jeudi 5 avril 2007

Tapie dans l’ombre.

Bernard Tapie vient de rajouter une casquette à sa déjà longue collection. Chanteur, entrepreneur, repreneur, liquidateur, présentateur télé, patron d’équipe cycliste, président de club de football, député, ministre, créateur de parti politique, taulard, acteur, habitué des prétoires ...
Aujourd’hui confirmation d’un nouveau couvre-chef à visière : Tapie apporte son soutien à Sarkozy.
Bon. Que dire de plus? Un ex-ministre de gauche qui vote à droite, ce n’est sans doute pas nouveau. Pourquoi fait-il cela ? Par conviction profonde ? Par intérêt ? Quand on sait qu’il réclame 135 millions d’euros de dédommagement dans l’affaire de la vente d’Adidas par une filiale du Crédit Lyonnais et que la Cour de cassation dans un arrêt du 9 octobre 2006 a cassé la décision de la cour d'appel de Paris qui lui était favorable. On peut pourquoi pas s’attendre à un retour d’ascenseur. Mais qu’apporte Tapie à Sarko ? Les votes des supporters de l’OM ? En tout cas pas ceux des anciens salariés de Terraillon, La Vie Claire, Testud, Manufrance, Wonder ...
Raccourci de l’histoire, dans la dream-team du petit Nicolas, Bernard retouvera Simone, celle qui se tait sur le fameux Ministère de l’immigration et de l’identité nationale et qui fut juste après lui, Ministre de la ville en 1993. Puis Doc Gynéco avec qui il s’illustra dans un pathétique duo. Sans oublier, Pascal Sevran, tonton-maniaque devenu sarko-addict et dont les idées dérapent parfois au-delà du tolérable.
Longtemps présentateur de l’émission musicalo-kitsch « La chance aux chansons », Pascal Sevran pourra peut-être remettre au goût du jour certaines chansons du Tapie des années 60 et 80, dont les paroles résonnent étrangement aujourd’hui et les faire chanter par les supporter de Sarkozy dans les meetings.
« C'est d'être un président. Ou bien n'importe qui. Ou bien prendre le temps. D'aider un ami » dans Réussir sa vie en 1985.
« Plus tard ce sera l'enfer ou le paradis. Je m'en moque car moi j'aime surtout la vie » dans Je les aime toutes en 1966.
Dans ce 45 tours nous parlait-il des femmes ou bien déjà des formations politiques ?


Il y a10 ans
Samedi, 5 avril 1997.
T’en veux?

Une porte ouverte qu’on enfonce facilement, t’en veux?
Un truc qui me hérisse le poil depuis plus d’un an, t’en veux?
Des amalgames qui collent aux cerveaux des obtus et des coincés, t’en veux? ...
Merde, merde, merde. Je m’énerve mais dire que fumer un joint relève du dopage, ça me met hors de moi. Remettons les choses au point.
Dopage = Emploi d’excitants donnés à un concurrent dans une épreuve sportive (Définition piquée au Larousse en couleurs)
Cannabis ou chanvre indien = plante dont on retire une sorte de préparation (hachisch) produisant une ivresse euphorisante. (Dixit Monsieur Larousse qui devait s’y connaître).
L’ivresse euphorisante me fait davantage penser à l’effet produit par un bon verre de whisky pur malt en apéro, suivi d’une bonne bouteille de Gevrey-Chambertin durant le repas et d’un verre de prune de Souillac pour finir en beauté. Une ivresse qui, de-facto, empêche toute activité sportive de haut niveau.
Alors que celui qui n’a jamais fumé me jette le premier ticket de métro et le papier OCB qui va avec. Parce qu’avec un pétard entier (donc pas partagé, ce qui n’est pas bien) dans le museau, je ne me vois pas garder les buts sur un stade rempli par 40 000 braillards avec, en plus, 10 gugusses en short qui envoient boulets de canon sur boulets de canons dans ma direction. C’est plutôt l’envie de me mettre tout nu devant tout le monde et transformer mes filets en un confortable hamac qui me gagne. Noah, le sorcier qui nous a ramené deux fois la Coupe Davis cinquante ans après les Mousquetaires, l’avouait lui-même: fumer n’est pas jouer. Fumer un « pet » et taper dans la balle c’est aussi ridicule que de pisser et jouer du violon en même temps devant une centaine de pingouins, Salle Pleyel à Paris. Fumer, ça fait rire bête mais ça ne rapporte pas gros.
Alors laissez vivre Bernard Lama et avant lui Fabien Barthez, les deux meilleurs goals volants et pas planants de notre championnat.
Et ne me parlez pas d’exemple pour la jeunesse quand celle-ci voit les adultes se bourrer d’anxiolytiques et de Guronsan (en vente libre dans les pharmacies). Quand elle voit les rugbymen se mettre minable pendant la troisième mi-temps et qu’elle assiste au spectacle navrant d’un Président de la République accroc à la tête de veau sauce gribiche.
Attention, là encore ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je n’ai pas dit qu’il fallait légaliser l’usage de toutes les drogues. Gainsbourg, fin connaisseur, l’avait chanté: « Touches-pas à la poussière d’ange ». Exit la coke, le crack, le L.S.D., l’héro, l’extasy ... Messieurs les censeurs pointilleux de la morale pudibonde, au lieu de nous ôter le joint de la bouche, allez plutôt chasser les trafiquants et les producteurs qui vivent royalement dans des pays avec lesquels la France continue à faire du commerce. Le Liban, je le rappelle, non content d’être un lieu de villégiature apprécié du mangeur de tête de veau, est une véritable plaque tournante du trafic de drogues dures vers l’Europe de l’Ouest.
Monsieur Debré, au lieu de traquer les sans papiers jusque dans les églises, ayez les c... de vous attaquer aux gros morceaux. Il en va de la vie de nos enfants.
Monsieur Drut, s’il vous plaît, faites le distinguo, au lieu de frapper d’une même sanction infamante un joyeux fumeur d’herbe et un athlète piquouzé aux amphétamines, aux anabolisants ou à l’EPO.
Monsieur Juppé, au fait, t’en veux?

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