jeudi 13 septembre 2007

La France qui perd.

Texte écrit sous la dictée de Monsieur Placard.
Vendredi, le XV de France perd le match d’ouverture de SA Coupe du monde face à l’Argentine (pays de football). Aujourd’hui l’équipe de France de football perd sur SON terrain face à l’Ecosse (pays de rugby) un match qualificatif pour l’Euro 2008.
Avant-hier les volleyeurs français se faisaient piteusement sortir de la compétition continentale et les spécialistes étaient dubitatifs quant aux chances de victoire des basketteurs français face aux Russes en quart de finale des championnats d’Europe.
Footeux et rugbymen, stars des media et piteux joueurs sur le terrain.
Deux équipes coachées par des forts en gueule, des acteurs nés mais qui semblent incapables de changer de tactique en cours de match. Incapable de se rebeller contre les choix de leurs entraîneurs qui, eux, préfèrent mourir avec leurs idées et nous faire mourir d’ennui dans les tribunes ou devant notre télé.
Il manque un vent de folie, une bonne dose de talent et de libération chez ces joueurs robotisés qui ne savent a priori réciter qu’une seule partition. Il n’y aurait donc personne parmi ses trente gaillards où ses vingt-deux millionnaires du ballon rond quelqu’un capable de dire « merde » à messieurs Laporte ou Domenech. Capable de prendre le jeu à son compte et tenter le dribble ou la combinaison inédite. Il n’y a plus de Platini, plus de Blanco pour réveiller nos rêves de belles victoires rondes ou ovales. Il n’y a plus qu’une pensée uniforme, stéréotypée jusqu’à la caricature. Les entraîneurs ne veulent plus voir qu’une tête à défaut de vouloir faire éclore des cerveaux.

Texte écrit à quatre mains.
Bizarrement, le coaching du pays ressemble un peu à ces méthodes brutales et fermées. Sarkozy réclame le silence dans les rangs. Pas un ministre ne doit lui faire de l’ombre. Lui et son éminence grise Claude Guéant, sont les seuls dépositaires du savoir. Et quand Fillon tente un cadrage débordement dans les vingt-deux mètres ou un petit pont dans la surface, il se fait convoquer sur l’heure. « Attention mon coco, ce n’est pas toi qui va m’apprendre à gagner le match de la réforme des retraites ! ».
Encore un match qui s’annonce mal et dont le résultat sera beaucoup plus grave qu’une élimination prématurée de la Coupe du monde de rugby ou que le non voyage des Bleus pour l’Euro de football en Suisse et en Autriche l’année prochaine.




Il y a 10 ans
Vendredi, 12 septembre 1997
Féministre.

Sa langue a fourché. Personne n’a relevé ce lapsus parfait, compactant tel un Armand des mots, la revendication et le statut, la lutte et l’objet de la lutte, l’état permanent et la fonction ponctuelle.
C’est sur France Inter il y a deux jours lors de l’émission « Le téléphone sonne », que Martine Aubry s’est pris les pieds dans la langue française. Je l’ai vite noté sur mon calepin car ce sont des petits détails qui vous font rire dans l’instant et que vous oubliez au virage suivant pour peu qu’une Mercedes aux vitres teintées vous ait fait une queue de poisson.
Ce dérapage de prononciation est d’une rare poésie. Je crois même qu’aucune suffragette des années vingt et trente n’aurait pu rêver meilleur slogan.

En visite à Strasbourg, Lionel Jospin propose de faire voter début 1998, un projet de loi visant à limiter le cumul des mandats. Quand les vieux politicards cumulards et ronds-de-cuir des assemblées nationales, régionales et locales seront obligés de partager ce gâteau doux-amer du pouvoir, les femmes (et aussi les jeunes) profiteront je l’espère de ce courant d’air renouvelé.
Encore faudra-t-il que Jospin aille au bout de sa démarche et que le Sénat, repère de chnoques conservateurs, voire conservés dans le formol des lambris, avalise ce choix politique. Rien n’est fait quand on sait que le Palais du Luxembourg s’ouvre aussi vite au changement qu’une bibliothèque municipale de Marignane se ferme aux ouvrages ne rentrant pas dans la ligne du Front National.

Madame Aubry, chère Martine, retroussons nos manches de chemisier, y’a encore du boulot.
Et cher Lionel, n’y allez pas non plus par quatre chemins. Un vote, un mandat, une personne. D’abord ça créera des emplois et que l’on ne vienne pas me dire que pour être député il faut côtoyer le peuple dans sa mairie. C’est d’abord de la foutaise et ensuite une injure à ce peuple.

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