jeudi 6 décembre 2007

FARC.

Une femme va mourir. Elle le dit et l’écrit avec ce qu’il lui reste d’âme après six années de captivité. Une vie volée par des guérilleros loin, là-bas, en Colombie, dans une jungle épaisse comme l’enfer. Il faut lire la lettre qu’Ingrid Betancourt a écrite à sa mère. Prendre le temps de peser chaque ligne tant la souffrance et l’abattement y sont prégnants. Une lettre d’une bouleversante dureté tant elle ressemble à un testament.
Elle s’adresse à chaque personne aimée comme si elle était déjà sûre de ne plus avoir la force de tenir encore et encore.
Comment vivre et même survivre un jour de plus quand tout vous est enlevé, les souvenirs, les photos, les livres, les compagnons de captivité.
Elle écrit avec un cœur immense mais qui, si rien n’est fait vite, très vite, va s’évanouir et s’éteindre pour flotter à jamais dans la canopée de cette maudite jungle.
Alors si Sarkozy peut changer le cours des choses, si ses messages envoyés aujourd’hui permettent une libération rapide alors Noël sera un joyeux Noël.
Mais je doute que les forces armées révolutionnaires colombiennes ait envie de déguiser Saint Nicolas d’une grande barbe blanche.




Il y a 10 ans
Samedi, 6 décembre 1997.
S’il vous plaît Père Noël gentil,

Je ne veux rien pour moi, mais si vous pouvez déposer au pied du sapin de Bill le jeu Mako-écolo. Et pour Benyamin un mobile en forme de colombe, comme ça, il s’endormira chaque soir en faisant de beaux rêves. Pour Yasser un déguisement de policier afin qu’il fasse le ménage dans son camp. Pour Jacques un joli boulier. Pas de Monopoly européen pour Lionel mais plutôt un pistolet à tuer le chômage et quelques baigneurs braillards pour Martine et ce sera déjà pas mal.
Merci Père Noël gentil.
Je vous embrasse.

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