mercredi 14 novembre 2007

Otage non relaché.

Dehors est une prison. Les trottoirs sont des geôles. Les quais de gares des couloirs de la mort. Les routes d’accès aux villes ressemblent à ces chemins d’exode de juin 1940. Les vélos sont les seuls limes à ongles vers la liberté. La liberté de travailler. Celle que veulent nous confisquer quelques irréductibles Gaulois de la Société Nationale des Chemins de Fer Français. Ces syndicalistes d’un autre âge qui voudraient nous faire croire que « La bête humaine » est leur quotidien. Alors que celle d’un magasinier qui doit être présent six jours sur sept dans un hypermarché à cinq heures trente du matin est autrement plus pénible.
Aujourd’hui des centaines de milliers d’otages ne sont pas encore relâchés.




Il y a 10 ans
Vendredi, 14 novembre 1997.
«- Pan t’es mort
- Non c’est même pas vrai
».

La scène se passe dans une chambre d’enfant, près de celle occupée le 8 avril par Benyamin et Yasser.
Pour le moment les chambres de Bill et Saddam, nos vilains garnements du jour, sont bien rangées.

Saddam: « - Qu’est-ce t’as, toi? Qu’est-ce t’as? tu m’cherches ou quoi?
Bill: - Arrête Saddam, si tu continues je vais te faire péter un missile méga destructeur sous ton lit où tu planques ton usine d’armes chimiques.
Saddam: - Mais tu débloques Bilou, sous mon lit y’a qu’un garage avec des voitures en réparation.
Bill: - N’essaye pas de me raconter des bobards. J’avais envoyé Batman et un Power-Ranger en reconnaissance et c’est bien un truc chimique que tu caches sous ton pieu.
Saddam: - Fais gaffe Bilou si tu balances une bombe dans cet endroit je vais y mettre toutes mes peluches et tu auras leurs morts sur la conscience. D’ailleurs en passant tu diras bonjour à Batman et à ton Power-Ranger. J’espère qu’ils vont bien depuis que je les ai virés de ma chambre.
Bill: - Tu vas voir, je vais appeler Tony et Jacques et ils vont venir canarder tes méchants.
Saddam: - Alors si tu crois que tu me fais peur avec tes deux gorilles tu peux toujours y aller. D’ailleurs Jacques est bien trop peureux pour me taper dessus. Lui, il voudrait bien un morceau de mes gisements de jus d’orange, alors il va se tenir peinard.
Bill: - Mes avions sont, de toute façon, intouchables, alors regarde bien une dernière fois ta chambre parce que tout à l’heure tu ne vas plus la reconnaître et tu te feras gronder par Mamie Madeleine.
Saddam: - Ah! ah! ah! si tu penses que Mamie Madeleine me fait peur alors tu te goures mon Bilou. Si tu pointes le bout du nez de ton avion, je l’écrabouille en moins de deux.
Bill: - Me le répète pas deux fois parce que ça va partir plus vite que tu ne le crois.
Saddam: - Vas-y, t’es pas cap!
Bill: - Ah tu crois ça?
Saddam: - J’ai même pas peur, c’est pour dire ».

Mamie Madeleine entre dans le couloir qui sépare les deux chambres.

Madeleine: « - Ça va les enfants, vous avez été sages pendant mon absence?
Bill et Saddam (en chœur): - Mais bien sûr Mamie Madeleine, on a joué comme des grands. On a fait semblant de jouer à la guerre.
Madeleine: - J’espère que vous n’avez pas mis la maison tout en désordre?
Bill: - Bien sûr que non Mamie Madeleine.
Saddam: - On a tout rangé.
Madeleine: - Bien les enfants, vous pourrez continuer à jouer demain. Mais surtout promettez-moi de ne pas faire de bruit et de ne pas jeter des boules puantes comme la dernière fois.
Bill et Saddam (complices et faux-culs): - D’accord Mamie Madeleine, bonne nuit Mamie Madeleine ».

La nuit est tombée sur la maisonnée. Pour l’instant pas de drame. Mais qui sait ce que demain nous réserve si Bilou décide d’attaquer le vrai-faux garage de Saddam.

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