dimanche 2 septembre 2007

La vie Ikéa.

Passez une journée chez Ikéa et vous comprendrez comment on peut tout aussi bien décorer son chez-soi que briser sa vie de couple pendant une semaine.
Le parcours obligé vous fait passer devant tout et n’importe quoi. Mieux vaut avoir préparé une check-list sinon vous risquez de devoir remplir une camionnette de trucs pas forcément chers mais pas forcément utiles.
Les discussions sans fin sur la pertinence d’un cadre, d’une couleur de rideau ou la forme d’un verre peuvent faire rapidement disjoncter les jeunes couples venus en amoureux passer une journée « peace & meuble » et qui peuvent repartir avec des envies de meurtre.
Surtout n’y emmener jamais votre père bricoleur. Il manquera toujours quelque chose et ses conseils en agencement vous feront croire que vous vous apprêtez à aménager un Versailles bis plutôt que votre deux pièces cuisine sans ascenseur.
Vers quatre heure de l’après-midi vos jambes seront tellement lourde qu’un marathon, à côté, ressemblerait à une promenade de santé.
La sortie approche il faut passer par la zone des stocks et puis la caisse.
Le soleil ne s’est pas encore couché que vous ne souhaitez qu’une chose, le faire avant lui.
Devant vous, patientent un homme et une femme. Sur le tapis roulant ils ont déposé un seul et unique article. Une brosse à WC bleue, en promo à 1,95 euros.
La vie Ikéa quoi!





Il y a 10 ans
Mardi, 2 septembre 1997.
D’autres chats noirs à fouetter.

Certes, une Princesse est morte tragiquement.
Certes, le chauffeur conduisait bourré de bonnes intentions avec 1,75 grammes d’alcool dans le sang.
Certes, les paparazzis n’ont pas eu tout faux.
Certes, les lecteurs et lectrices de la presse à scandales ont maintenant une bonne excuse pour remuer la merde comme on tourne ces pages de papier glacé.
Mais il y a chaque jour des centaines de morts en Algérie, au Congo, dans l’ex Zaïre ou au Viet Nam.
Alors pourquoi retransmettre les funérailles de la Princesse de Galles en direct sur une chaîne publique?
Les temps d’antenne T.V. sont si précieux qu’il serait plus judicieux de passer un reportage sur les victimes des bombes antipersonnel qui tuent ou estropient adultes et enfants en Bosnie, au Cambodge, ou ailleurs.
Cette lutte contre ces armes de guerre maniées par des lâches fut le dernier combat de cette mère au coeur si grand qu’on y trouvait pêle-mêle des affaires, des peines mais aussi beaucoup de bonté. Il serait plus décent de perpétuer ce combat pacifique plutôt que de consacrer une partie de notre redevance T.V. à un hommage larmoyant, voyeuriste et guindé.

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