiques cinq dernières minutes.

Il y a 10 ans
Jeudi, 27 mars 1997.
Internet, missa est.

« Le Pape a dit que l’acte d’amour sans être marié est un péché, cette nouvelle il me faut l’annoncer à ma paroisse, je suis curé.. »
La grand-messe du JT va demain faire place à la grand-messe tout court. Ça y est, c’est fait. En Italie, pays des curés déguisés en Don Patillo et des Papes de Castel Gandolfo, il existe maintenant une télé papale. Entièrement dédiée au culte -restons polis-, voire au culte de la personnalité du saint homme. Cette télévision a pour cible, comme on dit dans le marketing, les brebis égarées préférant les jeux télé, les magazines de football et le téléshopping (émissions faisant le plus recette du côté de la botte).
A moins que le génial inventeur de cette chaîne n’ait décidé de conjuguer les recettes qui gagnent à sa propre sauce catho-dique. Imaginez que, demain, sur la 7ème chaîne l’on vous propose, à défaut du 7ème ciel, le match inter-ligue (catholiques bien sûr) opposant les Angels de l’Evêché de Vincenze aux Ave Maria du Diocèse de Padoue! Et ça ne s’arrête pas là puisqu’à la mi-temps, outre les publicités pour les aubes qui confessent plus blanc, vous pourrez jouer en élisant le meilleur joueur du match (ce n’est pas pécher seigneur). Une façon habile, non pas de désigner le futur chef de l’église, mais de faire gagner quelques reliques en plastique par ailleurs disponibles via les programmes de télé-achat de 15 heures à 17 heures (avant les vêpres).
Et ce n’est pas fini. Apôtre de la modernité (« le préservatif tu n’enfileras point »), notre ami Karol s’est fait faire un site Internet sur mesure. www Vat.Va, c’est le sésame pour accéder au paradis virtuel, à condition de posséder un ordinateur multimédia à 12000 francs le morceau. Ce qui limite forcément la portée œcuménique de l’affaire. Pour se protéger des pilleurs de tronc du Web, autrement dit des pirates, soyez rassurés mes frères et mes sœurs, Raphaël, Michel et Gabriel s’occupent de tout. Les trois ordinateurs principaux ont ainsi été baptisés du nom des archanges. Comme quoi ces trois-là devaient sacrement toucher leurs billes au football.

mardi 27 mars 2007

Ten Years After

Le come back de Madame Placard

J'aurais dû commencer par là. Le pourquoi du comment du retour de Madame Placard plutôt que de démarrer bille en tête par une chronique.

Il y a dix ans jour pour jour, j’avais pris la peine de noter une année durant mes impressions, mes angoisses, mes colères, mes bonheurs. Madame Placard n’a pas changé si ce n’est dix ans de plus au compteur, des rides, de l’arthrose les jours de pluie, des enfants qui ont grandi et un mari qui n’est toujours pas très bricoleur mais qui sais faire les courses et la cuisine. Bref rien de moins que le train-train de millions de femmes françaises.

Voilà le portrait que je dressais de moi-même il y a 10 ans en avant-propos de ces chroniques quotidiennes:

« Qui est Madame Placard ?
Peut-être Madame Tout-le Monde ou, moins péjorativement Madame Quelqu’un. Un, une? Femme, homme? Qui sait? Si ça se trouve Madame Placard est avocate, technicien de surface, agrégée de maths, garagiste, homme politique ou escroc ou les deux à la fois. Ou bien encore publicitaire, chroniqueuse hippique, marchand de bonbons ou ostréicultrice.
Madame Placard a, depuis un certain temps, envie de dire ce qu’elle a sur le cœur. Ses colères, ses angoisses, ses joies et ses sourires. Les conneries, les exploits, les émotions ou les scandales qui remplissent vingt-quatre heures d’une vie sont autant de sujets sur lesquels il y a à dire et à redire. Madame Placard, contrairement à son patronyme, n’est pas quelqu’un de renfermé. Elle s’intéresse à tout, au monde, aux hommes et aux femmes qui y habitent, aux hommes et au peu de femmes qui les gouvernent. Elle picore dans l’actualité de tous les jours des images, des mots, des histoires, petites ou grandes, pour en faire des bonheurs (pas très souvent) et des coups de gueule (presque tout le temps). N’allez pas en conclure hâtivement que les pensées de Madame Placard sont à l’histoire en marche ce que les cancans de Madame Bignole sont au nettoyage des escaliers. Car elle s’informe Madame Placard. Elle regarde la télévision, lit plusieurs journaux, écoute la radio et fait ses courses elle-même. D’ailleurs elle ne comprend pas pourquoi on ne lui demande jamais son avis. Avec tous les sondages réalisés chaque jour, jamais personne ne l’appelle si ce n’est pour lui faire gagner un horrible pouf en fausse peau de veau retourné pour la liquidation d’un magasin de meubles de la zone commerciale d’à côté. C’est pareil avec les émissions dites interactives à la radio ou à la télé où l’on vous demande de réagir sur l’actualité. Pas moyen d’entrer en communication avec les animateurs. Soit parce que le standard est saturé quand elle téléphone de chez elle, soit parce qu’elle n’a pas de téléphone à portée de la main lorsqu’elle rentre du boulot dans sa petite auto. Mais ne comptez pas sur elle pour s’acheter un téléphone mobile. Sans être casanière, Madame Placard aime bien être tranquille dans ses meubles.
Et un jour, Madame Placard a décidé de se lancer et de dire ce qu’elle avait sur le bout de sa langue bien pendue. »

Alors pourquoi recommencer à prendre rendez vous chaque jour avec qui voudra bien me lire ?
D’abord par ce que 10 ans ça laisse des fourmis dans les doigts et sur le bout de la langue.
Parce qu’internet et les blogs sont une jolie façon de lancer des bouteilles à la mer.
Parce qu’aujourd’hui la mode est aux débats participatifs, aux Français qui interrogent les hommes politiques alors pourquoi pas moi ?
Parce qu’en 1997, Chirac nous avait péter une vraie dissolution et qu’avec ça tu tiens bien dix jours de chroniques.
Parce qu’écrire et s’écrier (anagramme qui le fait bien) chaque jour est un bon exercice pour les neurones et les cordes vocales.
Parce que Victor Hugo avait fait 2O ans après et que j’avais la flemme d’attendre.
Parce qu’il y a eu un 21 avril et que cela me tord les boyaux rien que d’y penser car le 21 avril n’est plus ma date d’anniversaire mais le funeste résultat sorti des urnes de 2002.
Parce qu’il y a des présidentielles à l’horizon et que, quelque soit le résultat il faudra être vigilant cré nom de nom.
Enfin parce qu’on a changé de siècle sans que rien ne change vraiment et que depuis j’ai acheté un portable. Ce qui prouve que même les plus idiotes peuvent changer d’avis.

Ce journal avait débuté le 25 mars 1997 par une chronique sur l’alcoolisme, alors quitte à renouer le fil du temps, comme promis, je remets ma tournée.

NB : à chaque nouveau morceau d’humeur quotidien vous pourrez jeter un coup d’œil à la chronique du jour équivalent de 1997 et 1998. C’est cadeau.

Merci à Alvin Lee guitare héros du groupe mythique « Ten Years After » célèbre pour un insolant solo de guitare à Woodstock.

dimanche 25 mars 2007

C’est ma tournée!

Une tournée de 365 jour et quart ce n’est pas du mou de veau. Quel chanteur populaire ou quel pochtron est capable d’en dire autant. Ce tour du monde des coups de cœur et des coups de gueule commence aujourd’hui, un dimanche. Un dimanche qui aurait pu être aussi douillet qu’un jour sans messe, sans course de dernière minute, bien au chaud avec un thé vert et des craquelins pour réveil matin.
Et bien non, Madame Placard toujours sur la brèche doit s’envoler dans quelques minutes pour Washington DC. C’est qu’elle travaille encore la madame. S’il y a dix ans on m’avait dit que l’hôte de la maison blanche allait être le fils de son père j’en aurais avalé d’un coup mon dernier cheeseburger. Et à celui qui m’aurait annoncé que le fiston allait imbécilement marcher sur les traces du paternel en déclarant la guerre à l’Irak, je lui aurais répliqué qu’à ce compte là Nicolas Sarkozy pouvait se référer à Blum et Jaurès dans un de ses discours.
A 10000 mètres d’altitude, prend-on de la hauteur vis-à-vis du monde ? Je ne sais pas. En tout cas c’est une forme de sérénité céleste qu’affiche François Bayrou à la Une du JDD. Le visage près du hublot, il médite sur son statut de vainqueur de la finale mais perdant de la demie. Une énigme qui échappe, je l’espère à Laure Manaudou qui au moment où je tape ces lignes a pris la sienne pour tenter de rafler l’or mondial du 400 mètres nage libre. Etrange monde que celui de la politique où les règles du jeu ne semblent pas être les mêmes pour tous. Primaires chez les uns, nomination à l’africaine chez d’autres. Course aux signatures et à l’intox, bataille des media pour un part d’antenne à la télé ou à la radio. La course à la magistrature suprême n’a jamais été de tout repos d’accord mais on a franchement l’impression que certains sont partis avant d’autres disposant des meilleurs couloirs et de courants porteurs assez artificiels.
Enfin, il parait que demain, Nicolas Sarkozy ne sera plus ministre de l’Intérieur et donc simple candidat. C‘est pas trop tôt comme pourrait le dire cette directrice de l’école maternelle de la rue Rampal dans le 19ème arrondissement de Paris, convoquée au commissariat et mise en garde à vue pendant huit heures pour avoir oser s’opposer à l’interpellation d’un parent d’élève en situation irrégulière. Le tout à la sortie même de l’établissement à coup de matraque et lacrymogène devant des enfants choqués.
Depuis pas d’excuse des ministres. L’Intérieur est à l’extérieur en Guadeloupe jusqu’à aujourd’hui, et Gilles « Grand mou » de Robien se tait.
Quand on vient de célébrer Lucie Aubrac aux Invalides et que la série TV la Dame d’Izieu a fait de grosse audience sur TF1, cette intervention policière rappelle trop certaines rafles ayant eu lieu dans ce même quartier de Paris il y a plus de 60 ans déjà. Tout ça ne sent pas très bon.
Au fait le ministre de l’Education Nationale est-il toujours centriste ?
Déjà un premier ministre de moins pour François Bayrou.

PS : Manaudou a gagné l’or mondial sur 400m ! Bravo la fille.