samedi 1 décembre 2007

Pouvoir de rachat.

Mais où sont-ils donc ?
Pas les premiers bourgeons bien sûr ni les victoires en football du Paris Saint Germain. Mais où sont passés les opposants à Nicolas Sarkozy. Vous vous souvenez de la campagne pour les présidentielles ? Non ? Cela vous parait si loin. Essayer de retrouver la mémoire. Si je vous dis Béarn, tracteur, centre ... Non vraiment rien ? Et si je vous dis Poitou Charentes, bravitude ... Allez, ça commence à vous revenir.
Rappelez-vous François Bayrou et Ségolène Royal, 6.8 millions d’électeurs pour le premier nommé et 9.5 pour la suivante. A eux deux presque 7 millions de voix de plus que l’actuel hôte de L’Elysée.
Où sont-ils ? Qu’ont-ils dit lors des grèves ? Et qu’ont-ils à proposer pour redonner de l’épaisseur à nos maigres portemonnaies ?
Des livres vont sortir. Des partis politiques vont naitre. Mais les 17 et quelques millions de gugusses qui ont mis dans l’urne un bulletin Bayrou ou Royal se sentent un peu orphelin dans un paysage politique où l’hyper activisme sarkozien tend à étouffer les maigres voix de la contestation. Et si en plus celles-ci ont décidé de ne pas s’élever ...

Il y a 10 ans
Lundi, 1er décembre 1997.
Du grain à moudre.

Le Pen, meunier de la xénophobie, dormait paisiblement. Son moulin n’allait pas trop vite dans la mesure où certains agissements des mairies FN de France lui faisaient plutôt une contre-pub. Sans oublier le procès de la semaine passée qui s’est soldé par des réclusions de douze ans de prison pour les trois meurtriers d’un Malien jeté par haine des blacks dans le canal Saint Martin le 13 juillet 1994.
Mais le gouvernement Jospin a décidé de retravailler le projet de loi sur la nationalité puis celui sur l’immigration. Une aubaine pour le Breton de Montretout, qui voit l’eau fraîche revenir à son moulin.
Raccommodé par-ci, amendé par-là, le projet a réveillé la droite RPR-UDF, promise pourtant à un long hiver d’hibernation. Dire qu’il pourrait y avoir un terrain d’entente républicain autour de ce problème! Mais chacun, à gauche comme à droite, préfère en faire un sujet existentialiste. La loi Debré devait être jetée à la poubelle pour être reprise de A à Z, sans haine et sans passion débordante. D’autant que la commission pluripartite (dont Simone Weil fait partie) mise en place pour plancher sur les termes de la loi, propose des terrains d’entente qui pourraient, pour une fois, dépasser le clivage gauche-droite.
Aubaine pour les uns qui n’arrivaient pas à forcer la voix depuis la déroute du 1er juin, calcul politique pour les autres qui préfèrent rassurer la partie la plus contestataire de leur électorat « pluriel ».
Pendant ce temps-là, le meunier clodoaldien, se frotte les mains de voir revenir sur le devant de la scène un thème cher.
L’attribution de la nationalité concerne chaque année 20 à 25000 jeunes. Ce projet de loi qui ravive la flamme nationaliste de certains élus de droite, n’aurait-il pas mérité une lecture plus posée dans un ou deux ans? Le chômage, l’éducation et la lutte contre l’exclusion sont, à mes yeux, des combats plus urgents à mener. Je radote mais tant pis, le vote de la loi sur la défense des plus démunis qui était en discussion à l’Assemblée au moment de la dissolution n’a toujours pas été reprogrammé.
Monsieur Jospin, en l’absence d’un Chef d’Etat digne de ce nom qui préfère balancer quelques vacheries quand il est hors des frontières. allez au « front » pour des batailles qui peuvent non seulement ressouder le peuple, mais qui, si elles sont gagnées, feront disparaître de la scène politique, ce meunier qui n’aurait alors plus de grain à moudre.



Vendredi, 30 novembre 2007.
Fiesta.


Pour réussir une fête :

Menu
- Apéritif gourmant avec Champagne, Cheverny blanc, tuiles au parmesan et crackers aux rillettes de thon et concombre.
- Servir un crumble de Confit de canard au pain d’épices avec pommes sautées et salade
- Arroser de Cahors 1996
- Dresser des assiettes de fromages basques et italiens avec gelée au piment d’Espelette et crème de vinaigre balsamique.
- Arroser d’Irrouléguy
- Mousse au chocolat et fondant à l’orange

N’inviter que de très bons amis

Les faire jouer jusqu’au bout de la nuit en ayant compilé les pires tubes des années 60 à 80 et les génériques des programmes télé.

Prévoir quelques Alka-seltzer, mais le jeu en vaut la chandelle.

Bonne soirée






Il y a 10 ans
Dimanche, 30 novembre 1997.
Rambo contre le gendarme de Saint-Tropez.

Stallone contre De Funès, le bandeau dans les cheveux contre le képi, les forêts du Viêt-Nam contre les plages de naturistes.
C’est quoi encore que cette histoire? Un remake de la guéguerre entre le cinéma américain et le cinéma français?
Non, juste une parabole pour vous faire mon petit cinoche du jour, mais sans décodeur.
Cette semaine quelques têtes pensantes se sont réunies pour savoir si l’Europe avait une raison d’être au niveau d’une politique de défense commune.
On peut en douter quand on voit avec quelle autorité et quelle solidarité les quinze ont réglé les conflits en ex-Yougoslavie ou en Albanie, au Zaïre en Algérie ou en Israël. Dans le conflit ONU-Irak, ce sont encore les cow-boys américains qui ont dégainé les premiers face à Saddam Hussein. Je n’aime pas trop ce rôle du gendarme du monde façon Robocop, que tiennent les Etats-Unis depuis le début du siècle. Mais force est de constater qu’ils nous ont sauvé la peau à la fin de la deuxième guerre mondiale, avec, il ne faut pas l’oublier, les Canadiens, les Australiens, les Britanniques.
Alors que la hache de guerre est enterrée depuis belle lurette entre nous et les Allemands, je me demande pourquoi tous ces beaux messieurs n’arrivent jamais à adopter une ligne de conduite commune et couillue quand il faut défendre des peuples qui souffrent à quelques centaines de kilomètres de chez nous. D’ailleurs les frontières de l’Euro vont bientôt exister; alors, au lieu de se foutre sur la gueule pour savoir de quelle nationalité nous sommes, « perdons » notre temps à faire de l’Europe un pays uni, pas seulement autour d’une monnaie.
Puisque je tombe un peu dans la démagogie, je continue.
Imaginons notre bataillon de gendarmes d’opérette dirigés par le général Derrick, lui-même supervisé par le chef de la septième Compagnie, ça n’a pas l’ombre d’une chance face à un Terminator qui éternue. En effets spéciaux et effets de manche, les américains sont encore meilleurs que nous.
Le dispositif mis en place par Clinton pour faire peur au dictateur irakien relève d’ailleurs plus de la mise en scène à grand spectacle que de la tactique de guerre.
Tant que Jean Lefebvre sera opposé à Sylvester Stallone, nous ne sommes pas prêts de gagner le concours de bras de fer.
Peut-être qu’un jour un Luc Besson de la politique nous réussira le remake parfait de James Bond, pour montrer une bonne fois à l’empire de l’est comme à l’empire de l’ouest, que le shérif n’habite pas forcément Moscou ou Washington.
En attendant, dans les cinémas de Bagdad, Alger, Jérusalem, Kinshasa ou Sarajevo, nos nanars à quat’ sous de politique étrangère doivent bien faire marrer les dictateurs.

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