mardi 28 août 2007

Le hic laïc.

Madame Gül porte un foulard. Madame Gül est la femme du nouveau président de la Turquie. La Turquie est un état laïc qui interdit le port du voile dans les administrations et les écoles. Madame Gül ne respecte donc pas les lois du pays présidé par son mari.
Son mari, ex-islamiste, revendique une d’une grande ouverture d’esprit en particulier concernant l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Il certifie également qu’il sera le garant de la laïcité et de ses principes fondateurs chers à Mustafa Kemal Ataturk.
Mais il y a un hic, un malaise, le sentiment d’une grosse crainte. Celle de voir la condition des femmes turques nettement régresser. Comment, en effet, empêcher les plus radicaux de soumettre les femmes au diktat du port du hijab quand la première dame du pays se pose en icône de cette mode rétrograde ?
Heureusement que notre bonne vieille loi de 1905 n’interdit pas le port du tailleur Prada.



Il y a 10 ans
Jeudi, 28 août 1997.
De mauvaises nouvelles.

Grave mais pas trop.
Le candidat Jospin avait promis l’abrogation des lois Pasqua-Debré.
Le candidat Jospin avait dit qu’il dirait ce qu’il allait faire et qu’il ferait ce qu’il avait dit.
Le premier ministre Jospin ne souhaite qu’amender les lois existantes pour les rendre plus humaines.
Qu’il les abroge comme promis. La politique est parfois faite de symboles (cf. abolition de la peine de mort promise par le candidat Mitterrand et tenue par le président Mitterrand en 1981).
C’est quand même rageant de voir ainsi les initiateurs de ces lois très peu accueillantes bomber le torse et se moquer comme dans un mauvais film de Fernandel.
Je compte sur le parlement et les députés élus en juin pour faire ce qu’il y a à faire.

Grave, très grave.
Depuis le début de la semaine plus de deux cents algériens ont été assassinés. Des hommes, femmes et aussi des enfants meurent victimes d’attentats à la bombe, égorgés ou torturés à mort.
Le gouvernement algérien annonce de façon régulière que les terroristes sont en voie d’extinction. Plus ils en parlent, plus les innocents meurent. Dans cette escalade de violence je finis par m’inquiéter de la réalité même de cette lutte affichée contre les extrémistes. Les « bons » ont toujours eu besoin des « méchants » pour exister. Le régime militaire algérien, loin d’être démocratique, n’attiserait-il pas lui-même les braises afin de légitimer son maintien au pouvoir? Je pose peut-être une question bête, mais j’aimerais bien une réponse moins bestiale que ces boucheries quotidiennes.

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