mercredi 18 juillet 2007

Mona Lisa.

La lumière s’allume doucement. La poursuite de la boite de jazz éclaire d’abord le piano. Ses doigts effleurent les touches, c’est Nat King Cole, 88 ans. A droite du piano un homme s’approche du micro en pied, son costume est impeccable, une mèche tombe sur son front, on reconnaît Frank Sinatra, 91 ans. A portée de bras, une chaise haute, dans son costume blanc, une guitare sur le genou, monsieur Henri Salvador, 90 ans aujourd’hui.
Un rire déchire la nuit.
La guitare s’anime, le piano de Nat s’éveille en douceur, « the Voice » saisit le pied du micro.
Le temps s’arrête et la musique commence.
Le trio impossible susurre « Mona Lisa », l’une des plus belles chansons interprétée par Mister Cole.
“Mona Lisa, Mona Lisa, men have named you
You’re so like the lady with the mystic smile
Is it only cause you’re lonely they have blamed you?
For that Mona Lisa strangeness in your smile?”

C’est un rêve. Un beau rêve. Nat et Frank ne sont plus là. Mais s’il vous plait monsieur Salvador, pourriez-vous reprendre cette chanson ? Je suis prête à vous en écrire une version française.

Rendez-vous l'année prochaine.




Il y a 10 ans
Vendredi, 18 juillet 1997.
Boire ou conduire, j'ai la solution.

La Maréchaussée, bienveillante à l'égard de nos vies d'automobilistes a abaissé le taux autorisé d'alcool dans le sang. Ce niveau est maintenant si bas que vous passez auprès de vos amies pour une mal élevée qui refuse systématiquement de remettre sa tournée.
Alors pour vous éviter la honte du ballon qui mène au ballon, faites comme moi. Dans votre petite voiture, sillonnez les routes des grands crus. Comme par exemple celles du Haut Médoc. Traversez sans déguster des villages comme Margaux, Moulis, Pauillac, n'a rien de répréhensible si vous respectez les limitations de vitesse. S'arrêter près des vignes de Beychevelle ou Maucaillou n'est pas écrit en lettres rouges dans le code de la route. Quand vous avez, par le passé, goûté à quelques uns de ces grands crus (pas tous, on n'est pas des Rotschild quand même), la seule évocation du nom vous rappelle un souvenir, un parfum, un plaisir.
C'est donc en parcourant cette région bénie des dieux pendant deux heures, que j'ai pu boire tout mon saoul, sans avoir bourse à délier et ballon à souffler. Et puis à la sortie de Moulis un panneau indique "Château Chasse-Spleen". Tout s'arrête. La route est un poème, les pieds de vignes ses rimes, et les raisins sa ponctuation.
Au risque de me faire insulter par tous les vignerons de France qui me croiront sectaire voici un itinéraire alternatif qui, lui aussi, vous transportera jusqu'à l'ivresse mais sans la nausée.
Prenez la départementale qui va de Marsannay à Beaune en Bourgogne. Vous passerez par Gevrey-Chambertin, Morey-Saint Denis, Chambolle-Musigny, Vougeot, Vosne-Romanée, Nuits Saint-Georges, Pernand-Vergelesse, Aloxe-Corton ... Un inventaire à la Prévert.

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