dimanche 2 décembre 2007

Souvenirs en 8mm.

Quand mon père jouait au cinéaste et sortait sa caméra 8mm, c’était jour de fête.
Les technologies d’aujourd’hui nous autorisent à capturer toutes les images à tout instant. La valeur du choix n’existe plus.
Quand il fallait se contenter d’une bobine d’à peine quatre minutes, il était préférable de ne pas se tromper.
Il y a avait aussi les bruits, ceux de la caméra qu’il fallait remonter mécaniquement en tournant le manche et ceux du projecteur. Car je rappelle aux plus jeunes que les films 8mm étaient muets comme pour Chaplin ou D.W. Griffith.
Une fois la bobine terminée, papa la mettait dans une enveloppe jaune spécialement conçue pour le transport vers les laboratoires Kodak.
Un jour, le film développé revenait. Mais pas question de le regarder tout de suite. La sortie du projo c’était la grand-messe. Cérémonial digne d’un mariage princier. L’écran monté sur pied qui avait une odeur si particulière. Le noir absolu, la machine à coller en cas de casse du film (ce qui arrivait souvent). La magie de la bande qui suivait un circuit tout en en virages avant de se placer devant la lumière. Le cliquetis du projecteur, les images qui tressautaient légèrement. Les personnages qui parlaient mais que l’on n’entendait pas.
Le tout devait ne durer qu’une demi-heure mais ça semblait une éternité. La lumière rallumée nous ramenait à la réalité, comme dans une salle de ciné chère à Eddy Mitchell.
A Noël, pour maman et petite sœur, je vais faire numériser ces petits bouts de vie. Il n’y a plus papa pour faire marcher le projecteur.
Alors on mettra le DVD dans le lecteur.
Les odeurs et les bruits en moins mais sûrement de bons souvenirs.




Il y a 10 ans
Mardi, 2 décembre 1997.
Petite fleur.

Une petite fleur sur une chemise
Une petite fleur sur un violon
Une petite fleur sur une tombe.

Stéphane Grappelli s’en est allé, une semaine après Barbara.
Il y avait Vermeer que je pouvais reconnaître à une touche de pinceau.
Il y avait Coluche que je pouvais reconnaître à une touche d’humour.
Il y avait Barbara que je pouvais reconnaître à une touche de voix.
Il y avait Grappelli que je pouvais reconnaître à une touche de corde.

J’espère que Cartier-Bresson et Gotlib ont de bons toubibs.

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