mercredi 28 novembre 2007

Ecarts.

Madame Placard, selon les statistiques de l’INSEE sur les salaires, vaut quatre-cinquièmes de Monsieur Placard. Le tableau ci-dessus est éloquent. Les responsabilités au travail sont inversement proportionnelles à l’écart de salaire.
Si l’on essaye de trouver des raisons plus ou moins logiques on se heurte au mur de l’absurde. Nous sommes plus petites en moyenne de 7.6% par rapports aux hommes. En terme de poids, la différence est de 16%. Il faudrait donc, pour nourrir une carcasse en moyenne de 1.75 m et de 80.7 kg gagner 20% de plus ? J’ai cherché d’autres arguments. L’homme, le vrai, le tatoué, le dur à cuire qui va bosser la casquette vissé sur la tête, le mégot aux lèvres et qui serait sensé dépenser plus de calories devrait donc gagner plus ? Mais a-t-on déjà pensé à cumuler l’énergie dépensée par une femme au travail et au foyer ? Et si les salaires devaient être indexés sur la consommation d’alcool* alors les hommes gagneraient 90% de plus que nous.
Et si la logique perfide de ces messieurs était de nous faire payer ce qui n’a pas de prix : la vie. Et oui mes lascars, selon l’INSSE celles qui sont nées en 1970 vivront jusqu'à 81 ans et sept mois. Soit 10% de plus que vous. Bisque bisque rage. Huit de plus, à compter et recompter nos futures maigres retraites. On se console comme on peut.


Salaire annuel Femmes Hommes Diff

Cadres* 37 253 48 241 -23%
Professions intermédiaires 21 380 24 320 -12%
Employés 15 755 16 772 -6%
Ouvriers 14 537 17 290 -16%
Ensemble 19 818 24 446 -19%

* En 2002, selon le baromètre santé-nutrition de l’INPES, la part d’individus de 18 à 75 ans ayant consommé au moins une boisson alcoolisée au cours de la journée est de 52,1 % et chez hommes et de 27,3 % chez les femmes.





Il y a 10 ans
Vendredi, 28 novembre 1997.
« Au fait, où qu’il est Madelin? ».

« - C’lui-là en ce moment, y ferme sa boîte à camembert.
- Qui ça?
- Madelin.
- C’est qui déjà Madelin?
- Celui qu’a le nez de traviole et qui parle sans arrêt du libéralisme.
- Ah ouais! Il n’a pas été ministre des Finances sous Juppé ce gugusse-là?
- Si mais pas longtemps. Un mois, le temps d’entrer et de sortir.
- Ça devait être le papier peint de son bureau qui ne lui a pas plu.
- Dis-donc, on ne l’aurait pas revu avec le Seguin pour essayer de sauver les meubles avant le deuxième tour?
- T’as raison, mais depuis pas de nouvelles. Faudrait p’têt lancer un avis de recherche.
- Mettre sa photo sur des bouteilles de lait?
- Ne déconne pas avec ça.
- Si ça se trouve il était en stage dans cette grosse boîte financière du Japon qui a fait faillite.
- Ouais, et il aurait été, comme qui dirait emporté par le raz de marée de la Bourse.
- Tiens, il aurait été puni par où il avait péché.
- D’ailleurs on l’entend plus nous faire sa pub sur la libre entreprise et la loi des marchés.
- Faut dire que les modèles économiques de la Corée du Sud, de la Thaïlande et du Japon en ont pris un joli coup dans l’cornet. Alors y’a pas de quoi faire le fier.
- En parlant de petit jaune et de cornet, tu paierais pas ta tournée par hasard?
- Tu ne perds pas l’nord, toi.
- Le Madelin, à mon avis, lui, y sait plus où il habite. Entre Wall Street, et l’indice Nikkeï, il a perdu la boule. Ou bien il a tout bêtement la gueule de bois.
- Ou bien la chiasse à force de nous servir le même discours ultra-libéral à toutes les sauces.
- Là t’es dur.
- Parle-z-en aux gars de Vilvorde. Ce serait quand même justice que ce ne soit pas toujours les mêmes qui soient dans la merde. »

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