dimanche 15 avril 2007

La peur au ventre.

Mercredi 18 avril 2007

Dans quatre jours et quelques minutes s’afficheront les résultats du premier tour de l’élection présidentielle. A huit heures pétantes ou peut-être légèrement avant, car, si mes souvenirs sont bons le service public (France 2 en l’occurence) avait un peu triché sur l’heure légale lors de l’annonce des estimations du second tour de 2002.
J’ai la pétoche. Pire qu’avant de passer le BAC ou le permis de conduire. Dans les deux cas si tu te ramasses, tu repasses.
Là, entre Royal, Sarkozy, Bayrou et Le Pen, pas de séance de rattrapage, pas d’oral, pas de correcteur indulgent. Rien que la vérité des urnes. Le bon vieux comptage à la main. Mais au fait, y aura-t-il usage du vote électronique sur ses fameuses machines piratables par le premier venu ?
Les scrutateurs seront dans la place, les vérificateurs en tout genre dans des salles de classes enfiévrées où la sortie des bulletins est encore plus surveillée que le calibrage des bretzels de George W Bush. Tous les camps seront là. Tous les partis, sauf celui des votes blanc qu’il faudra bien un jour prendre en compte si l’on souhaite prendre l’exact pouls du cœur du peuple.
La France comptera ses voix. Surtout celles qui manquent. La France comptera ses deux gagnants et ses dix perdants. La France entendra les discours convenus des vainqueurs et des vaincus. Moult remerciements aux électrices et électeurs. Envie de continuer à défendre la cause, à se faire entendre, à se faire aimer. On verra les mêmes que sur les estrades des salles des fêtes. On entendra de chaque côté les mêmes mots, les mêmes estocades. Pour l’instant pas de consigne de vote. Faut voir. Faut en discuter avec le bureau politique du parti. On n’y croira pas. La langue de bois patinée par des années de plateau TV de soir d’élection.
Il sera bientôt neuf heures du soir. En aura-t-on déjà marre au point de regretter le sacro-saint film du dimanche soir sur TF1 ? Une forme d’overdose, cinq mois de campagne, un trop-plein, une fin de gueuleton trop arrosée où le vol-au-vent du début du repas remonte à la surface.
L’envie d’un Alka pour se remettre d’équerre et entamer la dernière quinzaine.
Quinze jours à la vie à la mort.
Quinze jours avec Sarko et Ségo. Comment pourrait-il en être autrement ?
Mais en suis-je aussi sûre ?
Dans quatre jours moins quelques minutes on saura.
Cette fois-ci j’aurais voté. Pas comme en ce funeste 21 avril 2002. Partie en vacances sans faire de procuration, en attendant le deuxième tour Chirac – Jospin.
Un deuxième tour que j’attends toujours.




Il y a 10 ans
Vendredi, 18 avril 1997.
Saint Innocent.

Je n’ose plus sortir de chez moi, les rues ne sont plus sûres, il y a trop d’innocents en liberté.
Deux dirigeants centristes dont le trésorier, clament leur innocence dans l’affaire du financement de leur parti. Le trésorier, en particulier, n’a rien vu et rien entendu, comme si un boulanger jurait ses grands dieux que, pour fabriquer son pain il n’avait pas vu la farine.
Un et un ça fait deux.
Le président du Conseil Général d’Ile de France rôde encore dans quelques quartiers d’affaires mal famés. Attention messieurs les pontes des entreprises de travaux publics, cet homme pourrait vous soulager de quelques millions de francs de commissions occultes aussi lestement qu’un kleptomane professionnel par une jolie soirée d’été dans le quartier des Halles.
Deux plus un égalent trois.
Le président d’un parti extrémiste qui mériterait plutôt le zéro que l’infini, tente de nous faire croire qu’il n’a jamais tenu de propos racistes. Sans compter ses « anges gardiens » qui, lors du fumeux meeting de Strasbourg, ont tutoyé l’innocence de l’agneau qui vient de naître. En fait ils n’usurpent pas l’identité de policiers en imitant leurs méthodes et leurs accoutrements puisqu’ils sont eux-mêmes des policiers. Ca nous promet l’enfer.
Trois plus un gros paquet de cons ça fait déjà trop.
Il y a aussi le Président tout court qui va nous faire revisiter les isoloirs avant la date prévue et ce pour « le bien de la France ».
Innocent 1er prend vraiment ses sujets pour plus innocents que lui.
Je ne compte plus.
Car il y a aussi le maire d’une capitale française qui n’habite pas un HLM mais qui sait combien ça coûte pour les faire construire.
Et puis l’innocent du jour à Jérusalem qui s ’appelle Netanyahou. Déjà pas clair comme de l’eau de roche en ce qui concerne le processus de paix qu’il torpille à coups de chantiers et de mauvaise foi. Il vient d’ajouter à ces forfaitures, déjà graves au regard de l’histoire, celle de manipulation de la justice afin de protéger ses amis politiques de l’extrême droite nationaliste.
Faites les comptes, ça fait beaucoup d’innocents en liberté.
Si ça se trouve, je serais plus tranquille si je passais la soirée avec Rachid. Rachid, vous le connaissez? C’est lui le véritable innocent qui n’avait pas volé l’orange dans la version Raï de la chanson de Gilbert Bécaud. Version qui reste à écrire mais Monsieur 100 000 volts a le temps. Jusqu’au 14 novembre pour la réouverture de l’Olympia qui a fermé temporairement ses portes il y a deux jours pour travaux.

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