lundi 23 avril 2007

Spectres.

Cette nuit, mauvais rêves. Une course mais pas d’arrivée.
Hantise de la défaite. Des spectres, des Ankous faucheurs d’espoir.
Spectre de la démagogie, comme ce plan séquence télé de France 2 hier soir, long travelling suivant la voiture de Sarkozy dans les rues de Paris. Remake d’une scène du film électoral de 2002 avec Chirac en passager.
Spectre de la couardise avec les députés UDF qui craignent pour leurs sièges au Parlement. Ejectables, forcément éjectables s’ils ne se soumettent pas au diktat UMP.
Spectre de la mésentente cordiale. Avec DSK et Fabius en contre-torpilleurs mais dont les canons sont dirigés vers quel camp ?
Spectre de la crispation. Ségolène qui voulait adopter une posture sévère de chef d’état pour son premier discours d’après premier tour m’a semblé raidie par l’enjeu, pas assez naturelle.
Spectre de la connivence quand j’entends Jean-Pierre Elkabbach parler de Sarkozy en ne mentionnant que son prénom.
Spectre du tout et son contraire, recette Chiraco-corrézienne qui a fait ses preuves. Une martingale que Sarkozy a décidé d’utiliser.
Spectre d’une religion d’état.
Spectre de cinq ans de brasier dans des Banlieues. Il faut les considérer, les féliciter au lieu de les stigmatiser.
Spectre d’une autre nuit de cauchemar.
Allez au lit Madame Placard !












Il y a 10 ans
Mercredi, 23 avril 1997.
Haouch Boughfi el Khemisti.

Je ne sais pas combien il y avait d’habitants dans ce village algérien que je ne connaissais pas hier. Tout ce que je sais c’est que les fous de Dieu du GIA y ont massacré quatre-vingt treize personnes dont quarante trois femmes et filles et trois enfants.
Reste-t-il des larmes aux dirigeants de ce monde pour pleurer? J’en doute, vu l’empressement qu’ils mettent à sauver quelques émirs koweïtiens et l’indifférence qu’ils manifestent à l’égard de peuples aussi pauvres que martyrs.
Messieurs les chantres châtrés d’une Europe de la défense des Droits de l’Homme, messieurs les vieux schnocks de l’Organisation des Nations Désunies, j’ai honte.
Je vous envoie ce mouchoir plein de larmes pour votre triste musée des oubliés de la planète.
Puissent toutes les femmes et tous les hommes qui souffrent de la barbarie vous envoyer leurs modestes mouchoirs. Des mouchoirs qui ne se jettent pas et avec lesquels on peut faire des noeuds, pour ne pas oublier, pour ne pas les oublier.

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