jeudi 13 décembre 2007

L'île longue.

Ce soir, sept juges professionnels ont répondu « oui, à la majorité » aux trente-six questions relatives à la culpabilité d’Yvan Colonna. Il est donc condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre du préfet Claude Erignac.
Au bout d’une cavale et d’une procédure sans fin, c’est donc presque dix ans après le meurtre en pleine rue du préfet de corse (6 février 1998) que le dernier membre du commando, celui qui, si l’on en croit le verdict, a tenu l’arme, a été enfin jugé et condamné.
Entre dénonciation puis rétractation des complices, le procès laisse des zones d’ombre. Un procès en appel est prévu dans l’année qui vient.
De quoi prolonger encore le supplice pour Madame Erignac et ses enfants. De quoi aviver les rancœurs de la famille Colonna.
Il me parait étrange que les media, lors de ce procès, aient, à de maintes reprises utilisé les mots de « berger de Cargèse » pour nommer Yvan Colonna. Une forme de surnom amical et écologique, loin de l’acte criminel pour lequel il était jugé.
L’aspect politique du meurtre est-il d’ailleurs le bon ? C’est ce que certains indépendantistes « fréquentables » voudraient nous faire croire. J’opterais plutôt pour un pur crime crapuleux, lié aux basses œuvres de bandes organisées dans le racket et le trafic de drogue.
Cette île corse qui ressemble à un poing brandi surmonté d’un doigt accusateur devrait faire sa révolution au lieu de toujours montrer « l’autre », qu’il soit immigré ou français, en bouc émissaire.
Il est grand temps que la population (et non le peuple) corse fasse la révolution citoyenne, celle du droit et du respect de la République.
A partir d’aujourd’hui, pour Madame Erignac, le temps s’écoulera toujours plus lentement sur cette île longue comme un nuage noir.




Il y a 10 ans
Samedi, 13 décembre 1997.
Permis de polluer.

Derrière l’écran de fumette du joint français d’avant-hier, se cachait en fait un écran de fumée hallucinogène mis en place par les américains lors du sommet écolo de Kyoto.
Les Etats-Unis ont, soi-disant fait des concessions en s’obligeant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% alors qu’ils réclamaient le statu quo au début des négociations.
Une victoire qui a le goût de la victoire, la forme de la victoire mais qui n’est pas une victoire. Madame Voynet et les autres vrais défenseurs de notre planète vont avoir de plus en plus de mal à manger bio. En effet, la réduction promise par les américains, plus grands pollueurs de la planète, est fictive. Conformément aux souhaits des gros cons de sénateurs américains et aux lobbies industriels (gros cons eux aussi), les Etats-Unis pourront racheter à des pays pauvres et peu polluants le droit de polluer tout leur saoul.
Un peu comme, il n’y a pas si longtemps, quand un gentilhomme plein aux as pouvait vendre à un pauvre pouilleux de paysan son obligation d’aller à la guerre. Il n’allait pas se faire tuer et envoyait un autre à la boucherie.
Le pire dans cette situation c’est que les pays pauvres auront toujours besoin de la manne des pays riches pour grandir.
Le ver est dans la pomme, tant que les Etats-Unis produiront des richesses à grands coups de gaz polluants.
Droit de salir, droit de souiller, droit de chier partout sous prétexte que vous êtes les plus riches du globe, j’espère Monsieur Bill Clinton que vous pleurez de honte chaque soir en vous regardant dans la glace. D’ailleurs, restez crado, à l’image de vos usines, ne prenez même pas la peine de vous laver les dents. Vous pouvez puer du bec ou refouler de la glotte, je n’ai nullement l’intention de vous embrasser sur la bouche.

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