vendredi 25 mai 2007

Photo - maton

Jeudi 24 mai 2007

Mate, mate la toff* du taulier. La photo du maton de la France, du little Kennedy.
On nous avait annoncé la rupture même jusque sur la pellicule pour la photo officielle du Président. Vous savez celle qu’on accroche dans toutes les mairies.
Il y a 12 ans on avait glosé sur le bouton qui brillait sur la veste de Chirac posant dans les jardins de l’Elysée.
Mais là point de nouveauté. La photo sent bon l’encaustique et les vieux papiers. Comme de Gaulle en 58 puis Pompidou et Mitterrand, le nouveau président a choisi la bibliothèque (mais sans le révérant Olive et le chandelier). La pose est raide, un tantinet coincée pour être solennelle. Le regard se voudrait profond mais le bonhomme semble éloigné. La faute à un cadrage et un éclairage qui fait ressortir les drapeaux français et européen. Le Sarkozy fait plutôt Musée Grévin que président vivant. Les bras ballant, il n’y a pas un gramme de dynamisme dans la prise de vue. Tellement loin du feu-follet courant dans le zig et joggant dans le zag.
Là où Chirac respirait le bon air des jardins, souriant, la tête légèrement inclinée comme un bon châtelain devant sa fière demeure, le Nico à l’air désespérément absent, comme écrasé par le poids des ouvrages qui ornent les rayonnages. En 1981, Mitterrand souriait, assis, feuilletant un livre. Pas vraiment terrible mais un peu plus humain.
En fait le vrai novateur quand on regarde les cinq images c’était Giscard. En buste, cadré à gauche devant la bande blanche d’un drapeau tricolore incliné.
Le photographe s’appelle Philippe Warrin de l’Agence SIPA, soit disant un ponte de la photo people. Pour avoir momifié Sarkozy quelques jours après son investiture, le « paparazzi » a raté son cliché.

*Photo en verlan
Lien vers les photos : http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070504.WWW000000510_les_cinq_presidents.html





Il y a 10 ans
Samedi, 24 mai 1997
Moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

La femme, et plus précisément la mère, étant l’avenir de l’homme, il est somme toute normal de nous consacrer ces vingt-quatre heures intitulées « Fête des mères ». Cette exclusivité qui sent le macho repenti à plein nez n’est pas si bien respectée que cela.
Un rapide calcul s’impose.
Au départ il y a vingt-quatre heures qui sentent bon les calins, les « je t’aime maman » et les « chérie tu es formidable ».
Enlevons déjà les heures de sommeil et le temps passé dans les toilettes (surtout pour les hommes) et la salle de bain.
Reste treize heures.
Otez, encore une fois pour les hommes, ces grands débiteurs devant l’éternel, le temps passé devant la télé (Grand Prix de Formule 1 + Stade 2 + Film du dimanche soir), ça fait bien cinq heures de moins.
Reste huit heures.
Si vous avez la chance d’avoir un mari cuisinier ou qui a pensé à réserver une table au restaurant, tant mieux. Sinon comptez une heure pour la préparation du repas et rajoutez une heure si « l’inutile » vous fait le coup de la cheville tordue au squash pour éviter la corvée du marché.
Dans le pire des cas reste six heures.
De plus (ou devrais-je dire de moins), si votre époux n’est pas un as de l’échange standard déshabillage-couche-bain-shampooing-couche-rhabillage pour la petite dernière, retranchez une heure.
Reste plus ou moins cinq heures.
C’est une pitoyable aumône pour cette messe matriarcale célébrée une fois l’an.
J’avais donc envisagé de faire au mieux avec ces maigres trois-cents minutes. Emmener toutes mes ouailles au Louvre voir la femme des femmes, Mona Lisa l’imperturbable. Les gardiens du Musée ont choisi précisément ce jour pour se mettre en grève.
En guise de femme des femmes nous nous contenterons donc d’aller voir Marianne. Jacquot 1er le grand distrait corrézien nous a collé le premier tour des élections législatives en plein pendant notre fête des câlins. La preuve s’il en était besoin que l’homme RPR, quoi qu’il dise ou écrive, se fout des femmes. Il n’y a qu’à voir le taux de présence féminine sur leurs listes.
Donc nous sommes partis voter. C’est encore du temps de pris, il faut retrouver les cartes d’électeurs, s’isoler, choisir, voter, et s’intéresser quelque peu aux résultats en début de soirée.
Au bout du bout du compte, vous voyez bien que cette journée a priori idyllique n’est en fait qu’un dimanche comme les autres où vous aurez du mal à trouver quelqu’un qui ait le temps de vous dire « Bonne fête maman ».

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