mardi 4 mars 2008

Lézard.


Tombe la neige. Et rester dans son chalet comme dans une boule. Regarder les flocons virevolter et s’épaissir.
Buller, lézarder au coin du feu et finir son livre. Enfin, essayer de le finir. Pas si facile de rester concentrée dans ce monde du silence.

Il y a 10 ans
Mercredi, 4 mars 1998.
Station d’épuration de droite.

A dix jours des élections régionales, j’ai, je l’avoue, du mal à mettre le turbo et à m’y intéresser. La fatigue sans doute, le sentiment que ce nouveau scrutin est une copie au carbone du précédent, sûrement. Je suis sûre que, quelque part, les élections régionales sont d’une grande utilité pour notre vie quotidienne, mais quand j’entends les leaders des deux camps se crêper le chignon à la mode de chez nous pour la énième fois, ça me gave.
Partout, et en particulier dans la fameuse région PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur), le débat vole en rase-mottes. Il faut qu’on m’explique pourquoi, quand il s’agit de la vie locale, on nous ressort les grandes théories dogmatiques des joutes oratoires nationales. Ce qui intéresse les citoyens c’est leur bien-être au quotidien: un emploi, de bons services publiques, des infrastructures routières et ferroviaires de qualité, des impôts mais pas trop, la sécurité assurée, une eau potable et à bon prix, des arbres et des oiseaux qui font cui-cui. Que demande le peuple?
Mais rien n’est simple dès qu’il s’agit de politique. Alors on voit nos gugusses se chercher les poux dans la tonsure pour s’approprier qui, un trottoir, qui, une école, qui, une portion de route, qui, une salle des fêtes, qui, des stages de formation, qui, une station d’épuration. Comme si le bien-être de chacun devait avoir, au niveau local, une couleur partisane.
Je comprends pourquoi près de la moitié des électeurs, selon les derniers sondages, préféreront la « grasse-mat », le gigot haricots et la sieste crapuleuse plutôt que jouer aux indiens dans l’isoloir qui sert de tipi dans la salle de classe la plus proche du domicile.
Je crache par terre et je jure mes grands dieux que je sacrifierai l’une des excuses ci-dessus pour mettre mon bulletin dans l’urne en espérant que ces «clochemerles» minables cessent un jour.

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