mercredi 2 mai 2007

Avant-match.

Dans quelques instants va démarrer le match Royal – Sarkozy. Un match, un seul. C’est un peu court, comme une envie de revenez-y. A la manière des « éliminatoires » lors des primaires du PS. Peut-être un petit avantage pour Ségolène qui s’est déjà frottée aux cadors socialistes et qui en est sortie victorieuse. Je sens un débat fourre-tout où, à la fin, les deux candidats nous diront que bon nombre de sujets n’ont pas été abordés. Qu’ils n’ont pas eu le temps de tout dire. Cela milite pour trois rencontres sur trois grands thèmes (Société, Economie, International). De quoi se nourrir sans se farcir une potée indigeste de deux heures et demie (puisque ça va forcément déborder). Et puis trois thèmes pour retenir autre chose que la couleur d’une tenue et la petite phrase qui tue.
D’ailleurs pourquoi ne pas établir ce type de débat avec l’ensemble des candidats avant le premier tour. Pas facile, mais les Américains le font bien en ce moment pour les primaires démocrates.
Si l’on en croit certains spécialistes qui estiment que ce débat peut être déterminant pour le choix de dimanche, ce match, cette finale, mériterait plusieurs rounds. Afin également que les meetings et leurs discours exagérés laissent place à plus de réserve, d’honnêteté et de respect des autres.
Il est bientôt 21 heures je vous laisse.
Offensive, défensive, agressive, retenue, référence au bilan, référence au dogme... Quelles seront les tactiques des deux candidats ?
Le gong retentit ...






Il y a 10 ans
Vendredi, 2 mai 1997.
Cinq millions lourds

Ceci n’est pas le rapport du Quinté + de Vincennes. Ni le prix du dernier modèle de Ferrari. Ni encore le montant du dessous de table d’une quelconque entreprise de travaux publics pour l’acquisition d’un marché HLM de la ville de Paris.
C’est le nombre de « personnes privées d’emploi » selon une étude récente du CERC (Centre d’études des revenus et des coûts).
Pour moi qui n’ai fait ni Sciences Po, ni l’ENA, « personnes privées d’emploi », ça veut dire chômeurs. Donc, dans cette logique le nombre de chômeurs est de cinq millions. Mais cette lourde addition est beaucoup plus salée que celles des deux ennemis jurés, Juppé et Jospin. Les additions de ces deux camps mal retranchés ne correspondent pas entre elles et sont bien loin de cette vérité énoncée par le CERC. Dire qu’ils ont tous fait l’ENA, à croire que le calcul mental était facultatif.
Jospin, à son pupitre, avec sa craie et son ardoise lève la main et dit:
- « Maîtresse, maîtresse, ça y est j’ai trouvé, ça fait trois millions quatre cent soixante et un mille cinq cent chômeurs »
- « Et toi Alain combien as-tu trouvé? » demande la maîtresse.
- « Beaucoup moins maîtresse, ça fait trois millions quatre-vingt sept mille cinq cent demandeurs d’emploi. »
- « Il a triché Madame, je l’ai vu, il a triché il a caché des chômeurs dans son tiroir et dans son cartable, il en manque quatre cent mille »
- « Et bien vous avez tout faux » dit la maîtresse, « le chiffre exact est de cinq millions, vous vous rendez compte? Cinq millions ça fait une différence de un million à un million et demi avec vos calculs. Allez ouste, tous les deux au coin avec le bonnet d’âne et comptez jusqu’à cinq millions, ça vous apprendra. »
Que ces deux élèves plus que dissipés se mettent enfin d’accord sur un seul et véritable chiffre sinon l’élève Jean-Marie, près du poêle, risque de nous régler l’addition à coup de règle de trois sur les doigts. Un étranger moins un chômeur égal zéro français sans travail.
Méfions-nous des horreurs de calcul.


Post Scriptum n°1: Le Pen, cité plus haut, a eu un énorme courage. Celui de ne pas se présenter pour les Législatives. Ce vrai-faux légionnaire a donc eu la couille extra molle. Après le défilé Jeanne d’Arc, c’est lui qui s ’est défilé. Tant mieux pour la démocratie mais ouvrons l’œil, rien n’est joué. La relève des « mal élevés » de l’extrême droite fascisante est là.

Post Scriptum n°2: Chirac s’est prononcé il y a peu contre le clonage humain. Tant mieux mais il y en a un dans la classe qui n’a pas bien écouté le Maître d’école. C’est Philippe-Travail-Famille-Patrie-de-Villiers, lui même clone du Jean-Marie ou du Maréchal, on ne sait plus. Un clonage à grande échelle puisque c’est cinq cent vingt seigneurs vendéens qui vont faire crotter leurs chevaux dans autant de circonscriptions. Espérons que les électeurs ne réagiront pas comme l’animal ayant servi de modèle à cette expérience science-fictionesque: la brebis.

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