mercredi 28 mars 2007

Echauffements.

Peut-on demander à une faible femme comme moi de démarrer sur les chapeaux de roues ses chroniques du XXIème siècle? Un peu d’indulgence SVP. Histoire de se dégourdir les doigts sur le clavier comme une soprano s’échauffe la voix à coup de vocalises, je vous propose une petite liste de coups de cœur et de gueule de la semaine passée.

Tu sais jouer du biberon ?
J’ai bluffé ma fille l’autre jour car je connaissais le groupe allemand Tokio Hotel. Quatre teenagers dont deux jumeaux nés en 1989. Idolâtrés par les fillettes, Bill, Tom, Gustav et Georg doivent avoir des parents dont la date de naissance est postérieure au festival de Woodstock ou à la séparation des Beatles. Je dois me faire vieille. Avec les Kid Bombardos et autres groupe de teenagers, le rock devrait devenir un module dans le cursus scolaire et ce dès la maternelle.

Mais que fait The Police ?
Bonheur, malheur. Mon groupe préféré de la fin des années 70 et du début des années 80 se reforme pour une tournée come back inespérée. J’avais ramené le disque « Outlandos d’Amour » en 1979 et usé jusqu’au bout la cassette Memorex que j’avais faite du 33 tours à force de l’écouter et de la faire écouter aux copains et copines. Un choc musical.
Sting, Stewart et Andy reviennent. Je me suis donc préparée à leur réception en septembre au Stade de France. Je pianote sur le web et là, horreur, le prix des places avoisine les 200 euros ! Stop. Après les 110 euros pour les Stones dans le même stade l’an passé, le prix du revival a dépassé les bornes. Messieurs de la Police je vous arrête pour excès de prix.
Ce soir je me repasserai le bon vieux vinyle sur ma platine Technics.

Good night Roxanne.


Il y a 10 ans
Vendredi, 28 mars 1997.
A la messe rue de Rome.

Là mon fils c’est pas du virtuel. Pas du cyber sexe à la mode nippone. Du vrai, du bien de chez nous, du comme il faut; entre des gens sérieux, entre la poire et le fromage, entre Mademoiselle et Madame, entre cuisses et entre jambes en l’air. C’est fou comme le rétro est aujourd’hui à la mode. Les fringues de papa, les lunettes de soleil de maman, tous les trucs des années 50-60 se vendent à prix d’or. Mais il y a (avait) quelque chose qui avait disparu de la circulation et qu’il était difficile de se procurer dans une brocante. Une bonne vieille maison close, un lupanar de derrière les fagots, bref un bordel. Un rendez-vous somme toute traditionnel dans ces années de plein emploi où la télé n’avait pas encore piqué le business aux Mesdames Claude de tous poils.
C’est donc aujourd’hui, rue de Rome, que la brigade de répression du proxénétisme (anciennement « Mondaine ») a déniché comme dans une vraie brocante ce joyau que l’on croyait à jamais enfoui dans l’histoire (du cul) pour l’éternité.
Madame Lina (toutes les mères maquerelles ne s’appellent pas Claude) recevait, en compagnie de six « jeunes filles » comme on dit tous les jours, sauf le dimanche et pendant les heures de boulot, au 87 de la rue de Rome. C’est d’ailleurs bien compréhensible comme façon de faire. Cette Madame Lina avait sûrement envie de se changer les idées après une journée, disons, bien remplie. Et qui sait, le dimanche, se faire belle, non pas pour un petit footing matinal au Bois de Boulogne, mais bien pour astiquer religieusement les bancs de l’église des Batignolles. Jolie église, ma foi, distante du 87 rue de Rome d’un petit vol d’oiseau, qui à défaut d’être une oie blanche serait sans doute une grue.

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