samedi 1 mars 2008

WOAW!


Madame Placard est souvent un tantinet nostalgique. Un virtus qui vient avec l’âge et qui vous gangrène l’esprit au point de plus voir tourner la terre au présent.
Aujourd’hui, pas question d’être ronchon en serinant à des oreilles juvéniles la sempiternelle phrase « C’était mieux avant ».
De mon temps, comme on dit, nos oreilles n’avaient pas forcément droit à un traitement de faveur. Ce temps était celui du début des années 70 où la musique qui passait à la télé passait aussi par Guy Lux et son Ring Parade. Pas question d’y entendre Gainsbourg, Dutronc ou Brassens. Les micros étaient « branchés » sur des play-bac d’artistes incommensurables comme Ringo, Stone et Charden, Frédéric François, Michel Sardou, Johnny Halliday, Martin Circus, Les Rubettes, Annie Cordy, Sylvie Vartan, Sheila et Claude François.
Cloclo, le petit blondinet survolté qui allait et revenait entouré de danseuses dans des tenues sexy qui auraient pu être sponsorisées par l’Audimat su celui-ci avait existé. Des oreilles fort mal élevées alors que de l’autre côté de la Manche ou de l’Atlantique ne nous arrivaient pas les sons des Beatles, des Stones, de Creadence, des Who ou de Bob Dylan.
Cloclo, Guy Lux et le magazine Podium nous ont légèrement perverti les écoutilles. En témoignent les dizaines de 45 tours qui sont encore dans mon grenier. Pour célébrer les trente ans de la mort de celui qui chantait comme Chaban-Delmas parlait, un numéro spécial « collector » de Podium est mis en vente dans les kiosques. Avec sa couverture tujours aussi criarde symbolisée par la petite pin-up tahitienne qui s’écriait « WOAW » à toutes les pages.
Mes enfants, réjouissez-vous de pouvoir faire parvenir à vos tympans des sons d’une autre qualité venant des gorges de Mika, d’Olivia Ruiz, Daphné, Peter Cincotti ou Thomas Dutronc (le fils de …) pour n’en citer que quelques unes.
La pop c’était vraiment mieux aujourd’hui.


Il y a 10 ans
Dimanche, 1er mars 1998.
Hot-Dog.

Je crois que les propriétaires de toutous, de clébards, de cabots et de chieurs de crottes de tous poils ont définitivement péter les plombs.
Qu’entends-je dans un taxi aujourd’hui? Que des petits futés qui ont flairé le gogo ont mis sur le marché un CD avec des enregistrements de canidés aboyeurs et rigolards pour redonner le moral aux « médors » dépressifs. Car il faut savoir que de plus en plus de chiens souffrent de ce mal si humain et si contemporain, le stress.
Des conditions de vie misérable et surtout des maîtres ou des maîtresses autoritaires à l’extrême conduisent tout droit ces gentils compagnons vers la SPA des boyaux de la tête, autrement dit quelques vétos spécialisés dans la psychanalyse sauce Canigou.
Après la vache folle, le chien fou envahirait donc nos canapés à défaut de nos assiettes (sauf, si l’on en croit la légende, dans quelques restaurants asiatiques parisiens).
Il paraît même qu’il existe des vidéos spéciales pour chiens-chiens à leurs pépères et mémères. Quand il y a déjà des gens pour acheter des cassettes muettes avec des images de feux de cheminée, d’aquarium ou de paysages de montagne, on ne doit pas être surpris.
Si ça se trouve quelques vicelards mercantiles inventeront le porno hot-dog pour réchauffer quelques femelles frigides et quelques mâles impuissants.
Sexologue pour la gent canine, voilà un emploi auquel Martine Aubry n’a sûrement pas pensé.

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