dimanche 18 novembre 2007

Cueillir une Daphné.

Le 2 juin je vous conseillais d’aller vous procurer chez votre disquaire le plus proche le dernier disque de Daphné. Voici ce que j’avais gribouillé : « Daphné une compositrice interprète, à la voix oscillant entre Barbara et Kate Bush. C’est dire le trip. Des mélodies proches des anges. Des arrangements sublimes où les cordes ne sont pas seulement vocales. Son album s’intitule « Carmin » comme un petit morceau de cœur arraché par une ensorceleuse. »
J’ai appris aujourd’hui que l’artiste avait obtenu le prix Constantin qui récompense chaque année les artistes français qui ont marqué le paysage musical. Elle succède à Mickey 3D, Cali, Camille et Abd al Malik.
Comme quoi, malgré l’âge, Madame Placard a encore des oreilles en bon état.




Il y a 10 ans
Mardi, 18 novembre 1997.
Papon pourquoi tu tousses?

Si vous avez, comme moi, fait un peu de sport de compétition, vous connaissez l’angoisse qui précède le tout début d’un match. Vous avez envie de pisser toutes les dix secondes et vous avez le cœur au bord des lèvres. C’est ce que les comédiens appellent le trac, sans lequel, peut-être, aucune bonne performance ne serait possible.
Je ne sais pas si Maurice Papon a, autrefois fait du sport ou pris des cours d’art dramatique, mais je ne peux m’empêcher de penser que voyant les fantômes du passé (du vrai) se rapprocher à grands pas, il est pris d’une profonde angoisse chevrotante et purulente.
C’est au moment même où il devait s’expliquer concrètement sur le premier des dix convois de Juifs déportés, partis de Bordeaux pour Drancy puis ensuite Auschwitz, que sa bronchite (plus que chronique) lui fournit encore une excuse pour ne pas répondre.
Je comprends aisément l’écœurement de fils et filles de victimes qui attendent justice depuis plus de cinquante ans.
Malgré les tours de bras et effets de manches de ses avocats, on ne doit pas avoir pitié de ce vieil homme.
Il faut attendre. Et bien attendons jusqu’au 27 novembre, sans relâcher la pression, sans se laisser attendrir par quelque toux bien grasse et un regard fiévreux.Ce n’est pas l’heure de mourir, Monsieur Pap

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