vendredi 7 mars 2008

Enfoirés!

Trop bon, trop con ce Coluche.
Non seulement il créé les Restos du cœur qui, en se diversifiant ont donné à manger à ceux qui ont faim, mais ont aussi donné un toit, du travail, une écoute, une assistance ... Bref tout ce que l’on est en droit d’attendre d’une démocratie normalement constituée qui sait que le mode de vie d’aujourd’hui est une terrible génitrice de laissés pour compte.
Et en plus il invite dans son sillage et celui de Jean-Jacques Goldman depuis presque vingt ans, des dizaines d’artistes, affectueusement surnommés « les Enfoirés » à venir pousser la chansonnette lors d’un spectacle plutôt rafraichissant comparé aux heures de téléréalité bidonnées qui polluent nos antennes.
L’hiver 85, les restos avaient distribué 8.5 millions de repas, il y a deux ans le total était de 75 millions. Les associations ont de plus en plus de mal à récupérer les surplus alimentaires alors que cet accès a été autorisée par le Parlement européen en 1986.
Toutefois, selon Wikipedia, « la question de l’accès aux stocks européens n’est pas encore définitive, des groupes représentant des sociétés agro-alimentaires et distributeurs ayant tenté de faire pression avec l’Organisation mondiale du commerce, pour que cette redistribution soit plus encadrée et limitée, voire supprimée du règlement européen et prise en charge par les budgets sociaux nationaux et collectivités locales ».
Comme quoi des enfoirés il y en a vraiment partout.


Il y a 10 ans
Samedi, 7 mars 1998.
Le renard, la génisse et la marguerite.

Tout s’uniformise à une vitesse folle. Les discours politiques, les paysages urbains, les émissions de télé et je n’ose parler du contenu de nos assiettes.
Parlons-en quand même, je sais que ça va encore m’énerver, mais tant pis.
A l’heure où le guide Michelin vient de décerner trois étoiles au restaurant « Le jardin des sens » à Montpellier, des chercheurs de l’INRA annoncent la naissance d’une génisse clonée.
Le plus drôle dans cette histoire, outre le fait que le professeur de l’INRA s’appelle Monsieur Renard et qu’il a donné un nom de fleur à sa « bête », c’est que l’honneur du gros livre rouge de la gastronomie française ne revienne pas à un seul cuisinier mais à deux frères ... jumeaux!
Quel pied de nez, à défaut d’être de veau à ceux qui pensent que la photocopieuse à bouffe mise au point par ces chercheurs qui se prennent pour Dieu le père, pourrait devenir la panacée.
Quel plaisir aurai-je demain à me régaler d’un ris de veau aux morilles, si je sais qu’il est né en circuit fermé. Autant se coller une photocopie couleur dans le fond de l’assiette en pleurant devant tous ces grands restaurants bientôt rachetés par Rank Xerox.

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