lundi 9 avril 2007

La dérive des incontinents.

Dans le dernier numéro du magazine Géo, vous pouvez, soit partir à la découverte de la Toscane (ce qui fait envie), soit voyager dans le temps sur notre « bonne vieille » terre et vous projeter dans 250 millions d’années (ce qui fait beaucoup moins envie).
A cette date, les scientifiques ne précisent pas si ça tombe un lundi, comme pour ne pas gâcher la semaine à venir, l’ensemble des terres émergées se seront réunies à nouveau. Ce supercontinent que les chercheurs appellent « Pangea Ultima » ne sera entouré que d’un seul océan. Cent millions d’années auparavant, L’Afrique et L’Europe auront déjà fusionné. Plus d’espace Schengen, plus de ministère de l’Immigration et de l’identité nationale, plus d’identité nationale du tout. Sans doute plus de nations, plus d’humains, plus d’espèces animales ou végétales. En tout cas une chose est sûre plus de Sarkozy, de Le Pen ou de De Villiers pour faire flipper les pauvres gens autours de thèses plus malodorantes les unes que les autres.
L’énervé de Neuilly, a même osé il y a peu, sortir d’un tiroir que l’on croyait oublié depuis la deuxième guerre mondiale, des propos terrifiants. Interrogé par le philosophe Michel Onfray, le candidat à la présidence de la République a prétendu que les tares humaines quelles qu’elles soient étaient d’origine génétique. Il n’y aurait donc pour chacun d’entre nous plus aucune chance dès sa naissance. Le destin serait écrit dans notre ADN. Certains éminents scientifiques comme le généticien André Laganey, ont vu dans ses déclarations des réminiscences de « ce que voulaient faire des gens pendant la seconde guerre mondiale ».
Selon Sarkozy, la pédophilie mais aussi les tendances suicidaires ou l’homosexualité seraient explicables génétiquement. Comment peut-on prétendre ça aujourd’hui, quand on sait qu’en Allemagne, entre 1934 et 1945, 400 000 habitants ont été officiellement stérilisés par qu’ils étaient aveugles, alcooliques ou schizophrènes ?
D'autres pratiques, hors cadre légal, ont été utilisées pendant cette période pour éliminer les personnes indésirables (criminels, délinquants, asociaux divers...) comme la castration des criminels sexuels et homosexuels, la stérilisation des enfants métis ou l’extermination des tziganes et des juifs.
Pourquoi le dire aujourd’hui, si ce n’est pour labourer les plates-bandes du FN ?
Mais que disent Simone Weil et Jacques Chirac pourtant prompts à brandir le glaive face à la menace extrémiste ? Et que dit Bernadette qui vient d’apporter son soutien tout chaud au petit Nico ?
Aujourd’hui, malgré le thermomètre qui indique 22° à l’ombre, j’ai froid dans le dos. Froid comme il y plus de 2.5 milliards d’années, quand les terres ne faisaient déjà qu’une.




Il y a 10 ans
Mercredi, 9 avril 1997.
Ne changeons pas les rôles.

Qui de l’oeuf ou de la poule? Question angoissante qui restera sans réponse pour les siècles et les siècles. Amen. N’est-ce pas Monsieur Théodore Monod qui fêtez vos quatre vingt quinze printemps aujourd’hui et qui affirmez que l’homme ne passera pas l’hiver sur cette planète qu’il mutile chaque jour. Le plus tard sera le mieux et si possible pas avant ce soir, il y a un match de foot à la télé et ça risquerait d’énerver mon époux.
Ce qui va suivre n’a rien à voir mais la gravité de la question initiale mêlant l’objet à omelette et le gallinacé va vous revenir au visage comme un boomerang.
Aujourd’hui est revenu en France (trois jours après son anniversaire) un étrange personnage qui s’appelle Charles Sobhraj. Incarcéré en Indes pendant vingt ans (moins les petites évasions) et enfin extradé il est accusé de plusieurs dizaines de meurtres par la justice française. Charles Sobhraj, dit « le Serpent », s’en fout, il a décidé de monnayer son histoire, sa vie, ses crimes. Déjà deux livres sont parus à la gloire de ses méfaits. On lui proposerait 250 000 dollars pour écrire ses mémoires. Yves Rénier, commissaire de Police et de paillettes à la télévision veut réaliser un film sur ce criminel. On marche sur la tête. Faut-il être un aventurier assassin pour se faire des millions dans l’édition? Les scénaristes de film sont-ils si peu inspirés qu’ils attendent le coup de téléphone d’un serial killer qui leur dirait: « Ne vous inquiétez pas, je vais vous tuer une douzaine de personnes, treize si vous êtes sages, je prends des notes, quelques photos, préparez le chèque, en attendant je vous faxe mon C.V. ». C’est le monde à l’envers, à l’image de ces américaines dérangées du bulbe qui tombent amoureuses de monstres sanguinaires attendant la peine de mort dans quelque prison d’état. Il serait temps de mettre fin à cette inversion des rôles et de revenir au bon vieil adage « The right man at the right place ». L’homme Protée, cher aux commentateurs de rugby, n’existe pas.
L’acteur Bela Lugosi se prenait pour son personnage de Dracula au point de dormir chaque soir dans un cercueil. Une névrose qui, heureusement, ne touche pas la majorité des comédiens sauf peut-être Jean-Pierre Léaud qui se prend pour Jean-Pierre Léaud.
Pour finir ce chapitre un tantinet morbide, partez à la découverte de James Ellroy, un romancier très noir et très américain qui s’est mis à l’écriture après avoir renoncé à devenir criminel pour venger le meurtre de sa mère. Commencez par le Dalhia Noir et plus, si affinité.

P.S.1: Bon anniversaire à Catherine qui fête ses jolis 34 printemps aujourd’hui.

P.S.2: N’allez pas voir le film d’Yves Rénier s’il sort un jour. Revoyez plutôt Le Limier de Jo Mankiewicz où Laurence Olivier et Michael Caine sont géniaux dans le genre qui est qui et qui manipule qui?

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