dimanche 17 février 2008

A deux centimètres près.

L’an passé, à un meeting de la Golden League d’athlétisme à Rome, Salim Sdiri, sauteur en longueur français était atteint par un javelot lancé de l’autre bout du stade par le finlandais Tero Pitkamaki. Les images ont fait le tour de la planète.
C’est seulement ce week-end, à Bordeaux, que l’athlète a retrouvé le chemin des sautoirs et de la compétition lors des championnats de France en salle. Un retour qui faillit ne jamais avoir lieu tant Salim Sdiri restait traumatisé par cet accident rarissime.
La marque des champions n’est-elle pas de surmonter les peurs ?
Aujourd’hui, en bout de piste d’élan, Salim a pris un bel appel et atterri 7.98 mètres plus loin. A deux centimètres de la première place. A deux centimètre de la barre des huit mètres.
Sûrement une petite déception pour le compétiteur mais un ouf de soulagement pour l’homme, meurtri dans sa chair un soir de juillet 2007.
A Rome, il s’en était fallu de deux centimètres pour que le javelot planté dans son flanc droit n’atteigne un organe vital.



Il y a 10 ans
Mardi, 17 février 1998.
C’est à quelle heure la guerre, parce qu’à la demie, j’ai tennis?

Cinquante quatre ans après le 6 juin 1944, on est loin de l’emballant mystère planant au dessus de la date du débarquement. Mystère entretenu comme il se doit par les états-majors.
Mais aujourd’hui, guerre du Golfe (N°1) oblige, les américains ne peuvent plus faire péter un canon sans que la nouvelle soit dans la presse ou à la Une du journal du soir deux jours avant.
Eh non! ma bonne dame, une guerre maintenant, ça ne se déclenche pas comme ça, pour des raisons toutes bêtes de défense de la patrie en danger.
Il faut demander aux hommes de marketing quel est le meilleur créneau horaire pour le meilleur impact auprès de la cible (pour employer cette terminologie guerrière des communicants).
Il faut faire gaffe à tout, et pas seulement au pays auquel on déclare la guerre.
Par exemple, après les J.O. de Nagano, c’est mieux que pendant (c’est vrai que l’on est vachement moins pacifique une fois la dernière descente effectuée). Avant le pèlerinage à La Mecque, c’est mieux que pendant (on ne sait jamais si un kamikaze américain déviant de sa trajectoire prenait une mosquée pour une centrale nucléaire). Il faut aussi faire avec les vacances de chacun et les visites officielle comme celle de Clinton en Afrique. Ça ne fait pas très sérieux de se goberger dans un palace en buvant l’apéro et déclencher en même temps une attaque aérienne.
Il ne faut pas non plus oublier les télés avides de sensationnel qui préfèrent le prime-time (entre 19H00 et 22H00, pour ceux qui ne maîtrisent pas encore le jargon des publicitaires) pour vendre des spots de pub le plus cher possible. Je me demande d’ailleurs quel intérêt peut avoir une marque à communiquer juste avant un journal télévisé quand tout le monde angoisse sur la guerre et se fout des yaourts, du PQ et des téléphones mobiles?
Vous aurez compris que toutes ces contraintes limitent sérieusement votre fenêtre de tir (surtout s’il caille dehors et que vous avez fermé vos volets roulants).
Ce n’est pas le tout mais j’aimerais bien connaître l’heure du début des hostilités parce qu’à la demie, j’ai tennis.

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