mercredi 19 septembre 2007

Oreiller.

Les hommes sont collés à leur télé. Football, rugby, basket, Formule 1... Septembre n’est pas le mois de l’amour.
La reprise au boulot est stressante, les hommes rentrent tard et souvent ronchons ou extenués ou les deux.
Septembre n’est pas le mois des discussions.
Le tiers prévisionnel montre le bout de son nez, les hommes sont tendus du porte-monnaie.
Septembre n’est pas le mois des emplettes.
Kouchner nous prévois la guerre, Sarkozy veut refaire la société en quinze jours et Fillon joue à cache-tampon. Les hommes qui nous gouvernent ont perdu le gouvernail.
Septembre est le mois pour se glisser sous la couette et serrer fort son oreiller en attendant de meilleurs rêves en octobre.




Il y a 10 ans
Vendredi, 19 septembre 1997
Licencieuse.

Le gouvernement Jospin a pour projet de réformer les Allocations Familiales et les aides à l’emploi d’une personne à domicile. La réforme fiscale qui accompagne ces mesures est censée faire place à plus d’équité entre les différentes catégories de population.
Merde, une fois, Monsieur le Premier Ministre.
Si chacun cotise, chacun doit pouvoir bénéficier des mêmes prestations. En toute égalité.
Merde deux fois, Monsieur le Premier Ministre.
Si, d’après les chiffres publiés ce jour dans la presse, ce sont les cadres sup qui trinquent et pas forcément les bas salaires qui en profitent, y’a un « bug », pour parler français.
Merde trois fois, Monsieur le Premier Ministre.
D’accord pour la baisse des Allocs. Mais si, dans un premier temps, l’Aged
(qui paye l’URSSAF à notre place dans le cadre de l’emploi d’une personne à domicile pour garder les enfants) est supprimée. Si, dans un deuxième temps, vous baissez le plafond des déductions fiscales, je serai obligée de licencier la nounou que les enfants adorent.
Merde quatre fois, Monsieur le Premier Ministre.
Vous ne pouvez pas demander aux mêmes personnes de faire tous les sacrifices, au premier rang desquels, voter pour vous.
Merde cinq fois, Monsieur le Premier Ministre.
Vous ne pouvez pas nous demander d’être les moteurs de l’économie (les foyers dont les revenus se situent entre 25000 et 35000 francs par mois sont les plus gros consommateurs de biens et de services).
Merde six fois, Monsieur le Premier Ministre.
Vous ne pouvez pas nous demander d’investir d’un côté dans la pierre et ainsi relancer l’activité de l’immobilier en nous étranglant de l’autre.
Merde sept fois, Monsieur le Premier Ministre.
Vous ne pouvez pas demander à une entreprise exsangue d’embaucher. Seules les PME en bonne santé peuvent se le permettre. Il en va de même pour un seul emploi dans un seul foyer. Si notre pouvoir d’achat est amputé de trois à quatre mille francs par mois, c’est:
- l’employé qui va se retrouver au chômage.
- l’état qui devra indemniser cette employée
- le pouvoir d’achat de cette employée qui manquera à l’économie
- le travail au noir qui va retrouver des couleurs
- la quasi obligation pour moi d’arrêter de travailler
- un grand bon en avant pour la condition féminine qui va retrouver, dans la joie et dans la bonne humeur, les travaux ménagers, les couches, les courses, la cuisine et l’arrivée du mimile, fier d’être redevenu indispensable.

J’arrête là pour aujourd’hui. Il paraît que marcher dedans sept fois ça porte bonheur.
A la radio ce matin des gens trouvaient normal que les riches n’aient pas de privilèges. Si créer un emploi est un privilège alors convoquez tout de suite les Etats Généraux et légalisez immédiatement le travail au noir.
Sans faire partie d’une quelconque association extrémiste et/ou catholique, je me permets, aujourd’hui, cette licence, Monsieur Jospin, en parodiant une publicité pour des yaourts: « les mamans qui travaillent ne vous disent pas merci ... elles vous disent merde! ».

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