mardi 27 mars 2007

Ten Years After

Le come back de Madame Placard

J'aurais dû commencer par là. Le pourquoi du comment du retour de Madame Placard plutôt que de démarrer bille en tête par une chronique.

Il y a dix ans jour pour jour, j’avais pris la peine de noter une année durant mes impressions, mes angoisses, mes colères, mes bonheurs. Madame Placard n’a pas changé si ce n’est dix ans de plus au compteur, des rides, de l’arthrose les jours de pluie, des enfants qui ont grandi et un mari qui n’est toujours pas très bricoleur mais qui sais faire les courses et la cuisine. Bref rien de moins que le train-train de millions de femmes françaises.

Voilà le portrait que je dressais de moi-même il y a 10 ans en avant-propos de ces chroniques quotidiennes:

« Qui est Madame Placard ?
Peut-être Madame Tout-le Monde ou, moins péjorativement Madame Quelqu’un. Un, une? Femme, homme? Qui sait? Si ça se trouve Madame Placard est avocate, technicien de surface, agrégée de maths, garagiste, homme politique ou escroc ou les deux à la fois. Ou bien encore publicitaire, chroniqueuse hippique, marchand de bonbons ou ostréicultrice.
Madame Placard a, depuis un certain temps, envie de dire ce qu’elle a sur le cœur. Ses colères, ses angoisses, ses joies et ses sourires. Les conneries, les exploits, les émotions ou les scandales qui remplissent vingt-quatre heures d’une vie sont autant de sujets sur lesquels il y a à dire et à redire. Madame Placard, contrairement à son patronyme, n’est pas quelqu’un de renfermé. Elle s’intéresse à tout, au monde, aux hommes et aux femmes qui y habitent, aux hommes et au peu de femmes qui les gouvernent. Elle picore dans l’actualité de tous les jours des images, des mots, des histoires, petites ou grandes, pour en faire des bonheurs (pas très souvent) et des coups de gueule (presque tout le temps). N’allez pas en conclure hâtivement que les pensées de Madame Placard sont à l’histoire en marche ce que les cancans de Madame Bignole sont au nettoyage des escaliers. Car elle s’informe Madame Placard. Elle regarde la télévision, lit plusieurs journaux, écoute la radio et fait ses courses elle-même. D’ailleurs elle ne comprend pas pourquoi on ne lui demande jamais son avis. Avec tous les sondages réalisés chaque jour, jamais personne ne l’appelle si ce n’est pour lui faire gagner un horrible pouf en fausse peau de veau retourné pour la liquidation d’un magasin de meubles de la zone commerciale d’à côté. C’est pareil avec les émissions dites interactives à la radio ou à la télé où l’on vous demande de réagir sur l’actualité. Pas moyen d’entrer en communication avec les animateurs. Soit parce que le standard est saturé quand elle téléphone de chez elle, soit parce qu’elle n’a pas de téléphone à portée de la main lorsqu’elle rentre du boulot dans sa petite auto. Mais ne comptez pas sur elle pour s’acheter un téléphone mobile. Sans être casanière, Madame Placard aime bien être tranquille dans ses meubles.
Et un jour, Madame Placard a décidé de se lancer et de dire ce qu’elle avait sur le bout de sa langue bien pendue. »

Alors pourquoi recommencer à prendre rendez vous chaque jour avec qui voudra bien me lire ?
D’abord par ce que 10 ans ça laisse des fourmis dans les doigts et sur le bout de la langue.
Parce qu’internet et les blogs sont une jolie façon de lancer des bouteilles à la mer.
Parce qu’aujourd’hui la mode est aux débats participatifs, aux Français qui interrogent les hommes politiques alors pourquoi pas moi ?
Parce qu’en 1997, Chirac nous avait péter une vraie dissolution et qu’avec ça tu tiens bien dix jours de chroniques.
Parce qu’écrire et s’écrier (anagramme qui le fait bien) chaque jour est un bon exercice pour les neurones et les cordes vocales.
Parce que Victor Hugo avait fait 2O ans après et que j’avais la flemme d’attendre.
Parce qu’il y a eu un 21 avril et que cela me tord les boyaux rien que d’y penser car le 21 avril n’est plus ma date d’anniversaire mais le funeste résultat sorti des urnes de 2002.
Parce qu’il y a des présidentielles à l’horizon et que, quelque soit le résultat il faudra être vigilant cré nom de nom.
Enfin parce qu’on a changé de siècle sans que rien ne change vraiment et que depuis j’ai acheté un portable. Ce qui prouve que même les plus idiotes peuvent changer d’avis.

Ce journal avait débuté le 25 mars 1997 par une chronique sur l’alcoolisme, alors quitte à renouer le fil du temps, comme promis, je remets ma tournée.

NB : à chaque nouveau morceau d’humeur quotidien vous pourrez jeter un coup d’œil à la chronique du jour équivalent de 1997 et 1998. C’est cadeau.

Merci à Alvin Lee guitare héros du groupe mythique « Ten Years After » célèbre pour un insolant solo de guitare à Woodstock.

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