vendredi 31 août 2007

Direct.

France Télévision a retransmis en direct de la Guards Chapel de Westminster, la cérémonie hommage à Lady Diana Spencer, morte il y a dix ans dans le tunnel de l’Alma à Paris. Une cérémonie organisée et voulue par ses deux enfants William et Harry. Un événement selon moi privé et donc loin de ce tintamarre médiatique qui avait insidieusement concouru à la disparition de la Princesse de Galles en 1997 (lire plus bas).
Au risque de paraître pingre et directe, savoir qu’une partie de ma redevance est passée dans ce programme me révolte.
Il m’avait semblé entendre chez les patrons de notre télévision publique l’envie de se démarquer fortement de TF1.
Ils auraient mieux fait d’acheter les droits de la Coupe du monde de rugby.




Il y a 10 ans
Dimanche, 31 août 1997.
Lady dies.

Nous sommes tous des assassins. Toutes celles et tous ceux qui feuillettent Voici, Gala, Ici Paris, France Dimanche, VSD ou Paris Match chez la coiffeuse ou dans la salle d’attente d’un docteur. Nous avons tous appuyé sur les déclencheurs des appareils photo des paparazzis pourchassant Lady Diana Spencer, Mr Dodi Al-Fayed, leur chauffeur et leur garde du corps. Parce que nous n’aurions pas compris que l’escapade parisienne de ces deux tourtereaux ne soit pas à la Une de nos gazettes dès lundi.
Pour alimenter la conversation au bureau, il est plus croustillant de parler de l’érythème fessier d’une tête couronnée plutôt que des enfants qui meurent égorgés en Algérie.
Les magazines « people » (prononcez pipeule) ont réduit notre ouverture sur le monde à un trou de serrure donnant sur les toilettes de Buckingham Palace ou du palais des Grimaldi. La presse à scandales est lue par vingt millions de français chaque semaine (près de la moitié de la population de plus de quinze ans!).
Telle est aujourd’hui la mentalité d’une société désespérée au point de se réjouir du malheur des mieux lotis. En Angleterre c’est pire puisque ces torche-culs qui ne font pas dans la dentelle paraissent tous les jours.
Cette histoire de Princesse qui finit mal, à 196 km/h contre un pilier du tunnel du pont de l’Alma aurait-elle inspiré Hans Christian Andersen?
Comment commencer cet inédit conte de fait ... divers?
Il était une fois une Princesse dont la vie n’avait rien d’enviable puisque son mari et la reine, sa belle-mère, la détestaient ...
Il était une fois une maman qui laissa orphelins deux adolescents dont l’un allait devenir Roi d’Angleterre ...
Il était une fois une femme qui avait mon âge et qui s’appelait Diana Spencer...
Il était une fois une âme charitable que les enfants malades ou estropiés du monde entier ne laissaient pas indifférente ...
Il était une fois une photo finish qui hantait le boîtier Nikon d’un paparazzi. Depuis le 31 août 1997, où qu’il soit et quoiqu’il photographie, une seule et même image venait insoler sa pellicule haute sensibilité. Celle d’une mère encore jeune qui voulait sourire mais qui pleurait.

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