dimanche 15 avril 2007

Page de silence.

Lundi 16 avril 2007

Restons droits et silencieux en souvenir aujourd’hui des six millions de juifs exterminés lors de la seconde guerre mondiale et des 200 000 morts de la bataille du Chemin des dames il y a quatre-vingt dix ans.
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Et une pensée pour mon grand-père paternel qui, entre 1915 et 1918 fut trois fois blessé et trois fois ramené sur la ligne de front.




Il y a 10 ans
Mercredi, 16 avril 1997.
Pour rétrograder il faut débrayer.

A Vilvorde, les ouvriers de chez Renault ont sûrement tous le permis de conduire, mais bientôt, ils n’auront plus le permis de construire. La Direction et ses énarques en ont décidé ainsi avec une rare violence unilatérale. Les raisons invoquées font froid dans le dos. Pour passer à la vitesse supérieure il faut licencier, il faut casser des usines toutes neuves, il faut mettre sur le carreau des familles entières qui travaillent directement ou indirectement pour le constructeur automobile français. Pour les habitants de Vilvorde et des environs, c’est la pire des histoires belges. Quand on pense que le slogan de la marque au losange est « Renault, des voitures à vivre », on rit jaune. Mais ça ne compte pas pour ceux dont le vocabulaire quotidien se limite à trois mots, rationalisation, internationalisation et profit. Comble de l’ignominie, dès l’annonce de la fermeture de l’usine, l’action en bourse de Renault augmentait. A Malraux qui disait que « le 20ème siècle sera spirituel ou ne sera pas », je dirai malheureusement que « le 20ème siècle sera financier ou ne sera pas ». Le labeur quotidien semble perdre toute valeur et ne représenter qu’un infime souci pour ces multinationales qui préfèrent jongler avec des produits financiers qu’avec des clés à molettes.
Madame Placard aurait-elle déjeuné avec notre Arlette Laguiller nationale? Non, pas du tout, mais parfois, voire même souvent, il y a des choses qui me dépassent.
Tenez comment m’expliquer qu’il y a quelques années à peine Renault décidait d’implanter en Belgique une unité de production ultramoderne et qu’aujourd’hui il faut la rayer de la carte. La faute à l’internationalisation et au besoin de rationalisation, entend-on du côté de Boulogne-Billancourt et de Matignon (qui fait semblant de n’avoir rien su). Mais merde! La mondialisation du commerce ne date pas d’hier et le fait de fabriquer un type de voiture par usine semble être le b.a.ba de l’organisation. Il faut croire que les crânes d’oeufs payés des centaines de milliers de francs par an si ce n’est plus, ont découvert ça hier dans le dernier paquet Bonux acheté par leurs femmes. Pour une surprise, c’est une surprise. J’aimerais bien que l’on retrouvât celui ou ceux qui ont dépensé des millions de francs pour construire l’usine de Vilvorde pour ensuite la jeter à la poubelle comme un môme écrase joyeusement le pâté de sable qu’il vient de faire sur la plage.
Les ouvriers et ouvrières de Vilvorde ont lancé un mot d’ordre de boycott sur la marque Renault en Belgique. D’après les premières estimations les ventes de « voitures à mal vivre » ont chuté de plus de 30% par rapport à l’année passé. Enfin un chiffre qui va mettre mal à l’aise les rentiers qui ne se salissent les doigts qu’avec des billets de banque usagés.
Françaises, Français, vous aussi n’achetez plus de Renault, si ce n’est d’occasion. Car les occasions sont rares de faire sentir à ceux qui vous mettent dedans, la bonne odeur de merde d’une vie sans travail.

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