jeudi 30 août 2007

Weight watcher

21 grammes serait le poids de l’âme. Cette idée a fait l’objet d’un film très fort où Benicio del Toro, Sean Penn et Naomi Watts sont époustouflants.
Mais combien pèse le sentiment d’avoir pris deux ou trois kilos pendant les vacances ?
Sûrement plus d’une tonne tellement se voir dans les yeux des copines nous donne l’impression d’être à la foire du trône devant un miroir déformant. Certaines copines d’ailleurs aillant la main lourde dans leurs commentaires post-sable chaud. « Dis-donc ma chérie tu ne t’es rien refusé pendant les vacances à ce que je vois ». D’autres plus sournoises « C’est ton mari qui faisait la cuisine ? ».
Il est vrai que passer des vacances avec des potes relève plutôt du régime crétine que du régime crétois.
La diététique de l’apéro ça n’existe pas. Et ne venez pas m’énerver avec vos carottes en bâtonnets, le concombre en cube et les sauces au yaourt. Quand s’exhalent les odeurs d’un saucisson de sanglier, de chips au vinaigre ou d’un guacamole finement épicé, ne venez pas me dire que votre main se dirige sans coup férir vers les crudités au garde à vous et la bouteille de San Pellegrino.
Je ne serai jamais une ascète de l’assiette 365 jours par an. Mon corps perd et gagne, donne et reprend au rythme d’une valse des saisons avec ses temps forts, mi-forts et faibles.
Je rentre aujourd’hui en période de temps faible, le grignotage au placard, la mise en quarantaine des plaisirs, le temps du permis à point de manger. Une invention Weight Watcher que je vais m’efforcer de suivre au moins quatre semaines.
Une journée c’est dix-sept points. Sachant qu’un œuf compte pour deux points et qu’un demi avocat en vaut six, il vaut mieux aimer le melon et les pates.
Bon Ap.




Il y a 10 ans
Samedi, 30 août 1997.
Monsieur Jourdain.

Il y a une semaine le Pape JPD flambait telle une rock star sur l’hippodrome de Longchamp. Certains journalistes nous ont montré, à cette occasion leur plus belle carte de prêche.
Tel un premier communiant flippé à l’idée que sa grand-mère ne lui offre pas la montre en or promise, Franz-Olivier Gisbert (F.O.G.) a fait preuve d’un tel zèle dans les colonnes du Figaro, qu’à côté Saint Pierre passerait pour l’homme aux clés d’or d’un bordel chic de la banlieue parisienne.
Il n’y a pas si longtemps que cela, F. « mèche rebelle » O. travaillait au Nouvel Observateur. Vous me direz, à juste titre, qu’un hebdo dit de gauche n’est pas forcément le lieu saint par excellence pour casser du curé.
Pluralisme et respect des croyances sont deux des mamelles de la république. Mais l’éditorialiste en chef du groupe Hersant a dû se gourer d’encrier. Trempant sa plume dans une eau bénite importée du Vatican, Saint F.O., en quête d’une béatification prochaine a encensé sans retenue un Saint-Père grabataire. D’une image pieuse il en a fait une relique, d’un Karol Wojtila il a fait un messie. D’un homme d’église presque comme tout le monde il a fait une star de Dieu en voyage sur Terre.
De là à ce que les draps du lit parisien de Sa Sainteté ne soient conservés au musée du Figaro et présentés comme le Saint Suaire de la résurrection, il n’y a qu’un pas. Un pas que notre dévot F.O.G. n’hésiterait pas à franchir en direct en marchant sur la Seine devant, bien sûr, quelques bigots journalistes de France Télévision. La Seine qui se serait subitement transformée par un miracle venu d’ailleurs en un fleuve Jourdain propice aux expériences extrasensorielles.
Mais là où Molière faisait rire avec ce bourgeois proseur et innocent, F.O.G. ne nous arrache pas un sourire tant sa « littérature » pontificale sent le renfermé d’une sacristie à la foi d’un autre âge.

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