mardi 27 novembre 2007

Echecs.

Kasparov était le meilleur joueur d’échecs du monde. Il n’avait été battu que par Deep Blue, l’ordinateur d’IBM. Implacable froideur de la machine contre le cerveau humain.
Dans un autre type de partie, autrement plus dangereuse, Garry, le génie, tente de proposer aux électeurs russes une alternative à Vladimir Poutine. Mais le maitre du Kremlin, véritable machine à broyer les opposants et les media (assassinat d’Anna Politkovskaïa / voir chronique du 8 octobre), a fait arrêter le joueur d’échecs. Menottes et prison pour un opposant et tabassage en règle d’un groupe de journalistes à Nazran en République d’Ingouchie.
Selon le site Rebellyon.info « Vendredi 23 novembre, entre 11h du soir et minuit, Oleg Orlov, président de l’association de défense des droits de l’homme Memorial et trois journalistes de la chaîne "Ren-TV", Artem Vyssotski, Stanislav Goriatchev et Karen Sakhinov étaient enlevés à leur hôtel par des hommes armés et masqués, puis battus, avant d’être abandonnés dans un champ dans le district de la Sounja. Parvenus jusqu’à un poste de police, puis emmenés à Nazran, le groupe a été retenu par les autorités alors que l’état de deux personnes nécessitait des soins médicaux».
Les élections législatives qui se dérouleront le week-end prochain sont donc jouées d’avance. Poutine agit en dictateur, la Russie d’aujourd’hui a peu de chose à envier à celle d’hier.
Vladimir Poutine se fiche de la démocratie.
Hu Jintao, le boucher de Lhassa, se fiche des droits de l’homme.
Georges W Bush, le fils du guerrier, se fiche de la paix.
Putain de planète.


Il y a 10 ans
Jeudi, 27 novembre 1997.
Où l’on retrouve Papon, préfet de police de Paris.

« Nous ferons toute la lumière, sur cette affaire chère Madame Ben Barka ». Ce sont à peu près les mots prononcés par Charles de Gaulle à la veuve de Mehdi Ben Barka, selon leur fils, qui s’exprimait avant-hier dans les colonnes de Libération.
Je ne suis pas historienne et d’autres que moi ont enquêté sur cette affaire d’enlèvement et de meurtre. Je me souviens très bien d’un formidable documentaire qui décrivait les recherches minutieuses de Jean-François Kahn et d’un autre journaliste à l’époque des faits.
Le temps a passé.
Les plaies ont-elles cicatrisé?
Trente-deux ans après on peut simplement dire:
1- Que l’Etat français n’a pas eu les mains très propres dans cette affaire, et c’est un euphémisme.
2- Qu’une forme de complicité a existé entre la France, le Maroc, Israël, voire même les Etats-Unis.
3- Que la police française et plus précisément parisienne a apporté son concours à l’enlèvement de Mehdi Ben Barka.
4- Que, par conséquence, Maurice Papon, préfet de Paris à l’époque doit forcément connaître tout ou partie de la vérité.
5- Qu’il ne faut jamais croire un chef d’état ou de gouvernement quand il vous dit que toute la lumière sera faite.
6- Qu’Alain Peyrefitte, qui est en train de faire la promotion de son bouquin sur de Gaulle, à la radio ou à la télé, ne parle pas de ce scandale.
7- Que les archives, s’il en reste, devraient être rapidement mises à disposition de tous. N’est-ce pas Madame Trautmann?
Ça fait quand même chier de faire payer à notre génération les errements coupables de cette idéologie colonialiste encore en vigueur après la guerre d’Algérie.
Le siècle prochain risque d’être hanté par des repentances à répétition.

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