dimanche 15 avril 2007

Ding, dong.

Dimanche 15 avril 2007

Ding ! Le bruit du tiroir caisse de Noël Forgeard.
Si c’est en forgeant que l’on devient forgeron, c’est en Forgeard que l’on se fait du pognon.
8.5 millions d’euros d’indemnités de départ pour l’ancien PDG d’EADS ce n’est pas trop, ce n’est pas exagéré, ce n’est pas exorbitant, c’est tout simplement indécent. Dirigeant d’accord, donc responsable. Responsable des bons et des mauvais coups. Le garçon finit bien mal son match avec un plan social qui prévoit 10000 suppressions d’emploi. Pas de quoi faire le fier à bras dans la catégorie des super pédégés. A moins qu’aujourd’hui les médailles s’attribuent non plus au mérite mais aux pertes financières, aux retard de livraison et au charrettes.
Je sais, tout le monde en parle et tout le monde s’insurge. Sauf peut-être Laurence Parisot qui a tourné sept fois sa langue dans sa bouche pour ne rien dire. Ce brave Noël, qui a les moyens de fêter largement le 25 décembre 365 jours par an, a la loi pour lui puisque ces avantages étaient stipulés dans son contrat de travail.
Pierre Bliger, l’ex PDG d’Alstom a, lui, renoncé à 4.1 millions d’euros pour « ne pas être un objet de scandale pour les salariés ». Chapeau bas.

A la caisse et à la casse.

Dong ! C’est le bruit du gong qui sonne l’avant-dernier round pour les caissières de supermarché. Les caisses automatiques mises en place par certaines enseignes menacent à terme 200000 emplois. Le métier d’agent de caisse n’est pas le plus facile du monde, mais mettre soi-même le code barre devant le lecteur laser, sortir un à un ses produits pour les remettre ensuite dans le chariot en faisant suer la personne qui derrière vous s’impatiente, moi, je ne sais pas faire. Et puis merde, les grandes enseignes me doivent bien ça, cochonne de payante, un service jusqu’au bout du tapis roulant avec caissières expertes et si possible jolis garçons pour mettre les courses dans des sacs biodégradables.

Et si on posait la question à Daniel Bernard ? L’ex-PDG de Carrefour a fait péter les scores. Le pourboire de Noël Forgeard, à côté, c’est de la roupie de sansonnet : 9.5 millions d’euros au titre d’une clause de non concurrence + 29.5 autres millions pour une retraite « chapeau » sous forme de rente.

Voilà, en ce dimanche 15 avril, sept jours avant le premier tour, j’ai fait ma Marie-George ou ma Arlette.
Ah ça ira, ça ira …





Il y a 10 ans
Mardi, 15 avril 1997.
Tu veux rire.

Tu veux te poiler, te marrer, te gondoler, de fendre la poire ou la pipe ... alors écoute bien ce qui va suivre. Voir l’actualité par l’autre bout de la lorgnette c’est un excellent remède contre la morosité, n’est-ce pas Monsieur Martin et vos joyeux lurons de feu le Petit Rapporteur.
Bernard Tapie a retrouvé du boulot. Je vous rassure tout de suite il ne s’est pas évadé pour faire maître nageur à Montevideo. Il est en semi-liberté. Ce qui veut dire qu’il va travailler la journée et qu’il dort en prison le soir. Déjà se disent certains! C’est vrai que 71 jours de prison pour avoir tricher dans les grandes largeurs, ça devait lui peser au Nanar. Mais qu’est-ce qui va faire comme métier se disent les autres? Moi, j’aurais plutôt penser à négociant en lime à ongle pour être solidaire de ses camarades d’incarcération. Ou bien encore serrurier, pilote d’hélicoptère, égoutier ou arbitre de foot. En fait non, ce gentleman-arnaqueur des salles d’audience et de cinéma sera V.R.P. (Voyageur Représentant Placier). Pas dans n’importe quelle société. Je rassure tout de suite les femmes qui me lisent, n’ayez crainte, Bernard Tapie ne viendra pas coincer son pied dans votre porte pour vous fourguer un aspirateur-qui-fait-robot-ménager-micro-ondes-radio-réveil ou un vulgaire peignoir en acrylique. Non, il sera directeur commercial d’une entreprise spécialisée dans l’architecture navale. C’est quand même sympa la réinsertion des taulards. Si ça se trouve René dit « les doigts de fées », condamné pour braquages à répétition va finir à la direction d’un établissement financier parisien. Et Momo le Proxo, lui, se verrait en tout bien tout honneur, patron d’un agence de mannequins à New-York. Sans oublier Riton le maton qui se dit que lui, vient tous les jours bosser à la prison et que tout compte fait, en enlevant les heures de sommeil, il passe plus de temps entre quatre murs que son illustre prisonnier. Le gentil employeur de
l’ex-patron de l’OM n’est autre qu’un de ces anciens fournisseurs à qui il avait commandé la réfection du Phocéa pour 68 millions de francs lourds (précision utile pour ceux qui comptent toujours en ancien francs et qui vont bien se marrer quand l’Euro nouveau va arriver). Un petit contrat qui crée des liens, n’est-ce pas Monsieur Bigoin?
Pour la fine bouche, sachez que l’ancien attaché parlementaire de Bernard Tapie est venu lui apporter quelques vêtements. Il est vrai que le costume rayé du bagnard n’est qu’un lointain cousin du costume Prince de Galles. Le comble c’est que Monsieur Fratani avait glissé les affaires de l’homme qui n’en n’a plus dans un grand sac ... Reebok. Ce sont les ouvriers et les ouvrières d’Adidas qui ont du verser une grosse larme de crocodile devant ce manque cinglant de politesse de la part de celui qui en était il n’y a pas si longtemps, comme on dit, le taulier.

Pour ceux qui veulent rire pour de bon et sans arrière pensée, précipitez-vous au théâtre de la Michodière pour voir la mère Balasko et un hilarant Richard Berry se foutre sur la gueule et se rouler des pelles dans « Un grand cri d’amour ». L’ennui c’est que c’est plus facile d’y aller quand on habite Paris ou pas loin. Alors s’il vous plaît Madame Josiane si vous pouviez aller pousser votre grand cri dans quelques villes de province ce serait génial.

Aucun commentaire: